whodunit

Publié le 13 Décembre 2024

LA TROISIEME FILLE d'Agatha Christie

Publié en 1966, ce roman de « fin de carrière » permet de retrouver un Poirot âgé et quelque peu dépassé par les évolutions sociétales. Nous sommes en plein swingin’ London et le vieux limier se désole de ces cheveux longs, de ces drogués et de ces jeunes filles libérées et mini-jupées. Qu’aurait-il dit dix ans plus tard devant les frasques de Johnny Rotten ? Bref.

Une jeune fille débarque chez le fameux détective, persuadée d’avoir commis un crime. En voyant notre limier la gonzesse décrète toutefois qu’il est bien « trop vieux » pour pouvoir l’aider. Piqué au vif, notre Belge à moustaches décide de lui prouver son erreur.

Ecrit lorsqu’Agatha Christie venait d’atteindre les trois quarts de siècle, LA TROISIEME FILLE n’a pas le charme des récits de l’Age d’or. L’intrigue patine beaucoup, les ficelles sont grosses et un peu trop utilisées pour vraiment égarer le lecteur, les coups de théâtres sont attendus et les éléments permettant à l’enquête de progresser arrivent parfois de manière bien opportune. Certains passages paraissent forcés et demandent une sacrée « suspension d’incrédulité » pour fonctionner. On a connu mécanique policière mieux huilée : les indices tombent parfois au moment propice pour relancer une machine grippée.

Mais le roman possède toutefois un côté humoristique prononcé : le très fat Hercule a bien du mal à trouver sa place dans le Londres pop – hippie du milieu des sixties. Convaincu de sa supériorité il se désole qu’on le trouve trop vieux ou qu’on doute de ses capacités. C’est tout juste si la jeunesse anglaise ne le considère pas comme sénile. Niveau comédie, la romancière Miss Oliver est, une fois de plus, de la partie pour apporter une touche d’humour supplémentaire. Heureusement car les autres personnages sont stéréotypés voire insupportable, l’héroïne étant littéralement à baffer !

Le roman souffre donc de nombreux défauts (trop long avec ses 315 pages) : il est peu crédible et même souvent capilotracté mais reste, finalement, distrayant. Nous sommes loin des classiques de l’entre-deux-guerres mais on passe, malgré tout, un relatif bon moment. En sachant qu’il existe de bien meilleurs Christie.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Agatha Christie, #Policier, #Whodunit

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Publié le 31 Octobre 2024

LES PETITS MEURTRES DU MARDI de Sylvie Baron

Autrice de romans policiers, Sylvie Baron s’attaque ici au cosy crime sous le patronage revendiqué d’Agatha Christie et de son club du Mardi. Nous sommes dans le Cantal et Odile Lavergne, la bibliothécaire, organise tous les mardi une réunion des fans de la Reine du Crime. Une demi-douzaine d’amateurs peuvent ainsi disserter sur les qualités des différents romans de Christie…D’où l’idée de proposer un grand colloque international sur la romancière. Mais comment accueillir tout ce monde ? Peut-être dans le château de l’aristocrate local, Archibald de la Rochette, membre du club qui accepte de réunir les participants dans sa demeure, même si celle-ci a connu des jours meilleurs…Bon, tout ne se passe vraiment comme prévu : l’experte délègue sa secrétaire, le spécialiste pense surtout à draguer, le membre de la famille d’Agatha se fait porter pâle… Une convention un peu terne mais heureusement (!) un véritable meurtrier s’y invite et frappe…

Voici un hommage bien sympathique au cosy mystery avec tous les poncifs du genre : le lieu clos, les personnages excentriques, les notes d’humour, le côté nostalgique (avec ce château qui tombe en pièce), les rebondissements,… Le tout enrobé d’une série de référence aux œuvres d’Agatha Christie, de « La plume empoisonnée » à « Un meurtre sera commis le… ». Le roman se situe en outre dans le Cantal, ce qui change de la campagne anglaise mais nous restons dans le même univers un peu feutré et oublié du temps avec son village de 600 habitants où, normalement, il ne se passe jamais rien.

L’intrigue policière, de son côté, est bien menée et pas seulement un simple prétexte (comme dans certains Agathe Raisin) à de la comédie. Forcément, tout sera résolu dans les dernières pages de ce bouquin très plaisant et divertissant, à savourer pour les amateurs de policiers « cosy ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Cosy Mystery

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Publié le 29 Août 2024

LE MYSTERE DE LA MAISON AUX TROIS ORMES de Valentin Musso

Valentin « le frère de l’autre » Musso nous propose un roman policier à l’ancienne…du moins en apparence. Le résumé proposé est alléchant pour les amateurs de whodunit et de meurtres en chambres closes.

