Publié le 29 Mai 2019

DRAGON DE GLACE de George R.R. Martin

Ce recueil de George R.R. Martin rassemble quatre nouvelles (faisant entre 30 et 70 pages) dont seule la première se rattache complètement à la Fantasy, « Dragon de glace ». Il s’agit d’une sorte de conte au sujet d’une jeune femme, Adara, née sous le signe de l’Hiver. Elle ne peut réellement vivre que dans le froid mais, par contre, elle est capable de chevaucher le légendaire dragon de glace. Un agréable et bien écrit mélange de fantasy, de conte initiatique et de récit d’apprentissage puisque la petite fille devra grandir pour réaliser sa destinée. Le récit est, parait-il, situé dans le même univers que celui du TRONE DE FER, ce qui est possible mais, en réalité, nous sommes dans une intrigue et surtout un ton (beaucoup plus enfantin et poétique) totalement différent.

La deuxième histoire, « Dans les contrées perdues », se situe entre Fantasy et fantastique plus traditionnel et fait intervenir des loups-garous et autres métamorphes. La nouvelle se montre un rien prévisible et sa chute, assortie d’une morale « faites attention à ce que vous souhaitez car vous pourriez l’obtenir », classique. Mais le métier de Martin rend toutefois cette nouvelle agréable à lire.

De son côté, « L’homme en forme de poire » fut lauréat du Bram Stocker Award. Ce texte efficace monte lentement en puissance à partir d’une situation classique : une jeune femme se voit persécutée par un mystérieux individu « en forme de poire » qui vit dans le sous-sol de son immeuble. Il l’observe, lui offre des chips, fouille dans ses sous-vêtements, la harcèle par sa seule présence,…Petit à petit notre héroïne devient obsédée par cet individu et sombre dans une véritable folie paranoïaque jusqu’à la conclusion qui reste quelque peu ouverte. Une réussite.

« Portrait de famille » est un autre récit très sombre au sujet d’un écrivain confronté à ses créations littéraires, un thème classique (cf. plusieurs bouquins de Stephen King sur le même thème) mais adroitement réinventé et traité d’une manière très cynique, violente et adulte. Une belle réussite.

En résumé, DRAGON DE GLACE s’avère un nouveau recueil hautement recommandable à découvrir pour les amateurs de George R.R. Martin ou pour ceux qui désirent explorer la production de l’auteur en dehors de Westeros.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Horreur, #Recueil de nouvelles

Repost0

Publié le 27 Mai 2019

LES AVATARS DE SHERLOCK HOLMES

Ce petit recueil composé de huit nouvelles revient aux sources du pastiche puisqu’il débute par une nouvelle de James M. Barrie, « Une soirée avec Sherlock Holmes » daté de 1891 soit quelques mois seulement après la création du limier de Baker Street. On y trouve aussi un récit de P.G. Wodehouse (inventeur de Jeeves) et un autre de A.A.Milne (créateur de Winnie l’ourson mais également auteur d’un petit classique de la chambre close, LE MYSTERE DE LA MAISON ROUGE). En tout, huit nouvelles, toutes anciennes et pour la plupart inédites. Un programme alléchant…sur le papier… car il faut avouer que l’ensemble s’avère répétitif, décevant et même ennuyeux en dépit de sa brièveté. Les 140 pages n’apportent en effet guère d’originalité et tournent généralement autour du même procédé, à  savoir se moquer du pouvoir déductif d’Holmes. Le détective élabore ainsi des constructions incroyables qui s’avèrent fantaisistes ou complètement erronées. On retrouve d’ailleurs très récemment ce type de moqueries « gentillettes » dans les très réussies et rigolotes bandes dessinées « Baker Street ».

