Publié le 30 Novembre 2023

DOC SAVAGE: LA TERREUR DU POLE SUD de Kenneth Robeson

Un Doc Savage dans la bonne moyenne mais quelque peu languissant, en particulier durant sa seconde moitié. Le début du roman fonctionne plaisamment et introduit un mystère efficace d’autant que Doc est supposé décédé dans un piège diabolique. La suite propose des voyages autour du monde jusqu’au Pôle Sud où le bouquin plonge frontalement dans le pulp avec des méchants utilisant leur super-science pour conquérir le monde.

Doc Savage reste l’archétype du divertissement rétro, au charme certes suranné mais finalement plaisant : la galerie de héros, leurs animaux de compagnie et leurs différents QG, sans oublier la Forteresse de Solitude de Doc, ses armes non léthales et ses techniques de « conversion » des méchants,…Tout ça démontre une imagination foisonnante et un art certain du récit feuilletonnesque. En dépit de certaines faiblesses évidentes, ce roman, comme la plupart des Doc Savage, avance à bonne cadence façon serial avec suffisamment de rebondissements pour ne jamais ennuyer le lecteur.

Difficile de développer davantage tant la série est fermement placée sur ses (bons) rails : la plupart des romans proposent une intrigue quasi interchangeable où se multiplie les attendus. Les disputes entre les compagnons de Doc, les répliques fantaisistes (« je suis superamalgamé »), les descriptions de l’entrainement de Doc ou de ses inventions…Tout ça se répète certes d’un roman à l’autre et pourtant le tout demeure plaisant et énergique. Du bon divertissement nostalgique à déguster en 2 ou 3 heures avec un whisky.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Pulp, #Roman de gare, #science-fiction, #Doc Savage

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Publié le 27 Novembre 2023

HER NAME WAS AMBER de Matt Shaw

Spécialiste de l'horreur extrême, Matt Shaw donne ici davantage dans la nuance et propose un thriller psychologique néanmoins gratiné.

Ce court roman n'a, évidemment, aucun point commun avec des événements existants et les protagonistes n'ont aucune ressemblance avec des personnes réelles. Genre des gens qui se prénommerait Johnny ou Amber. Rien à voir.

Cela posé, que raconte Matt Shaw? La vie d'une rock star trainée dans la boue suite aux accusations de sa toxique copine, une comédienne minable nommée Amber qui accède à la notoriété suite à un procès médiatisé. Notre star, lâché par tous, finit par se suicider mais, heureusement, il peut compter sur un de ses fans. Ce type sans histoire, après s'être recueilli lors de son enterrement, décide d'aller rendre une petite visite à Amber. Rapidement, il comprend que la seule manière de retrouver la paix consiste à rendre à cette salope la monnaie de sa pièce. "J’ai imaginé lui cracher dessus puis lui chier dans la bouche et l'étrangler jusqu'à ce qu'elle s'étouffe dans ma merde". Effectivement, comme lui donner tort ?

Matt Shaw déjoue les attentes en proposant divers twists à cette histoire en apparence très prévisible. Quoique moins porté sur le splatterpunk que ses autres romans, le bonhomme n'hésite pas à se montrer graphique. Il plonge dans la déviance, celle qui fait hurler les fragiles à coup de "trigger warning". Tortures, viols, inceste,…Amber s'en prend plein la gueule (et ailleurs) pour notre plus grand plaisir.

Toutefois, ne prenons pas tout ça trop au sérieux, il y a beaucoup d’humour noir dans les récits de Matt Shaw. Le bonhomme s'amuse et le lecteur avec lui. Il a intitulé un de ses livres "one violent motherfucker" et cela résume assez bien son attitude, voire sa profession de foi en tant qu'écrivain. Ceux qui n'aiment pas peuvent toujours lire Tchoupi.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Splatterpunk, #Horreur, #Humour

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Publié le 24 Novembre 2023

GHOST RIDER EPIC COLLECTION: VENGEANCE REBORN

Ah ! Les années ’90 chez Marvel. Epoque d’excès en tout genre, de héros invariablement bodybuildés et d’héroïnes ultra-poumonnées (et pouponnées). Le tout n’a pas toujours bien vieilli mais, au moins, la Maison des Idées essayer de proposer quelques nouveautés. C’est aussi l’époque où des personnages plus secondaires passent au premier plan (comme Punisher), ou d’autres jusque là oubliés gagnent leurs lettres de noblesse (Les Gardiens de la Galaxie). De son côté, Ghost Rider n’a plus eut les honneurs d’une publication régulière depuis près de dix ans. Sa série régulière, contant l’histoire de Johnny Blaze le maudit, a débuté en 1972 pour s’achever en 1983.

