polar

Publié le 24 Janvier 2023

GORE STORY de Gilles Bergal

Avec une idée de base entre LA PART DES TENEBRES et MISERY, Gilles Bergal livre un nouveau roman Gore après ceux publiés dans la mythique collection du Fleuve Noir (CAMPING SAUVAGE et l’excellent CAUCHEMAR A STATEN ISLAND) et les « retrouvés » disponibles à la Rivière Blanche (AMOK et LA NUIT DES HOMMES LOUPS).

Auteur de polar sous son nom de Gilbert Gallerne, l’auteur propose, chez Trash Editions, ce bon récit qui se lit très vite. L’intrigue est classiquement efficace, rondement menée et rythmée. Ramassée sur 150 pages, elle alterne avec bonheur suspense, humour et scènes sanglantes.

Fabien, l’auteur de la saga à succès de Bloody Marie a décidé, au terme de dizaines d’aventures, de supprimer son héroïne envahissante. Pour quoi faire? Se consacrer au « grand roman » qui lui vaudra les honneurs de la critique et le plaisir des soirées cocktails / petits fours. Les fans de la tueuse sadique ne sont, de leur côté, guère heureux de cette décision. Bientôt l’entourage de Fabien se voit décimé par un cinglé. Ce-dernier s’amuse à reproduire, dans la réalité, les pires crimes de Bloody Marie. Fabien va-t-il craquer et ressusciter la meurtrière littéraire ? Ou découvrir l’identité de l’assassin avant qu'il n'en soit, lui-même, la victime ?

Amusant et saignant, GORE STORY retrouve le style des précédents bouquins horrifiques de l’auteur, loin de la surenchère vomitive (et souvent stérile) de nombre de ses confrères francophones de l'époque Gore.

Ici l’intrigue se tient parfaitement, à la manière d’une enquête policière effective avec ses suspects, ses victimes et ses rebondissements bien amenés. Le gore se pose sur le récit comme une couche supplémentaire de divertissement macabre et grand-guignolesque sans jamais sombrer dans le répugnant. La résolution se montre convaincante et les dernières lignes, teintées d’humour très noir, achèvent sur une note largement positive ce très plaisant roman populaire gore et fun. Une bonne pioche!

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Gore, #Polar, #Roman de gare, #Thriller, #Trash Editions

Repost0

Publié le 5 Janvier 2023

LEGION de Brandon Sanderson

Spécialiste des romans très (mais alors très) longs, Sanderson propose parfois des novellas comme ce LEGION qui se centre sur Stephen Ledds. Un personnage profondément atypique et dérangé qui vit entouré d’une troupe d’hallucinations générées par ses personnalités multiples. Ces « avatars » sont dotés, comme Ledds, de capacités incroyables qui amène ce / ces héros (« nous sommes plusieurs ») à enquêter sur une invention révolutionnaire capable de photographier le passé. Dès lors, Ledds voisine avec ces différents « aspects » de lui-même, passant du calme savant au déjanté adepte du flingue. Chaque hallucination lui apporte son aide, ce qui lui sera bien utile au cours d'un récit mené tambour battant.


L’intrigue, elle, fonctionne comme un techno-thriller en vogue avec son invention mystérieuse, ses questionnements philosophico-historico—religieux (que faire de cette découverte permettant de prouver l’exactitude, ou non, des faits historiques?), ses méchants terroristes, son énigme à l’américaine (Jésus qui es-tu ?) et son rythme enlevé. Mais là où Dan Brown, Clive Cussler ou Steve Berry se répandent souvent sur 500 pages bien tassées, Sanderson se contente de 100 pages pour emballer son récit. Une contrainte à la fois agréable (le court roman se lit en moins de deux heures) et frustrante car l'idée de départ aurait permis davantage de développements. Même si l'auteur reviendra ultérieurement à son protagoniste "multiple", on en ressort un peu frustré.


Victime de sa concision, LEGION n'en reste pas moins une lecture divertissante, dans l’esprit d’un pilote de série télé rondement menée, entre polar, aventure, énigme et science-fiction. Une agréable récréation à déguster d'une traite.
 