Dans les récits les plus originaux (comme Le Mystère de Pegram de Robert Barr) Sherlock multiplie les déductions et se trompe complètement sur l’identité du coupable et sa manière de procédé…cependant toutes ses erreurs mettent la police sur la piste du véritable assassin. Voici sans doute la nouvelle la plus amusante et convaincante du recueil, la seule qui va au-delà de l’humour un peu facile (la fatuité du détective et ses procédés d’analyse peuvent facilement tomber dans l’excès et devenir les cibles désignées de la parodie) pour creuser davantage les procédés de Conan Doyle et égratigner avec davantage de pertinence la (ou les) méthode(s) du détective. Les auteurs se moquent aussi de certains haut faits du Canon (la mort du héros dans le « Problème final » se voit revisitée sur le mode humoristique) et inaugurent quelques théories farfelues reprises ensuite par d’autres pasticheurs (Par exemple l’idée que Moriarty n’existe pas et qu’il est simplement la création de Holmes pour masquer ses propres activités criminelles).

Dans l’ensemble, en dépit de quelques bons moments et d’une présentation soignée (chaque auteur bénéficie d’un texte introductif pertinent bien utile pour replacer les nouvelles dans leur époque), LES AVATARS DE SHERLOCK HOLMES s’avère trop répétitif pour emporter l’adhésion. Toutefois, remis dans leur contexte (il s’agit des toutes premières tentatives de pastiches holmésiens), cette anthologie vite parcourue (en deux heures c’est plié) constitue une curiosité acceptable pour les inconditionnels du limier de Baker Street. Pour les autres il existe de plus plaisants « à la manière de… »

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 24 Mai 2019

CLIP DE SANG de Christian Vila

Premier roman que Christian Vila a donné à la collection Gore, CLIP DE SANG est également le plus classique et le plus basique, loin de l’épouvante apocalyptique de L’OCEAN CANNIBALE ou du glauque LA MORT NOIRE. Nous sommes ici dans une intrigue simple, efficace et linéaire, pas toujours très crédible ni surprenante mais amusante comme pouvait l’être une série B des années 80. Epoque oblige, Vila joue sur l’esthétique heavy metal et l’imagerie satanique en suivant le groupe Jack The Knife and the Rippers avant leur concert au Zenith de Paris. Le groupe traine une image sulfureuse encore accentuée par la mort récente, violente et mystérieuse de leur bassiste.

Pigiste au journal musical Skull, Pat Camino voit dans la prestation du groupe l’occasion de prendre du galon. Il parvient à décrocher une interview et rencontre les musiciens. Nous avons Jack The Knife, chanteur et bassiste fondu de satanisme, Max Krass, batteur parano complètement à la masse, et Johnny Dark, guitariste prodige prenant tout ce fatras démoniaque à la rigolade. Cependant, une sorcière, Ishtar, va aider Jack à accomplir ses sombres projets. Après le sacrifice d’une groupie durant le tournage d’un clip, elle invoque la Bête, un démon sanguinaire qui possède Pat et lui fait commettre une série de crimes. La bonne sorcière Esther et l’inspecteur Chipalon (qui reviendra dans LA MORT NOIRE) vont s’opposer aux forces du mal.

Sans prétention, CLIP DE SANG constiue un pur Gore de série B, à l’image des nombreux petits films sortis durant les années ’80 qui jouaient sur le mariage horreur / metal : « Rock N Roll Nightmare », « Terror On Tour », « Black Roses », « Trick or treat », « Hard rock zombies », « Rocktober Blood », « Blood Tracks », « Slaughterhouse Rock », « Slumber Party Massacre 3 »,... Le sujet était définitivement dans l’air du temps, avant que MTV cesse d’être une chaine musicale et que rap et autre electrodanse ne s’imposent sur les ondes. Ces films, tout comme CLIP DE SANG, s’inspiraient des frasques de Venom ou des mises en scènes guerrières de ManOwar, sans oublier les ancêtres Kiss et Alice Cooper. Bref, c’était le bon temps et CLIP DE SANG apparait aujourd’hui, nostalgie oblige, sans doute plus distrayant qu’en 1986.

Le bouquin de Vila surfe donc sur cette vague, sans beaucoup s’intéresser à ses personnages (à vrai dire on éprouve souvent quelques difficultés à comprendre leurs actions et motivations) et les péripéties sont parfois téléphonées. On peine ainsi à les trouver crédibles à l’image de ce nain – baptisé Gore – allant tout droit dans la gueule du loup…ou les bras de la sorcière. Le récit en lui-même se montre très classique avec son quidam précipité dans l’horreur et son enquête policière rudimentaire afin de lier les événements disparates survenant durant 150 pages menées à bride abattues.

