Publié le 28 Novembre 2022

LA BABY SITTER de Gudule (Anne Duguël)

La Bruxelloise Anne Dugüel, alias Gudule (1945 – 2015) donne un nouveau sens au terme prolifique puisqu’elle a écrit plus de 200 livres, tant pour les adultes que pour les plus jeunes.

Elle nous conte ici les aventures de Lucy, une baby-sitter particulière qui aime raconter des histoires aux enfants dont elle a la garde. Parfois, elle se laisse emporter par son personnage et les contes de fées deviennent un peu trop macabres. Venue s’occuper de deux jumeaux, Cyril et Violette, dans une maison isolée des Cévennes, Lucy va, durant un week-end, leur conter d’étranges histoires…quitte à devenir elle-même un avatar de l’Ogre ou du Grand Méchant Loup.

Ce court roman a l’apparence d’un conte de fées macabre : l’auteur prend le soin de brouiller les pistes entre les victimes et les bourreaux, faisant tour à tour pencher la sympathie du lecteur vers sa baby-sitter au douloureux passé ou vers ses bambins (peut-être) pas si innocents qu’ils ne le paraissent.

Voici donc une lecture agréable dont il y a finalement peu à dire car mieux vaut aborder ce court roman sans trop savoir dans quoi on se lance. Le lecteur n’en sera que davantage surpris. L’ensemble alterne, forcément, une atmosphère enfantine puisée dans les contes et un climat horrifique qui n’hésite pas à donner dans le malsain. C'est donc un roman glauque et divertissant, teinté d'humour très noire, une ré-visitation sanglante des contes de fées dans leurs versions non édulcorées, du Hansel & Gretel réactualisé pour 1001 nuits macabres.

Une bonne surprise pour une lecture efficace dont la brièveté est appréciable au long de ces 160 pages bien tassées et sans gras superflu. Publié une première fois sous le (vrai) nom d'Anne Duguël dans la Collection Frayeurs de Jean Rollin, le roman a été réédité dans une intégrale chez Bragelonne, "Le club des petites filles mortes".

 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Roman court (Novella)

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Publié le 26 Novembre 2022

LA MAISON DES JEUX TOME 2: LE VOLEUR de Claire North

Deuxième volet de la trilogie consacrée à la Haute Loge, une maison de jeux où tout peut être misé, y compris des connaissances ou des années d'existence. Le premier tome se situait à Venise au XVIIème siècle, celui-ci effectue un bond de 300 ans pour nous plonger dans la Thaïlande de 1938. Remy Burke accepte une partie de cache-cache contre le très retors Abhik Lee, prêt à tout pour l'emporter. Déjà, Remy s'est fait piéger dans les grandes largeurs par son adversaire: éméché, il a accepté de mettre en jeu toute sa mémoire dans une partie de cache-cache à travers la Thaïlande. Un pays où il ne connait personne et où son apparence occidentale l'empêche de se dissimuler. Abhik Lee, de son côté, joue sur son territoire et dispose d'importants moyens pour l'emporter. Ce qui implique que la partie est faussée dès le départ. Dès lors pourquoi la Maison des Jeux, réputée pour sa neutralité, l'a-t-elle acceptée?

Deuxième roman court de Claire North sur ces "casinos" d'un genre très particuliers, LE VOLEUR débute de manière quelque peu longuette tandis que le héros déboussolé essaye de se cacher de son adversaire. Une partie déstabilisante, façon "étranger en terre étrangère", qui pose les bases d'un récit comme toujours sibyllin. Néanmoins, l'intrigue se met en place progressivement, au fil des rencontres du principal protagoniste avec d'autres joueurs. Il doit, en effet, impérativement trouver de l'aide pour espérer l'emporter face à son très déterminé adversaire.

Avec cette deuxième livraison, le lecteur en apprend un peu plus sur la Haute Loge, organisation qui régit la destinée du monde depuis des lustres. Mais l'auteur ne distille les informations qu'au compte-gouttes, gardant une large part de mystères sur les mécanismes de fonctionnement de cette Maison des Jeux. Les joueurs disposent de "cartes" qu'ils peuvent jouer aux moments opportuns et qui, généralement, représentent des individus susceptibles de leur apporter leur aide. Dès lors, l'Histoire se revisite de manière complotiste puisque la Maison des Jeux existe de tout temps et en tout lieu, influençant les événements du monde dans un but secret. Le premier tome adoptait le principe classique du candide: il suivait une nouvelle joueuse découvrant les bases de ces parties épiques, le second tome, également classiquement, nous place aux côtés d'un joueur expérimenté mais ici dépouillé de ses avantages. D'où un affrontement à la façon de David contre Goliath tandis qu'en coulisse la Haute Loge, soi-disant neutre, tire les ficelles et avance ses pions en vue, probablement, d'un champ de bataille planétaire à venir. Réponses (?) aux nombreuses questions en suspens dans le dernier volet…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Roman court (Novella), #science-fiction

