Publié le 29 Décembre 2017

BOUCHERS, VANDALES ET COMPAGNIE de Peter Lovesey

Peter Lovesey, grand spécialise anglais du récit d’énigme humoristique, nous propose un recueil de nouvelles à chute d’excellent niveau, de petites pépites de mécanique policière saupoudrées d’humour noir. Difficile d’en isoler une tant elles se révèlent chacune originales, bien pensées et joliment rythmées.

Deux employés de boucherie découvrent leur patron, mort gelé dans la chambre froide. Le cadenas sur la porte ne laisse aucun doute : il s’agit d’un meurtre et le vieux Percy est le seul suspect. Cinquante ans de boulot et jamais la moindre considération, on comprend qu’il ait eu envie de supprimer le boss avant de se faire oublier en Espagne. Les deux employés, touchés, décident de cacher les preuves : après tout, sans le cadenas, personne n’aurait pensé à un crime et chacun aurait conclu à l’accident stupide. Bien sûr, tout ne se déroule pas comme prévu.

Une femme, jalouse du succès de sa défunte sœur, sculpteuse célèbre, rachète toutes les poteries de cette dernière afin d’organiser une exposition en son honneur. Mais sa conception de l’art confine au vandalisme.

Mr Buttery, un bouquiniste de 34 ans, n’a guère de chance auprès des femmes. A dire vrai, en dépit d’une bonne connaissance théorique du sujet (deux rayonnages dans son échoppe), il n’en a encore connu aucune. Bibliquement s’entend. Aussi lorsqu’une de ses clientes, la séduisante et peu heureuse en ménage Mildred, lui signale qu’il a en sa possession une statuette de grande valeur, l’effigie d’un célèbre assassin britannique, Buttery y voit un signe du destin. Il met la sculpture aux enchères et en retire plus de mille livres. Suffisamment pour inviter Mildred à passer avec lui des vacances à Orléans. Malheureusement la jeune femme ne semble pas décidée à « aller plus loin » et le pécule du bouquiniste fond comme neige au soleil.

Durant la guerre, Gorman, un soldat poursuivi par la déveine, cherche sans succès à déserter l’armée. Un jour il a l’occasion d’usurper l’identité d’un de ses camarades, décédés lors d’une attaque. Pourquoi ne pas en profiter pour rendre visite à la fiancée du défunt ? Bien évidemment, tout cela aura des conséquences sinistres.

Une infirmière accueille, une fois par semaine, son « amant caché », un véritable gentleman à qui elle prépare de succulents petits plats sans pour autant se montrer plus intime. Mais, un jour, la jeune femme apprend qu’elle n’est pas la seule à qui ce gentleman rend visite. Toutes les deux imaginent un plan pour se débarrasser de l’indélicat.

Ce recueil comporte encore trois nouvelles supplémentaires, toute fort efficaces, à découvrir par le lecteur. Dans l’édition originales, le livre (intitulé « Butchers ») compte seize histoires, celles n’ayant pas trouvé place ici ayant été publiées dans O MES AYEUX ! Pour les amateurs de récits policiers drôles et surprenants, dans la tradition des « Alfred Hitchcock présente » et autre anthologies de ce style, BOUCHERS VANDALES ET COMPAGNIE constitue un incontournable.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Recueil de nouvelles, #Peter Lovesey

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Publié le 28 Décembre 2017

DARK AVENGERS VOLUME 2 de Brian Michael Bendis

Nouvelle livraison de 264 pages pour conclure la saga de Norman Osborne à la tête de ses Vengeurs Noirs. La plupart des récits composant ce recueil sont soigneusement écrits par Brian M. Bendis et illustrés par Mike Deodato qui offre un très bon boulot.

On commence avec un gros affrontement (étalé sur quatre numéros) entre nos Avengers et le tout puissant Homme Molécule, autrement dit ce qu’on fait de plus puissant, ou peu sans faut, dans le domaine du super vilain détraqué. Du coup, Norman a bien du mal à garder la tête froide, d’autant que son « arme secrète », le quasi divin Sentry, est immédiatement abattu par le maitre des manipulations moléculaires. Comme disent les autres Avengers « ce type était plus puissant que nous tous réunis, alors qu’allons-nous pouvoir faire ? ». Débarquent les hommes du Hammer et le combat continue.

Ce récit efficace jongle entre les aspects les plus dramatiques et l’action, avec une bonne caractérisation des protagonistes. Si Norman tente de contrôler Sentry ce-dernier éprouve bien des difficultés à se maitriser lui-même, toujours prêt à laisser exprimer son côté obscur, représenté par Void. Ces démêlées schizophréniques apportent le sel nécessaire à un récit classique mais bien mené et agréable.

