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Publié le 11 Septembre 2023

DIRTY HARRY: PANIQUE SUR LA VILLE de Dane Hartman

A la suite des déclarations de Clint lors de la sortie de "L'inspecteur ne renonce jamais", la Warner se désole…Harry, c'est fini! Du moins au cinéma. Car le studio décide de poursuivre la saga sous forme romanesque avec une petite troupe d'auteurs camouflés sous le pseudo collectif de Dane Hartman.

Douze romans vont sortir en rafale à raison d'environ deux titres par an, la série étant stoppée par l'annonce du quatrième film, "Sudden Impact".

Dans PANIQUE SUR LA VILLE nous retrouvons tout le charme seventies / début eighties du polar burné, avec un Harry toujours monolithique mais qui se soucie de son partenaire, une nouvelle fois gravement blessé durant "l'action". Et cette action est, cette fois, double puisque Dirty Harry enquête à la fois sur un psychopathe tueur de femmes et un cinglé qui s'attaque aux sans-abris. Le premier assassin donnera du fil à retordre à notre flic dur à cuire et découvrir son identité lui demandera près de 200 pages. Le second partira pour un carnage déguisé tel la Mort et armé d'une faux le soir de la parade d'Halloween, d'où une ambiance quelque peu slasher dans un ensemble bien ancré dans le polar burné.

Scènes de violence sanglantes, répliques bien senties assénées par un Harry imperturbables, intermèdes olé olé typiques du roman de gare de cette époque,…nous ne sommes pas dans de la grande littérature bien sûr mais pour ceux qui aiment ce style de roman pulp mené à vive allure et sans temps mort PANIQUE SUR LA VILLE constitue l'assurance d'un divertissement fort appréciable.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Polar, #Cinéma, #Action, #Roman de gare, #Pulp, #Dirty Harry

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Publié le 15 Août 2023

LE CINEMA DE SAM PECKINPAH d'Alain Cresciucci

Ce livre précis et documenté analyse longuement les long-métrages (et quelques épisodes de séries télé et téléfilms) de celui qu'on aime à surnommer "Bloody Sam". Lorsque ce-dernier débute, le western a déjà fait son temps au cinéma, du moins en Amérique. Le salut provisoire viendra d'Italie et nul doute qu'avec "La Horde sauvage", le Sam s'est inscrit dans un courant violent et destructeur des mythes américains. C'est une partie du propos de l'auteur qui inscrit d'abord le réalisateur dans son environnement familial, ce qui explique son attachement à la famille, la religion et la vie des hommes simples de l'Ouest.

Après un premier film impersonnel, "New Mexico", notre cinéaste tourne son chef d'œuvre, "Coups de feu dans la Sierra", un film testament sur l'Ouest dans lequel les cow-boys laissent la place aux businessmen en costard / chapeau melon et où les automobiles remplacent les chevaux. Les pistoleros, eux, sont déjà du passé: héros 20 ans plus tôt et à présent complètement anachroniques.

Une constante des westerns de Sam: l'Ouest est conquis, le temps des pionniers révolu. Ses westerns ne se situent pas à la grande époque de la ruée vers l'or mais bien dans les premières années du XXème siècle, juste avant la Première Guerre Mondiale. Les bandits de grand chemin tirent leurs dernières cartouches ("La Horde sauvage" et son fameux "on y va? – pourquoi pas"), Pat Garrett est abattu par ses anciens amis longtemps après qu'il ait lui-même tué le Kid, le prospecteur d'eau de "Un nommé Cable Hogue" meurt écrasé par une voiture symbole évident du progrès en marche… De manière similaire, durant les seventies, lorsque le western a définitivement tiré sa révérence, le Sam ira vers l'aventure et le polar. Mais il reprendra cependant de nombreux éléments de l'Ouest dans ses "westerns modernes" comme le décontracté "Le convoi" et les nihilistes "Bring me the head of Alfred Garcia" ou "Getaway".