En 1938, le commissaire Forestier est appelé par Yves de Montalabert, un aristocrate qui a reçu des lettres de menace et craint pour sa vie. Le policier se rend chez lui, au cœur de la campagne normande, et découvre que le comte a invité quatre autres personnes : un jeune, la femme d’un riche industriel, un médecin nanti et un général. Ils discutent et lient connaissance mais, le soir, Yves est assassiné dans son bureau, alors que porte et fenêtres sont verrouillées de l’intérieur. Qui plus est, tous les invités possèdent un alibi irréfutable. Forestier tente de résoudre le mystère mais n’est pas au bout de ses surprises…

Dans une ambiance classique et feutrée, voici un whodunit à l’ancienne qui débute comme un hommage à John Dickson Carr puis s’oriente vers un autre clin d’œil (assumé) à Agatha Christie. Difficile d’en dire davantage car le roman ménage son lot de surprise, de coups de théâtre et de rebondissement au long d’une intrigue tordue, la partie « chambre close » ne constituant que la première moitié d’un récit qui prend, par la suite, une autre direction, tout aussi intrigante et réussie. Honnêtement le twist à mi-parcours est incroyable et fera tomber bien des lecteurs de leur chaise…certains n’aimeront pas mais la plupart devraient être bluffés par ce tour de passe-passe. Le roman se divise en réalité en trois parties et compose en quelque sorte trois récits policiers imbriqués mais, encore une fois, mieux vaut laisser la surprise au lecteur.

Concernant le meurtre impossible en lui-même il s’avère de très bonne facture, inspiré par une machination existant dans un classique antérieur mais très bien réalisé et très fair play.

En bref, voici un excellent divertissement policier déjà encensé par bien des amateurs…avec raison.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Impossible Crime, #Meurtre en chambre close

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Publié le 9 Août 2024

TOUT LE MONDE DANS CE TRAIN EST SUSPECT de Benjamin Stevenson

Benjamin Stevenson revient avec un deuxième roman de son presque alter-ego Ernest Cunningham, auteur de « policiers » ayant connu un grand succès avec son « autobiographique » TOUS LES MEMBRES DE MA FAMILLE ONT TUE QUELQU’UN. Le voici invité d’un salon du polar organisé dans un train luxueux parcourant l’Australie en compagnie d’une poignée de collègues. Forcément ces derniers ne s’aiment pas, se jalousent et de vieilles rancœurs ne demandent qu’à ressortir. Surtout qu’ils semblent tous les faire-valoir de la star écossaise du polar venu présenter son dernier (et vraiment dernier) bouquin. Dès lors pas étonnant que celui-ci soit assassiné. Surtout que Stevenson / Cunningham nous avertit dès de départ que la vie imite souvent la fiction…Donc le roman va se conformer aux règles édictées par les théoriciens du roman à énigme : présentation des protagonistes, meurtre, enquête, deuxième meurtre, fausse-piste, etc.

Si TOUT LE MONDE DANS CE TRAIN EST SUSPECT se veut un roman à l’ancienne et un policier fair-play et cosy, cela n’empêche pas l’auteur de jouer la carte de la dérision, du second degré et de l’humour. L’auteur / détective brise ainsi régulièrement le quatrième mur pour commenter l’action à ses lecteurs, préciser le nombre de fois où il mentionnera le coupable ou les pages qui le sépare du dénouement. Il se prétend un narrateur fiable et rappelle régulièrement qu’il joue franc-jeu.

A côté de ce côté quasiment parodique, le bouquin égratigne aussi le milieu des écrivains, les tentations des auteurs de « noir » (et assimilé) d’obtenir une reconnaissance dans la « blanche », sans oublier le paradoxe d’être populaire (et donc peu aimé des critiques) ou non.