DARK AVENGERS VOLUME 2 de Brian Michael Bendis

L’annual consacré à Marvel Boy fait office d’interlude et n’apporte pas grand-chose tandis que les cinq petits épisodes, chacun consacré à un « second couteau » de l’univers Marvel se feuillettent distraitement mais seul celui sur Jack O’ Lantern se montre intéressant. On a aussi droit à quelques pages sur Spymaster qui se laissent lire. Mais dans l’ensemble rien de bien folichon dans cette fournée proche du remplissage.

Les épisodes 13 à 16 de la série signent la fin de la période « Dark reign », laquelle s’étendit quand même sur environ deux ans de publication. Elle impacta plus de vingt-cinq séries régulières, sans compter autant de mini-série ou de one-shots. Cependant, contrairement à la plupart des « events » Marvel, tel le précédent SECRET INVASION auquel il succède, le Dark Reign ne s’appuie pas sur une mini-série, d’où la difficulté à le résumer en volume. Ces quatre derniers épisodes des Dark Avengers s’intègrent ainsi dans la continuité de l’event SIEGE et sont par conséquent assez difficiles à évaluer isolés de ce crossover pas spécialement réputé. 

Bien sûr, Panini n’a - encore une fois ! - pas accompli le moindre effort pour faciliter la lecture aux néophytes. Les histoires s’enchainent sans résumé, sans présentation des personnages ou du contexte, sans même une page de transition entre les différentes intrigues. Le niveau zéro de la politique éditoriale. Le comble intervient entre les épisodes 15 et 16, normalement séparés par l’intrigue de SIEGE. Du coup on passe, d’une page à l’autre, entre un Norman tout puissant accompagné de ses Vengeurs à un Norman emprisonné et désavoué sans qu’il soit possible d’y comprendre quelque chose. Dommage car la période du Dark Reign reste une des plus excitantes et plaisantes dans la chronologie récente de Marvel. Il aurait donc était intéressant d’effectuer une présentation plus cohérente de cette suite d’événements non seulement pour attirer le novice mais aussi afin d’en expliquer les tenants et aboutissants. Peine perdue. Reste un album correct et d’une lecture agréable quoique l’on ait la désagréable impression de lire des fragments épars d’une plus vaste intrigue.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Comic Book, #Superhéros, #Marvel Comics

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Publié le 27 Décembre 2017

STAR WARS - LES X WINGS 2: LE JEU DE LA MORT de Michael Stackpole

Voici le deuxième tome de la décalogie des X Wings, débutée par Michaël A. Stackpole. LE JEU DE LA MORT prolonge l’intrigue entamée dans L’ESCADRON ROGUE (et qui se poursuivra dans les deux romans suivants de la saga). Nous sommes en l’an 6 de la guerre entre l’Empire et la Rébellion (« La Guerre des étoiles » constituant le point de départ chronologique de ces récits) dans ce qu’il est, aujourd’hui, convenu d’appeler l’ancien Univers Etendu, rendu Légendaire depuis la décision de sortir ces aventures de la continuité officielle et de les remplacer par de nouveaux romans et, bien sûr, par les films post « Le Réveil de la Force ».

Toutefois, de bonnes histoires restent de bonnes histoires, inutile donc de jeter le bébé avec l’eau du bain : il est toujours permis de lire ces bouquins et d’y prendre plaisir. D’autant que la série X Wings s’éloigne des principaux protagonistes (Luke Skywalker, Solo, Leia, etc.) pour se focaliser sur des personnages moins connus, des quasi anonymes qui, pourtant, œuvrent eux-aussi, dans l’ombre, pour abattre un Empire certes vacillant mais toujours dangereux. Il n’est donc pas nécessaire d’effectuer une délicate opération de jonglage entre l’ancienne et la nouvelle continuité pour s’y retrouver quoique les références à la « mythologie constitutive » restent nombreuses.

Les Rebelles de l’Escadron Rogue continuent leur combat contre l’Empire et recrutent de nouveaux membres comme Aril Nunb et Pash Cracken. La Rébellion, notamment dirigée par la Princesse Leia Organa, décide, pour marquer les esprits et réaliser un coup d’éclat, de reconquérir le cœur même de l’Empire, la planète Coruscant. Pour cela, les rebelles ont besoin de l’aide des criminels du Soleil Noir, emprisonnés sur Kessel. Une première mission va ainsi s’organiser afin de les libérer. Pendant ce temps, la chef impériale Ysanne Isard se propose de balancer un virus qui s’attaque aux non-humains : si ce virus peut être neutralisé aisément par le bacta, l’idée consiste à appauvrir la Rébellion, forcée de dilapider ses ressources pour sauver ses alliés sous peine d’être accusée de xénophobie. Les Rogue menés par Wedge, les Rebelles (comme Winter) et les agents du Soleil Noir s’infiltrent de leur côté sur Coruscant afin de s’emparer de ce qui fut jadis le cœur du pouvoir impérial.