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Publié le 20 Novembre 2022

LA NUIT QUI NE FINIT PAS d'Agatha Christie

Ce roman est un des derniers d'Agatha Christie, publié en 1967 (et deux ans plus tard en France), raconté par Michael Rogers, un jeune anglais qui va de métiers en métiers. Bref, il vivote. Un jour il rencontre une riche héritière américaine, Ellie, qui souhaite de son côté échapper à son milieu. Le couple se marie et emménage dans une vaste propriété construite par Rudolph, un ami de Michael, célèbre architecte atteint d'une malade incurable. Une vieille bohémienne qui rode dans le coin promet un jour un sort funeste à Ellie si elle reste dans cette maison. Peu après, le corps d'Ellie est découvert après une promenade à cheval dans les bois.

Ecrit alors que Christie avait 77 ans, ce bouquin s'éloigne des purs whodunit de l'entre-deux-guerres pour un récit plus psychologique qui débute comme une romance. Peu à peu le lecteur se rend compte que quelque chose cloche dans cette histoire. L'ambiance devient pesante, par petites touches subtilement amenées, et les rebondissements commencent, avec quelques coups de théâtre assénés dans les derniers chapitres. Comme souvent avec un auteur qui joue "franc jeu", le lecteur en devine certains mais restent quand même agréablement surpris par d'autres qu'il n'a pas vu venir. On note également un climat bien rendu, angoissant, avec cette touche pratiquement fantastique: prédictions lancées par une gitane un brin sorcière, malédiction qui plane, etc. Le ton mortifère apparait également par ce personnage d'architecte qui, malade, vit ses derniers jours mais veut absolument terminer la maison promise au narrateur.

Par son ancrage temporel à la fin des sixties et son intrigue située dans un milieu aisé, le roman aurait pu servir de base à un giallo de machination italien. Il fut d'ailleurs adapté à l'écran en 1972 lors de la vague britannique des psycho thrillers.

LA NUIT QUI NE FINIT PAS est donc un roman différent, loin des enquêtes traditionnelles de Poirot ou Marple, plus proche d'œuvres comme le "Rebecca" d'Hitchcock ou des thrillers réalisés par la Hammer sur base de scénario de Jimmy Sangster. Les familiers de ce genre de récit ne seront pas complètement trompé car la ligne narrative s'avère assez prévisible dans son déroulé mais l'important réside dans les détails et l'ensemble, en dépit de quelques longueurs, se lit avec plaisir.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Agatha Christie, #Policier, #Whodunit

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Publié le 18 Novembre 2022

DAREDEVIL : AU BOUT DE L’ENFER de Chip Zdarsky

Quatrième tome du run de Chip Zdarsky…Les différentes lignes narratives sont toujours bien développées et donnent beaucoup d'intérêt à ces nouvelles aventures de tête à cornes. Pourtant Matt Murdock a renoncé au costume écarlate de Daredevil au risque de voir Hell’s Kitchen tomber entre les mains de la pègre et notamment du Hibou, décidé à s’emparer de ce territoire. Elektra, de retour dans la vie de Matt, observe, elle aussi, la dégradation de la situation. Il semble d'ailleurs que Wilson Fisk, l’ancien Caïd du crime, soit un des seuls qui puisse empêcher le bain de sang. Izzy Libris, elle, ne prend pas de gant et doit composer avec Hammerhead lui aussi décidé à ramasser une part du gâteau new-yorkais. De son côté, le flic Cole North refuse de continuer à s’occuper des affaires super-héroïques tout comme il n’accepte plus que les flics restent à l’écart des événements. Cela constitue le gros de ce volume avec trois chapitres qui poursuivent l'arc "l'enfer"

Dans sa seconde moitié, ce tome introduit l’arc « inferno », plus spectaculaire, avec la révélation de l’identité de sœur Marie et le débarquement d’une bande de super-criminels bien connus (le Rhino, l’Homme aux échasses,…) menés par l’inévitable Bullseye. Quoique Murdock n'ait pas encore totalement accepté de redevenir le Protecteur de Hell's Kitchen il doit empêcher les criminels de mettre le quartier à feu et à sang.

