Publié le 6 Décembre 2017

HURLEMENTS 2 de Gary Brandner

Suite au succès du roman HURLEMENTS en 1977, Gary Brandner en propose une séquelle dès 1979 (peu avant la sortie de l’adaptation cinématographique du premier volet par Joe Dante) avec cet HURLEMENTS 2 se voulant une continuation de l’histoire précédemment contée. A noter d’ailleurs que le livre n’entretient aucun lien avec le film « Hurlements 2 » de 1985 (qui a dit « tant mieux » ?).

Nous retrouvons Karyn Beatty trois ans après les tragiques événements survenus dans le village de Drago. La jeune femme s’est remarié avec David Richter et vit avec celui-ci et son fils Joey à Seattle. Elle voit un psychothérapeute pour qui, bien sûr, les loups-garous de Drago n’ont jamais existé. Pourtant, après la mort de la gouvernante de la maison, Karyn se persuade que son ex-mari, Roy, et sa compagne Marcia ont survécus à l’incendie de Drago. La seule personne capable de croire Karyn demeure son ami et ancien amant Chris Halloran puisque celui-ci a assisté aux attaques des lycanthropes. Karyn le retrouve à Mexico aux côtés de sa nouvelle copine, la très jalouse Audrey. Mais Roy et Marcia sont également dans les parages…

HURLEMENTS 2 constitue une suite plaisante au premier opus : Brandner en reprend les principaux protagonistes et continue l’intrigue au lieu de se contenter d’en offrir un simple remake. Toutefois, les personnages ne sont pas toujours très développés. Quoique Karyn ait réussi à reconstruire sa vie après les événements de Drago, elle quitte rapidement son époux et son beau-fils pour retourner auprès de Chris, reproduisant le schéma de « demoiselle en détresse » du premier volet. Karyn semble guidée par la peur et ne peut imaginer qu’une seule manière d’agir : se précipiter dans les bras de Chris pour que ce-dernier la protège. N’a-t-elle plus une seule balle d’argent en réserve ? Ne serait-il pas moins risqué de rester auprès de son mari armée d’un révolver et de frapper les loups-garous lorsque ceux-ci se manifestent plutôt que fuir à l’autre bout du monde ? Roy, de son côté, se montre plus partagé : il aimerait laisser en paix son ancienne femme mais il reste totalement dominé par une Marcia plus sexualisée que jamais quoiqu’elle ne puisse plus se transformer en louve.

Bien sûr, contrairement au tome 1, ce roman ne peut plus créer d’atmosphère mystérieuse ni dévoiler peu à peu la vérité sur les agissements des habitants de Drago. L’intrigue, nettement plus simple et linéaire, s’attache donc aux pas de l’héroïne traquée par les deux loups-garous survivants et revanchards.

Largement en deçà de HURLEMENTS, cette nouvelle aventure demeure globalement satisfaisante, enchainant les passages d’action, les scènes légèrement sexy et les attaques des hommes loups (peu portées sur le gore en dépit de l’intitulé de la collection) sur un rythme haletant. L’édition originale faisant 284 pages, cette version raccourcie à 150 pages pour satisfaire aux critères de « Gore » a sans doute grandement gagné en efficacité et se lit donc avec plaisir. Un sympathique petit bouquin pour les amateurs d’horreur lycanthropique.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Gore

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Publié le 5 Décembre 2017

THE SIXTH GUN TOME 1: DE MES DOIGTS MORTS de Cullen Bunn et Brian Hurtt
THE SIXTH GUN TOME 1: DE MES DOIGTS MORTS de Cullen Bunn et Brian Hurtt

Récit en 50 épisodes, THE SIXTH GUN se déroule dans un univers « western » fantastique, dans une réalité alternative située peu après la fin de la Guerre de Sécession. Un pistolero, Drake Sinclair, cherche à rassembler six révolvers aux pouvoirs magiques. Ces armes ont existés de tout temps, quoique sous des formes différentes. Elles exercent un attrait irrépressible sur le Général Hume, un militaire zombifié qui a légué quatre des armes à ses « cavaliers de l’apocalypse », et son épouse, laquelle possède l’un des six révolvers, celui qui confère l’immortalité.

Drake porte secours à une jeune femme, Betty Montcrief, en possession de la sixième arme, hérité de son père adoptif, un pasteur récemment abattu par les hommes de Hume. Le révolver de Betty lui permet d’entrevoir l’avenir et la jeune femme décide de se rendre vers un fort mystérieux surnommé le Maw. Accompagnée par Drake et quelques autres, Betty y apprend la véritable nature des six révolvers.