Entre space-opéra, roman d’espionnage à base de mission secrète et d’infiltrations à haut risque, LE JEU DE LA MORT s’affranchit des incontournables héros de la trilogie cinématographique (n’oublions pas que le roman date de 1996 et s’appuie donc sur les épisodes IV à VI uniquement) pour créer ses propres personnages et développer ses intrigues personnelles.

Outre l’action rondement menée, on note aussi quelques idées intéressantes : deux ans après le fiasco d’Endor et la destruction de l’Etoile Noire, l’Empire, par une habile propagande, parvient à rejeter la faute sur les Rebelles et même à se poser en victime d’une bande de terroristes galactiques. L’auteur laisse aussi entendre que, pour beaucoup, vivre sous la domination impériale ou sous l’autorité de la République ne change pas grand-chose, voir même que la vie était plus simple sous l’Empire puisqu’on « savait ce qu’on avait à faire » et qu’à présent « tout part à vau- l’eau ». En s’associant à des criminels notoires comme les membres du Soleil Noir, l’Alliance Rebelle joue donc un jeu risqué et son idée de s’emparer de Coruscant pourrait se retourner contre elle : en concentrant ses forces sur cette planète l’Alliance devient une cible plus évidente.

Avec ses 300 pages nerveuses, son rythme soutenu, ses références obligatoires (mais non point envahissantes), LE JEU DE LA MORT devrait satisfaire les amateurs de Star Wars mais aussi les « simples » lecteurs de space-opéra guerrier. Divertissant à souhait, le roman, à l’image des classiques du serial, se termine sur un cliffhanger réussi qui donne envie de se plonger illico dans le troisième tome!

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Space Opera, #Star Wars

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Publié le 23 Décembre 2017

LE CLUB de Michel Pagel
LE CLUB de Michel Pagel

Les romans du Club des Cinq (les Famous Five dans la langue de Lennon) ont été rédigés par Enid Blyton et publiés entre 1942 et 1963. L’auteur en écrira 21 avant que la traductrice française Claude Voilier en propose 24 supplémentaires, présentés de manière étrange avec du texte sur une page et une bande dessinée en vis-à-vis. Bien sûr, les histoires furent adaptées pour le public français. Dans l’édition originale les personnages principaux vivent en Angleterre tandis que dans la version traduite ils passent leurs vacances en Bretagne. Georgina Kirrin devient Claude Dorsel, Julian Kirrin est renommé François Gauthier et le chien Tim s’appelle Dagobert.

Claudine, la chef de la bande, a onze ans. Ce garçon manqué préfère se rebaptiser Claude et adore son chien, le brave Dagobert aussi intelligent qu’affectueux. Les Gauthier, pour leur part, comprennent le très raisonnable et responsable François, archétype du garçon sérieux qui, à 13 ans, veille sur son frère Mick et sa sœur Annie, la gentille « sosotte » de presque 10 ans. Aux côtés des Cinq, on trouve les parents de Claude, le savant travailleur Henri et son épouse attentionnée Cécile, aidés par leur cuisinière Maria. D’autres enfants voisinent les héros : la jeune gitane Jo, le rigolo Pierre-Louis Lagarde, dit Pilou, qui adore imiter le bruit des voitures et Jean-Jacques, un jeune pêcheur amoureux de Claude.

Nous retrouvons ces personnages une trentaine d’années plus tard, après le « cataclysme », alors que l’innocence de l’enfance s’est envolé. Car si les héros des livres sont évidemment demeurés éternellement jeunes (les « enfants parfaits et ennuyeux » que souhaitent les parents qui achètent encore les aventures du Club) leurs contreparties « réelles » ont beaucoup changé : Pilou, toujours casse-cou et devenu pilote, multiplie les conquêtes, François – quarante ans toujours puceau – est un flic solitaire obsédé par son métier, Claude vit avec sa compagne Dominique mais ne dédaigne pas coucher avec Jean-Jacques, Annie a vécu trois divorces, s’est empâtée, à sombrer dans l’alcool et rejette les ratés de son existence sur sa fille. Tante Cécile est grabataire. Et Dagobert ? Il est, bien sûr, mort depuis longtemps.