Malgré ses 400 pages, TOUT LE MONDE DANS CE TRAIN EST SUSPECT avance à bon rythme, multiplie les rebondissements, les bons moments, les traits d’humour et les clins d’œil aux classiques du policier. L’idéal pour une lecture estivale divertissante.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Humour, #Cosy Mystery, #Whodunit

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Publié le 21 Mars 2024

SHERLOCK, LUPIN ET MOI d'Irène Adler

Dans cette revisite / pastiche destiné aux plus jeunes lecteurs nous découvrons Sherlock Holmes, Arsène Lupin et Irène Adler (pseudo d’ailleurs repris par les deux écrivains pour ses romans vus du point de vue féminin) à Saint Malo, en 1870. Après la version de Maurice LeBlanc lui-même, ARSENE LUPIN CONTRE HERLOCH SHOLMES voici une autre « rencontre improbable » entre le détective et le futur gentleman cambrioleur. Cette fois, elle se situe dans leur jeunesse. Forcément nous découvrons (tout comme dans le film « Le secret de la pyramide ») un Sherlock d’une douzaine d’années mais déjà très fort dans la déduction et capable de se battre en vrai boxeur. Lupin est, de son côté, plus gouailleur, espiègle et plein d’entrain. Les deux héros, vus par les yeux de leur « amoureuse » Irène Adler, sont donc déjà en train de se construire et de forger leur personnalité d’adultes avec la plupart des caractéristiques attendues par le lecteur.

Une enquête les rassemble autour des remparts de Saint Malo : au programme un mort à l’identité mystérieuse, un collier disparu, une silhouette menaçante qui semble les poursuivre, etc. L’enquête en elle-même se montre plaisante quoique pas très poussée. Disons qu’elle semble légèrement anecdotique (sans être bâclée pour autant) puisque l’important réside dans les relations entre les trois protagonistes dont nous découvrons, progressivement, quelques « secrets » de famille. Bien des aventures (une quinzaine de tomes sont disponibles) les attendent avant qu’ils deviennent adultes et le récit prend donc les apparences d’un roman d’apprentissage bien agréable.

Dans l’ensemble, ces premières aventures de nos héros se lisent plaisamment et comporte suffisamment de rythme, d’humour et de clins d’œil pour offrir quelques heures de divertissement. Pour les puristes les personnages sont globalement conformes aux attentes sans chipoter sur les détails. De toutes façons ils ont été utilisés tellement de fois (en bien ou en mal) qu’il serait malvenu de s’offusquer de petits écarts par rapport au « canon ».

A conseilleur aux plus jeunes mais aussi aux adultes qui apprécient le charme et l’énergie de la littérature « jeunesse », laquelle retrouve souvent ce que la « grande » littérature a perdu : la volonté d’offrir de l’évasion au lecteur sans prise de tête ni digressions inutiles.

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Publié le 13 Février 2024

L'INCONNUE DE LAS VEGAS de Jacques Sadoul

Carol Evans revient dans une nouvelle aventure qui l’envoie, comme le titre l’indique, à Las Vegas. L’ancienne espionne de la CIA reconvertie détective privé y enquête sur la mort d’un de ses collègues de l’agence, retrouvé mort alors qu’il investiguait une affaire de disparition embrouillée.

Carol rencontre tout le petit monde qui vit ou vivote dans la ville du pêché : des tricheurs professionnels, des arnaqueurs, des Russes louches, des photographes et leurs modèles sexy, des mères maquerelles, des putes, des mafieux,…Un vrai panier de crabes dans lequel plonge notre héroïne dur à cuire qui adore frapper les méchants et déteste les communistes. Comment ne pas l’apprécier ?

L’intrigue, une fois de plus, se montre très réussie, complexe à souhait, avec de nombreux twists bien amenés qui relancent l’intérêt. En 220 pages pas le temps de s’ennuyer, ça file à toute allure, c’est très rythmé et énergique. Nous sommes à la croisée du policier classique (de type whodunit) pour le mystère et l’enquête bien menée et du polar hard-boiled américain (pour l’action et le côté brutal de la jeune détective), saupoudré d’une touche de roman de gare, de pulp sexy et d’exploitation (ce qui n’est pas péjoratif et rend le tout encore plus divertissant).

Peut-être pas aussi réussi que TROP DE DETECTIVES, probablement le chef d’œuvre de la série, L’INCONNUE DE LAS VEGAS reste cependant une grande réussite et un bouquin sacrément bien ficelé qui procure un vrai plaisir de lecture, sans temps morts ni passages dilués.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Polar, #Whodunit

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Publié le 7 Février 2024

HOLLYLWOOD SUR MEURTRE de Stuart Palmer

L’Américain Stuart Palmer (1905 – 1968) exerce différents petits boulots avant de proposer en 1932 son premier roman policier, MEURTRE DANS L’AQUARIUM, où débute également son héroïne récurrente, Hildegarde Withers, institutrice dans la quarantaine qui seconde efficacement l’inspecteur Oscar Piper. Quatorze romans (six seront traduits en français) et quatre recueils de nouvelles lui seront consacrés, sans oublier six films tournés durant les années ’30.