L'auteur revient sur tous ces films, longuement, et étaie son propos par des citations tirées des dialogues qui donnent envie de les revoir suite à cette éclairage pertinent. D'ailleurs attention! Les films sont explicités quasiment de la première à la dernière image donc prudence pour ceux qui ne les auraient pas déjà visionnés. Spoiler Alert comme on dit aujourd'hui!

L'analyse est double: d'une part plus technique, davantage destinée aux accros du cinéma (composition des plans, mise en scène, cadrage, etc.) et d'autre part plus contextualisée: réception des films (souvent hostile, la reconnaissance critique viendra plus tard pour la majorité d'entre eux), petites histoires du tournage, lutte avec les studios, etc.

Car celui qui est intronisé "héritier de John Ford" au début des sixties percute rapidement contre les diktats des studios. Son intransigeance (et ses abus d'alcool et de coke) mettent à mal sa carrière. A la quasi exception de la "Horde Sauvage" ("un film mien à 96%" disait le Sam), ses métrages vont être modifiés, remontés, censurés, tronçonnés ("Cable Hogue", "Major Dundee", "Pat Garrett",…). Lorsque différentes versions existent l'auteur les compare, prenant le meilleur et le pire de ces montages alternatifs. Car, c'est tout à son honneur, l'auteur remet certes les pendules à l'heure mais n'accable pas uniquement les studios. Il pointe aussi le côté têtu de Sam, son refus du compromis, ses tournages entamés sans scénario définitif, ses excès d'alcool et de drogues qui entrainent des conflits, etc. Bref, il parle du réalisateur / auteur et de sa lutte pour imposer ses idées sans manichéisme ou angélisme.

En 300 pages l'auteur livre donc un bel ouvrage. Entre biographie et analyse critique, il retrace le parcours de Sam Peckinpah de manière chronologique et capture une carrière (et une vie) finalement assez courte mais riche en œuvres marquantes.

Enrichi de photos (petites mais bien choisies), dense et érudit sans tomber dans le prêchi-prêcha pédant, voici un ouvrage très abordable et intéressant pour tous les amateurs de cinéma américain en général et de westerns en particulier.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Biographie, #Western

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Publié le 18 Septembre 2022

CALAMITY - UNE ENFANCE DE MARTHA JANE CANNARY de Christophe Lambert

Christophe Lambert s’attaque ici à un nouveau défi en livrant la novélisation du dessin-animé « Calamity ». Une version romancée de l’enfance de la célèbre personnalité de l’Ouest, Calamity Jane. Beaucoup de choses ont déjà été dites, écrites ou réalisées sur Calamity Jane, qui mourut d’une pneumonie, dans un complet dénuement, au tout début du XXème siècle. Le film et le roman en offre donc une biographie libre qui s’apparente surtout à un conte initiatique sur le modèle du « coming of age » cher aux Américains.

L’intrigue débute par le voyage d’un convoi de pionniers en destination de l’Oregon, là où ils espèrent trouver une vie meilleure. Avec son fichu caractère, Martha Jane Cannary, l’ainée de la famille, se voit souvent qualifiée de « Calamité ». Elle refuse de se cantonner aux rôles traditionnellement dévolus aux filles et préfère les pantalons aux robes. Elle se rêve cow-boy (ou cow-girl). L’arrivée d’un militaire surnommé Samson sera le début d’une longue aventure au pays des chercheurs d’or…

Lauréat du Cristal au Festival d’Annecy 2020, le long métrage se voit adapté en roman par Christophe Lambert, assorti de nombreuses illustrations. Il est, lui aussi, récompensé par un prix, le Renaudot des Benjamins. Le romancier, passionné par la conquête de l’Ouest, est contacté pour cette adaptation et accepte après une vision enthousiaste du film de Remi Chayé. Le roman, rédigé à la première personne, permet d’approfondir les sentiments de la jeune Calamity. Cependant, ce sont les péripéties qui guident le personnage et, à ce niveau, pas le temps de s’ennuyer : la jeune fille, accusée de vol, part à la recherche du véritable voleur et l’action s’emballe sur 250 pages.