Avec une  connaissance irréprochable de la saga littéraire dont il s’inspire, Michel Pagel se permet divers clins d’œil (ainsi seules les aventures écrites par Blyton sont considérées comme canoniques, les autres, écrites par la traductrice après l’arrêt de la série originale « n’ont jamais existé »). Il compare aussi les personnages « traduits » aux « originaux » qui vivent, eux, de l’autre côté de la Manche, dans le Dorset. Eux n’ont pas changés et n’ont pas eu à subir le point des ans (ni les remaniements de leurs aventures pour s’inscrire davantage dans le politiquement correct), bref ils sont restés les héros éternels des enfants d’hier. Et les autres ? Les traductions, les François et les Claude ?  Ils ont mal vieillis, la plupart ont même mal tournés et sont devenus des adultes au bout du rouleau qui regardent parfois avec nostalgie ce qu’ils étaient jadis. Car ils savent qu’ils furent jadis les membres du Club et qu’ils ne sont plus, aujourd’hui, que des adultes ennuyeux. La puberté est arrivée et a détruit leur innocence, les enfants se sont changés en adolescents dévorés par leurs désirs et leurs envies. Seul François a refusé le changement, a refusé de s’incarner. Ne s’étant pas fait chair il est resté, du moins en partie, un être de papier, un être imaginaire.

Pagel plante son court récit deux jours avant Noel, dans une Bretagne déjà enneigée où un crime est commis : qui a assassiné la tante Cécile ? Le Club, une nouvelle fois, mène l’enquête façon Cluedo en huis-clos. Mais le whodunit intéresse peu l’auteur, le lecteur comprenant rapidement qui est le coupable et quelles sont ses motivations. Davantage préoccupé par la confrontation entre l’imaginaire et la réalité, Pagel livre un roman complètement sombre, une entreprise de destruction – aussi virulente que paradoxalement respectueuse – d’un mythe de la littérature jeunesse. Une éclatante réussite au style prenant et rythmé, bouclé en environ 160 pages par un romancier au meilleur de sa forme.

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Publié le 21 Décembre 2017

GREEN LANTERNS: PLANETE ENRAGEE (Récit complet Justice League 2)

Comme le souligne assez justement les dialogues, on peut se demander la raison du nombre affolant de Green Lantern sur la planète Terre.

Sans compter l’originel Alan Scott, qui n’appartient pas au même corps galactique, nous pouvons ainsi nous enorgueillir du célèbre Hal Jordan, du bagarreur Guy Gardner auxquels se sont ensuite adjoints John Stewart et Kyle Rayner.

Était-il nécessaire de créer encore deux nouveaux personnages, le musulman Simon Baz et la féminine Jessica Cruz. Probablement. L’exploitation de ses principaux héros par DC autorise une multiplication des titres (avec tout le corps des Green Lantern à disposition pourquoi s’en priver) tandis que l’éditeur développe, depuis quelques années, une véritable obsession : vouloir accorder une place dans son univers à la « diversité ». D’où un recours à toutes les minorités et un développement d’une plus juste parité homme / femme. Le problème étant d’intégrer ces nouveaux personnages (à la manière des « Batmen de tous pays » ou de la nouvelle Miss Marvel de la concurrence) au sein d’un univers cohérent. L’éditeur propose donc cette nouvelle série consacrée à deux Green Lantern (quasi) débutants et, en tout cas, inexpérimentés. Or, ceux-ci doivent affronter une menace cosmique, à savoir le retour d’Atrocitus, leader des Red Lanterns aveuglés par la haine.

GREEN LANTERNS: PLANETE ENRAGEE (Récit complet Justice League 2)

Plutôt que de multiplier les combats, les scénaristes mettent l’accent sur les relations entre nos deux protagonistes à la manière des « buddy-movie » des années ’80 : alors que tout les oppose au départ, Simon et Jessica ne tardent pas à devenir copains comme cochons. L’intrigue se base donc sur leurs échanges verbaux et sur les problèmes qu’ils rencontrent dans leur vie quotidienne : Baz se méfie des autorités après avoir été accusé de terrorisme et Cruz souffre d’une agoraphobie maladive qui contrarie forcément ses missions de Lantern. Le tout est saupoudré d’une pointe d’humour qui rend l’ensemble sympathique et agréable à lire.

Cependant, avouons-le, tout cela n’est pas franchement original et la possession de nombreux terriens par la haine des Red Lantern constitue un fil conducteur aussi éprouvé qu’éculé. Les deux protagonistes, voulus « modernes et réalistes » par DC n’en sont pas moins assez caricaturaux et manquent de développement pour devenir attachants, aucun risque qu’ils ne marchent sur les platebandes de Jordan ou Gardner dans le cœur du public.