Danny Ketch, la nouvelle incarnation de l’Esprit de la Vengeance, va s’éloigner du côté très seventies de Blaze (le monde des cascadeurs, le pacte avec le diable) pour se recentrer en héros urbain plus réaliste. A la manière du Punisher il ne veut pas devenir un héros, que du contraire puisqu’il est simplement au mauvais moment au mauvais endroit. Avec sa sœur Barbara il tombe sur un trafic dans un cimetière. Barbara est tuée. Ketch devient, contre son gré, le justicier enflammé Ghost Rider.

L’intrigue, sombre, parfois même crasseuse, plonge dans une métropole gangrénée par la violence dans laquelle le Rider vient rendre justice façon Charles Bronson. Avec quelques guest stars comme Punisher, Moon Knight, Doctor Strange ou Wolverine, ce recueil nous permet de redécouvrir cette version négligée du personnage, éclipsée par le retour du plus populaire Johnny Blaze au début des années 2000.

Forcément inégal, encore quelque peu hésitant sur la voie à suivre, ce premier volume reste suffisamment efficace pour donner envie de découvrir la suite…à condition que Marvel daigne la sortir.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Marvel Comics, #Marvel Epic Collection, #Superhéros, #Ghost Rider

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Publié le 21 Novembre 2023

LES ENTRAILLES DE L'HORREUR de Violaine de Charnage

Après plusieurs recueils de nouvelles et un court roman (SCREAMING BOYS) dans la collection Karnage, Violaine s’attaque au format long avec ce bouquin de 300 pages. C’est une œuvre étrange, qui débute de manière rationnelle (la situation de départ rappelle vaguement MISERY) avant de dévier vers une horreur plus déjantée, volontiers « bizarro », souvent très organique façon body-horror.

Nous avons quatre personnages principaux. Tout d’abord Mandy, jeune femme désireuse d’avorter en route vers la clinique. Puis un couple, Cherry et Terence, militants pro-vies dont on découvrira peu à peu le passé, les relations compliquées et le côté moins gratuitement cinglés qu’ils ne paraissaient de prime abord. Ils vont kidnapper et séquestrer Mandy afin de la contraindre à mener sa grossesse à terme. Enfin, nous avons Josh, rebelle suicidaire tenté par les tueries de masse et père du bébé de Mandy. Il interviendra surtout dans la seconde moitié du roman, ce qui permet un changement de point de vue et une ouverture hors du huis-clos initial. C’est dans cette deuxième partie que le roman prend toute sa dimension étrange et horrible, cauchemardesque et bizarre, quittant peu à peu la rationalité des débuts pour plonger dans un trip délirant.

LES ENTRAILLES DE L’HORREUR joue la carte de l’horreur extrême mais évite la gratuité (parfois réjouissante, parfois fatigante) de moult « splatterpunk ». Ici, nous sommes davantage dans le bizarre dérangeant que le simplement vomitif et c’est très bien comme ça. Ce qui ne veut pas dire que le lecteur n’a pas droit à son quota de scènes perturbantes, gore et rentre-dedans. Simplement, elles sont amenées plus intelligemment que de coutume (parce que bon le splatterpunk à base de bimbo violée par un Dobermann tout en étant égorgée par un sadique ça va cinq minutes).

L’intrigue est ici originale et bien menée, évoquant parfois, vaguement, des films comme « Frissons » de Cronenberg (et son horreur parasitaire), « Basket Case » (et les autres films d’Henenlotter comme Sex Addicts ou Elmer), « Eraserhead » (et le cinéma Lynchien en général). On retrouve également un peu de la folie du Gore LES LARVOIDES de Shaun Hutson. Mais tout cela est diffus et le roman est loin d’être un catalogue d’influences et de références, au contraire il s’agit d’un titre original qui aborde des thèmes sérieux de manière sérieuse. Comme quoi, même dans le cadre de l’horreur crade et sanglante il est possible d’élever le propos. A lire pour ceux qui ont l’estomac bien accroché.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Gore, #Splatterpunk

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Publié le 17 Novembre 2023

LA NYMPHE NEGLIGENTE d'Erle Stanley Gardner

Voici encore une plaisante enquête de notre avocat préféré, Perry Mason.

