Publié le 30 Octobre 2023

LE DRIVE-IN de Joe Lansdale

Surtout connu pour ses polars mettant en scène le duo Hap et Leonard, Joe Lansdale a pourtant bien d'autres cordes à son arc: steampunk, western, aventure de Tarzan, horreur,…

Dans ce court roman il élabore une intrigue déjantée sous forme d'horreur cosmique quelque peu lovecraftienne. Des milliers d'ados se rendent dans un gigantesque drive-in pour une grande nuit de l'horreur où six films sont projetés sur écrans géants. L'idéal pour une soirée de frissons, de pop-corn, de rigolade et, avec un peu de chance, de sexe. Tout le monde se mélange, dans la joie et la bonne humeur, une véritable reproduction en miniature de l'Amérique des années '80: des punks, des bimbos, des bourgeois tranquilles, de vieux hippies faisandés, des geeks fans de films gore, des cowboys, des gamins, etc.

Nos milliers de teenagers se retrouvent cependant inexplicablement coincés dans le drive-in suite au passage d'une comète qui génère une sorte de mur noir infranchissable. Dès lors, comme dans le film "Dead End Drive-In", le lieu devient un microcosme coupé du monde où l'existence de chacun n'est plus rythmée que par la diffusion des films et le passage au marchand de pop-corn.

Rapidement la société s'effondre, entre la secte des chrétiens devenus cannibales, les adolescents fondus en une masse informe s'autoproclamant "roi du popcorn" pour nourrir ses fidèles en vomissant du popcorn et les manifestations tentaculaires, difficile de survivre.

Lansdale s'amuse et le lecteur aussi. Il ne faut chercher aucune cohérence, aucune intrigue tenue et surtout pas une progression véritable. Après quelque pages (et la présentation de nos "héros"), tout part en vrille. Pourquoi? Pas d'explication. Ca arrive, c'est tout. Et à la fin ça s'arrête. Ne cherchons pas trop de solutions, l'important est ailleurs, dans la situation proposée qui déraille totalement, à la manière d'un film d'horreur de série Z tourné sous acide. Si on apprécie le cinéma d'exploitation, LE DRIVE IN s'avère fort plaisant. Le seul bémol se trouve dans la traduction farfelue des titres de films proposés: The Toolbox Murders = la foreuse sanglante et non pas "les meurtres de la boite à outils".

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Cinéma Bis, #Humour, #Roman court (Novella)

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Publié le 27 Octobre 2023

L'HOMME QUI EBRANLA LA TERRE de Kenneth Robeson

Un Doc Savage mi-figue mi-raisin. Certes il est toujours agréable de se replonger dans ces aventures pulp échevelées. Voulues prospectives et science-fictionnelle à leur sortie, dans les années ’30, elles apparaissent aujourd’hui délicieusement surannées et rétro, avec leurs inventions improbables (pour la plupart largement dépassées par la technologie des décennies ultérieures) et leur naïveté confondante. A vrai dire, à présent, elles pourraient passer pour des romans de rétro fiction, presque steampunk (bien qu’ils se situent un demi-siècle après l’époque classique du genre).

Doc Savage est toujours infaillible, invincible, asexué, un mélange de Superman et de Tintin possédant toutes les qualités imaginables. A se demander pourquoi il s’encombre de ces 5 acolytes, présentés comme des génies mais qui, en réalité, passent leur temps à se chamailler et à se vanner assez stupidement. Bref, pas grave, l’aventure avance à belle allure et le lecteur n’a guère le temps de s’ennuyer même, comme ici, lorsque le récit part dans tous les sens au risque de devenir brouillon. Nous avons donc un super-vilain mystérieux qui tire les ficelles et provoque des séismes. Il trouve sur sa route Savage et sa clique, lesquels partent le traquer jusqu’au Chili. 