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Novella (roman court), #Polar, #Thriller, #science-fiction

Repost0

Publié le 1 Novembre 2022

LE COUP AU COEUR de Peter Robinson

Décédé en octobre 2022 à 72 ans, le Canadien Peter Robinson fut un des maitres du polar procédural. En 1987, il crée ainsi l’inspecteur Banks, un flic passionné de jazz qui n’hésite pas à « faire ce qu’il faut » pour résoudre ses enquêtes, quitte à déplaire à sa hiérarchie. Robinson écrira 28 polars dans lequel Banks tient le rôle principal.

Dans cette nouvelle aventure, l’inspecteur se heure à sa nouvelle chef, Gervaise, une arriviste. Si elle ne l’apprécie pas, elle se satisfait de ses bons résultats, lesquels devraient lui permettre de gravir rapidement les échelons. Son rêve ? Etre mutée dans une grande ville. Bref, Gervaise demande à Banks de résoudre le plus vite possible son enquête, quitte à employer des méthodes pas tout à fait légales. Et donc notre héros se lance sur la piste du meurtrier de Nick Barber, un journaliste spécialisé dans le rock. Ce-dernier voulait écrire un article définitif sur les Mad Hatters, des stars de l’époque psychédélique récemment reformés pour une lucrative tournée. Mais, en soulevant quelques pierres, Nick a probablement déterré des secrets peu reluisants, probablement liés à la noyade suspecte d’un membre du groupe quelques décennies auparavant.

A cette enquête contemporaine, le roman ajoute une seconde ligne temporelle : le meurtre d’une jeune fille de 18 ans, Linda, en 1969, au cours d’un festival où se produisaient Pink Floyd, Led Zep, etc. Et les Mad Hatters, alors peu connus mais en phase ascendante vers la célébrité. Chadwick, un inspecteur quelque peu réac, qui hait ces musiciens fainéants fumeurs de joints et baiseurs de groupies, mène la danse en 1969. Il fricote au milieu des hippies chevelus qui détestent la police encore plus que la guerre. Pas facile pour Chadwick. En plus celui-ci ne supporte pas le vacarme de tous ces groupes et en particulier celui des Mad Hatters, petite formation locale promise à un bel avenir très appréciée par sa fille adolescente.

Peter Robinson maitrise son métier et, en dépit de quelques longueurs (le bouquin fait 500 pages mais aurait gagné à se voir raccourci d’une centaine), l’ensemble maintient l’intérêt et le suspense. Entre polar, policier classique et whodunit, l’auteur choisit la voie de l’enquête minutieuse, très procédurale, qui avance par petites touches. Pas de révélations fracassantes ni de surprises incroyables, plutôt un faisceau d’indices concordant qui mènent lentement à la (double) vérité, les deux affaires étant forcément liées.

Beaucoup de références musicales entremêlées, de l’authentique (les groupes de l’époque et les festivals comme l’île de Wight) et de l’inventé avec ce groupe dont le destin rappelle celui des stars de l’époque. Un des musiciens est retrouvé noyé dans sa piscine, le claviériste génial reste coincé dans un mauvais trip à l’acide, ils engagent une chanteuse pour gagner davantage de fans et changent leur son « prog folk psyché rock » pour des morceaux pop. Bref, l’auteur mélange les légendes (avec des touches de Pink Floyd, des Doors, de Fleetwood Mac, des Stones, de Led Zep et quelques autres) pour confectionner ce groupe fictif tellement crédible qu’on finit par se demander s’il n’a pas existé.

Un polar « page turner » qui s’appuie également sur la personnalité bien brossée de son héros attachant, le genre à la fois à l’écoute et rentre-dedans qui, lorsqu’il flaire le coupable, ne lâche rien pour l’arrêter. Pour les amateurs de policier procédural et de rock sixties, un incontournable !