Mais, dans l’ensemble, on passe un bon moment avec ce duo de Green Lanterns mal assortis. Les dessins sont satisfaisants (sans être extraordinaires, le problème étant – comme souvent – la multiplication des artistes variablement doués et cohérents) et l’intrigue bien construite (sans se montrer transcendante). Bref, cet arc se révèle, au final, une lecture plaisante quoique nous restons loin d’un titre inoubliable. Cette introduction s’avère néanmoins suffisamment intéressante et intrigante pour donner envie de découvrir la suite des aventures de Baz & Cruz qu’Urban publiera dans sa collection « Récit complet Justice League ». Avouons également que le rapport qualité / prix s’avère intéressant, ce qui fait indéniablement pencher la balance pour les amateurs d’anneaux verts.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #science-fiction, #Comic Book, #DC, #Superhéros, #Green Lantern

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Publié le 18 Décembre 2017

LE REPAIRE DES CORBEAUX de Paul Harding (Paul C. Doherty)
LE REPAIRE DES CORBEAUX de Paul Harding (Paul C. Doherty)

Historien et directeur d’école britannique né en 1946, Paul Doherty a également trouvé le temps d’écrire, à partir du milieu des années ’80, des dizaines de romans sous de nombreux pseudonymes (le plus connu étant Paul Harding). Ses livres se déroulent aux temps d’Alexandre le Grand, en Ancienne Rome, dans l’Angleterre médiévale, en Egypte antique, etc. Les deux séries phares de Doherty sont certainement celle de Hugh Corbett (dix-huit romans) et celle consacrée au Coroner Cranston et à son secrétaire, frère Athelstan (une quinzaine de titres). La plupart ajoutent crimes chambre close et autre meurtre impossible au déroulement, souvent tortueux, de l’enquête.

LE REPAIRE DES CORBEAUX, publié en 1995, constitue la sixième aventure de Cranston et Athelstan. Nous sommes à Londres, en 1380, alors que des Chevaliers de l’Ordre du Cygne sont conviés dans la capitale par le Régent Jean de Gand afin de rassembler de l’argent pour combattre les Français. Evidemment les membres du parlement ne sont guère enchanté d’encore devoir dénouer les cordons de leur bourse pour poursuivre cette guère. Mais il y a plus grave : plusieurs chevaliers sont retrouvés assassinés et le meurtrier laisse comme message et signature une bougie, une pointe de flèche et un sibyllin « souviens toi ». Le coroner John Cranston, toujours flanqué de son fidèle secrétaire Frère Athelstan, vont mener l’enquête. L’homme d’Eglise a également fort à faire avec la disparition d’une de ses ouailles et les apparitions dans un cimetière d’un démon.

Une fois encore Doherty s’impose comme un maitre du policer historique et mêle avec bonheur la Grande Histoire (le jeune Richard II approche de sa majorité et donc de son couronnement tandis que le régent rêve de gloire et souhaite garder le pouvoir) avec la petite histoire (les vies des gens du peuple, les petites combines et autres arnaques pour subsister). Entre les deux, une série de crimes frappent un ordre chevaleresque et viennent bouleverser le quotidien des Londoniens.

Comme toujours avec Doherty, le whodunit se montre particulièrement efficace et le mystère est habilement démêlée par Athelstan dans les toutes dernières pages. Quoique l’auteur se soit imposé comme un spécialiste des chambres closes et autres crimes impossibles, nous n’en trouvons pas vraiment trace dans ce roman. Quelques détails flirtent toutefois avec le « genre » : l’apparente impossibilité d’avoir introduit une arme sur la scène d’un crime et la présence, en bonus, d’un étrange démon causant quelques soucis à la population.

Au final, voici encore une belle réussite de la part de Doherty. Difficile d’ajouter quelque chose tant l’écrivain se montre une nouvelle fois brillant en intégrant sans la moindre lourdeur de nombreux détails historiques au cœur d’une intrigue d’excellente qualité qui a, en outre, le bon goût de ne pas s’éterniser puisque le roman reste sous la barre des 300 pages. Bref, avec Doherty c’est vraiment l’Histoire en s’amusant !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Historique, #Paul C. Doherty

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Publié le 15 Décembre 2017

LE SOUS-MARIN DE LA DERNIERE CHANCE de Patrick Robinson

Patrick Robinson se lance, à la fin des années ’90, sur le marché du techno thriller maritime et militariste, suivant ainsi les pas de Tom Clancy, Michael DiMercurio ou Clive Cussler. Après NIMITZ en 1997 voici donc la deuxième aventure de l’Amiral Morgan. Nous sommes, comme avec les auteurs précités, dans une sorte d’univers alternatif, une histoire parallèle située dans un très proche futur, ce qui permet évidemment de s’affranchir d’un complet réalisme pour embrasser une anticipation spéculative basée sur le principe du « et si on disait que ».