On se perd un peu avec ces vrais / faux John Acres (le chef de la police – pas si – secrète) et le climax est malheureusement expédié un peu rapidement, comme si l’auteur avait atteint le maximum de pages disponibles et ne savait pas trop comment conclure ce roman. Mais, dans l’ensemble, le contrat de divertissement est rempli.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Action, #Aventures, #Doc Savage, #Novella (roman court), #Pulp, #Roman de gare

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Publié le 22 Octobre 2023

CONAN LE COMMERIEN de Robert E. Howard, Lin Carter et Sprague de Camp

Conan c’est Howard…mais pas seulement. Une quinzaine de nouvelles et un roman ne pouvait satisfaire les fans. Donc durant les sixties Lin Carter et Sprague de Camp se sont décidés à compléter tout ça. D’abord, ils ont choisi de présenter les récits dans un ordre chronologique pour une biographie fantasmée du barbare. Puis ils ont complété des histoires inachevées, remaniés certaines (remplaçant un personnage moins connu par Conan, quitte à modifier l’époque et le lieu), etc. Ils ont aussi effectué des ajouts pour lier l’ensemble et des retraits / censure afin d’uniformiser leur Grande Histoire. Avant d’écrire leurs propres nouvelles dans le monde de Conan, par la suite suivi par bien d’autres auteurs.

Comme le Mythe de Cthulhu, celui du Barbare est à présent gigantesque, entre jeux de rôles, dessins animés, films, comics et autres produits dérivés. Aujourd’hui, les versions originales de Robert E. Howard (REH pour ses fans) sont disponibles dans de belles éditions collectors (et en poche pour les petites bourses). Dans ce cas pourquoi relire les tripatouillages de Carter et de Camp ? Peut-être parce que, n’en déplaise aux puristes, ceux-ci restent fort plaisants et plus divertissant qu’une bonne part de la fantasy épique ampoulée actuelle. Et puis pour les couvertures pulp et excessives aux peintures pleines de fureur. Elles sont sans doute moins classe que les « nouvelles » bien plus sobres (et tristounettes) mais bien plus plaisantes à l’oeil.

Bref, on retrouve ici une poignée de récits classiques comme l’excellent « La reine de la côte noire », l’efficace « la fille du géant du gel » et d’autres nouvelles moins marquantes mais tout aussi divertissantes. En dépit d’une certaine répétition d’un récit à l’autre (tendance accentuée par les pastiches qui donnent un peu trop dans le « Conan vs the monster of the week »), ce recueil reste hautement recommandable.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Action, #Fantastique, #Fantasy, #Robert Howard, #Conan

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Publié le 20 Octobre 2023

L'ANTRE DE L'ENFER de Michael Scott

Michael Scott est un romancier irlandais spécialiste des mythes et légendes de son pays. On lui doit la saga consacrée à Nicolas Flamel et bien d’autres romans pour « young adult » dans des genres variés (horreur, fantasy, etc.)

L’ANTRE DE L’ENFER, publié dans la collection Peur Bleue de chez J’ai lu constitue un exemple de fantastique destiné aux adolescents.

L’auteur nous convie à Newgrange, un lieu de culte plus ancien que Stonehenge mais aussi un tombeau et la prison d’une entité surnaturelle. Lorsque deux ados, Patrick et Claire, font une petite blague innocente lors d’une visite à Newgrange, ils ne se rendent pas compte des conséquences de celle-ci. Le couple lance une série d’événements qui menacent non seulement leur propre vie, mais aussi l'existence même de la race humaine.

En dépit d’un déroulé assez classique, L’ANTRE DE L’ENFER se révèle un bon petit roman fantastique, un peu plus mâture que les « Chair de poule » mais sans verser dans le gore ou le malaisant. Nous avons donc des manifestations surnaturelles, deux personnages dépassés par ce qu’ils ont enclenchés, quelques frissons et un final apocalyptique. Le décorum irlandais apporte un plus indéniable (quoiqu’il aurait pu être davantage développé) et le tout ressemble à une version édulcorée (sans que ce soit péjoratif) des romans d’horreur britanniques des années ’80 comme ceux de Graham Masterton ou James Herbert. Agréable.