Pas un grand bouquin, ni même un grand Gore, mais l’assurance d’un divertissement plaisant pour les amateurs d’horreur sanglante, d’érotisme (pas mal de scènes chaudes typiques des auteurs français de la collection) et de musique bruyante. Y a pire moyen de tuer deux heures de son temps mais sinon il reste Joséphine ange gardien.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Gore, #Horreur, #Polar, #Roman de gare

Repost0

Publié le 23 Mai 2019

SPIDERMAN - THE CLONE CONSPIRACY

Spiderman et les clones… toute une histoire, symbolisée par l’interminable mais finalement sympathique (mais si !) et très feuilletonnesque SAGA DU CLONE dans les années ’90. Depuis, régulièrement, le Chacal revient tourmenter notre bon vieux Spidey.

Dans cette nouvelle série étalée sur de nombreux épisodes (Amazing Spider-Man 19-24; The Clone Conspiracy 1-5; The Clone Conspiracy: Omega; Silk 14-17; Prowler 1-5 pour la version originale et uniquement Spider-Man : The Clone Conspiracy #1-5, Spider-Man : Omega #1, Amazing Spider-Man #20-24 en version française), Peter Parker enquête sur une nouvelle entreprise, New U, qui propose des traitements miraculeux pour les maladies incurables et offre même de ramener les morts à la vie. Lorsque le compagnon de May (et père de Jonah) s’apprête à succomber la question est donc de de savoir si il faut (ou non) lui permettre de bénéficier de ce nouveau traitement révolutionnaire…lequel titille les super-sens arachnéens de Parker. Evidemment, ce ne semble pas un très bon signe concernant les intentions de celui qui se dissimule sous le masque du Chacal.

Et voilà que nous retrouvons Ben Reilly, alias Scarlet Spider, apparu pour la première fois voici une éternité (dans ASM 149…en 1975) puis figure centrale de la SAGA DU CLONE. Ben ramène à la vie de nombreux amis, alliés ou ennemis de Spider-man et le récit se transforme rapidement en véritable fête du slip…euh du clone ! Le Lézard, le professeur Warren, Electro, Octopus, Gwen Stacy, Ned, la femme de Jonah, etc. Tout le monde et sa petite sœur revient à la vie.

SPIDERMAN - THE CLONE CONSPIRACY

LA CONSPIRATION DES CLONES se révèle un comic-book ambitieux et globalement sympathique, à découvrir dans sa version « gros volume » afin de ne pas se perdre dans les méandres de ses (trop) nombreuses intrigues, mais qui manque d’épaisseur pour atteindre à l’excellence. Ramener autant de personnages à la vie ne permet aucun développement et se limite souvent à titiller la fibre nostalgique sans jamais s’interroger sur les conséquences de ces résurrections. D’où une impression de trop plein accentuée par un final apocalyptique avec une épidémie zombie rapidement jugulée. Et, même si l’intrigue globale s’avère compréhensible par tous, un sentiment de confusion rend tout cela brouillon (au bout de la lecture on ne comprend toujours pas le comment et le pourquoi de la plupart des actions des protagonistes), sans oublier une solide dose d’invraisemblances et la nécessité d’enclencher la suspension d’incrédulité à puissance maximale.

Toutefois, en dépit de ses défauts, LA CONSPIRATION DES CLONES reste un honnête « event » avec son lot de rebondissement, ses scènes d’action énergiques et ses passages intimistes typiques de Spider-man. On ne s’ennuie pas et on est même globalement diverti mais sans pouvoir se défaire d’une impression de foutoir un brin bâclé. Les dessins sont, pour leur part, d’un bon niveau mais trahissent cependant des différences de niveau entre les différents intervenants. Décidément nous sommes loin de la réussite de SPIDER VERSE ou SPIDER ISLAND. Les histoires annexes, pour leur part, s’avèrent justement accessoires et nous invitent à relire l’intrigue sous différents points de vue ou, pour être plus complet, à interrompre la lecture de la saga principale entre chaque épisode pour se plonger dans les « tie-in ». En bref, plaisant mais pas indispensable, CLONE CONSPIRACY saura divertir les inconditionnels des histoires de spider-man mettant en scène des clones. Sans plus ni moins.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Marvel Comics, #Spiderman