Et que dit on cette fois ? L’auteur imagine l’acquisition, par la Chine, d’une dizaine de sous-marins de classe « Kilo », de petits engins quelque peu déclassés mais cependant silencieux et capables, à eux seuls, de « tenir » la mer aux environs de Taiwan et, par conséquent, de renverser l’équilibre des forces dans cette partie du monde. Les Américains décident donc de couler les « Kilo » en se disant que personne n’y trouvera rien à redire et que détruire sans la moindre provocation ni raison deux poignées de navires chinois ne provoquera aucune répercussion. Bien sûr, comme Robinson, quoique britannique, salue la bannière étoilée matin et soir ce plan hautement peu crédible fonctionne…Comme il s’agit d’une « opération noire » chacun regarde ailleurs et fait semblant de ne pas voir à quel point les actes américains constituent une déclaration de guerre qui, dans la réalité, pourrait tout droit mener à un affrontement mondial entre la Russie, les USA et la Chine. Mais les Chinois sont surtout, on le sait, préoccupé de ne pas perdre la face donc ils laissent couler (au propre comme au figuré).

En dépit d’une intrigue peu vraisemblable, LE SOUS MARIN DE LA DERNIERE CHANCE se veut précis au point de vue technique et militaire. L’auteur, d’abord journaliste sportif, trouve sa voie en rédigeant une biographie de Sandy Woodward, chef de guerre anglais lors du conflit des Malouines. Patrick Robinson plonge alors (hum !) dans le thriller militariste : il rédige une quinzaine de romans maritimes (la moitié ont été traduits) et d’autres récits guerriers, notamment LE SURVIVANT qui donne au cinéma « Du sang et des larmes » de Peter Berg.

Avec LE SOUS MARIN DE LA DERNIERE CHANCE, le lecteur n’échappe pas au jargon technique et au blabla, lequel parasite quelque peu l’action sans que cela soit réellement problématique. Les moins férus de tactiques militaires pourront se contenter de survoler certains passages rébarbatifs pour se concentrer sur l’action et l’aventure. Malheureusement celle-ci est incroyablement verbeuse. Alors que le roman débute de manière agréable la suite s’enlise rapidement en dépit des commentaires élogieux de Sandy Woodward, lequel affirme que le livre « se lit d’une traite » et qu’il est à la fois clair, documenté et passionnant.

On peut ne pas être d’accord. Certes, à la manière d’un James Bond, le romancier nous emmène sur le vaste monde, de Washington à la Russie en passant par la Chine ou le cercle polaire. Certes quelques passages surnagent et réactivent l’intérêt défaillant du lecteur. Mais que de longueurs, que de situations étirées au-delà des limites acceptables, que de palabres entre personnages caricaturaux et inintéressants. Le tout pourrait néanmoins divertir à la manière d’un blockbuster des années 80 (dans le genre des production Cannon) si Robinson se souciait davantage de divertir au lieu d’engluer son intrigue au rythme léthargique. Et puis plus de cinq cent pages est-ce bien raisonnable ? La moitié aurait sans doute suffit. L’honnêteté me pousse d’ailleurs à dire qu’après avoir péniblement lu 250 pages le bouquin m’est littéralement tombé des mains. Soporifique !

Si l’idée de base semblait prometteuse et la perspective d’un techno thriller maritime avait suffi à motiver l’achat je crains que Robinson ne rejoigne DiMercurio sur ma liste des auteurs imbuvables. Rendez-moi Cussler !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #anticipation, #Technothriller

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Publié le 13 Décembre 2017

LA MORT DE JEZABEL de Christianna Brand

Très célèbre (et célébré) dans les pays anglo-saxons, LA MORT DE JEZABEL se retrouve régulièrement dans les tops consacrés aux meilleurs crimes impossibles et autres chambres closes. Pourtant, quoique fort plaisant, le livre ne réitère pas la réussite totale de NARCOSE, la précédente enquête de l’inspecteur Cockrill. Cela reste néanmoins un livre amusant (le ton se veut léger et frôle parfois la parodie), bien mené et dont la construction se montre ingénieuse.

