horreur

Publié le 17 Janvier 2025

NOSFERATU - MEMOIRES D'UNE LEGENDE DES TENEBRES d'Alain Pozzuoli

Alors que le second remake du classique de Murnau débarque sur les écrans, en voici une réinterprétation par un spécialiste du vampirisme. Ici, Nosferatu est une rock-star qui ne se montre que rarement et n’accorde aucune interview. Aussi le journaliste musical John Nathan (hum !) se réjouit de pouvoir aller l’interroger dans son château. Mais, sur place, le chroniqueur à la surprise de découvrir un être étrange qui se prétend un authentique vampire et entend le prouver. Nosferatu raconte donc son histoire, explique les liens avec Bram Stoker, Dracula, le tournage du film de Murnau et de son remake par Herzog, etc.

NOSFERATU, le livre, permet surtout à l’auteur de démontrer son érudition concernant le vampirisme. Car l’intrigue, à vrai dire, n’est guère surprenante : elle reprend le déroulé de celle de Stoker, transposée à notre époque et d’une manière plus rock & roll. C’est sans doute là que le bât blesse : le lecteur familier du roman (ou de ses adaptations) ne sera jamais surpris et seules les notes d’humour viendront lui donner le sourire durant sa lecture. Le côté rock n’est pas non plus très développé, il permet quelques clins d’œil plaisants sans toutefois bouleverser véritablement le récit. Seul le dernier chapitre démontre un côté plus original et frondeur, les précédents manquant sans doute de…mordant. Pozzuoli se soucie sans doute davantage d’anecdotes sur la Hammer, Murnau ou la Universal que de ruer dans les brancards du mythe. Son approche tient surtout de l’hommage un peu trop appliqué, là où un ENTRETIENT AVEC UN VAMPIRE (auquel on pense parfois) ou même les inégaux romans de Fred Saberhagen sur Dracula s’autorisait une vision plus moderne et novatrice de la légende.

Cependant, les chapitres courts (comme le bouquin d’ailleurs) s’enchainent plaisamment et, en dépit de la linéarité et de la prévisibilité du roman, le lecteur aimant les vampires passe un (relatif) bon moment.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Vampires, #Cinéma, #Horreur, #Fantastique

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Publié le 10 Janvier 2025

LE REPAIRE DU VER BLANC de Bram Stoker

Dernier roman de Bram Stoker, publié peu avant son décès (survenu en 1912), ce conte macabre s’avère déstabilisant et oscille entre l’échec et la réussite. Les prémices sont intéressantes, quelques idées bien pensées, l’une ou l’autre scène fonctionnent et l’écriture, soignée, rend l’ensemble agréable. Le lecteur passe donc un bon moment car tout « coule bien », aidé il est vrai par une pagination restreinte. Malheureusement, le roman parait également confus, obscur, pour ne pas dire brouillon. Les personnages agissent souvent de manière incohérente et leurs motivations laissent perplexes. Même le thème global du bouquin ne parait pas évident.

Une jeune femme, Arabella, serait en réalité un serpent, ce que soupçonne ses voisins sur des indices disons…légers. Une légende est également évoquée, celle du Ver (autrement dit une créature reptilienne proche du dragon), qui roderait dans une région de Grande-Bretagne. Stoker se base en effet sur la croyance en l’existence d’un « dragon » combattu par un certain John Lambton en 1420. Si celui-ci a vaincu le monstre, une malédiction se serait par la suite abattue sur sa lignée : ses descendants, pendant neuf générations, auraient péri de morts violentes. Le romancier possède un matériel de base prometteur, ce que confirme H.P. Lovecraft dans son étude sur la littérature fantastique. Malheureusement, comme le déclare l’écrivain de Providence, « le développement est ensuite infantile ».

Comment réellement s’intéresser à ce livre qui oscille entre chronique sociale, fantasy fin XIXème, fantastique celtique et épouvante ? A vrai dire on se perd un peu (beaucoup) dans ce récit aux mailles emberlificotées dont le lecteur peine à comprendre les tenants et les aboutissants. Pourtant, si LE REPAIRE DU VER BLANC fut souvent éreinté par la critique, sa lecture n’est pas déplaisante. Le livre, qui reprend une structure proche de DRACULA avec un personnage à la Van Helsing venant sauver une innocente demoiselle de l’influence pernicieuse du Ver, se montre plus décevant que mauvais.