Repost0

Publié le 22 Mai 2019

SKIN TRADE de George R.R. Matin

Forcément, au début des années 2000, le phénomène “Game of Thrones” a poussé les éditeurs à publier des titres encore inédits de George R.R. Martin comme ce SKIN TRADE pourtant lauréat du World Fantasy Award 1989. Un quart de siècle plus tard, le (court) roman débarque chez nous précédé de l’inévitable mention « par l’auteur du TRONE DE FER » et ce même si nous sommes dans un tout autre registre, bien loin de la Fantasy politique de Westeros. L’intrigue est classique: Willie Flambeaux découvre le meurtre d’une jeune femme dans des circonstances étranges. Il confie l’affaire à la détective privée Randi Wade qui s’aperçoit rapidement que les meurtriers ne sont peut-être pas tout à fait humains…

Petit roman concis et efficace, SKIN TRADE revisite le mythe du métamorphe, du change-forme,…bref du loup-garou au travers d’un récit mêlant fantastique, polar et horreur. Avec son héroïne bad-ass et son acolyte lycanthrope, le récit s’apparente quelque peu à de la bit-lit avant l’heure et, quoique le mélange de genre ne soit pas nouveau, Martin parvient à une fusion plaisante entre l’enquête policière et les passages plus portés sur l’épouvante. Bien sûr, tout n’est pas parfait : en dépit de sa brièveté on sent parfois certaines baisses de rythmes, quelques passages pas franchement aboutis et un scénario à la fois prévisible (jusque dans ses twists) et pas toujours cohérent ou crédible. On peut également penser que le livre aurait mérité soit davantage de concisions, soit au contraire davantage de développements (l’univers possède une certaine richesse à peine effleurée)

Enfin, on peut s’interroger sur le World Fantasy récolté par le bouquin. Un prix à la fois attirant (choisir des livres primés n’est pas une si mauvaise option vu la masse de publication actuelle) et décevant (car SKIN TRADE est certes un bon petit bouquin de polar pulp horrifico-fantastique mais il ne méritait peut-être pas un tel honneur).

Toutefois, le style de Martin (simple et efficace, c’est déjà beaucoup dans ce genre de romans voir certaines horreurs mal torchées publiées dernièrement dans le registre de l’« urban fantasy »), le rythme globalement soutenu, les passages plus glauques (ou l’expression « changeurs de peau » prend tout son sens), les quelques touches d’humour assez noirs et les rapports intéressants entre les deux principaux protagonistes rendent la lecture de SKIN TRADE agréable. On passera donc un meilleur moment qu’avec (au hasard…car il y a bien pire hélas) le tome 78 d’Anita Blake ou de Riley Jenson.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Polar, #Roman court (novella)

Repost0

Publié le 20 Mai 2019

LES SABLES DE MARS d'Arthur C. Clarke

Voici le tout premier roman d’Arthur C. Clarke, daté du début des fifties et originellement publié au Fleuve Noir. Nous sommes aux prémices de cette science-fiction spéculative et anticipative basée sur un scientisme rigoureux qui sera, par la suite, appelée la « hard science ». Clarke offre donc la description relativement minutieuse et précise d’un voyage spatial et d’une possible terraformation de la planète rouge. Idée reprise par la suite par plusieurs épigones de Clarke, notamment Kim Stanley Robinson, Ben Nova ou Stephen Baxter.

Alors qu’il n’est que débutant, l’auteur s’invite pratiquement dans son œuvre sous l’apparence de Gibson, écrivain ayant beaucoup traité de Mars dans des romans à présents dépassés d’un point de vue scientifique comme son célèbre « Poussière martienne ». Il est autorisé à se rendre sur la planète afin d’en rapporter un compte rendu de ses voyages.