 

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Musique, #Polar, #Policier, #Whodunit, #Western

Repost0

Publié le 10 Octobre 2022

SANS PASSER PAR LA CASE DEPART de Camilla Lackberg

Cette novella d’une centaine de pages donne l’occasion de découvrir la Suédoise Camilla Lackberg, devenu une valeur sûre du polar scandinave. L’intrigue, simple, se déroule durant le réveillon de fin d’année dans un quartier huppé de Stockholm. Quatre amis, deux filles et deux garçons, ont décidés de passer la soirée ensemble et picolent pendant que leurs parents font la fête dans la maison voisine. Très vite, ils s’ennuient. Heureusement, un Monopoly traine par là. Du coup ils se lancent dans une petite partie mais pimentent les règles en y ajoutant des « actions ou vérités ». Evidemment, la bonne ambiance ne tarde pas à se dégrader et la situation dégénère, de secrets dévoilés en gages idiots.

L’auteur nous décrit tout d’abord les quatre protagonistes. Martina, la très populaire bimbo aux milliers de followers qui part vomir aux toilettes après la moindre bouchée de nourriture. Liv, qui cache de lourds secrets, vit dans l’ombre de Martina et boit un peu trop. Max, la petite star, sûr de lui. Il sort évidemment avec Martina, un vrai couple idéal pour bal de fin de promo. Reste Anton. Un type légèrement en décalage par rapport à ses amis plus friqués qui aime raconter des blagues bien lourdes sur Liv.  

Peu à peu, dans la seconde partie du (court) livre, les choses s’emballent : les jeunots commencent à humilier les « petites gens » (un livreur de pizza, une serveuse chinoise,…) puis s’asticotent entre eux. De petits gages en secrets dévoilés, ils se rendent compte que leur vie n’est pas aussi idéale qu’ils essaient de le faire croire. De plus, ils ont tous un compte à régler avec leurs parents : des alcooliques, des infidèles et même pire. Et l’engrenage fatal et criminel se met à tourner, jusqu’à la conclusion…libératrice. Bonne année quand même !

Une lecture efficace et bien huilée, à la construction relativement attendue et linéaire mais capable toutefois de surprendre. En effet, le lecteur ne s’attend sans doute pas aux événements qui se déroulent durant les dernières pages. Si le thème (action ou vérité qui dégénère) n’est pas neuf dans la littérature l’idée reste plaisante et bien exploitée. Le Monopoly demeure cependant un simple prétexte et le côté ludique peut-être insuffisamment exploité. Mais ce n’est pas très grave : avec ce format court pas le temps de s’ennuyer.

Un récit dégraissé qui fonctionne à l’efficacité pure et se lit d’une traite pour profiter de l’effet « boule de neige » des événements décrits et du crescendo des actes commis par les « héros ». On passe donc un bon moment avec cette novella efficace et sans prétention.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Polar, #Roman court (novella)

Repost0

Publié le 2 Octobre 2022

CADAVRE D'AUTOMNE de Magdalen Nabb

Ce court roman (192 pages) nous emmène à Florence. Dans les eaux de l’Arno, un cadavre est repéché, celui d’une femme de près de cinquante ans, nue sous son manteau de fourrure. Un suicide ? Un meurtre ? L’enquête s’annonce difficile ne serait-ce que pour identifier la défunte. Mais un flic, Guarnaccia, y parvient grâce au témoignage d’un portier d’hôtel : la victime se nomme Hilde Vogel. Mais quels secrets pouvaient cacher cette recluse ? Pourquoi a-t-elle était tuée puisqu’il apparait qu’il s’agit bien d’un meurtre.

Magdalen Nabb, romancière d’origine anglaise établie à Florence, publie en 1981 LE GENTLEMAN FLORENTIN. Cette première enquête de Guarnaccia, saluée par Simenon et récompensée par le prix du meilleur roman policer par la British Writers Association, impose un personnage de flic nonchalant, bon vivant et à l’écoute. Un hommage à Maigret qui reviendra dans une douzaine d’enquêtes où l’énigme ne prend jamais le dessus sur les considérations plus personnelles du personnage. Et puis chaque roman permet également d’explorer la cité de Florence et de découvrir ses habitants, sa vie quotidienne, etc. Le héros, Sicilien, s’est retrouvé affecté à Florence et n’a jamais vraiment été complètement accepté par les Florentins. Il explore la ville, envahie de touristes, et mène ses enquêtes calmement, prenant le temps de discuter avec tout un chacun pour, progressivement, reconstituer le puzzle.