Fidèle à ses auteurs fétiches, Lambert case même un clin d’œil à Stephen King avec ce chien devenu enragé à la suite d’une morsure de chauve-souris.

CALAMITY est une belle réussite du roman d’aventures « western » qui permet d’aborder cette période de la conquête de l’Ouest à travers un livre très abordable pour les enfants. Les chapitres (au nombre de 27) sont courts et illustrés : si la lecture est conseillée à partir de 10 ans il est tout à fait possible de lire le roman à des plus jeunes en fractionnant le texte à raison d’un chapitre par soir. Une belle manière de s’endormir dépaysé et une nouvelle réussite pour Christophe Lambert.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Christophe Lambert, #Cinéma, #Jeunesse, #Western

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Publié le 10 Août 2022

M. JE SAIS TOUT: CONSEILS IMPURS D'UN VIEUX DEGUEULASSE de John Waters

Le vieux dégueulasse, Mr John Waters, se livre dans ce bouquin réjouissant. Il alterne souvenirs biographiques, anecdotes sur le tournage de ses films les plus récents et considérations diverses. A mi-chemin entre le dandy provocateur, le punk distingué et le pince sans rire, Waters se raconte et se met en scène, pas dupe de son statut d’icône et de pape du trash. Il évoque « Hairspray », « Serial Mom », etc. puis discute de la valeur monétaire des œuvres d’art réalisées par des singes ou effectue une sorte de guide touristique des sex shop et autre glory hole gay.

Waters travaille sa prose et sacrifie parfois l’autobiographie au bon mot ou à la punchline de (bon) mauvais goût. Ce qui rend l’ensemble amusant et divertissant vu qu’il passe d’un sujet à un autre avec vivacité. Waters livre presque son « guide du parfait gentleman » à lui. Mais, dans sa version du gentleman, il importe de péter, roter. Bref, son gentleman pue un peu la merde, à l’image des pastilles odorantes de « Polyester » mais, finalement, cette odeur ragaillardit en ces temps de trous du cul de la cancel culture et autres offusqués éveillés.

Toutefois, Waters oublie parfois de jouer au clown et s’accorde une pause tendresse. Mélancolique et nostalgique, sentant le temps qui passe et la mort qui s’approche, le dandy décadent se reprend in extrémis et se paie un trip au LSD pour fêter son entrée dans le troisième âge. Car, bon, Waters est aujourd’hui accepté par l’intelligentsia et voit ses films édités dans de prestigieuses éditions chez Criterion notamment, ce qui ne l’empêche pas de vouloir encore, de temps en temps, mettre un bon coup de bite dans le cul du politiquement correct.

Comme il le dit lui-même : « je suis devenu quelqu’un de respectable. Je me demande bien comment. Le dernier film que j’ai réalisé s’est fait descendre par la critique et a été interdit aux moins de dix-sept ans. Six de mes contacts personnels ont été condamnés à la réclusion à perpétuité. Et puis j’ai produit une œuvre d’art intitulée Douze trous de balle et un pied sale, composée de gros plans extraits de films pornos, et un musée l’a acquise pour sa collection permanente sans que personne se fâche. Qu’est-ce qui a bien pu se passer, bordel ?”

Que l’on aime ou pas son oeuvre, difficile de ne pas trouver cette vraie / fausse autobiographie aussi drôle que necessaire (le mot est lâché) en cette période de censure de l’humour où certains illumines viennent decider de quoi on peut rire (ou pas).

Bref, un bon moment de divertissement (plus ou moins) intelligent servi aux petits oignons par cette vieille tarlouze détraquée de Waters! Long live the shit!