Ce tome se divise clairement en deux avec trois épisodes très marqués polar, réalistes et efficaces et deux épisodes qui renouent avec le côté super-héroïque pour un affrontement urbain spectaculaire. Voir le « frêle » Daredevil se débarrasser du colossal Rhino, lutter au milieu des explosions contre un Homme aux échasses pour une fois menaçant (et non pas ridicule) ou recevoir l’aide du Caïd dans une ville transformée en champ de bataille reste un grand moment.

Les dessins, eux, sont de haut niveau, ils dynamisent bien le récit, dans un réalisme de bon aloi pour un héros urbain comme Daredevil. Beaucoup de détails enrichissent chaque planches, entre le côté "noir" des premiers chapitres et les cases plus colorées des deux derniers.

Une fois encore, ce tome confirme la qualité de ce run et la richesse du personnage de Daredevil, probablement un des meilleurs héros de la Maison des Idées. Le cliffhanger final rend difficile de ne pas immédiatement enchainer par la lecture du tome suivant.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Daredevil, #Marvel Comics, #Superhéros

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Publié le 16 Novembre 2022

LES SAINTES RELIQUES de Steve Berry

Et hop! Du thriller d'aventures historico-politico-ésotérique! Steve Berry est déjà une valeur sûre de la littérature de divertissement depuis une vingtaine d'années avec son personnage de Cotton Malone, sorte de croisement entre James Bond et Indiana Jones qui aurait beaucoup lu Dan Brown et Clive Cussler.

L'intérêt de ce nouveau bouquin? Il débute à Bruges et toute sa première partie prend place en Belgique. Car Malone, en visite pour acheter des livres anciens dans la Venise du Nord, décide d'aller observer le Saint Sang, une des plus précieuses reliques chrétiennes. Depuis le XIIème siècle, Bruges abrite en effet l'ampoule contenant le sang de Jésus, recueilli par Joseph d'Arimathie. Or, la relique est volée par des hommes armés et Malone apprend que d'autres vestiges sacrés ont subi dernièrement le même sort. Quel peut-être le lien entre les "sept armes christiques" et l'agitation politique en cours en Pologne qui vise à exercer un chantage à l'encontre de son président? Malone se retrouve entre différents agents secrets et entame une course contre la montre dont peut dépendre la sécurité mondiale.

Avec LES SAINTES RELIQUES (un titre légèrement trompeur car l'essentiel de l'intrigue tourne surtout autour des tensions grandissantes entre la Pologne, les Etats-Unis et la Russie), Steve Berry concocte un thriller page turner comme les Américains (et quelques Français) en possèdent le secret. Clive Cussler, Dan Brown, Giacometti / Ravenne, James Rollins, Raymond Khoury et quelques autres ont balisé les grandes lignes de ces aventures trépidantes et érudites. L'auteur nous emmène ainsi de Bruges à Cracovie, nous offre de plaisantes leçons d'histoire et mitonne des rebondissements à intervalles réguliers, dans une manière de procéder héritée du serial. Le héros se trouve ainsi régulièrement en mauvaise posture et les cliffhangers de fin de chapitre obligent à poursuivre la lecture. D'autan que le romancier use classiquement d'une narration alternée qui permet de varier les points de vue et entremêle adroitement les différentes sous-intrigues.

Le roman remet également en mémoire toute l’horreur du communisme, l’auteur rappelant la condition des Polonais soumis à l’abjecte peste rouge d’un régime gangréné par la corruption. Toutefois, Steve Berry solde les comptes en campant un président des Etats-Unis complètement stupide, belliqueux et riche, un Warner Fox antipathique à souhait. Toute ressemblance avec un personnage existant serait bien sûr volontaire.

Le style est simple, sans prétention, mais efficace et soignée, du travail propre qui ne cherche pas à épater le lecteur, simplement à le plonger dans l'action à la manière des romans de gare de jadis mais en plus travaillé. Ainsi, les dernières pages reviennent sur les évènements du livre et décortiquent la réalité de la fiction avec honnêteté.

Passons au négatif! La construction de l'ouvrage, un peu étrange, laisse parfois penser à deux intrigues différentes qui ne s'accordent pas tout à fait, comme si l'auteur avait voulu écrire un roman sur les reliques chrétiennes pour comprendre, à mi-parcours, qu'il ne possédait pas la matière nécessaire à tenir 500 pages. Ainsi, malgré le rythme, Berry semble parfois délayer quelque peu un récit qui aurait pu être raccourci d'une centaine de pages pour devenir encore plus tendu. Mais qu'importe ces bémols car le lecteur passe un bon moment et les chapitres courts (encore une caractéristique du genre) s'enchainent à vivre allure pour relancer la machine à chaque baisse de régime.