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Publié le 17 Octobre 2023

CAMPING SAUVAGE de R.L. Stine

R.L. Stine c’est l’institution du « young adult » fantastique avec sa série « Chair de poule » ou, ici, « fear Street » destiné à un public un peu plus âgé, disons adolescent. Le roman est assez classique, une sorte de « Délivrance » pour les plus jeunes avec une intrigue emballée sur 120 pages bien aérées. Donc nous avons un trio de demoiselles qui décident de partir en randonnée à la montagne. Très vites elles tombent sur trois gentils randonneurs, tout mignons musclés et bien organisés. La perspective d’un week-end girls only s’éloigne devant les sourires de nos bellâtres…sans doute trop proprets pour être honnêtes. Du coup la balade se transforme rapidement en survival.

CAMPING SAUVAGE est une pure lecture détente, terminée en moins de deux heures (soit moins que les ¾ des films actuels) qui remplit son contrat. Stine ne s’appesantit pas sur les détails ou les descriptions, il donne le minimum pour épurer le tout. A la manière des feuilletonnistes il conclut chacun des courts chapitres par un cliffhanger, un procédé parfois un brin gratuit ou facile mais qui participe au mécanisme d’une lecture volontiers addictive. Evidemment, si on y regarde d’un peu plus prêt les ficelles sont épaisses : les motivations de nos méchants sont vagues, leur transformation de gentils garçons en psychopathes peu crédibles et l’héroïne ne réagit pas toujours de manière très vraisemblable, tout comme les réactions des vilains. Mais bon, malgré tout, le lecteur passe un bon moment et la lecture s’avère si rapide qu’au final on n’a guère le temps de s’appesantir sur ces détails.

En résumé, un divertissement prévisible mais plaisant.

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Publié le 11 Octobre 2023

L'EXECUTEUR - MARDI MASSACRE de Don Pendleton

Deuxième jour pour la dernière semaine de la lutte de Mack Bolan contre la mafia. Le Grand Homme retourne donc en Californie avec son nouvel amour, Rose d’Avril, pour détruire les criminels encore vivants. La série continue de manière classique. Mack et Bolan sont à présent super amoureux (après deux jours !) et Rose est à nouveau capturée par les méchants. Mack viendra évidemment la sauver. Excepté un plan machiavélique orchestré par un des bad guy (quelque peu prévisible cependant) rien de fondamentalement novateur dans ce MARDI MASSACRE.

Le récit est cependant rapide et nerveux, avec simplement quelques références littéraires (en particulier à « Don Quichotte ») pour ralentir l’action. Sinon cela reste très linéaire avec l’extermination attendue des mafieux et des flics corrompus. La romance ajoutée n’est pas réellement une valeur ajoutée (justement !) et ressemble à une love story pour midinette quelque peu incongrue au sein d’une telle série d’action. Les dialogues et les jeux amoureux entre nos tourtereaux évoquent d’ailleurs la caractérisation rudimentaire des comic-book plutôt qu’une véritable passion romantique.

Bref, ce MARDI MASSACRE ne fait guère avancer le récit global. Sans être désagréable, cet « épisode » est donc dispensable mais les fans de la série le liront sans ennui même si on a connu Pendleton plus inspiré.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Action, #Roman de gare, #Pulp, #Exécuteur

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Publié le 6 Octobre 2023

LE ROYAUME DES CHIMERES de Robert E. Howard

Robert Howard c’est Conan. Oui, bien sur. Mais pas seulement. Ce riche recueil témoigne de la diversité d’un auteur parti beaucoup trop jeune mais qui démontre sa fougue, son énergie épique et son imagination débordante. Les nouvelles présentées sont relativement longues, parfois proches de « courts romans » (ou novalla), par exemple « Le sang des dieux » qui approche des cent pages.