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Biographie, #Cinéma, #Chroniques, #Cinéma Bis, #Humour, #LGBT

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Publié le 11 Mai 2022

NE DIS PAS QUE TU AIMES CA de Céline Tran

Un témoignage intéressant de la vie mouvementée de Céline Tran qui, de Vietnamienne de bonne famille réussissant à l’école, décide de devenir hardeuse. Elle prend ce métier comme un autre, avec ses bons et ses mauvais côtés, accepte de devenir un « objet » et gravit les échelons en ne disant non à aucune pratique. Elle décrit également son amitié avec le spécialiste du porno crad franchouillard, le célèbre Alan Payet.

Céline Tran, ex Katsuni, ex Katsumi (elle perd un procès avec une homonyme) plutôt que continuer tranquillement sciences-po se lance donc dans le X à 20 ans. Elle réussit à y percer et, ce qui est encore plus difficile, à en sortir. Strip-tease, photos coquines puis porno. Dès ses débuts, elle bénéficie d’un film à sa gloire, signé par Payet, L’AFFAIRE KATSUMI. Elle restera dans le circuit pendant une douzaine d’années et des dizaines de vidéos avant sa reconversion dans le «trad » (une apparition dans la série télé METAL HURLANT CHRONICLE et, surtout, un des rôles principaux de l’excellent thriller martial JAIL BREAK). Même en ayant seulement vu les trois prestations précitées (alors qu’elle compte 360 crédits sur imdb mais il doit y avoir pas mal de remontages divers), Céline Tran reste un cas à part dans le hard, ne serait-ce que par ses origines asiatiques. Dans une industrie de plus en plus encombrée de bimbos interchangeable (les mutations du secteur avec l’arrivée du net sont abordées), elle reste aussi un des derniers « visage » reconnaissable, avec les Ovidie, Oksana, Clara Morgane et Laure Sainclair. Un témoignage de l’époque, début des années 2000, où les hardeuses étaient invitées sur les plateaux de télé dans les émissions de seconde partie de soirée.

Céline Tran parle également de sa vie de famille, de ses aventures amoureuses compliquées, de la difficulté à séparer la femme de l’artiste. La vision du X est plutôt positive (contrairement à celle d’un PORN VALLEY par exemple), Céline Tran / Katsumu semble n’avoir pas connu d’expérience pénible (excepté sur un tournage où Rocco prendra sa défense) et avoir pris du plaisir dans le hard. On a un peu de mal à croire à cette vision presque idyllique de l’industrie : si les tournages sur les productions « de prestige » sont évoqués, les vidéos gonzos se passaient-elles de manière aussi « cool », entre adultes consentants ? Laissons à l’autrice le bénéfice du doute dans une histoire quelque peu « conte de fées pour jeunes filles libertines ».

Cette autobiographie reste donc intéressante en dépit de quelques réserves sur le côté édulcoré du monde du hard. Toutefois, l’écriture est efficace, fort plaisante, agréable à lire, une plume convaincante pour une artiste à présent reconvertie dans de nombreuses autres activités et que l’on peut retrouver, transformée en héroïne de BD gore, dans les DOGGY BAGS.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Autobiographie, #Cinéma, #Cinéma bis., #Erotique, #Porno

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Publié le 29 Avril 2022

LA PLANETE DES SINGES: INTEGRALE de Daryl Gregory & Carlos Magno

Ce copieux volume (reprenant trois tomes précédemment parus) se situe entre les préquelles récemment proposées au cinéma et la saga originelle des années 60/70.

Nous sommes environ 600 ans après la révolution simiesque menée par César et la situation s’est pacifiée entre les Hommes et les Singes, quoique ces derniers agissent de manière souvent supérieure. Cependant, l’assassinat du chef suprême de la Cité des Singes, un pacifiste convaincu, par un humain exalté remet en question toute la paix patiemment élaborée. Les singes vont dès lors se montrer davantage autoritaire et partir à la recherche d’antiques armes automatiques humaines supposées disparues. La course à l’armement reprend entre les deux espèces. Il apparait que le (ou plutôt la) coupable du crime se nomme Chaika. Après sa mort, la révolte gronde dans le clan humain de Southtown (rebaptisée avec dédain Skintown) et la leader humaine Sully éprouve bien des difficultés à préserver la paix.