L’énigme en elle-même n’a rien de transcendante. On la qualifierait volontiers de banale, à l’image des faits divers qui encombrent les journaux. D’ailleurs, l’auteur y puisait son inspiration. Pas de machination criminelle complexe et capilotractée, pas de protagonistes très gentils ou très méchants, juste des personnages humains embarqués dans des affaires sordides. Du coup il n’y a ici ni coup de théâtre fracassant ni retournement de situation incroyable. Et encore moins course poursuite ou bagarre. Mais de cette banalité quotidienne, la romancière tire un roman suffisamment plaisant pour maintenir l’intérêt, en particulier par son écriture ciselée et dégraissée. Le cadre dépaysant de Florence est, bien sûr, un autre argument pour suivre l’adjudant sicilien dans sa quête du coupable. Au final, un récit agréable même s’il n’a rien d’exceptionnel.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Polar, #Policier, #Whodunit

Repost0

Publié le 27 Septembre 2022

MEURTRE INDEXE de Ruth Rendell

Dans cette nouvelle enquête (la neuvième), le vieillissant inspecteur Wexford doit investiguer l’assassinat d’une femme, Angela, retrouvée étranglée chez elle. Sa belle-mère qui la détestait a découvert le corps mais Wexford soupçonne rapidement le mari. Cependant, l’inspecteur se heurte à un manque de preuve décourageant. De plus, l’époux finit par s’énerver et accuse le flic de harcèlement. Celui-ci décide, dès lors, de poursuivre sa surveillance de manière officieuse, persuadé qu’il finira par se trahir. Dans le même temps, Wexford tombe sous le charme d’une autre suspecte, Nancy Lake.

Ecrit en 1975, ce court roman (un peu moins de 200 pages), se situe entre le polar psychologique et le policier traditionnel de type whodunit quoique l’on connaisse rapidement l’identité du coupable. L’enquête consiste donc à savoir non pas qui a tué mais comment l’inspecteur va réussir à accuser le principal suspect. Or le temps presse : il doit parvenir à l’arrêter avant que le suspect ne parte vivre au Brésil en compagnie de sa maitresse.

Si MEUTRE INDEXE parait, dès lors, quelque peu prévisible, la maitrise de Rendell maintient l’intérêt par son style très efficace. L’enquête se double d’une étude fouillée de la personnalité de son attachant inspecteur, souvent rapproché, par son humanisme, à Maigret. Les amateurs de suspense apprécieront néanmoins le retournement de situation finale surprenant. Les fans de romance aimeront, eux, cette relation particulière qui se noue entre l’inspecteur et Nancy Lake. Couchent-ils finalement ensembles ? L’auteur rend la scène très ambigüe, suggérant que Wexford, homme de principes, ne succombe pas à la tentation. Cependant, elle laisse la réponse à l’interprétation du lecteur.

En dépit de nombreuses descriptions et de passages quasi dénués d’action (l’enquête dure plus d’un an et avance lentement, sans coups de théâtre irréalistes ou effets de surprise fracassants), le roman demeure une lecture très plaisante. La caractérisation soignée des protagonistes principaux est réussie et les personnages secondaires attachants, comme cet ancien voyou reconverti détective amateur et adepte d’un étonnant cocktail Pernod / Guinness.

Un bon roman de mystère « psychologique », ce qui n’est pas toujours un gros mot ou un défaut.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Polar, #Policier, #Whodunit

Repost0

Publié le 17 Août 2022

DON: CAFE NO, MARIMBA Si! d'Henri Vernes

Dans les années ’80, Henri Vernes délaisse le chaste Bob Morane pour un nouveau héros davantage dans la lignée des « durs à cuire » alors en vogue, de SAS à l’Exécuteur. Petit fils d’un caïd de la Mafia, notre bagarreur, surnommé « Don », vit de nombreuses aventures (onze romans publiés) qui mettent l’accent sur la violence et, surtout, le sexe. Bref, Don est le penchant « adulte » de Bob.

CAFE NO, MARIMBA SI est un bel exemple de ce style et, pour l’instant, le meilleur de la série, plus réussi que les plaisants IXYGRECZED et CHROMOSOME Y. C’est aussi le plus ouvertement sexe et le plus violent des trois. Que du bon, en résumé !

