cyberpunk

Publié le 6 Décembre 2024

SHADOWRUN: GRILLE NEURONES de Nigel Findley

Prolifique auteur dans le domaine du jeu de rôles, le Canadien Nigel Findley est décédé d’une crise cardiaque a seulement 35 ans. Il laisse une poignée de romans dans l’univers Shadowrun, des titres qui embrassent complètement leur nature pulp / popcorn. Pour ceux qui l’ignore l’univers Shadowrun (décliné en jeux de rôles, deckbuilding et autres) mélange urban fantasy et cyberpunk. Près de 80 bouquins ont été publiés depuis le début des années 90.

Nous sommes au milieu du XXIème siècle dans un univers où les conventions habituelles du cyberpunk (mégacorporations toute puissantes, surveillance généralisée, drogues de synthèses et hacker s’en allant fracasser la « glace » des programmes informatiques) voisine avec la Fantasy (présence d’Orcs, d’Elfes, de Dragons, de magiciens, etc.). Bref un univers très riche et coloré, incroyablement « cool » et complètement « geek ».

Ici nous sommes à Seattle et bien des gens s’éclatent avec des puces de simulations pas très légales qui permettent de vivre des expériences diverses, du sport extrême aux aventures sexuelles. Mais comme toutes les drogues celle-ci est dépassée par un nouveau gadget, le 2XS, qui donne des sensations encore plus intenses et entraine une dépendance quasi-immédiate au risque de laisser l’utilisateur les neurones grillés. Classiquement et de façon très polar, Dirk Montgomery enquête, à la première personne, sur ce sujet, ce qui entraine de nombreuses morts dans son entourage.

Avec sa narration traditionnelle, son détective toujours au bord de la ruine et revenu de tout, ses commentaires philosophico-dépressifs et son ambiance lourds, GRILLE-NEURONES à tout du (bon) polar hard-boiled à la Chandler. L’enquête, très touffue et pas toujours simple à suivre, s’inscrit, elle aussi, dans cette tradition visant à perdre le lecteur dans un monde de trahisons, retournements de situation et autres. Le héros, classique, n’en est pas moins sympa et on suit avec plaisir ses tentatives de percer le mystère. Evidemment, comme beaucoup de bouquins cyberpunk (y compris les plus réputés), pas mal de détails ont sacrément mal vieillis 35 ans plus tard, notamment l’absence de téléphone portable ou les représentations très rétro de la matrice / univers virtuel. Mais si on passe sur ses bémols voilà certainement un petit bouquin très agréable et qui se hisse même au-delà des espérances de ce genre de « tie-ins ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cyberpunk, #Fantasy, #Polar, #Shadowrun, #Jeu de rôle, #science-fiction

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Publié le 5 Septembre 2024

MINDSTAR de Peter F. Hamilton

Dans un proche avenir, en Angleterre…Le pays se relève à peine d’une série de catastrophes : réchauffement climatique, émeutes, surpopulations, guerres et, la pire de toutes, dix ans de socialisme. Heureusement la dictature s’est effondrée permettant le retour d’une politique néo-conservatrice, du libre-échange et du libéralisme. Bref, tout va mieux et, même si ce n’est pas encore le paradis, l’Angleterre repart sur des bases plus saines. Dans cet univers, Greg Mandel, ancien soldat doté d’un implant lui offrant des pouvoirs psy, joue les détectives

Peter Hamilton est aujourd’hui une valeur sûre de la SF surtout actif dans le domaine du space-opéra. Avec ce livre écrit à ses débuts il se situe davantage dans un style alors en vogue qui mélange le cyberpunk et le polar futuriste. Bref, de la science-fiction proche, prophétique sur certains points, déjà dépassé sur d’autres, qui joue aussi la carte de la politique-fiction et du techno-thriller.

Le roman reste malheureusement lent à démarrer et comporte quelques longueurs, les 600 pages n’étaient sans doute pas nécessaires. En effet, l’auteur se perd dans les détails même si l’intrigue générale reste d’une envergure moindre que dans ses futurs space-opéras. On sent le potentiel de l’auteur mais on aurait souhaité qu’un éditeur plus sévère lui demande de couper dans ses digressions pour resserrer son récit. En dépit d’une trame de polar avec enquête, meurtre et rebondissements, MINDSTAR souffre de ce rythme lénifiant et le lecteur finit par se désintéresser de cette intrigue en dépit d’un final plus explosif mais quelque peu précité.