LA PLANETE DES SINGES développe une intrigue traditionnelle mais bien menée qui se base sur l’opposition entre deux espèces, en alternant classiquement les points de vue des uns et des autres. Les actions des deux camps sont présentées, sans manichéisme, certains actes étant jugés nécessaires bien que condamnables. Si l’on penche évidemment pour les Hommes, le récit évite le dualisme outrancier et alterne passages intimistes (davantage orientés vers le drame ou la psychologie) et scènes d’action rondement menées avec, évidemment, quelques affrontements brutaux.

On peut regretter la fin ouverte un peu trop attendue (la série s’est encore poursuivi quelques volumes aux Etats-Unis) mais, dans l’ensemble, ces 280 pages se révèlent divertissantes et efficaces. Les dessins de Carlos Magno (qui a illustré ROBOCOP, HULK, SILVER SUFER, THE PHANTOM, TRANSFORMERS, KING KONG, etc.) sont réussis et l’écriture de Daryl Gregory (NOUS ALLONS TOUS TRES BIEN, MERCI) efficace.

Si cette bande dessinée n’est pas réellement indispensables, les fans de la saga cinématographique et de son univers seront toutefois ravis de s’y plonger. Un fort bon moment de lecture.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Cinéma, #science-fiction

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Publié le 25 Mars 2022

STAR WARS – TOME V – LA GUERRE SECRETE DE YODA de Jason Aaron et Salvador Larroca

En guise de hors d’œuvre, ce tome nous propose l’annual BASH centré sur un nouveau personnage, Bash, une ouvrière qui refuse de choisir son camp. Les événements vont décider pour elle puisqu’elle sauve la princesse Leia et se trouve, par conséquent, obliger de rejoindre la rébellion.

Voilà une petite intrigue très classique et prévisible, avec quelques notations intéressantes quoique peu originales : pour la majorité des « petites gens » l’Empire et la Rébellion se ressemblent, ce sont deux nuisances différentes qui causent des dommages collatéraux et impactent l’existence quotidienne des simples citoyens. Le tout se lit avec plaisir mais ne renouvelle rien. Ce n’est pourtant pas désagréable et certainement bien plus distrayant que la suite.

Donc la suite, le plat de résistance (hum !), se scinde en quatre chapitres lus par Luke dans le journal du Vieux Ben. Tout de suite apparaissent les principaux problèmes de ce type de récit : il traite de Yoda mais ce dernier n’est jamais nommé (puisque le récit se situe avant l’Episode V et que Luke ne l’a pas encore rencontré) et rien n’a beaucoup d’importance…En effet, si cela avait eu de véritables conséquences, nous en aurions entendu précédemment. Cela suffit à démontrer la supériorité inévitable des récits consacrés à Aphra (ou même aux manigances de Vador) qui se détachent davantage de la ligne narratrice établie par le « canon » et permettent, forcément, de plus grandes libertés vis-à-vis de la trilogie initiale.

Ici, Yoda se retrouve sur une planète perdue. Il devient le disciple d’un gamin doté de pouvoir sur la pierre, une variante de la force que Yoda décide de maitriser sans que l’on comprenne très bien ses raisons. Pour étoffer cette intrigue rachitique, le tout propose aussi une guéguerre entre différentes tribus pas franchement intéressante. Tout part ensuite dans un grand gloubi-boulga entre science-fiction mystique et Heroic Fantasy tendance new age, un fatras indigeste complètement déconnecté de l’intrigue principale établie dans les précédents épisodes. Et puis, depuis le temps, Luke aurait pu terminer sa lecture, on parle d’un petit bouquin écrit par le Vieux Ben, pas du cycle complet de DUNE.