Les récits varient de la pure fantasy au cape et épée historique en Normandie en passant par les épopées Vikings et l’horreur lovecraftienne. On voyage ainsi dans le temps (époque romaine, début du XXème siècle, Moyen-âge, Far West, antiquité fantasmée) et dans l’espace. Le recueil commence avec la nouvelle titre, « le royaume des chimères, consacrée au fameux roi atlante Kull qui vécut bien avant Conan (mais dans le même univers). Comme Conan voici un barbare certes mais relativement raffiné, en tout cas intelligent, qui ne se repose pas uniquement sur sa hache et ses muscles. Tout le contraire de la caricature de connard barbant auxquels sont souvent associés les créations d’Howard.

Il y a de nombreuses autres nouvelles réussies dans ce recueil, notamment Agnès la Noire, au sujet d’une épéiste française (le titre original, « Sword Woman », est plus évocateur) ou l’épique « les épées de la mer nordique » avec des Vikings.

Howard propose encore des récits plus portés vers l’horreur dans le style de Weird Tales. Citons par exemple « L’homme noir », « Les pigeons de l’enfer », « la pierre noire » ou « les vers de la terre ». On y trouve les hommages / emprunts aux mythes lovecraftien (R’lieh, Dagon, etc.) dans un mouvement d’enrichissement mutuel des auteurs de l’époque.

LE ROYAUME DES CHIMERES constitue donc un épais recueil, joliment et richement illustré, qui offre près de 600 pages d’aventures, de Fantasy, d’horreur et d’action. Le style de Howard est plus léger, plus fluide et (osons le dire) plus moderne que celui de Lovecraft. Ces récits aux dialogues percutants et aux descriptions courtes et précises apparaissent encore très actuels alors qu’ils furent écrits voici un siècle. On peut même ajouter qu’ils restent plus plaisants et grandioses que 90% de la production actuelle dans le même style. Chaudement recommandé.

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Publié le 3 Octobre 2023

WEEK END FATAL de Christopher Pike

Publié dans la collection d’angoisses pour ados « Peur Bleue », voici un bon thriller du spécialiste Christopher Pike, un de ses romans façon whodunit dans lesquels les protagonistes cachent de lourds secrets.

Voici un an, une dizaine de jeunes gens se retrouvent pour une soirée festive à base de flirts et d’alcool. Cependant, les choses tournent mal et une des participantes, Robin, boit un verre de bière empoisonné. Elle s’en sort de justesse mais avec de graves lésions aux reins qui lui demandent des dialyses quotidiennes dans l’attente d’une greffe. Aujourd’hui, tous les jeunes se retrouvent pour une fête de classe. Bizarrement, à l’exception d’un mystérieux nouveau venu, tout ceux qui répondent à l’invitation étaient déjà présents lors de la tragédie antérieure. Se pourrait-il qu’ils soient réunis pour enfin établir la vérité sur la tentative de meurtre à l’encontre de Robin ?

Avec sa construction habile qui plonge directement le lecteur dans l’ambiance puis lui propose un long flash-back, WEEK END FATAL déroule une intrigue de vengeance parfois capilotractée mais indéniablement fun, dans l’esprit d’un « Souviens-toi l’été dernier ». Les personnages sont bien brossées sans trop s’éloigner des stéréotypes : la bimbo salope, le bad boy, la fille sensible en connexion avec la nature, le surfeur abruti mais sympa,…Nous avons droit aux rivalités adolescentes, aux blagues de mauvais goût et, lors du dernier acte, à de dangereux serpents convoqués pour démasquer le coupable. On note une vague touche fantastique avec la présence d’un étrange corbeau et même le classique « Sorcier Peau-Rouge » effectue une apparition. Sans oublier quelques notes d’humour. Un parfait cocktail pour une lecture détente destiné aux amateurs de thriller / fantastique / slasher pour « young adults ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Thriller, #Horreur, #Fantastique, #Young Adults, #Jeunesse

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