L’intrigue, évidemment, est complexe à souhait : une représentation théâtrale est organisée, reconstitution spectaculaire d’événements historiques anglais au cours de laquelle une jeune femme, Isabel Drew, meurt à la suite d’une chute depuis le décor d’une tour médiévale. Sur scène se trouve à ce moment onze chevaliers en armures montés sur leurs chevaux. Il apparait rapidement qu’il ne s’agit pas d’un accident mais d’un crime puisqu’Isabel – surnommée Jezabel en raison de ses mœurs légères – a été étranglée. Mais, pourtant, le meurtre semble impossible : la porte menant à la tour est verrouillée et gardée tandis que les suspects – les chevaliers – étaient constamment à la vue du public. L’inspecteur Cockrill, accompagné de son collègue Charlesworth, vont mener l’enquête, ponctuée de références humoristiques à de précédents romans de Brand (Charlesworth ne manque pas de rappeler à Cockrill à quel point il a été confus lors de « cette affaire dans un hôpital du Kent »).

L’humour surgit ainsi régulièrement lors des échanges entre nos deux représentant de la loi, l’un accusant l’autre de « parler et d’agir comme dans un roman policier ». Cockrill précise aussi que les romanciers ne connaissent rien aux véritables méthodes procédurales. Mais son collègue lui rétorque, en une véritable attaque contre les adeptes du vérisme absolu, qu’il est heureux que les écrivains ne se conforment pas entièrement à la réalité : « ce serait si ennuyeux s’ils le faisaient, leur boulot c’est de divertir » et non pas de se préoccuper de ce qui est possible, de ce qui est arrivé ou de ce qui aurait pu arriver. Bref, un roman policier doit être « amusant à lire et non pas aussi assommant qu’un traité juridique ».  

La suite de LA MORT DE JEZABEL va tenter de démêler cet impossible crime avant un inévitable second meurtre dont la victime est découverte décapitée. Pratiquement une routine pour Cockrill qui avait débuté sa carrière dans le très plaisant VOUS PERDEZ LA TÊTE. L’inspecteur aura fort à faire pour démêler le vrai du faux lorsque les divers suspects, pour diverses raisons, se mettront à s’accuser du meurtre entre deux reconstitutions des événements. Ce qui permet à Christianna Brand de s’attaquer aux clichés coutumiers du whodunit de l’âge d’or : un personnage tente ainsi de prouver qu’une jeune femme est en réalité un homme et qu’il s’agit du jumeau perdu de vue d’une des victimes. L’auteur imagine donc de nombreuses solutions ingénieuses (par exemple une collusion entre plusieurs meurtriers afin de se débarrasser de leurs ennemis en se conférant mutuellement un alibi à la manière de L’INCONNU DU NORD EXPRESS).

En proposant des personnages bien typés et en saupoudrant son intrigue d’un humour constant, Brand nous offre une belle réussite du policier sans doute amoindrie par une traduction un peu lourde qui empêche de vraiment s’impliquer dans le récit. Il est aussi quelque peu agaçant de voir chaque protagoniste affublé d’un surnom quelque peu ridicule (Maman Chérie, Vieux Galant, Brian Deux Fois, etc) ce qui nuit à la fluidité de l’histoire.

Quoiqu’il en soit, en dépit de ces bémols, LA MORT DE JEZABEL demeure un classique du crime impossible et un whodunit (assorti d’un howdunit) particulièrement retors et complexe qui se lit avec beaucoup de plaisir. Conseillé !

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Publié le 11 Décembre 2017

TYRANN (POUSSIERE D'ETOILES) d'Isaac Asimov

Ce juvénile  d’Asimov, écrit en 1951, s’inscrit dans sa saga de l’Empire galactique qui précède l’accession au pouvoir de Trantor. Nous sommes donc dans l’univers de FONDATION mais bien plus tôt sur la même ligne temporelle. TYRANN conte le combat mené par un jeune homme, Biron Farrill, contre la dictature des Tyraani, après que son père, un de leur célèbre opposant, ait été assassiné. Biron va quitter la Terre en compagnie d’Artémisia et de son maître et ami Sander Jonti pour partir à la recherche d’un mythique monde rebelle.

Honnête space-opera qu’Asimov ne portait guère dans son cœur (il le considérait même comme son plus mauvais roman), TYRANN déroule une intrigue mêlant espionnage, science-fiction et machinations politiques. Le tout se montre joliment rythmé, plein de mécaniques futuristes aujourd’hui un brin datées et appartenant complètement à la SF « pulp «  (de redoutables bombes à radiations, etc.). Le moteur du récit réside dans la recherche d’un monde rebelle (qui existe ou pas, c’est une des questions posées à laquelle le lecteur n’aura la réponse – ingénieuse – que dans les dernières lignes) et dans un document censé pouvoir combattre la tyrannie. On devine un peu vite de quoi parle Asimov (non, ce n’est pas le livre d’Elie !), et cette sous-intrigue quelque peu boiteuse, voulue par H.L. Gold, le rédacteur en chef de Galaxie, constitue une des faiblesses d’un roman qui aurait gagné à se passer de ces digressions sans grand intérêt.