Dans le vaisseau, Gibson a une intéressante discussion concernant les romans de Verne ou Wells s qui, 70 ans plus tard, s’applique également à ces SABLES DE MARS : pourquoi lire encore de la science-fiction lorsque les postulats des romans se révèlent périmés ? La SF d’anticipation proche est-elle condamnée à une rapide obsolescence et faut-il que les écrivains se tournent vers le futur le plus lointain ou la Fantasy la plus débridée? Autrement dit LES PREMIERS HOMMES DANS LA LUNE ou LA GUERRE DES MONDES doivent-ils être oubliés au seul profit de LA MACHINE A EXPLORER LE TEMPS pas encore dépassé par les avancées scientifiques ? On laissera les personnages (et le lecteur) en débattre. LES SABLES DE MARS lui aussi apparait anachronique (toutefois Clarke fut parfois visionnaire en datant vers 1970 l’alunissage) et l’auteur se trompa aussi lourdement, notamment sur tout ce qui concerne l’informatique quasi inexistante dans son livre. Néanmoins, malgré ses approximations scientifiques, l’histoire reste suffisamment intéressante pour que le lecteur oublie ses incohérences. Nous rencontrerons même des plantes martiennes et de petites créatures proches des marsupiaux terrestres qui aideront finalement les humains dans leur grande entreprise de terraformation de Mars. Le roman n’en aborde que les premières phases (avec, entre autres, la transformation du satellite Phobos en un second soleil capable de hâter la production d’oxygène).

Clarke maitrise sa narration et alterne grand spectacle (voyage spatial, création d’un second soleil…annonçant 2010 ODYSSEE 2), péripéties (le périple des héros dans les sables martiens et leur découvertes des natifs de la planète rouge) et discussions quasi philosophiques sur le devenir de l’humanité. Clarke y ajoute les relations compliquées entre le héros et un jeune homme, en réalité son fils (bien qu’il l’ignore). Le style, comme toujours chez l’écrivain, se montre précis, relativement simple sans verser dans le simpliste, le vocabulaire bien choisi et le métier est déjà là dans la construction de l’intrigue, les dialogues et les descriptions réussies sans devenir encombrantes (un travers qui empoisonne bien des livres hard science récents).

Roman de jeunesse de Clarke (précédé, dans l’édition ressortie chez Milady, d’une intéressante préface le remettant en perspective), LES SABLES DE MARS n’est pas le meilleur bouquin de l’auteur mais, pour un coup d’essai, on peut dire – sans parler de coup de maître - qu’il reste sacrément efficace et divertissant près de 70 ans après sa première publication.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Arthur C. Clarke, #Hard Science, #anticipation, #science-fiction

Repost0

Publié le 17 Mai 2019

L’OCEAN CANNIBALE de Christian Vila

Ecrivain prolifique ayant œuvré dans quasiment tous les genres populaires (fantasy, romans pour adolescents, science-fiction, thriller, fantastique) depuis ses débuts en 1977 avec le (forcément) très punk SANG FUTUR, Christian Vila a aussi donné trois romans à la collection Gore dans les années 80. L’OCEAN CANNIBALE est souvent considéré comme le plus faible des trois bien qu’il se lise (et même se relise !) avec plaisir. Vila a manifestement décidé de s’éloigner autant que possible du trip « horreur bas de plafond » souvent (mais pas toujours) prisé par ses collègues francophones pour proposer un roman d’ampleur cosmique et apocalyptique. Si bien des romans « Gore » furent adaptés au cinéma, nul n’aurait songé à porter à l’écran un récit de cette envergure dans lequel nous croisons une bande d’aventuriers à la recherche d’un trésor. La fine équipe est menée par un archéologue handicapé, Nordin, et une héritière nymphomane, Gladys. Ils réveillent par inadvertance une force maléfique nichée au fond des eaux et s’emparent d’un paquebot de croisière, le Sunpearl. Ces pirates d’un nouveau genre massacrent les pauvres vacanciers et déchainent l’horreur dans les eaux du Pacifique. Ils s’apprêtent à déclencher l’apocalypse et le seul recours réside, peut-être, dans les visions d’un vieux sage atteint d’une maladie mortelle.