Un bon thriller politique, historique et (un peu) ésotérique avec toute la science d’un auteur de page-turner qui brocarde également, à mot couvert, à la fois la présidence américaine et la pourriture communiste. Ce qui ne fait jamais de mal à une époque où la bête immonde de l’extrême-gauche relève sa tête infâme.

 

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Publié le 13 Novembre 2022

UNE BRAISE SOUS LA CENDRE de Sabaa Tahir

Sous une belle couverture très incitative se cache le premier tome d’une nouvelle quadrilogie orientée "young adult". Ici, la romancière nous offre une bonne dystopie dans un univers de fantasy inspiré par la Rome Antique. Le tout se montre donc très (trop ?) manichéen : d’un côté une Erudite, Laia, évidemment jeune, belle et intelligence. Pour sauver son frère emprisonné, elle entre dans la résistance contre le tout puissant Empire Martial. Envoyée dans la capitale, elle devient esclave et espionne la Commandante pour le compte de la résistance. Cette commande se révèle une sadique aimant maltraité ses servantes. Son fils, Elias, s’apprête de son côté à participer aux épreuves visant à déterminer le successeur de l’Empereur. Or Elias n’a aucun intérêt pour les barbaries impériales. Il refuse son destin et s’apprête à déserter. Mais un Augure lui prophétise l’unique moyen de s’en sortir : accepter son rôle et triompher des épreuves. Elias deviendra t'il empereur ou laissera t'il ce poste à sa meilleure amie? Bien sûr, les deux récits convergent par la rencontre entre Laia et Elias.

Entre LE TRONE DE FER (pour le côté sombre et les intrigues politiques), HUNGER GAMES (pour les différentes classes et les épreuves toujours plus violentes) et même LA GUERRE DES ETOILES (pour la lutte d’une poignée de rebelles face à l’Empire cruel), le bouquin élabore un univers cohérent et réussi. Une des bonnes idées de la romancière consiste d’ailleurs à situer son récit dans un monde inspiré à la fois par la Rome antique (les noms, le système de commandement, la place des Augures, etc.) et l’Orient, avec ses Djinns et ses Effrits en guise de créatures magiques. Cela change agréablement du médiéval fantastique occidental vu et revu. Maligne, Sabaa Tahir change de point de vue à chacun des courts chapitres, passant d’Elias à Laia, ce qui dynamite le bouquin et permet de maintenir l'intérêt durant les 500 pages.

UNE BRAISE SOUS LA CENDRE offre des protagonistes travaillés et, exceptés la méchante commandante un peu trop "chargée, les autres personnages évitent le "tout noir" ou "tout blanc". Le style de l'auteur se montre, lui aussi, de qualité et plus élaboré que la moyenne des romans "young adults". Si le tout reste relativement prévisible, Sabaa Tahir réussit à emprunter quelques chemins de traverses qui relancent l'envie de poursuivre la lecture. Dommage que la fin, ouverte, oblige à poursuivre la lecture par le deuxième tome, il eut été préférable que l'intrigue se conclue, au moins partiellement, à l'issue de ce premier opus. Quoiqu'il en soit voici un roman très plaisant et solide et une nouvelle auteur à suivre dans le petit monde de la fantasy pour adolescents. Conseillé!

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Jeunesse, #Dystopie

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Publié le 11 Novembre 2022

008 APPRENTI ESPION TOME 2 de Shun Matsuena

Le premier tome de cet amusant manga nous a présenté Eight Akashi (notre apprenti espion 008) refusé par tous les lycées après avoir échoué au concours d'entrée. Désespéré, il se voyait toutefois admis dans une école spéciale visant à former l'élite des services secrets. Le pauvre a subi une série d'épreuves pas piquées des hannetons qui occupaient quasiment les deux cents pages du tome 1. La fin du premier volume accordait à Akashi et ses amis le plaisir de partager un repas revigorant dans le réfectoire de l'école. Après ce court moment de calme les lycéens, drogués, se réveillaient au milieu de l'océan. Ce deuxième tome enchaine sur cette situation problématique et entre immédiatement dans le vif du sujet. Nos gamins échouent sur une île où ils vont devoir faire leurs preuves pour survivre.