Ca reste une lecture relativement agréable et sans prise de tête mais on en ressort immanquablement un peu déçu.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Cyberpunk, #Thriller

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Publié le 13 Février 2023

LEGION: A FLEUR DE PEAU de Brandon Sanderson

Le retour de Stephen, détective souffrant d'un syndrome de personnalités multiples : il voit des "aspects", c'est-à-dire des personnes qui n'existent pas et qui sont autant de facettes de lui-même. Pourtant, ces "créations" aident Stephen dans ses enquêtes, chacune disposant de compétences exclusives: expertise en combat, psychologie, tir au révolver, etc.

Brandon Sanderson reprend le principal protagoniste de sa longue nouvelle LEGION pour une nouvelle enquête, cette fois d'un peu plus de 200 pages. Ce court roman peut néanmoins se lire de manière indépendante puisque l'auteur débute doucement son récit, rappelant subtilement au lecteur le concept.

L'énigme, de son côté, donne plus classiquement dans le policier mais revisité par la science-fiction tendance cyberpunk. Stephen recherche ici un homme transformé, après sa mort, en une sorte de disque dur géant où sont stockées des informations importantes.

A FLEUR DE PEAU ne traine pas en route: avec sa pagination restreinte, l'auteur, pourtant réputé pour ses pavés, doit aller vite et assurer un rythme enlevé. Le côté polar l'oblige à avancer sans trainer vers la résolution du mystère et les éléments science-fictionnels ou les questionnements plus philosophiques (au sens large) se greffent naturellement sur le récit.

L'exploration de la "maladie" du héros se fait par petites touches, permettant au lecteur de s'intéresser davantage à ce personnage attachant, voire fascinant par ses personnalités multiples bien trempées et parfois tentées par une certaine indépendance. Ces velléités d'émancipation ajoutent quelques notes d'humour qui allègent la lecture et la rendent très plaisante.

Avec ce deuxième tome plus consistant que le premier, Sanderson réussit un beau patchwork entre science-fiction, comédie, thriller et mystère policier traditionnel. Vivement conseillé!

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Novella (roman court), #Thriller, #Cyberpunk, #science-fiction

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Publié le 25 Juin 2021

RAI - INTEGRALE TOME 2 de Matt Kindt

RAI constitue l’exploration futuriste de l’Univers Vaillant et se situe dans un Néo-Japon de l’an 4001 placé en orbite autour de la Terre. La nation est gouvernée par le Père, une intelligence artificielle normalement bienveillante et protégée par Rai, le bras armé de Père. Les centaines de millions de « néo Japonais » et leur androïdes positroniques vivent ainsi dans cet univers très cyberpunk. Mais Rai finit par se rebeller contre Père. Equipé d’une antique armure de combat X-O, il part affronter un Néo-Japon transformé en véritable monstre « mecha ». Cette deuxième intégrale (la dernière consacrée à la version 2015 du personnage) se divise en trois parties égales. Les premiers épisodes constituent la suite et la fin de l’affrontement entre Rai et son « Père », un combat qui prend une ampleur inédite et assume complètement l’influence manga / mecha / Kaiju avec son Rai transformé en guerrier X-O qui combat une ville flottante devenue un gigantesque dragon mécanique. Très divertissant et énergique.

La seconde partie se consacre au personnage de Rai et l’explore de manière plus fouillée, développant l’univers de ce quarantième siècle bien pensé, certes un peu classique dans sa prospection (les robots positroniques à la Asimov, le monde à la BLADE RUNNER, etc.) mais cohérent et efficacement agencé.

La troisième partie comprend quatre one-shots qui sont autant d’avenirs possibles pour quatre des principaux héros de l’univers Valiant, réimaginés pour l’an 4001 : Bloodshot, X-O Manowar, War Mother et Shadow Man. De courtes histoires uchroniques qui envisagent le futur lointain du « rooster » de la maison d’édition. Des numéros sans doute moins essentiels, voire quelque peu anecdotiques, mais qui n’en restent pas moins agréables à lire.