L’ouverture du roman est excellente : Mason, dans un canoë, se balade à proximité d’une île privée au clair de lune. Le lieu est la propriété du riche George Alder et Mason a été engagé par un groupe qui conteste les droits d'Alder sur cette île. Soudain, Mason observe une charmante nageuse sortie de l’eau, complètement nue, avant de se vêtir de manière élégante pour s’incruster dans une fête donnée par Alder. Mason, évidemment, suit les événements et notre nymphe sort en trombe de la propriété du notable, poursuivie par un chien fort agressif. L’avocat, naturellement, lui porte secours et le voilà embarqué dans une rocambolesque histoire à base de lettre mystérieuse littéralement jetée à la mer dans une bouteille. Après diverses péripéties et un meurtre, Mason va devoir user de toute sa science juridique pour défendre notre naïade négligente et démêler l’affaire.

Les aventures de Perry Mason sont, en quelque sorte, de véritables « doudou » du policier à énigme : l’assurance d’une lecture facile, agréable et satisfaisante, sans véritable surprise (bonne ou mauvaise). Ce ne sont pas des chefs d’œuvres de la littérature ni même des romans qui épatent par la complexité de leur intrigue ou leurs révélations fracassantes. En revanche, ces petits bouquins démontrent la science de l’auteur pour concevoir des page-turners efficaces, tous plus ou moins construits de la même manière : un démarrage en trombe sur une situation saugrenue, un Mason embarqué dans l’aventure et une suite de rebondissements constituent la première partie des romans, soit une centaine de pages enlevées saupoudrées d’humour. La seconde moitié du livre prend invariablement place au tribunal et c’est le grand jeu, très théâtral, des témoins de dernières minutes, des preuves apportées au plus mauvais moment par l’accusation et, surtout, du one-man-show d’un Mason qui lance des « objection ! » et des « contre-interrogatoire ! » à la pelle. Et, bien sûr, tout est expliqué dans le dernier des (courts) chapitres ou l’avocat résume toute l’affaire.

LA NYMPHE NEGLIGENTE se situe dans la bonne moyenne des Mason et assure un whodunit rythmé, amusant et divertissant de bonne facture dont on aurait tort de se priver pour une soirée détente.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Perry Mason, #Policier, #Whodunit

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Publié le 13 Novembre 2023

L'OMBRE DE LUCIFER de Daniel Rhodes

On le sait, le mal ne meurt jamais. Il peut dormir pendant des siècles, puis se réveiller pour semer l'horreur dans la vie de gens ordinaires et « modernes » pour qui le surnaturel est, au mieux, un hobby inoffensif.  

En 1307, le chevalier templier Guilhem de Courdeval a été brûlé vif pour ses pratiques magiques au cours desquels il offrait des sacrifices au démon Bélial et buvait le sang de ses victimes. Près de sept siècles s’écoulent…Un couple (un écrivain, le professeur John McTell, et son épouse Linden) s’installe dans un petit village tranquille du sud de la France, non loin de Cannes. La chaleur, étouffante, pousse le sourcier local à tenter de localiser une ancienne source souterraine qui pourrait alimenter la piscine des touristes. Mais l’esprit de Courdeval est libéré et commence à exercer sa sinistre influence…

Roman assez classique et linéaire, L’OMBRE DE LUCIFER déroule une intrigue un brin longuette tant les péripéties se montrent prévisibles. Daniel Rhodes (alias Neil McMahon) a écrit de nombreux livres dans les genres les plus divers (horreur, thriller, érotisme) mais, surtout, pas mal d’œuvres sur l’histoire, l’archéologie et même la poterie. Il a également cosigné avec James Patterson un bouquin d’espionnage / SF, TOYS. On devine donc ce qui a pu l’intéressé dans cette histoire de templier maléfique revenu à la vie puisqu’on y trouve du fantastique, beaucoup de digressions (plus ou moins) historiques, une touche d’érotisme et un environnement intéressant, à savoir un petit bled pratiquement oublié du temps surplombé par les ruines d’une forteresse médiévale.