L’intrigue est plus complexe, moins linéaire, et plus travaillée, plus originale aussi. Don y est, pour sa part, moins présent. On y suit surtout une bande de petits truands de bas étage qui espère réussir un grand coup en s’improvisant trafiquant de beuh (la Marimba du titre). Pour cela ils ont besoin d’un bateau et vont donc s’emparer d’un petit navire à la manière des pirates. Or, dans le bateau en question, outre une bande de partouzeurs, se trouve un passager clandestin. Don bien sûr ! On devine la suite (vengeance, scène érotique, vengeance, scène érotique, vengeance,…) mais Vernes mène bien sa barque (oups) et propose au lecteur le quota requis d’action.

En un peu plus de 150 pages, pas le temps de s’ennuyer avec ce roman qui reprend les ingrédients d’un bon récit d’aventures exotiques à la Bob Morane mais y adjoint une large dose de sexe et de violence à destination des plus grands. Très plaisant dans la limite de ses modestes ambitions.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Bob Morane, #Erotique, #Polar, #Pulp, #Roman de gare

Repost0

Publié le 5 Juin 2022

SABOTAGE AUX 24 HEURES DU MANS de Martin Méroy

Le journaliste et romancier français Charles Ewald adopta l’alias de Martin Méroy pour écrire de nombreux bouquins policiers dans lesquels intervient son détective fétiche…Martin Méroy. Ce-dernier raconte donc ses enquêtes à la première personne et se conforme aux conventions du détective dur-à-cuir : sens de la déduction aiguisé, facilité au coup de poing, secrétaire sexy et disponible pour le repos du guerrier, grand sens de la répartie, dragueur impénitent,…De la fin des 50’s au début des 70’s, Martin Meroy mène donc ses investigations dans la tradition du pulp. Entre le policier traditionnel à énigme et le polar burné, ces petits romans s’avèrent souvent très plaisants, utilisant des énigmes et des whodunit travaillés fréquemment assortis de crimes impossibles ou de meurtres en chambre close. Ici, pas de ça. Il faut dire que nous sommes plutôt dans un lieu ouvert, à l’opposé des lieux clos chers aux romans policiers. Ce qui n’empêche pas le récit de multiplier les rebondissements et les sous-intrigues, lesquelles seront résolues par un privé qui utilise autant ses poings que ses petites cellules grises.

Comme le titre l’indique, Méroy se retrouve aux 24heures du Mans. Il doit y démêler une intrigue tortueuse à souhait : meurtre, vol de voiture, sabotage, coups fourrés en tous genre,…Le lecteur s’y perd mais s’amuse, sachant qu’il est vain de vouloir rivaliser avec le détective.  

L’humour est également de la partie, tout comme le côté sixties plaisant. D’ailleurs Méroy écarte immédiatement toutes les femmes de sa liste de suspects : impossible que l’une d’elles soit coupables puisqu’il faut un minimum de connaissance en mécanique.

Plaisant et léger, ce petit polar avance aussi vite qu’une formule 1 lancée sur le circuit du Mans et n’a d’autre ambition que de divertir le lecteur pendant une soirée. Réussi !  

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Polar, #Whodunit, #Roman de gare

Repost0

Publié le 14 Mars 2022

A CORPS ET A CRI de Carter Brown

Auteur australien, Carter Brown (1923 – 1985) fut très prolifique et, en particulier dans les années 60 et 70, inonda littéralement la série noire avec des dizaines de polars « de gare » aux titres en forme de jeu de mots et aux couvertures ornées de demoiselles dévêtues.

A CORPS ET A CRI constitue la quarante et unième aventure traduite du lieutenant Al Wheeler dans la ville fictive de Pine City. Une femme est retrouvée poignardée dans le Starlight Hotel. En apparence il s’agit de Virginia Reid, employée et ancienne maitresse de Mike Hardesty. Venue identifier le corps, Donna Barnes, une amie de la défunte, a une sacrée surprise : il ne s’agit pas de Virginia mais bien de Carol, l’épouse de Mike Hardesty ! Virginia, qui avait loué la chambre, est, elle, introuvable. Le lieutenant Wheeler mène donc l’enquête, notamment sur la fortune du précité Mike, lequel s’est lancé dans l’espionnage industriel pour gagner sa vie.