008 APPRENTI ESPION poursuit dans la veine du premier opus, sur un ton assez décalé, parfois réaliste et violent, parfois complètement délirant comme en témoigne ce curieux prof à tête de lapin. Incongru mais fun. Inutile donc de chercher une intrigue réellement cohérente, le manga part dans tous les sens et assume ses références (James Bond bien sûr mais ici également BATTLE ROYALE). L'ambition de l'auteur est surtout d'amuser le lecteur et il y parvient assez joyeusement bien qu'il recourt à de grosses ficelles. Le récit, un poil prévisible, aligne les cours, souvent dangereux, que subissent nos apprentis espions, ce qui permet à l'auteur de développer les personnages et de nous les rendre sympathiques. Bien sûr ils restent assez clichés (le ninja porté sur l'honneur, le héros neuneu, l'espionne méga bonne, les profs tous frappés du bocal) mais sans que ce soit préjudiciable à cette histoire trépidante. La recette, sans réelle surprise, fonctionne pourtant plaisamment en mêlant des ingrédients ayant démontrés leur efficacité : de l'action, des héros attachants, des notes d'humour grasses, du délire plus ou moins contrôlé et des gadgets rigolos. Afin de contenter les fans, l'auteur y ajoute une bonne rasade d'érotisme, certes gentillet mais agréable, avec notamment une prof chaudasse experte dans la manipulation mentale des élèves en rut. Les plans culottes et nichons (plus ou moins dévoilés) abondent eux-aussi mais dans une ambiance légère et détendue. Bref, mignonne.

Finalement, ce second tome confirme la bonne humeur et le côté divertissant d'une série sans prétention mais agréable à suivre. La référence à James Bond, certes plaquée, reste acceptable tant le manga passe à la moulinette les fondamentaux de 007 (période pré-années 2000) avec un mélange pétillant de blagues lourdes, de sous-entendus osés, de pauses sexy, de gadgets improbables et d'action décomplexée. N'en attendons pas un classique ou un incontournable et sachons simplement apprécier ce mange pour ce qu'il est, à savoir un divertissement appréciable en ces temps moroses. On poursuivra donc avec le troisième tome en espérant, néanmoins, qu'une véritable intrigue se mette en place.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Manga, #Erotique, #Espionnage, #Humour

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Publié le 7 Novembre 2022

RETOUR AU PAYS de Robin Hobb

Ce très court roman (ou longue nouvelle) constitue un prélude aux deux cycles les plus connus de Robin Hobb, LES AVENTURIERS DE LA MER et L'ASSASSIN ROYAL. Pour qui souhaite découvrir cet auteur sans se lancer dans des cycles énormes, RETOUR AU PAYS s'avère une introduction acceptable.

Dame Carillon part avec sa famille et ses possessions pour établir une colonie dans un lieu lointain. Hélas, la voilà obligée de cohabiter avec sa servante au fond d'une cale. En réalité, notre dame est contrainte à l'exil par suite des conspirations de Monsieur contre le gouverneur. Après quelques péripéties, elle se retrouve dans le très inhospitalier Désert des Pluies. Le récit prend donc l'aspect d'un apprentissage, l'héroïne devant renoncer à ses privilèges pour survivre dans cet environnement peu accueillant.

Agréable et bien mené, avec la plume efficace coutumière de Robin Hobb, cette novella narrée à la première personne, à la manière d'un journal intime, se lit avec plaisir. L'évolution du personnage principal et sa découverte progressive des dangers du Désert des Pluies en font une lecture rapide et plaisante. Toutefois, les amateurs de fantasy épiques courageux poursuivront la saga avec le monumental cycle des AVENTURIERS DE LA MER.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Roman court (Novella)

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Publié le 5 Novembre 2022

LA FEMME DE PAPIER de Françoise Rey

LA FEMME DE PAPIER est le premier roman de Françoise Rey, une professeur qui, à la suite de divers problèmes personnels, se tourne, à 35 ans, vers la littérature érotique, voire carrément pornographique. Depuis, elle est considérée comme « la grande dame de l’érotisme » en raison du caractère très littéraire de son œuvre.

Revenons à LA FEMME DE PAPIER : l’intrigue est minimale, typique du roman érotique : une femme raconte, à la première personne, ses aventures sexuelles avec son amant. Un classique de la romance mom porn puisque, durant près de 200 pages, le lecteur aura droit à de nombreuses variations sexuelles. Car le livre est cependant plus intéressant que les bluettes gnan gnan gentiment SM à la CINQUAND NUANCES DE GREY. Les fantasmes de Françoise Rey sont plus variés et inventifs : la narratrice se fait lécher par un petit chaton, plusieurs passages jouent sur le viol consenti, etc.