L’ensemble possède donc le côté parfois un peu guindé de l’horreur grand public des années 80, à une époque où le genre triomphait partout, des supermarchés aux halls de gare. Pour le meilleur et pour le pire, pas mal de romanciers se sentirent à l’époque pousser des ailes (de chauve-souris ?) pour écrire des livres assez littéraires, plutôt lents, centrés sur des personnages assez intéressants et bien décrits (et écrits). L’atmosphère est donc bien là, l’intérêt est éveillé mais, malheureusement, tout ça manque un peu de folie ou de nervosité. C’est du fantastique « pépère », psychologique, avec une dose d’épouvante et une pincée de sexe pour donner le change et satisfaire le lecteur.

Dans l’ensemble, on ressort mitigé de ce récit, on se dit durant toute sa lecture « c’est quand même pas mal mais si ça pouvait réellement décoller »…et, au final, ça ne décolle pas vraiment. On termine le bouquin frustré, un peu déçu mais sans avoir passé un mauvais moment…et prêt, malgré tout, à donner une chance à la suite, LE BANQUET DE LUCIFER.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #J'ai lu Epouvante

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Publié le 10 Novembre 2023

LAURA ANTONELLI N'EXISTE PLUS de Philippe Brunel

A la fois récit, biographie partielle et état des lieux du cinéma, LAURA ANTONELLI N'EXISTE PLUS suit un narrateur parti à Rome pour retrouver Laura Antonelli. Celle qui fut, un temps, considérée comme la plus belle femme du monde. Elle est apparue dans « Sans mobile apparent » ou « Les mariés de l’an 2 » avant de devenir le fantasme ultime des Italiens avec la sexy comédie « Malizia ». Durant les seventies, au sommet de sa gloire, elle tourne avec tous les grands cinéastes italiens et empoche des cachets incroyables. Mais, fin des années ’70, à l’approche de la quarantaine, la reconversion s’impose et l’icone érotique, après trois ans d’absence des écrans, devient une spécialiste de la comédie. Le basculement survient en 1991. D’un côté elle accepte de jouer, à 50 ans, dans la suite de « Malizia ». De l’autre elle est arrêtée et assignée à résidence pour détention de cocaïne. Le sort s’acharne : pour masque ses rides elle subit une opération de chirurgie esthétique mais la réaction aux produits la défigure. Elle finira sa vie (jusqu’à son décès en 2015, à 73 ans) recluse et ruinée, ne trouvant de réconfort que dans la religion. Celle qui fut la bombe sexuelle italienne ultime durant une quinzaine d’années n’existe plus…

Le livre, entre roman et enquête, retrace la carrière et la vie de l’actrice, ses démêlées avec la justice, son opération ratée, ses nombreux partenaires (dont un « acteur français » non cité mais qui n’est autre que Bébel). LAURA ANTONELLI N'EXISTE PLUS dresse, en filigrane, un état des lieux du cinéma italien : avec la décadence d’une de ses stars, c’est tout le Septième Art qui meurt un peu. Formidable dans les années ’70, tentant de se renouveler dans les eighties, fatigué dans les 90 et agonisant par la suite, le parallèle entre l’actrice et le cinéma italien populaire semble évident.

Le tout constitue donc un portrait touchant et désabusé d’une ex-icone oubliée par un écrivain / journaliste / investigateur perdu dans une Rome brûlée de soleil au début du XXIème siècle. Surtout spécialisé dans les « livres vérités » sur le cyclisme, Philippe Brunel propose ici une belle balade dans le monde du cinéma. La fiction et les faits avérés se mélangent mais qu’importe, l’auteur ne cherche pas à produire une biographie 100% fidèle mais plutôt un témoignage sur une époque et un pays où la sensualité latine et le puritanisme catholique s’affrontent depuis des siècles. A découvrir.

LAURA ANTONELLI N'EXISTE PLUS de Philippe Brunel

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Biographie, #Cinéma

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Publié le 5 Novembre 2023

SOLOMON KANE: L'INTEGRALE de Robert E. Howard

Que dire de plus sur ce monument de la Dark Fantasy ? Créé par Robert E. Howard, récemment (fort bien) adapté à l’écran, Solomon Kane est un puritain fanatique en butte aux forces maléfiques. Il voyage de par le monde et se confronte régulièrement à des créatures maléfiques. On y retrouve donc des descriptions de lieux légendaires, de cités perdues et de contrées exotiques. Solomon se bat contre des monstres divers, notamment à l’arme blanche, ce qui donne une connotation « cape et épée » appréciable aux différents récits proposés.