L’ambiance de cette région isolée du nord de l’Angleterre s’avère bien rendue et certains passages en appellent avec bonheur à l’imagination du lecteur. Ce type de récit inspira certainement les meilleures réussites d’Arthur Machen ou Lovecrat mais, quoique raté, LE REPAIRE DU VER BLANC n’est pas déplaisant et se lit avec, au moins, curiosité. Ken Russell en tira une adaptation fidèle à son style : délirant, provocant et aux lisières du ridicule et de la parodie.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur

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Publié le 3 Janvier 2025

UN CLOWN DANS UN CHAMP DE MAIS d'Adam Cesare

On le sait, les clown sont devenus des incontournables de l’horreur et ce n’est pas le succès récent de « Terrifier » qui me contredira. Ici, Adam Cesare nous la joue slasher en hommage aux films du genre des années ’80 et à leur déclinaison « néo » de la décennie suivante, façon « Scream » ou « Souviens-toi l’été dernier ». 
Tous les clichés répondent donc présents et il serait malvenu de s’en plaindre car l’auteur veut justement jouer des conventions du genre, entre sérieux et parodie. Bref on trouve une bonne dose de second degré dans ce récit balisé mais sanglant à souhait qui reprend la structure typique des eighties. Ca commence par la traditionnelle blague stupide qui tourne mal, ça se poursuit par l’arrivée dans un patelin paumé, Kettle Springs, d’une citadine qui souhaite être intégrée à la petite bande locale et puis on passe aux habituels flirts et autres fêtes. Les personnages répondent eux aussi aux clichés du genre, du blagueur à l’abrutis qui filme tout ce qu’il voit pour le diffuser sur youtube en passant par le mec sympa, la salope et la « fille de la ville » hautaine. Et, chez les adultes, le shérif dépassé qui se désole de voir son petit bled dépérir et voudrait bien relancer le tourisme et « make Kettle Springs great again ». 
Si l’introduction se montre un peu longuette (mais souvenez-vous c’était le cas dans les films dont s’inspire l’auteur), la seconde moitié voit débarquer les clowns. Car ils sont plusieurs. Attifés comme Frendo la mascotte locale, symbole d’une industrie ayant périclité, nos clowns vont aller buter de la pétasse à grand coup de machettes, tronçonneuse, fourche, etc. Une seconde partie largement plus mouvementée et rythmée que la première et qui en rachète les défauts et baisse de régime. Pendant près de deux cents pages, le bouquin n’arrête pas et le carnage non plus, laissant la majorité de ses protagonistes sur le carreau et dans une grosse flaque de sang.
Adam Cesare livre donc le parfait petit bouquin slasher référentiel, une sorte de young adult horrifique très gore mais jamais malsain qui se termine par un twist efficace et annonce la suite, FRENDO EST VIVANT ! En résumé, du bon page-turner au style sans doute encore un peu hésitant mais à l’efficacité indéniable. On attend impatiemment l’adaptation cinématographique en espérant qu’elle soit aussi fun, gore et méchante. 
 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Gore, #Young Adults, #slasher

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Publié le 30 Septembre 2024

HORRIBILIS: MORT DE CITROUILLE de Violaine de Charnage

Violaine de Charnage est aujourd’hui bien connue dans le domaine de l’horreur bien sanglante et brutale avec des titres comme LES ENTRAILLES DE L’HORREUR ou SCREAMING BOYS, sans oublier ses recueils de nouvelles érotico-gore.

Voici un an, l’autrice proposait, à l’occasion d’Halloween, une novella disponible gratuitement, HELL O WEEN. Cette année, elle nous en offre, en quelque sorte, la déclinaison pour les plus jeunes avec MORT DE CITROUILLE, son premier « roman d’horreur pour les enfants » dans la tradition des fameux « Chair de poule » d’antan.

 L’histoire nous conduit en Alsace où divers adolescents se rendent dans un parc de citrouilles à l’occasion d’Halloween. Mais une citrouille mutante, échappée d’un laboratoire, vient y semer la panique et transformer les visiteurs du parc en zombies.

« Tu es invité(e) à fêter Halloween au Parc des Citrouilles, à Krautergersheim, en Alsace !
Inutile de venir déguisé(e), on te fournira un masque très spécial…
Emmène plein d’amis pour rejoindre mon armée zombies (Je plaisante ! Ou pas !?)
On va bien s’amuser !