Dans cette nouvelle enquête, Miss Withers est conviée à Hollywood pour devenir conseillère technique sur une grosse production de la Mammoth consacrée à la fameuse meurtrière Lizzy Borden. Elle rencontre rapidement un scénariste qui se confie à elle et affirme se sentir menacé. Or, celui-ci meurt accidentellement peu de temps après en voulant punaiser un poster : il tombe de sa chaise et se brise les cervicales. Un accident ? Pas pour Miss Withers, persuadée qu’il s’agit d’un crime camouflé. Le coupable serait un certain Derek Laval, personnage peu recommandable et totalement insaisissable.

L’intrigue policière s’avère bien menée et efficace, complexe sans être inutilement embrouillée, avec de nombreux rebondissements parfois surprenants. Le cadre hollywoodien choisit se révèle en outre original, avec beaucoup de notes humoristiques adroitement disséminées par l’auteur qui devait s’y connaitre puisqu’il était lui-même scénariste. Le producteur se montre particulièrement bien brossé : après avoir engagé Miss Withers pour veiller à l’exactitude historique de son film il n’hésite pas à travestir la réalité pour les besoins du spectacle. L’effacée Lizzy Borden devient donc une reine de beauté, une romance est ajoutée à l’affaire et l’arme du crime, une petite hachette, devient une hallebarde médiévale afin de rendre le long-métrage plus grandiose.

Bien sûr, après bien des erreurs et des fausses pistes, Miss Withers découvrira l’assassin qu’elle forcera à se confesser en utilisant une méthode extrêmement spéciale qui témoigne de l’originalité et du sens de l’humour de Stuart Palmer.

En dépit de quelques invraisemblances (est-il vraiment impossible pour un criminel de briser le cou de sa victime à mains nues ? On peut en douter), l’énigme fonctionne, les dialogues entre Miss Withers et son ami inspecteur sont très vivants et le rythme est soutenu, aidé par la brièveté du roman (moins de 200 pages) et l’humour constant. Un agréable “policier” à l’ancienne.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit

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Publié le 22 Janvier 2024

MORT SANS ATOUT de Georgette Heyer

Nouvelle lecture de Georgette Heyer, une des nombreuses « reine du crime » durant l’âge d’or du whodunit. Ce roman reprend tous les poncifs habituels de l’énigme. D’abord la victime est tuée durant un tournoi de Bridge. Perturber ainsi les saines occupations par un meurtre de mauvais goût n’est pas très classe. Bon, la victime, Seaton-Carew, n’était pas très aimé mais quand même.

Nous sommes au début des années ’50, dans un Londres qui se remet doucement de la Seconde Guerre Mondiale. Mrs Harrington aimerait trouver un mari pour sa très jolie mais plutôt stupide et pénible fille, Cynthia. Celle-ci est amoureuse d’un jeune Lord sans argent tenté par le communisme qui se fiche des titres de noblesses. Bref, le parfait crétin de gauche (pléonasme!). Maman aimerait surtout caser Cynthia avec Timothy (alias le Terrible Timothy, croisé, bien plus jeune, dans le précédent MORT D’ANNIVERSAIRE) mais celui-ci préfère une secrétaire (si c’est pas malheureux), Beulah (c’est un prénom ça ?). Et Seaton-Carew dans tout ça ? Il est non seulement l’amant de Mrs Harrington mais il convoite également Cynthia tout en étant un peu de la jaquette (comme on disait au siècle dernier) et peut-être entretenu par un autre homme. Shocking ! Lorsqu’il s’absente de la partie de bridge pour répondre au téléphone notre Seaton-Carew finit étranglé. Et, forcément, les suspects ne manquent pas…

Après une interruption d’une dizaine d’années, Heyer, surtout réputée pour ses romans romantico-historiques, revient au whodunit. Malheureusement, comme pour beaucoup d’autrices, l’après-guerre (la Seconde) parait moins intéressant que l’âge d’or des années ’30. MORT SANS ATOUT souffre ainsi de nombreux défauts, dont une longueur préjudiciable. Il faut une centaine de pages avant le premier meurtre (un second survient, classiquement, vers les 200) et l’intervention de l’inspecteur Hemingway. Cette première partie semble laborieuse. Trop de personnages (et de suspects potentiels), trop de bavardages et, surtout, l’utilisation d’un langage argotique voulu dans l’air du temps (ou est-ce la traduction qui est coupable) mais qui rend le tout bien lourd et peu agréable à lire. Les tentatives d’humour sont peu concluantes (et les commentaires de l’inspecteur sur les gays sont…disons d’époque) mais la résolution du mystère est effective et bien amenée, ce qui sauve un peu les meubles.