L’OCEAN CANNIBALE n’est certes pas exempt de nombreux défauts mais possède une énergie recommandable et une dimension planétaire bien au-delà des romans proposés, par exemple, par Eric Verteuil. Ici, le fantastique se veut sérieux, la menace palpable, réelle et immense. L’intrigue, mêlant visions mystiques, érotisme débridé et cruautés, s’apparente à une sorte de perversion, aux normes de la collection Gore, d’une novella de Lovecraft. Le dieu marin cannibale pourrait bien être Cthulhu et ceux des profondeurs prennent les atouts d’une blonde bisexuelle assoiffée de sexe et de sang accompagnée d’une panthère dressée pour tuer. D’où une suite de scènes horrifiques et érotiques plutôt poussées sans aller dans le vomitif de Necrorian ou le malsain de Corsélien. Il y a donc, en dépit des carnages proposés, un côté ludique à ce récit conçu comme une grande aventure dans laquelle surgit l’horreur sanglante.

Dommage que le rythme ne soit pas toujours bien géré : on sent l’auteur gêné par le format imposé, ne pouvant développer certains passages (l’épisode de la piraterie semble expédié) ou forcé de surenchérir dans le gore pour contenter le lecteur. Néanmoins, malgré tout, Vila démontre qu’il maitrise son sujet et livre une intrigue alerte, cohérente, efficace et rarement gratuite. On peut donc gouter avec plaisir aux charmes de cet océan cannibale…

L’OCEAN CANNIBALE de Christian Vila

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Erotique, #Fantastique, #Gore, #Horreur, #Lovecraft

Repost0

Publié le 16 Mai 2019

NIGHTFLYERS (et autres récits) de George R.R. Martin

A l’occasion de la nouvelle série « Nightflyers » adaptée de George R.R. Martin (un film en avait déjà été tiré voici quelques années), ActuSF republie une nouvelle fois ce court mais efficace roman (sous son titre du « Volcryn ») en compagnie d’une poignée d’autres nouvelles. L’intéressant « Pour une poignée de Volutoines » et le chef d’œuvre « Une chanson pour Lya », un autre court roman récompensé par le Hugo, sont également bien connus et furent précédemment publiés dans l’excellent recueil UNE CHANSON POUR LYA.

« Week-end en zone de guerre » avait, elle aussi, déjà été publié (dans le recueil AU FIL DU TEMPS). C’est un texte intéressant et bien mené sur une guerre considérée comme un jeu, un récit anti-militariste très efficace.

« 7 fois, 7 fois l’homme jamais » est tiré pour sa part du recueil DES ASTRES ET DES OMBRES. Un beau texte toutefois pas aussi convaincant, sur un thème proche, que les formidables « Par la croix et le dragon » ou « Une chanson pour Lya ».

On se concentre sur « Ni les feux multicolores d’un anneau stellaire », jusqu’ici inédit (bien qu’il date de 1976) et, forcément, principal argument pour acquérir de nouveau recueil. Il s’agit une tentative intéressante de mélanger des thématiques hard-science avec une ambition philosophique. L’intrigue traite des fameux anneaux stellaires (devenus depuis un cliché de la SF) qui permettent opportunément, à la manière des « Stargate » de voyager dans l’univers.

NIGHTFLYERS ET AUTRES RECITS apparait donc comme un recueil opportuniste, édité pour bénéficier du regain de popularité de Martin grâce à la série télévisée « Nightflyers » et, bien sûr, à l’approche de l’ultime saison de « Games of Thrones ». Les deux romans courts et la nouvelle « 7 fois, 7 fois l’homme jamais » sont également au sommaire de l’impressionnante R.R.ETROSPECTIVE consacrée à l’auteur…A voir donc l’intérêt de faire l’acquisition de ce volume (de très haute qualité avouons-le toutefois) pour la présence d’un unique inédit.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Prix Hugo, #Recueil de nouvelles, #Space Opera, #science-fiction

Repost0

Publié le 14 Mai 2019

DARK VADOR – LE SEIGNEUR NOIR DES SITH – TOME 1 : L’ELU

Avec cette nouvelle série située juste après “La revanche des Sith” nous en apprendront un peu plus sur Dark Vador à qui l’Empereur confie une mission difficile : tuer un Jedi et s’emparer de son sabre laser afin de le corrompre par le côté obscur. Cependant, suite à l’Ordre 66, trouver un Jedi n’est guère aisé.