En résumé, une deuxième intégrale de haute volée pour ce personnage atypique, moins super-héroïque que simplement techno-futuriste, bien servi par des dessins réussis aux traits précis. Une lecture de qualité, comme souvent (toujours ?) avec Valiant Comics.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Cyberpunk, #science-fiction, #Valiant Comics

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Publié le 11 Avril 2021

LES ETOILES MEURENT AUSSI de Christophe Lambert

La collection « Quark Noir », lancée par Flammarion, ne dura qu’un an, entre février 1999 et février 2000. Huit romans furent publiés, écrits par des valeurs sures de la science-fiction ou des étoiles montantes de l’imaginaire francophone : Andrevon, Bordage, Canal, Ayerdhal, Riou, Wintrebert,… Et Christophe Lambert qui s’empare du héros astrophysicien Mark Sidzik. Le projet de la série, assez proche du Poulpe dans sa démarche, consistait à laisser le personnage aux mains d’une série d’auteurs qui devaient imaginer des intrigues dans lesquelles « la science kidnappe le polar ». Nous sommes donc dans un techno-thriller teinté de science-fiction, ou du moins d’anticipation, et saupoudré d’influences cyberpunk et hard-science (mais très abordable !). Groupes industriels tout puissants, lobbies divers, recherche d’une énergie propre (la fusion nucléaire), manipulations diverses,…Sidzil œuvre pour le World Ethics and Research afin que la science garde sa « propreté », à l’abris des bidouillages financiers, politiques, etc. Bref une question toujours (et même davantage !) d’actualité vingt ans après la publication de ce roman, surtout que la découverte d’une potentielle énergie « miraculeuse » comme la fusion nécessite des investissements colossaux. De plus, les répercussions seraient incroyables, en particuliers (mais pas seulement) auprès des producteurs d’autres formes d’énergie. On le voit, les questions posées dépassent largement la naïveté des techno thrillers d’antan (modelés sur James Bond) dans lesquels un savant fou souhaite devenir maitre du monde grâce à une invention révolutionnaire.  

Avec une progression maitrisée, l’auteur plonge son héros au cœur du problème jusqu’à ce qu’il soit pratiquement dépassé par les enjeux de cette course vers la fusion. La documentation nécessaire à l’intrigue est solide, avec quelques pages en postface explicatives, donnant une plus-value pédagogique (au sens large et non péjoratif) au récit qui mêle donc polar, espionnage et anticipation. Quelques notes peuvent amuser : la campagne présidentielle de Cohn-Bendit, sachant que l’affaire est de toutes façons pliées entre Jospin et Chirac (hum !). Il existe également une association mystérieuse surnommée les Watchmen dont les noms des intervenants sont empruntés à la célèbre BD d’Alan Moore. Notons également une visite aux bureaux de SF Mag, lequel était, à cette époque, géré par Flammarion. Mais ça n’allait pas durer. Pas de chance pour les pigistes qui y ont travaillés bénévolement (dont moi-même), nous n’avons jamais connu de bureaux dans la Tour Montparnasse.

En résumé, LES ETOILES MEURENT AUSSI se lit avec plaisir: un bouquin bien mené qui ressuscite avec bonheur certaines conventions du roman populaire d’antan (encore une fois ce n’est pas une critique, bien au contraire il s’agit d’un compliment) mais en leur conférant un rythme plus moderne, plus haletant et cadencé par les cliffhangers et autres twists, aujourd’hui indispensable à garder l’intérêt du public. Les aspects anticipatifs et scientifiques, de leur côté, émaillent l’histoire sans l’alourdir, apportant les informations nécessaires sans noyer le lecteur dans les détails superflus. Bref, du divertissement intelligent tout à fait réussi !

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Publié le 3 Décembre 2020

L'ENFANCE ATTRIBUEE de David Marusek

Ce court roman d’anticipation s’inscrit dans la catégorie de la dystopie teintée d’éléments technologiques disons cyberpunk (pour poser une étiquette simple). Nous sommes à la fin du XXIème siècle. L’humanité, ou du moins une certaine élite, vit très longtemps. Ce n’est pas l’immortalité mais ça y ressemble. Bain regénérant, nanotechnologie nettoyante,…Du coup la surpopulation menace et la procréation est interdite, seuls quelques privilégiés obtiennent le droit d’avoir un enfant ou plutôt un « châssis », autrement dit une sorte de petit être bidouillé dont ils choisissent le sexe, les caractéristiques, etc. Sam et Eleanor y ont droit, ce qui bouleverse grandement leur existence. Sam est une sorte d’artiste / programmeur n’ayant plus réalisé grand-chose depuis longtemps, Eleanor est une célébrité du futur, une demi mondaine aurait on dit jadis qui n’est célèbre que…parce qu’elle est célèbre. Une influence de l’avenir dont l’existence s’expose en permanence sur les réseaux sociaux et qui passe son temps à faire la fête par avatar ou hologramme interposé. Pour gérer cette vie trépidante les individus disposent également de conseillers virtuels, des programmes qui leur servent à la fois de mémoire et d’agenda, sans oublier de constituer des systèmes de défenses contre les cyber attaques et les gadgets déglingués. Heureusement tout le monde est surveillé en permanence et les défaillances systèmes sont – normalement – court-circuitées avant le grillage de neurones.