Signé :
La Citrouille mutante »

MORT DE CITROUILLE est un récit amusant, avec une galerie de personnages attachants, qui se déploie sur 150 pages et se termine par quatre « fins bonus » avec une gradation dans le frisson. On y trouve beaucoup d’action et de rebondissements, tout au long de chapitres courts qui rendent la lecture aisée pour les plus jeunes. Le côté humoristique n’est pas oublié avec beaucoup de passages drôles voire loufoques.

L’autrice reprend les techniques de R.L. Stine (avec ses cliffhangers et ses rappels des événements pour permettre aux enfants de se replonger facilement dans une lecture que l’on peut aisément fractionner en une dizaine de séances d’avant dodo).

Voici donc un très agréable roman de fantastique teinté d’épouvante pour jeunes lecteurs. Bien que l’autrice conseille un âge de 10 ans, un enfant de 7 ans peut apprécier qu’on lui lise cette histoire le soir (« mais pas la fin qui fait le plus peur ») avant le dodo pour quelques rêves de…citrouilles. On espère donc lire prochainement d’autres histoires « horribilis ».

HORRIBILIS: MORT DE CITROUILLE de Violaine de Charnage

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Jeunesse, #Horreur, #Humour

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Publié le 16 Septembre 2024

COURS CHRISTINE COURS de Kasprowiak

La collection Karnage s’enrichit de ce roman intéressant et relativement original. Déjà car l’auteur le situe en partie en Belgique et d’autre part car il combine des éléments de slashers référentiels à une horreur à plus grande échelle. On peut même la qualifier de lovecraftienne puisqu’elle implique un des grimoires maudits du mythe, le Vermiis Mysteris soi-disant écrit par un nécromancien, Ludwig Prinn, brûlé vif à Bruxelles par l’Inquisition.

Le bouquin propose donc un récit qui débute de manière assez classique avec le cocktail habituel de la collection, à savoir un côté thriller émaillé de nombreuses scènes gore et cul, puis dévie vers un récit plus novateur et surprenant.

Nous suivons donc la très dévergondée Christine qui fuit sans véritable but afin d’échapper à un tueur maniaque calqué sur Michael Myers mais affublé d’un masque de Miss Maggie. Une fuite semée d’embuches et, surtout, de nombreux cadavres.

Toujours bien rythmé (avec une pagination réduite à moins de 200 pages), COURS CHRISTINE COURS se veut un hommage au cinéma horrifique des années ’80, l’auteur parsemant son texte de références plus ou moins explicites. En dépit de la violence et de l’érotisme prononcé, le tout possède également un côté outrancier assumé qui flirte souvent avec le second degré voire l’autoparodie, rendant l’ensemble très plaisant à lire et plus « rentre-dedans » que réellement choquant. Un bon cru pour la collection héritière de Gore et Maniac.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Karnage, #Gore, #Splatterpunk

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Publié le 2 Septembre 2024

RING SHOUT: CANTIQUE RITUEL de P. Djeli Clark

 

Ce court roman a obtenu les prix Locus et Nebula. P. Djeli Clark y revisite la fantasy et le fantastique de manière étonnante, faisant écho, par sa manière de refondre les thèmes à sa manière, à la réussite de sa saga des « djinns ». 

Dans ce récit « southern gothique » uchronique, nous suivons l’héroïne, Maryse, décidé à exterminer les Ku Kluxes, des démons extraterrestres invoqués par le Ku Klux Klan par l’intermédiaire de la projection du film « Naissance d’une nation » dans les premières décennies du XXème siècle.

L’auteur mélange ici le fantastique gothique « sudiste », l’uchronie, des événements et personnages historiques authentiques et une horreur cosmique évidemment inspirée par Lovecraft.

Avec une pagination un peu en dessous de 200, le bouquin possède la longueur appropriée pour l’intrigue : cela permet un développement des personnages suffisant sans se perdre dans les détails d’une histoire alternative dont le lecteur ne connaitra pas tout mais dont il saura les éléments essentiels à la compréhension de cet univers.