Présentant quelques personnages plutôt bien brossés et attachants pris dans le torrent de  l’Histoire, Asimov livre une sorte de « roman de cape et d’épée » futuriste, aux rebondissements nombreux et à l’action prenante, sans doute une conséquence de la publication en feuilleton qui obligeait l’auteur à maintenir l’attention par des procédés sans doute éculés (attentat manqué contre le héros, fuite, révélations successives, identité surprenante du « traitre », etc.) mais toujours efficaces.

Œuvre sympathique et enlevée évitant assez habilement le manichéisme (malgré leur nom évocateur les Tyrannis ne sont pas des monstres et les motivations de leurs opposants ne sont pas toujours nobles), TYRANN ne peut prétendre intégrer le panthéon d’Asimov, dominé (écrasé ?) par les cycles de FONDATION et des ROBOTS mais il n’en reste pas moins un roman tout à fait plaisant. Car, ne l’oublions pas, un Asimov mineur vaut souvent plus qu’un (insérer ici un romancier pris au hasard) majeur.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Golden Age, #Isaac Asimov, #Space Opera

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Publié le 8 Décembre 2017

MASSACRES D’OUTRE TOMBE de Gary Brandner

Publié dans l’éphémère collection « Maniac » qui entendait occuper le terrain aux côtés de « Gore », ce roman fantastique est signé Gary Brandner, surtout connu des amateurs pour sa trilogie HURLEMENTS publiée chez Gore (et qui donna naissance à huit films d’intérêt…divers).

Pourtant, au-delà de cette saga consacrée aux lycanthropes, Brander (1930 – 2013) écrivit une bonne vingtaine de romans d’épouvante tel ce MASSACRES D’OUTRE TOMBE de bonne tenue et très professionnellement rédigé.

L’intrigue débute par la noyade, lors d’une fête, d’une jeune femme, Joanna Raitt. Celle-ci, considérée comme « morte » durant quelques instants est cependant sauvée par son petit copain Glen et se détourne du « tunnel de lumière » avant de réintègrer le monde des vivants. Suite à divers événements surnaturels, Joanna demande conseil auprès d’un medium charlatan, Peter Landau (lequel rappelle – sans doute un peu trop - le Harry Erskine des premiers bouquins de Graham Masterton). Peu après, une femme tente de la tuer avant de s’écrouler. Une mort apparemment naturelle. Pourtant, l’autopsie confirme l’incroyable soupçon de Joanna : son assaillante était déjà décédée lorsqu’elle l’a agressée. Peu à peu la vérité se dessine : il semble, en effet, que les défunts veuillent ramener la jeune femme dans l’au-delà avant la prochaine Saint-Jean. Joanna se voit, dès lors, confrontée à des morts vivants vindicatifs…

Adapté à la télévision sous le titre « Retour de l’au-delà », MASSACRES D’OUTRE TOMBE s’avère un petit bouquin à l’intrigue très resserrée (l’édition française compte 150 pages, contre 220 pour l’originale) qui anticipe quelque peu sur « Destination finale ». Une jeune femme ayant « trompé » la mort se voit ainsi poursuivie par des créatures zombifiées agressives. Pour s’en sortir, elle devra leur échapper à quatre reprises, une petite astuce pas vraiment expliquée (qu’importe, nous sommes ici dans le fantastique !) qui permet à l’écrivain de rythmer son récit, ponctué par ces quatre agressions surnaturelles. L’échéance de la Saint-Jean offre également une sorte de compte à rebours mortel susceptible d’accroitre le suspense tout en réservant une échappatoire à l’héroïne : si elle dépasse la date fatidique, elle survivra.

Brandner ne traine donc guère en route, proposant un récit alerte et rondement mené qui s’accélère dans son troisième acte pour foncer vers un final divertissant à souhait (quoique légèrement prévisible). Le bouquin ménage également quelques passages gentiment gore (moins que dans la collection homonyme cependant) et l’une ou l’autre scènes d’angoisse bien menées.

Bref, pour ceux qui cherchent un bon roman fantastico-horrifique à l’intrigue originale et solide, MASSACRES D’OUTRE TOMBE constitue un candidat tout à fait estimable. Cette lecture aussi rapide que distrayante remplit parfaitement son contrat : trois heures de délicieux frissons.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Gore

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