MIRAGE de Clive Cussler & Jack Du Brul

Publié le 4 Décembre 2017

MIRAGE de Clive Cussler & Jack Du Brul

Clive Cussler, né en 1931, écrit depuis 50 ans (son premier roman publié fut MAYDAY ! quoique le premier écrit soit VORTEX). Par la suite, il poursuivit les aventures de son héros récurent, Dirk Pitt, avec ICEBERG et RENFLOUEZ LE TITANIC (adapté de manière assez médiocre à l’écran sous le titre « La Guerre des abîmes »). La saga, toujours en cours, compte à présent 24 livres dont les derniers furent co-écrits par son fils, Dirk Cussler.

Depuis le début des années 2000, Cussler a également multiplié les collaborations, inscrivant la plupart de ses récits dans un « univers partagé » plus vaste : il lance ainsi « les dossiers de la NUMA », « Oregon », « Fargo », « Isaac Bell »,…Difficile d’estimer ce qui est véritablement écrit par Cussler dans ces séries aux « co-auteurs » (nègres ?) interchangeables comme Craig Dirgo, Paul Kempos, Jack Du Brul, Boyd Morrison, Paul Garrison, etc.

En tout cas, Cussler occupe adroitement l’espace médiatique puisque trois ou quatre romans sortent chaque année, l’auteur étant devenu une marque à la manière de Tom Clancy ou Robert Ludlum. Tout comme ces derniers, il est probable que même la mort ne puisse empêcher la sortie, pour encore de nombreuses années, de nouveaux romans « signés » Clive Cussler.

MIRAGE appartient à la saga de l’Oregon, dont il constitue le neuvième épisode, et conte les aventures de Juan Cabrillo, président de l’organisation « Corporation » et capitaine d’un navire ultra sophistiqué, l’Oregon, camouflé en vieux rafiot. Cabrillo, qui possède une jambe artificielle truffée d’armes et de gadgets, intervient en tant que mercenaire pour sauvegarder la paix mondiale. L’Oregon et son équipage apparurent pour la première fois dans RAZ DE MAREE (de la série « Dirk Pitt ») mais possèdent à présent une « existence » propre quoique les romans ne perdent jamais une occasion d’effectuer quelques clins  d’œil à Pitt, la Numa ou d’autres protagonistes de Cussler.

MIRAGE se réfère à la légendaire expérience de Philadelphie, laquelle visé à rendre invisible un navire, le USS Eldridge, mais aurait abouti à sa téléportation avec des conséquences désastreuses pour la santé physique et mentale des marins. Le roman reprend certains éléments fréquemment associés à cette « théorie du complot », notamment l’utilisation d’une invention inconnue du fameux Nikola Tesla, devenu, dans la culture populaire, synonyme de génie incompris ayant mis au point la téléportation, la réplication de la matière, les rayons de la mort, etc.

A la manière d’un James Bond, MIRAGE débute par un « prégénérique », une longue scène qui voit Cabrillo s’infiltrer dans une prison sibérienne afin de libérer son ami Borodin, emprisonné par le dangereux Pytor Kenin. Au cours de l’opération, Borodin meurt et ses dernières paroles lancent Cabrillo sur les traces d’un mystère maritime de plus d’un siècle et d’un bateau inventé par Nikola Tesla. Après avoir récupéré une colossale fortune, l’équipage de l’Oregon tente d’empêcher une nouvelle guerre sino-japonaise et de détruire des navires furtifs menaçant la paix mondiale.  

« En matière de technologie ce qui était impossible hier sera sur le marché demain. Ton téléphone mobile a plus de capacités de calcul que l’atterrisseur qui a permis à l’homme de poser le pied sur la lune ». Voilà qui donne le ton d’un roman que l’on pourrait facilement qualifier d’invraisemblable ou de délirant. La principale qualité de MIRAGE réside dans l’incorporation, au sein du récit, des théories complotistes concernant Tesla et, en particulier, de la célèbre « expérience de Philadelphie » (qui donna lieu à un très plaisant long-métrage en 1984). Toutefois, certaines sous-intrigues semblent plaquées sur l’histoire principale afin d’allonger la sauce. Ainsi la récupération d’une fortune dans le « container » - quoique divertissante - parait n’avoir aucune relation avec le récit et aurait pu servir de base à un tout autre bouquin. Cependant, ce défaut mineur n’entame pas la réussite de MIRAGE qui demeure un « page tuner » efficace dans la tradition de Cussler : un mélange d’aventures maritime, d’action et d’espionnage saupoudré d’une touche de science-fiction (ou d’anticipation). Si l’ensemble s’avère linéaire et quelque peu prévisible, ce roman reste un bon cru hautement distrayant qui maintient l’attention du lecteur durant plus de 400 pages bien tassées.

Rédigé par hellrick

Publié dans #Thriller, #anticipation, #Technothriller, #Clive Cussler

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