En un peu moins de 200 pages, Carter Brown déroule une enquête solide et riche en rebondissements dans l’univers des partouzeurs de la bonne société. Wheeler se conforme aux clichés de l’enquêteur séducteur, buveur, un brin magouilleur et forcément dragueur et tombeur. Il utilise ses petites cellules grises mais ne dédaigne pas non plus faire le coup de poing pour parvenir à ses fins. L’écriture, sans être d’un très haut niveau, s’avère adaptée au propos : vive, rythmée, agrémentée d’une touche d’humour efficace et de quelques bons moments ma foi bien trouvé. L’aventure avance donc rapidement vers sa résolution, ponctuée d’une touche d’érotisme et d’une bonne rasade de violences. Du polar pulp parfaitement délectable même si rapidement oubliable. A condition de savoir à quoi s’attendre, le lecteur passe un moment divertissant dans le monde de Carter Brown et ce A CORPS ET A CRI donne l’envie d’en lire davantage.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Polar, #Roman de gare, #Whodunit

Repost0

Publié le 21 Février 2022

APRES de Stephen King

Stephen King revient avec un roman fantastique assez classique mais très bien mené. L’intrigue n’est pas franchement originale (le gamin précise d’ailleurs qu’il voit les morts mais pas comme dans « Sixième Sens ») mais la maitrise de l’écrivain rend le tout très agréable à lire.

Jamie est un enfant tranquille, élevé par Tia, sa mère célibataire, un agent littéraire en galère. Sa particularité est qu’il peut voir les morts avant que ceux-ci disparaissent dans « l’après ».  Sa mère lui demande de cacher ce don mais lorsque son principal auteur décède avant d’avoir terminé l’ultime volet de sa grande saga romanesque, le don de Jamie devient soudain très utile. En effet, les morts ne peuvent mentir. Liz, la copine flic de sa mère, décèle aussi le potentiel de ce don : empêtrée dans la corruption et accro à la drogue, Liz a besoin de redorer son blason. Quoi de mieux pour cela d’empêcher un malade de faire exploser une bombe ? Jamie va l’y aider et, ensuite, son existence ne sera plus du tout tranquille.

Avec APRES le King donne dans la concision et offre un roman court, volontairement aux limites du pulp, qui mélange drame social, récit d’apprentissage, polar et fantastique. Le King se place avec beaucoup de réussite aux côtés d’un jeune garçon pas comme les autres et se montre pleinement convaincant dans l’exercice par un style très vivant et crédible. L’intrigue, classique, avance néanmoins sur un rythme alerte, par de courts chapitres bien troussés qui donnent un véritable plaisir de lecture à ce bouquin bouclé en un peu plus de 300 pages. Quoiqu’il œuvre dans le pulp, le King n’en oublie pas de dresser, comme toujours, un portrait peu flatteur de l’Amérique à la dérive après la crise des subprimes. L’héroïne a tout perdu, ou presque, dans les combines de son frère, à présent terrassé par une sénilité précoce, et parqué dans un mouroir. Elle tente de se remettre à flot en compagnie d’une femme flic mais le couple se déchire sur la politique, Obama, etc. Et puis la policière est un peu trop adepte de la drogue et des pots-de-vin. Ce qui permet aussi au romancier d’évoquer les opioïdes utilisés par les Américains pour supporter le quotidien. Enfin, il égratigne le milieu littéraire en taillant un costard à un auteur de best-sellers romantico-érotico-historiques dont les « personnages sont perpétuellement en chaleur » ce qui permet une scène de sexe « toute les cinquante pages ».

Pour le lecteur ou l’écrivain, APRES s’apparente pratiquement à une récréation mais on aurait tort de bouder ce bouquin au prétexte qu’il est « mineur ». Une fois de plus, le King démontre son talent et sa maitrise complète de la construction narrative, de la caractérisation des protagonistes et de l’équilibre entre les éléments réalistes et le fantastique. Un grand cru camouflé en petit roman !

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Polar

Repost0