Avec nuance et sans manichéisme, P. Djeli Clark nous offre un affrontement cosmique entre une poignée de rebelles et une force maléfique alimentée par la haine jusqu’au final explosif qui conclut une série de combats et de rebondissements fort adroitement gérés. De la belle ouvrage et une nouvelle novella de grande qualité pour l’auteur.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Uchronie, #Lovecraft, #Horreur, #Historique

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Publié le 28 Août 2024

LE PENDENTIF MALEFIQUE de R.L. Stine

Quatrième volume de la saga « Fear Street », LE PENDENTIF MALEFIQUE fait donc suite à la trilogie de R.L. Stine. Ce nouveau roman serait écrit en réalité par Brandon Alexander, ce qui explique certaines incohérences avec le reste de la saga. Inutile de chercher la petite bête ou de traquer les incongruités dans cette série, l’arbre généalogique de la famille Fear est trop compliqué pour que le lecteur puisse réellement s’y retrouver. De plus l’important est ailleurs et chaque roman s’apprécie comme un court récit mêlant drame historique, fantastique et une touche d’épouvante à destination des adolescents.

Nora Goode est devenue Nora Fear…pour une seule journée. Le projet d’arrêter le conflit séculaire entre les deux familles par un mariage s’effondre lorsque le manoir Fear disparait dans un incendie. Nora s’enfuit avec le pendentif légué par son époux Daniel en guise de bague de mariage. Le responsable ? L’ancêtre Simon Fear. Enfermée dans un asile, Nora accouche de son fils, Nicholas, le seul susceptible d’échapper à la malédiction, si l’amulette maudite des Fear ne manifeste pas à nouveau son pouvoir.

En moins de 150 pages, l’auteur ne peut se permettre beaucoup de digressions et le rythme est donc très (voire trop) rapide, passant d’une scène à l’autre sans beaucoup de subtilités mais avec une certaine efficacité. Les romans FEAR STREET sont conçus pour un public assez jeune et fonctionnent avec de nombreux rebondissements parfois peu crédibles et des cliffhangers souvent forcés. Si le lecteur prend le temps de « pauser » sa lecture et de s’interroger sur l’intrigue il se rend compte qu’elle est souvent artificielle mais en lisant d’une traite ce petit bouquin on se laisse embarquer par cette histoire agréable et plutôt bien menée. A condition de se prendre au jeu et d’accepter le principe d’un fantastique teinté d’horreur grand public le tout se révèle sympathique et permet deux ou trois heures de détente entre deux bouquins plus exigeants.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #R.L. Stine, #Fear Street - Peur Bleue, #Jeunesse, #Fantastique, #Horreur

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Publié le 4 Juillet 2024

MALEDICTIONS TOME 2: LE SECRET de R.L. Stine

R.L. Stine poursuit sa saga familiale entre les Fear et les Goode avec ce second opus de sa trilogie consacrée aux origines de cette malédiction séculaire et à la « Fear Street ».

Nous suivons ainsi Edward Fear, son jeune fils Ezra et sa cousine Mary tentaient d’échapper à l’anathème lancée par William Goode. Quelques années plus tard, Ezra cherche à retrouver le dernier fils encore vivant de William, George. Avec sa famille il retourne dans le petit village de Wickham, dans le Massachussetts, à présent uniquement « peuplé » de cadavres victimes d’une mystérieuse épidémie. La famille Fear s’installe dans la demeure abandonnée des Goode…

Dans la tradition des romans « gothiques », Stine poursuit son exploration des deux familles rivales, se permettant parfois de longues ellipses (il faut « boucler » le roman dans les limites d’une pagination restreinte) et effectuant un jeu de ping-pong entre les protagonistes victimes de la malédiction à travers les siècles. La recette ne change guère depuis le premier tome : romances contrariées, jeunes filles belles et pauvres tombant amoureux de jeunes hommes riches peu recommandables (ou vice versa), jeu d’amour et de haine qui se propage de générations en générations, amulette maléfique qui contient un pouvoir surnaturel enterré sous un arbre et retrouvé opportunément un siècle plus tard.

LE SECRET souffre parfois de transitions abruptes d’une époque à une autre ou de facilités scénaristiques (coïncidences énormes, actes peu crédibles des protagonistes,…) mais, dans l’ensemble, le court roman reste plaisant et prenant, dans le haut du panier du « fantastique légèrement horrifique pour adolescents » cher à Stine et à sa série Fear Street.