Néanmoins, MORT SANS ATOUT ne se hisse pas au-dessus d’une honnête « moyenne » et reste assez décevant. Un whodunit quelconque dont on espérait sans doute davantage, qui se lit sans déplaisir (si on passe les longueurs des cent premières pages) mais sans vraie implication.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Whodunit, #Policier, #Cosy Mystery

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Publié le 17 Janvier 2024

LA VERITE QUI TUE d'Helen McCloy

Romancière américaine (1904 – 1994) spécialisée dans le roman policier et surtout à énigme avec sa série consacrée au médecin enquêteur Basil Willing, Helen McCloy est une de ses « reines du crime » aujourd’hui quelque peu oubliée.

LA VERITE QUI TUE possède une des idées les plus intéressantes du roman de mystère : Claudia, une beauté / aventurière quelque peu fanée souhaite jouer un tour pendable à ses invités lors d’un diner. Elle séduit un médecin et lui dérobe sa dernière invention, un sérum de vérité révolutionnaire, qu’elle ajoute aux cocktails servis durant la soirée. Dès lors les invités révèlent des secrets jusque là bien gardé et Claudia finit victime de sa propre farce : elle est étranglée. Le Dr Willing va tenter de résoudre l’énigme.

Publié en 1941, le bouquin est un exemple typique de cosy mystery basé sur des prémices originales. On regrette d’ailleurs que l’idée ne soit pas davantage exploitée (ou n’aille pas davantage vers l’humour macabre) mais le résultat reste un excellent divertissement. Les personnages sont, forcément, bien typés et bien « chargés » : la plupart sont odieux et détestables et, une fois leurs secrets dévoilés, ils deviennent forcément tous suspects.

Très efficacement conduite, l’intrigue avance à bon rythme, entre réparties bien senties, dialogues très vivants et notes d’humour noir. Les révélations finales sont également bien amenées et terminent sur une note très positive ce fort plaisant whodunit vintage. Recommandé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Golden Age

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Publié le 11 Janvier 2024

LE MANOIR DE LA DOUARIERE d'E.C.R. Lorac

Romancière britannique membre du « détection club », E.C.R. Lorac (décédé en 1958), écrivit de très nombreux whodunit durant l’âge d’or du genre, restant cependant toujours un peu dans l’ombre de Christie, Wentworth, Brand, Sayers, etc. Récemment, une dizaine de ses bouquins ont été réédité dans les « crime classics » de la British Library, remettant en avant cette écrivaine quelque peu oubliée. En France, 26 de ses romans furent jadis publiés au « Masque ».

La plupart de ses oeurves mettent en scène l’inspecteur McDonald, de Scotland Yard. Ce-dernier arrive donc dans le bled tranquille de Milham in the Moor, dans le Devon, à la suite de la mort étrange de Sœur Monica. Cette dernière dirigeait d’une main de fer l’orphelinat local et avait une réputation de « sainte »…qui s’efface une fois les premières investigations effectuées. Comme toujours, le limier dévoile les dessous pas reluisant de la petite communauté, quitte à s’attirer l’antipathie des locaux.

Nous sommes en plein cosy mystery et l’essentiel de l’intrigue tourne autour des tentatives de l’inspecteur pour surmonter l’hostilité des villageois, pas très content de cette intrusion sur « leurs » terres. Les personnages sont intéressants, bien brossés en quelques lignes évocatrices et le style, classique mais alerte, associé à des dialogues vivants, rend l’ensemble très agréable.

Ecrit en 1952, le livre témoigne aussi des changements de société après la Seconde Guerre Mondiale. Bien sûr, certains comportements et motivations pourront sembler aujourd’hui incroyables, il faudra donc se remettre dans le contexte de l’époque. L’énigme en elle-même n’est pas des plus complexes et il n’y aura pas vraiment de rebondissements durant l’enquête (pas de nouveaux meurtres ni de révélations fracassantes), seulement un faisceau d’indices qui conduira à démasquer le coupable, un brin évident avouons-le. Mais on peut aussi saluer Lorac pour jouer « franc jeu » avec son lecteur. Malgré ses défauts, LE MANOIR DE LA DOUARIERE reste un très agréable whodunit « vintage », traditionnel et charmant, à lire à l’heure du thé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Golden Age, #Whodunit, #Policier, #Cosy Mystery, #E.C.R. Lorac

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