SI LA GUERRE SECRETE DE YODA constitue une sorte de récréation et, peut-être, un moyen pour le scénariste de s’offrir un petit plaisir à la marge des fondamentaux de la saga spatiale difficile de ne pas considérer l’ensemble comme anecdotique. Bref, un tome à réserver aux complétistes, les autres peuvent aisément faire l’impasse sur ce récit. Le problème étant que l’on peut répéter ce constat pour une (trop) grande partie des comics STAR WARS récents.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Space Opera, #science-fiction, #Star Wars

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Publié le 1 Janvier 2022

OSS 117 EN CONFLIT A BALI de Josette Bruce

Ecrit en 1974, cette énième aventure d’Hubert débute donc Indonésie et propose, dans son premier tiers, un descriptif touristique des quartiers chauds de Djakarta. A la façon du « guide du routard », Josette Bruce nous balade du côté des prostituées, des travestis, des mafieux, des petites frappes, etc. La romancière explique les habitudes culinaires des Indonésiens, propose une promenade touristique dans les lieux réputés et se plie aux conventions du dépaysement à l’ancienne, avant la démocratisation des voyages aériens, lorsque le lecteur devait recourir à ce genre de petit bouquin pour s’offrir sa dose d’exotisme. Puis, l’autrice nous fait rencontrer d’anciens déserteurs de l’armée US qui vivotent sous les tropiques. Tout un côté pittoresque et colonial de bon aloi. Enfin, le récit d’espionnage proprement dit débute et se conforme aux conventions attendues : trahisons, jolies filles, coups de poings et fusillades,… Rien de neuf pour l’infatigable OSS 117.

Difficile dans dire davantage ou de détailler ce roman très conventionnel. Josette Bruce reprend les recettes établies par son défunt mari (Jean Bruce) au fil de dizaines de bouquins quasiment interchangeables mais souvent plaisants. Hubert Bonisseur de la Bath parcourt le monde, chaque pays étant exploré de manière rapide au gré d’histoires très classiques. Les titres, avec leur jeu de mot un peu facile, et les couvertures, avec une demoiselle dénudée, annoncent immédiatement la couleur, nous sommes dans la littérature de gare. Pour le pire mais aussi le meilleur.

Josette, contrairement à son rival Gérard DeVilliers, n’a sans doute jamais mis les pieds dans les contrées décrites. Les cinéphiles convoqueront dès lors, davantage que les récentes adaptations parodiques avec Jean Dujardin, l’univers du « Magnifique » dans lequel Bebel expédie son héros, « pagayant comme un fauve », d’un coin à l’autre d’une terre parcourue par l’écrivain à coup de cartes et de guides touristiques. Mais qu’importe ! Les OSS 117 restent distrayant et ne cherchent pas à concurrencer les intrigues tarabiscotées et la politique fiction de SAS. Nous sommes ici dans « l’espionnite » basique, proche des longs-métrages fauchés qui, à la fin des sixties, cherchaient à rivaliser avec James Bond, les moyens en moins.

Manichéen, vite fait bien fait (dans les limites de ce genre de roman de gare), riche en action, ponctué d’une louche d’érotisme et d’une pincée de violence sadique, OSS 117 donne au lecteur ce qu’il souhaite : de l’évasion facile. EN CONFLIT A BALI reste fidèle à la formule et n’apporte donc aucune surprise, ni bonne ni mauvaise. Parfois, cela suffit pour passer trois heure de lecture tranquille.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Cinéma, #Espionnage, #Roman de gare

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Publié le 27 Décembre 2021

POUR UNE POIGNEE DE NANARS de Michel Pagel

Les livres sur le nanar se sont multipliés ces dernières années. Pour le meilleur et pour le pire. Le pire c’est bien évidemment l’école Forestier, celle où on se moque de tout, surtout de ce que le peuple aime, pour bien montrer sa supériorité sur ces imbéciles qui regardent « Rocky », « Top Gun » ou « Angélique ». Une école où tous les films « populaires » deviennent des nanars pour permettre à l’auteur de caser ses jeux de mots foireux et de mettre en valeur sa mégalomanie de gardien du bon goût. On peut préférer l’école Nanarland, qui ne lésine certes pas sur les moqueries mais avec davantage de mesure.