Charles Soule propose ici un scenario plaisant quoiqu’un peu simpliste et linéaire. Cette intrigue eut sans doute mérité davantage de développements mais reste globalement plaisante. Nous avons droit à quelques notes intéressantes sur le devenir des clones, l’apparition surprise du Grand Inquisiteur, de belles scènes de combats, le pourquoi de la couleur rouge des armes Sith,…bref pas mal de petites annotations certes non indispensables mais intéressantes. Les amateurs de Star Wars en apprendront un peu plus sur cette galaxie lointaine et, si rien de fondamental n’est révélé, toutes ces petites notes enrichissent un nouvel univers étendu déjà très complet.

DARK VADOR – LE SEIGNEUR NOIR DES SITH – TOME 1 : L’ELU

De son côté, le dessinateur italien Giuseppe Camuncoli livre de fort belles planches qui rendent la lecture de ce recueil très agréable. Evidemment nous sommes dans un comics des « années 2010 » donc la lecture s’avère rapide. Entre les longs passages sans dialogues et les pleines pages esthétiques, ces six chapitres se dévorent en une petite demi-heure. Un peu frustrant mais on a l’habitude. Ce premier tome consacré au Seigneur Noir des Sith n’est donc pas particulièrement consistant ni inoubliable mais, dans l’ensemble, il permet de passer un agréable moment en compagnie de ce pauvre Anakin à présent complètement (ou pas ?) consumé par le côté obscur. Sympathique et plutôt prometteur pour la suite.

Contient : Darth Vader (2017) #1-6.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Star Wars, #Comic Book

Repost0

Publié le 13 Mai 2019

HORREURS MENTALES de Bruce Jones

Sous ce titre original se dissimule un roman de la collection Gore singulier, « Tarotown » en version originale. Une ville bien étrange où vivent des personnages tout aussi étranges. Les agents immobiliers, d’ailleurs, acceptent de négocier leur prix, pratiquement à la tête du client, pour permettre à ceux qui le désirent de devenir propriétaires. Ainsi un jeune couple de Noirs peut acquérir une splendide maison dans un quartier de prestige. Trop beau pour être vrai ou trop beau pour être honnête comme ils vont bientôt s’en rendre compte.

Entre récit « conspirationiste » et plus classique histoire de maison hantée, HORREURS MENTALES s’éloigne des conventions classiques du Gore pour accoucher d’une intrigue mélangeant mystère, épouvante et un zeste d’érotisme avec, néanmoins, quelques scènes sanglantes pour contenter l’amateur.  Bruce Jones, apparemment, n’a eu droit qu’à la publication de ce roman en version française alors qu’il en a écrit plusieurs dans le domaine du thriller violent. L’anthologie LA CATHEDRALE DE SANG propose toutefois une de ses nouvelles, « L’orgueil de la flotte », ensuite reprise dans l’Omnibus LA GRANDE ANTHOLOGIE DE LA FANTASY. On s’est longtemps demandé si ce Bruce Jones était le fameux scénariste de BD ayant travaillé à la fois pour Marvel (CONAN, SPIDERMAN, etc.) et DC Comics (BATMAN, HOUSE OF MYSTERY,…) sans oublier un récit pour « Creepy » qui servit de base à l’épisode « Jennifer » des Masters of Horrors. On aura la confirmation qu’il s’agit bien du même Jones grâce à l’indispensable ouvrage de David Didelot, GORE – DISSECTION D’UNE COLLECTION.

En résumé, HORREURS MENTALES constitue une belle variation sur des thèmes classiques du fantastique et un roman tout à fait satisfaisant qui ne semble pas trop avoir souffert de son passage aux standards de la collection (l’édition originale compte 240 pages).

HORREURS MENTALES de Bruce Jones

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Gore, #Horreur

Repost0