Mais le personnage est intéressant et vraiment original, surtout compte tenu de l’époque. En effet, Kane est une sorte de justicier s’en allant combattre le Mal où qu’il se cache, se mêlant (si on peut dire) de ce qui ne le regarde pas. Mais, pour lui, justement ça le regarde : homme de dieu il ne peut supporter l’idée d’un Mal prospérant en liberté. Il doit l’affronter, prendre tous les risques, défier des ennemis plus puissants…sûr de son bon droit et de son triomphe final. Bref, un personnage plus complexe et moderne qu’on ne croit, toujours actuel finalement, pas toujours plaisant à côtoyer, pas toujours « bêtement » héroïque. Solomon est humain, tout simplement. Il tranche avec d’autres héros pulp inflexible, invincible et infaillible façon Doc Savage ou Superman.

Les nouvelles dans lesquelles il apparait sont, pour la plupart, réussies. Certaines le sont davantage, bien sûr. Il y a des hauts et des bas, ce qui est inévitable. Mais même les récits les moins efficaces possèdent un souffle épique indéniable, un mélange de merveilleux, de fantaisie et d’épouvante, parfois lovecraftienne (forcément). Dire qu’Howard avait une vingtaine d’années lorsqu’il les a écrits. Quelle maitrise, quel sens de l’aventure ! Ah s’il n’avait pas eu l’idée stupide d’en finir a seulement 30 an…Que d’histoires merveilleuses il nous aurait encore donné. Mais ne refaisons pas l’Histoire et contentons nous d’apprécier l’intégralité, ici rassemblée sur environ 500 pages, des nouvelles de l’auteur.

Le bouquin ajoute aux nouvelles de belles illustrations évocatrices, des fragments et autres brouillons, des textes explicatifs. Bref une intégrale définitive et, osons le dire, incontournable.

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Publié le 2 Novembre 2023

LE TARNIER DE GOR de John Norman

Le monde de Gor est un vaste univers développé depuis le début des années ’60 par le docteur en philosophie John Norman. Dans ces chroniques (37 tomes à ce jour, le dernier en date publié en 2022, mais seuls les 16 premiers furent traduits en français), l’auteur revisite le pulp à la mode d’Edgar Rice Burroughs. Son héros, Tarl Cabot, est un substitut de John Carter qui, au lieu de se retrouver sur Mars, échoue sur l’anti-Terre, autrement dit Gor. Là il découvre une société composite empruntant à l’Empire romain, au Moyen-âge, aux Vikings mais régie par des notions de castes très importantes. Le roman prône aussi un machisme absolu puisque sur Gor les femmes sont uniquement considérées comme des esclaves toujours prêtes à obéir à l’Homme.


LE TARNIER DE GOR, premier bouquin du cycle, présente donc ce monde pas si mal imaginé et plutôt cohérent avec ses croyances, lois, obligations, code d’honneur et de chevalerie, etc. Evidemment, cette vision est particulière, il ne manque souvent qu’un morceau de Manowar en toile de fonds pour s’immerger dans ce Planet Opéra désuet. Ou pas. En effet, depuis quelques années, des groupes de fans apprécient tellement la philosophie « goréenne » qu’ils tentent de la transposer dans le monde réel, avec des principes sado-masos hérités des romans. On ne peut donc balayer d’un revers de la main l’importance de ce cycle pourtant convenu, aujourd’hui plus connu pour ses scènes érotico-sm (esclavage, bondage, viol) encore peu présentes dans ce premier tome mais qui deviendront plus fréquentes ensuite, la série versant (selon les connaisseurs) dans le « porno pulp » à partir du tome 8 ou 9.

L’écriture n’est pas mauvaise (quoique redondante), l’intrigue possède suffisamment d’action pour dépayser le lecteur et l’ensemble devait être plaisant à lire pour les adolescents de l’époque, entre une partie de Donjons & Dragons, un bouquin de Conan et un film érotique visionné en cachette. Aujourd’hui qu’il existe une pléthore de romans de Fantasy (et même d’Erotic Fantasy), l’intérêt de lire ou relire cette saga s’est bien estompé. Si ce premier tome est, dans l’ensemble, plaisant, il ne donne pas suffisamment envie de poursuivre l’aventure alors que trop de livres similaires (et plus intéressants) sont à présent aisément disponibles.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Pulp

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