Le voyeurisme et l’exhibitionnisme sont également fort présent, notamment via une scène de sexe dans une maison de retraite devant un vieillard en bout de course. D’autres passages racontent masturbation diverses, triolisme, etc. Le passage le plus drôle reste « l’accouchement » scatologique imposé par notre jeune femme à un client lorsqu’elle se prostitue pour exciter son amant. Elle lève aussi un jeune homme dans un bar, se soumet à l’intromission d’un paquet de crayons, participe à des accouplement divers (notamment avec un travesti), etc. Bref, c’est plus varié qu’un porno de Marc Dorcel.

La principale qualité du récit reste toutefois cette forme épistolaire et cette plume vivante, qui joue de la métaphore ou se montre crue, avec des touches d’humour bienvenue. Les situations sont souvent excessives, déjantées et décalées, bref pas toujours crédibles ni même réaliste. Ce procédé inscrit le roman davantage dans le porno que dans l’érotisme, sans beaucoup de préliminaires mais avec pas mal de fantaisie.

LA FEMME DE PAPIER propose donc un peu moins de 200 pages de sexe pur et dur : à l’exception des dernières pages plus « apaisée, l’auteur ne parle que de cul, quasiment non-stop. Finalement, on perd le compte des frasques sexuelles de notre auteur chaude comme une baraque à frites. Le tout se distingue surtout par sa réussite littéraire qui élève ce roman au-dessus des vraies / fausses confessions style Média 1000. Mais, à la fin, on peut se sentir aussi un peu lassé devant ce qui relève surtout de l’exercice de style autocentré. Sauf qu’à tout prendre les aventures osées de Françoise Rey restent plus amusantes que les déballages de linges sales familiaux si prisés des « grands écrivains parigos ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique

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Publié le 4 Novembre 2022

BATMAN: UN DEUIL DANS LA FAMILLE de Jim Starlin

Ce récit constitue un des événements les plus « scandaleux » de l’histoire de DC Comics. Retour en arrière : Dick Grayson est devenu Nightwing, laissant Batman sans partenaire. D’où la création d’un nouveau Robin, le bad boy Jason Todd. Succédant au très gentillet Dick, Jason éprouve bien des difficultés à s’imposer auprès des lecteurs. Problème : que faire de ce personnage voulu populaire et finalement peu apprécié ?

DC Comics imagine donc un coup marketing : permettre aux lecteurs de décider de son sort via un coup de téléphone à la rédaction. Les comics entrent dans l’ère de l’interactivité. Pour sauver Robin tapez deux, on se retrouve après une page de publicité.

Jason part donc à la recherche de sa maman disparue et, en Ethiopie, tombe sur un os nommé Joker. Va-t-il survivre à cette rencontre ? Le lectorat décida que non. Du coup, les auteurs y allèrent franco : le « garçon merveille » deuxième génération se fait rétamer à coup de barre à mine. Puis une bombe scelle son destin (pas de spoiler, le titre du recueil est suffisamment explicite). Batman bascule peu à peu dans le côté obscur et Superman apparait pour sauver les meubles. Pour les plus fragiles, Jason reviendra d’entre les morts mais c’est une autre histoire…

Typique de son époque, UN DEUIL DANS LA FAMILLE se montre quelque peu schizophrène dans sa narration, passant de moments naïfs, voire gnan-gnan, à d’autres nettement plus sombres et violents. Il anticipe cependant le basculement des aventures de Batman vers davantage de noirceur au cours des années ultérieures.

Les dialogues accusent le même défaut, parfois pertinents, parfois médiocres, et les couleurs flashy semblent d’un autre temps. Les dessins sont néanmoins réussis et, dans leur genre quelque peu daté, efficaces, tout comme la mise en scène des planches. La narration fonctionne, elle aussi, de belle manière avec un côté feuilletonnesque marqué et une tendance au cliffhanger à la manière des serials d’antan. Cela se lit donc sans déplaisir.

En dépit de ses bémols, l’ensemble reste donc agréable et, quoiqu’on en dise, peut être considéré comme un incontournable de la Bat-chronologie. Sans être un classique pour des raisons intrinsèques, UN DEUIL DANS LA FAMILLE se montre suffisamment marquant et important pour s’imposer comme une lecture conseillée aux fans du Chevalier Noir.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC Comics, #DC, #Batman, #Superhéros, #Superman

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