THE SIXTH GUN TOME 1: DE MES DOIGTS MORTS de Cullen Bunn et Brian Hurtt

THE SIXTH GUN constitue une excellente bande dessinée qui mélange adroitement western, fantasy et horreur en assumant complètement ses côtés « pulp ».  Nous sommes dans un univers riche, avec comme fil conducteur la quête de six artefacts maléfiques aux pouvoirs redoutables (ramener les morts à la vie, cracher une maladie mortelle, tirer avec la puissance d’un canon, etc.) et des personnages intéressants. La troupe disparate est menée par Drake Sinclair : ambigu, comme tout bon pistolero de l’Ouest, cet anti-héros en quête d’argent ou de rédemption (la suite nous éclairera sur ses motivations) appartenait jadis à la bande de Hume. Au terme de divers péripéties, le rapport de force s’inverse et Drake entre en possession de quatre des six révolvers bien qu’il n’ait guère envie de s’encombrer d’un tel fardeau. Betty, elle non plus, ne se montre pas enchantée à l’idée de garder son arme. Toutefois, tel Frodon et son Anneau, la jeune femme devra le garder hors de portée des forces ténébreuses qui souhaitent s’en emparer.

THE SIXTH GUN TOME 1: DE MES DOIGTS MORTS de Cullen Bunn et Brian Hurtt

Le récit est alerte, fort rythmé, et ne perd pas de temps en route : plutôt qu’une longue présentation, l’auteur nous plonge directement au cœur de l’action . Il parsème l’intrigue de flashbacks ou d’explications, toujours brèves, qui ne ralentissent pas le déroulement de l’histoire mais approfondissent les relations entre les différents personnages. Quoique de nombreuses questions restent sans réponses, le récit se termine sur une conclusion provisoire mais satisfaisante qui boucle efficacement ce premier arc narratif de qualité.  

Le dessin, pour sa part, se montre classique, efficacement classique même, proche de l’école européenne dans le découpage, assez sobre, et la caractérisation des personnages, bien typés.

Une bande dessinée enthousiasmante qui supporte très bien la relecture. Hautement conseillé !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Aventures, #Comic Book, #Horreur, #Western

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Publié le 4 Décembre 2017

MIRAGE de Clive Cussler & Jack Du Brul

Clive Cussler, né en 1931, écrit depuis 50 ans (son premier roman publié fut MAYDAY ! quoique le premier écrit soit VORTEX). Par la suite, il poursuivit les aventures de son héros récurent, Dirk Pitt, avec ICEBERG et RENFLOUEZ LE TITANIC (adapté de manière assez médiocre à l’écran sous le titre « La Guerre des abîmes »). La saga, toujours en cours, compte à présent 24 livres dont les derniers furent co-écrits par son fils, Dirk Cussler.

Depuis le début des années 2000, Cussler a également multiplié les collaborations, inscrivant la plupart de ses récits dans un « univers partagé » plus vaste : il lance ainsi « les dossiers de la NUMA », « Oregon », « Fargo », « Isaac Bell »,…Difficile d’estimer ce qui est véritablement écrit par Cussler dans ces séries aux « co-auteurs » (nègres ?) interchangeables comme Craig Dirgo, Paul Kempos, Jack Du Brul, Boyd Morrison, Paul Garrison, etc.

En tout cas, Cussler occupe adroitement l’espace médiatique puisque trois ou quatre romans sortent chaque année, l’auteur étant devenu une marque à la manière de Tom Clancy ou Robert Ludlum. Tout comme ces derniers, il est probable que même la mort ne puisse empêcher la sortie, pour encore de nombreuses années, de nouveaux romans « signés » Clive Cussler.

MIRAGE appartient à la saga de l’Oregon, dont il constitue le neuvième épisode, et conte les aventures de Juan Cabrillo, président de l’organisation « Corporation » et capitaine d’un navire ultra sophistiqué, l’Oregon, camouflé en vieux rafiot. Cabrillo, qui possède une jambe artificielle truffée d’armes et de gadgets, intervient en tant que mercenaire pour sauvegarder la paix mondiale. L’Oregon et son équipage apparurent pour la première fois dans RAZ DE MAREE (de la série « Dirk Pitt ») mais possèdent à présent une « existence » propre quoique les romans ne perdent jamais une occasion d’effectuer quelques clins  d’œil à Pitt, la Numa ou d’autres protagonistes de Cussler.