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Publié le 1 Juillet 2024

MALEDICTIONS: LA TRAHISON de R.L. Stine (Fear Street Saga tome 1)

Quelle est la raison des événements maléfiques qui se déroulent dans la rue Fear, la rue maudite ? Pour le savoir, replongeons aux origines de la malédiction qui pèse depuis des siècles sur deux familles, les Fear et les Goode. Nora nous raconte donc l’histoire de ces deux ennemis héréditaires, depuis le début des problèmes, en 1692. Là, William Goode assiste à la mort de sa fille Susannah, accusée injustement d’être une sorcière après être tombée amoureuse d’Edward Fear. Il lance alors une malédiction qui va poursuivre les Fear, et par ricochet les Goode, à travers les siècles.

En remontant à l’époque des Puritains, Stine élabore une complexe saga familiale qui explique les manifestations surnaturelles observées à notre époque à Shadyside. Si le roman reste ancré dans le fantastique / épouvante à destination des adolescents, l’intrigue est nettement plus élaborée que de coutume et plus « effrayante » que dans les Chairs de poule, destinés aux plus jeunes. Il faudra d’ailleurs trois tomes à l’auteur pour raconter complètement ces MALEDICTIONS. Le roman peut donc s’apprécier par les plus jeunes mais aussi les plus âgés. Bien sûr, l’horreur y reste feutrée et peu graphique mais l’atmosphère est mâture et les rebondissements crédibles. Les détails sur la chasse aux sorcières et le background historique, quoique succinct, sont également vraisemblables et sonnent authentiques ou, du moins, se conforment à ce que le lecteur a pu en voir dans des films comme « Le grand inquisiteur » ou « La marque du diable ».

Avec son nombre de pages restreints, LA TRAHISON se lit forcément très vite et manque un peu de « muscles » (les personnages restent stéréotypés, l’intrigue quelque peu linéaire et prévisible, etc.) mais Stine connait son métier et chaque chapitre se conclut par un cliffhanger plus ou moins réussi qui donne envie de poursuivre la lecture. Ce n’est pas de la grande littérature et ça ne peut rivaliser avec les chefs d’œuvres du fantastiques signés Stephen King ou Peter Straub mais cette TRAHISON n’en demeure pas moins une très agréable lecture. Dans le genre (le fantastique teinté d’horreur pour adolescents d’une quinzaine d’années) c’est même une valeur sûre et une vraie réussite.

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Publié le 9 Avril 2024

LES FOUILLES DE LA PEUR de Shaun Hutson

Shaun Hutson poursuit dans sa veine Gore apocalyptique typique de l’école anglaise, celle qui débute vraiment avec John Wyndham et se poursuit avec James Herbert. Les chapitres sont donc très (trop ?) courts, souvent limités à deux ou trois pages, et vont à l’essentiel, à savoir de l’horreur sanglante entrecoupées de quelques passages « érotiques » typiques de l’époque. Tout ça n’est pas franchement original mais l’auteur multiplie cependant les sous-intrigues afin d’épaissir le scénario, ce qui donne au roman un côté puzzle parfois confus. Là encore l’influence de James Herbert est très palpable dans cette manière de présenter des personnages brossés en deux ou trois lignes pour les tuer de manière horribles trois pages plus loin.

Le scénario reste simple : des découvertes archéologiques maléfiques entrainent une série d’événements brutaux dans un coin perdu d’Angleterre. Corps éviscérés, enfants disparus, réveil d’une entité toute puissante,…Ce n’est pas franchement novateur mais ça avance vite (et par conséquent ça se lit tout aussi vite), sans guère se soucier de psychologie, de background ou de personnages développés. Avec Shaun Hutson on est dans le côté outrancier et rentre-dedans de l’horreur, du carnage pur et dur qui doit davantage aux films gore des années ’80 qu’à l’épouvante feutrée. Si nous ne franchissons pas encore les limites par la suite défoncée par le courant splatterpunk / splatterporn LES FOUILLES DE LA PEUR marque cependant un pas dans cette direction de l’horreur extrême.

Comme beaucoup de bouquins de la collection, le livre a cependant souffert de la traduction, passant de 257 pages à seulement 158. Cela donne parfois l’impression que certains passages sont expédiés à la manière d’un résumé afin que toute l’intrigue puisse tenir dans un roman aussi court. Un peu dommage.

Si l’horreur reste contenue durant une bonne partie du roman, avec des passages gore et des meurtres horribles, elle prend son ampleur lors du final qui vire au fantastique cosmique dans une ambiance lovecraftienne de bon aloi.

Un bon cru d’un auteur généralement efficace dans les limites de ses ambitions.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Gore

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