Publié le 7 Juin 2024
Après le soft reboot de RETOUR AUX FONDAMENTAUX, Nick Spenser a poursuivi ses aventures aux côtés du Tisseur avec deux volumes très différents. Dans le premier, AMIS OU ENNEMIS, nous sommes dans l’humour pur, avec un Boomerang survolté qui emmène innocemment Peter Parker passer une soirée au Bar sans Nom dans lequel se réunissent des tas de super vilains ringards. Le tome 3, L’ŒUVRE D’UNE VIE, était plus sérieux et confrontait Jameson a ses erreurs passées et aux nombreux super vilains qu’il a contribué à créer (Scorpion, Spider Slayer, etc.). La suite, CHASSES, se montrait plus rentre-dedans et proposait une classique mais efficace battle royale de vilains orchestrée bien évidemment par Kraven. Petit à petit, Spenser introduit une intrigue plus vaste, avec l’apparition mystérieuse d’un individu couvert de bandages, l’âme sœur (Kindred). Les tomes suivants se diversifient avec DANS LES COULISSES qui inclut le retour de Mysterio et une version féminine des Sinister Six…Bon c’est amusant mais tout ça semble surtout délayé plus que de raison et la trame principale apparait ténue. Spenser enchaine avec le crossover ABSOLUTE CARNAGE puis propose un anecdotique 2099 dans lequel le Spidey du futur débarque en 2019 pour assister aux machinations de Fatalis et…c’est à peu près tout.
Le gros morceau du run de Spenser arrive avec LE RETOUR DU BOUFFON VERT et, surtout, le retour du fameux Rédempteur, un individu complètement cinglé responsable de la mort de Jean DeWolf voici des décennies et aujourd’hui ressuscité et doté de nouveaux pouvoirs : il peut « absorber » les péchés de ses victimes.
Et nous voici presqu’au grand final avec les révélations promises pour ces derniers restes…
Spider-Man a jeté Norman Osborn hors du vaisseau et le Rédempteur lui tire dessus. Puis les alliés de Spidey sont possédés par leurs péchés et l’attaquent. La situation dégénère et notre Araignée du quartier doit demander l’aide du Doctor Strange pour se tirer de ce mauvais pas.
Et voici les grandes révélations, Kindred n’est autre que…attention…Harry Osbourne. L’ancien meilleur pote de Peter mort et revenu à la vie un nombre incalculable de fois et cette fois mystérieusement doté de nouveaux pouvoirs…Comment ? pourquoi ? On ne le sait pas. Ce sera peut-être expliqué dans un tie-in ou un futur volume. Ou oublié. Ou retcon. Bref, Spencer tire sur la corde et se replonge joyeusement dans le passé : le Rédempteur, Harry, le pacte de Peter avec Méphisto, tout ça ne date pas d’hier. Il faut, coute que coute, faire tenir une continuité devenue impossible après des centaines d’épisodes contradictoires.
Tout ça est long, ça dure depuis cinquante numéro (dix fois plus que la saga originelle du Rédempteur, bien meilleure), les révélations sont attendues et les plus vieux lecteurs auront sans doute l’impression d’avoir lu ça plusieurs fois, que ce soient les passages d’action ou les séquences dialoguées /romantiques / intimistes entre Spidey et MJ. Et les dessins sont très inégaux.
La moitié des DERNIERS RESTES se consacre en prime à des épisodes spéciaux à l’intérêt quasi nul consacré à l’Ordre de la Toile soit les habituels Web Warriors plus Strange et Black Cat embarqués dans des aventures purement anecdotiques.
Dans l’ensemble cette quasi-conclusion du run de Spenser (qui se prolonge ensuite dans LA RANCON) peine vraiment à passionner, à l’image des tomes antérieurs. Une période quantitativement frénétique (avec plusieurs épisodes par mois) mais qualitativement très moyenne dont on retiendra surtout l’intéressant CHASSES et quelques passages amusants avec ce ringard de Boomerang. C’est peu.