MIRAGE se réfère à la légendaire expérience de Philadelphie, laquelle visé à rendre invisible un navire, le USS Eldridge, mais aurait abouti à sa téléportation avec des conséquences désastreuses pour la santé physique et mentale des marins. Le roman reprend certains éléments fréquemment associés à cette « théorie du complot », notamment l’utilisation d’une invention inconnue du fameux Nikola Tesla, devenu, dans la culture populaire, synonyme de génie incompris ayant mis au point la téléportation, la réplication de la matière, les rayons de la mort, etc.

A la manière d’un James Bond, MIRAGE débute par un « prégénérique », une longue scène qui voit Cabrillo s’infiltrer dans une prison sibérienne afin de libérer son ami Borodin, emprisonné par le dangereux Pytor Kenin. Au cours de l’opération, Borodin meurt et ses dernières paroles lancent Cabrillo sur les traces d’un mystère maritime de plus d’un siècle et d’un bateau inventé par Nikola Tesla. Après avoir récupéré une colossale fortune, l’équipage de l’Oregon tente d’empêcher une nouvelle guerre sino-japonaise et de détruire des navires furtifs menaçant la paix mondiale.  

« En matière de technologie ce qui était impossible hier sera sur le marché demain. Ton téléphone mobile a plus de capacités de calcul que l’atterrisseur qui a permis à l’homme de poser le pied sur la lune ». Voilà qui donne le ton d’un roman que l’on pourrait facilement qualifier d’invraisemblable ou de délirant. La principale qualité de MIRAGE réside dans l’incorporation, au sein du récit, des théories complotistes concernant Tesla et, en particulier, de la célèbre « expérience de Philadelphie » (qui donna lieu à un très plaisant long-métrage en 1984). Toutefois, certaines sous-intrigues semblent plaquées sur l’histoire principale afin d’allonger la sauce. Ainsi la récupération d’une fortune dans le « container » - quoique divertissante - parait n’avoir aucune relation avec le récit et aurait pu servir de base à un tout autre bouquin. Cependant, ce défaut mineur n’entame pas la réussite de MIRAGE qui demeure un « page tuner » efficace dans la tradition de Cussler : un mélange d’aventures maritime, d’action et d’espionnage saupoudré d’une touche de science-fiction (ou d’anticipation). Si l’ensemble s’avère linéaire et quelque peu prévisible, ce roman reste un bon cru hautement distrayant qui maintient l’attention du lecteur durant plus de 400 pages bien tassées.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Thriller, #anticipation, #Technothriller, #Clive Cussler

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Publié le 1 Décembre 2017

FETES DE FIN DAMNES de Gilles Soledad

Cette livraison de la Brigandine est signée Gilles Soledad, pseudonyme qui dissimule le scénariste de bandes dessinées Frank (Reichert), auteur d’une vingtaine de titres érotiques chez la Brigandine. L’idée de base reprend le chaos consécutif à la grande panne d’électricité ayant frappé New York en 1977. Soledad transpose cela à Paris et transforme cette commande érotique en récit sombre, proche de l’anticipation et curieusement prémonitoire de la problématique des banlieues et des futures émeutes. Il démontre, pour ceux qui en douteraient, la fragilité de la civilisation et il suffit, en effet, de bien peu (ici un black out durant une nuit) pour voir son vernis se lézarder.

Dans une obscurité complice, les hordes barbares déferlent sur la capitale tandis que les forces de l’ordre se révèlent impuissantes à juguler l’anarchie. Les voyous, pilleurs, incendiaires, casseurs, violeurs et autres tueurs de flics se sentent pousser les ailes de l’impunité, au moins pour quelques heures. On croise ainsi une jeune femme décidée à faire la peau d’un ancien ministre, un voleur surnommé Bras Cassé, deux petites frappes minables prises par la folie du massacre et quelques flics débordés, le tout dans une ambiance de fin du monde, lors d’un réveillon de Noël sanglant.

Bref, on est loin du bouquin porno de consommation courante ou du gnan gnan gentillet à la « After cinquante nuances de beautifull crossfire truc machin ». Pas vraiment d’érotisme « classique » dans ce récit où tout se base sur des rapports de force : l’auteur délaisse donc le côté sexy coutumier pour une violence brutale et plusieurs scènes de viol forcément bien complaisantes. Miam !

Cru, rageur, énergique (l’écriture – qui use et abuse d’un argot aujourd’hui déjà daté mais plaisant – s’avère efficace et la narration maîtrisée), ces FETES DE FIN DAMNES constituent une bonne surprise et un « polar de cul » rentre dedans (c’est le cas de le dire !) tout à fait convaincant et plutôt réjouissant.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #anticipation, #Erotique, #Polar, #Roman de gare

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