Et puis il y a Michel Pagel ! Ce-dernier nous prévient d’entrée qu’il va se moquer gentiment de certains films mais jamais de ceux qui les ont réalisés, souvent avec sincérité et bonne foi. Pagel ne regarde pas de haut son sujet mais rend ses chroniques toujours amusantes. Des critiques rédigées d’ailleurs au tout début du Net, voici une vingtaine d’années, lorsque le nanar n’était pas encore tendance. D’où un amusement certain à lire ces résumés complètement loufoques. L’auteur survole des films anciens ou (relativement) récents avec quelques incontournables comme « Ator l’invincible » (une Heroic Fantasy fauchée mais divertissante de Joe d’Amato), « Witch Academy » de Fred Olen Ray (un réalisateur très cool pour qui le terme nanar semble avoir été inventé), l’antique « Mesa of lost women », l’hallucinant « Blood Freak » ou la version d’Albert Pyum du « Captain America ». Et bien d’autres, à découvrir (ou pas).

Contrairement aux démolisseurs de films qui déblatèrent sur le nanar entre deux productions respectables, Pagel aime sincèrement ces petites bisseries kitsch, fauchées, ringardes mais enthousiastes et, parfois, enthousiasmantes. Aussi mauvais que soient certaines des œuvres répertoriées (aucune n’ayant marqué la grande histoire du cinéma), Pagel donne envie de les voir et de s’amuser à leur vision. Bref de passer un bon moment et de rire avec les films, plutôt que du film lui-même. En ses temps de cinéma formaté où la moindre outrance se voit dénoncée comme une atteinte au bon goût et où la moindre pique humoristique est soumise à l’esprit censeur de soi-disant « éveillés » (qui feraient mieux de retourner dormir), ce genre de productions hors normes fait, finalement, un bien fou.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Essai

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Publié le 17 Décembre 2021

100% STARS WARS TOME 9 – LA MORT DE L’ESPOIR de Kieron Gillen & Salvador Larroca

Contient Star Wars (2015) #50-55.

Et voilà la suite du grand arc imagine par Gillen depuis une douzaine de numéros, un épisode qui se veut en quelque sorte la riposte de l’Empire à la destruction de l’Etoile Noire (et donc à « Star Wars IV : Un nouvel espoir). Cette fois, trahi par la reine Trios, les rebelles sont coincés dans leurs vaisseaux, incapables de déployer leurs chasseurs et tirés comme des lapins par les destroyers stellaires menés par Vador. La série de belles victoires rebelles devaient fatalement s’arrêter et ce tome explique comment ils se sont repliés (ce qui devrait logiquement mener les survivants vers une certaine base sur Hoth) tant la flotte est ici littéralement mise en pièces par les vaisseaux impériaux.

Le scénariste se centre sur un Vador surpuissant et dévastateur (à l’image du final de « Rogue One » dont la noirceur sert d’inspiration à cette intrigue) mais met également en valeur Trios. Cette dernière trahit certes la rébellion mais en quelque sorte contrainte et forcée : elle ne souhaite pas infliger à son peuple la destruction vécue par Aldéraan. Evidemment on retrouve quelques facilités (une nouvelle fois les rebelles doivent s’introduire chez l’ennemi pour dérober les codes nécessaires, un ressort dramatique usé qui tourne ici au procédé), un certain manque de caractérisation des personnages secondaires (introduits rapidement et tout aussi vite expédiés pour mettre en valeur leur sacrifice) et une prédominance de l’action au détriment du reste. Malgré tout (et la présence de Larroca au dessin pour une dernière prestation un peu moins catastrophique que d’habitude, autrement dit un peu moins photoshopée par-dessus la jambe) LA MORT DE L’ESPOIR s’impose comme un très bon arc narratif qui rapproche, peu à peu, nos personnage de « L’Empire contre-attaque ». Du space-opéra pur jus riche en action et qui peut certes se résumer à une énorme bataille spatiale mais n’en reste pas moins plaisant.

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