Publié par le magasine Asimov aux USA en 1995 puis par Le Belial en 1999 avant d’être repris par le même éditeur dans sa collection « Une Heure Lumière » en 2019, cette novela se révèle une lecture intéressante. Si le début peut déstabiliser, la suite se montre rapidement bien menée, l’auteur utilisant le prétexte d’une histoire d’amour entre deux individus dissemblables pour brosser le tableau d’un futur crédible et réussi, probablement encore plus plausible aujourd’hui que voici 25 ans. Bref, l’auteur se montre visionnaire et percutant, rappelant parfois Philip K. Dick dans sa manière d’imaginer un univers en apparence enviable mais qui montre rapidement ses monstruosités et dans sa description d’un individu dont la vie bien réglée s’écroule pour plonger dans un véritable cauchemar éveillé.

Une bonne pioche dans cette collection hautement recommandable !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cyberpunk, #Roman court (novella), #anticipation, #science-fiction

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Publié le 11 Mai 2020

24 VUES DU MONT FUJI, PAR HOKUSAI de Roger Zelazny

Lauréat du Hugo 86 dans la catégorie « roman court », voici un étrange récit de Zelazny, long d’environ 130 pages et dont les premiers chapitres se révèlent aussi mystérieux que le titre.

Mari, une femme dont le mari, Kit, est récemment décédé (ou non ?) effectue un pèlerinage au pied du mont Fuji pour observer le mont de 24 manières différentes, en reprenant les estampes réalisées par Hokusai. Au fil de son voyage divers phénomènes étranges surviennent.

Avec l’écriture atmosphérique et poétique coutumière à l’auteur (comme pouvait l’illustrer son cycle des PRINCES D’AMBRE), cette novella se divise en 24 chapitres, tous assez courts évidemment, qui débutent souvent par une description géographique du lieu où se trouve l’héroïne. Le style de l’auteur concourt grandement à la réussite d’un récit longtemps nébuleux (durant la moitié de la pagination le lecteur ne comprend guère ce qui se passe) et se montre une des plus grandes qualités d’un roman qui se permet quelques clins d’oeils à Lovecraft avant d’opter pour le cyberpunk. Publié aux débuts de ce courant, 24 VUES DU MONT FUJI, PAR HOKUSAI nous invite ainsi à une plongée dans un univers technologique, câblé, où se nichent les prémices des idées transhumanistes cultivées à la même époque par William Gibson et ses épigones.

En résumé, une jolie histoire qui, une fois passée les premiers chapitres obscurs et déstabilisants, pour ne pas dire un peu difficiles d’accès, devient progressivement plus limpide et convaincante grâce à une écriture travaillée et effective. A découvrir.

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Publié le 9 Janvier 2020

ACADIE de Dave Hutchinson

Dave Hutchinson, né en 1960, a déjà quatre recueils de nouvelles et plusieurs romans (dont la tétralogie « Fractured Europe ») sous le coude mais ACADIE, nommé au Locus, est son premier texte publié en français. Comme tous les titres de la collection « Une heure lumière » il s’agit d’un roman court (compter environ 80 minutes de lectures).

Depuis cinq siècles la légendaire et apparemment immortelle généticienne Isabel Potter a quitté la Terre et continue ses travaux sur une Colonie située dans un lointain système solaire. Mais les Terriens, rancuniers, continuent de traquer Potter et envoient des sondes explorer l’espace pour la retrouver. Or, une de ses sondes vient de pénétrer dans le système de la Colonie, ce qui nécessite l’intervention de John Wayne Farrady, dit Duke, président essentiellement honorifique.

Voici une novella fort bien ficelé qui embarque le lecteur dans un monde très convaincant, une sorte d’utopie futuriste hippie peuplée, notamment, de personnages de STAR TREK ou du SEIGNEUR DES ANNEAUX et ce par un mélange bien dosé de manipulations génétiques et de technologies. Bref, une ambiance quelque peu cyberpunk pour un planet / space opera qui ne néglige pas d’injecter une bonne dose de sense of wonder dans son univers hard-science.

Hutchinson déroule son intrigue à cent à l’heure et sans temps morts là où beaucoup d’auteurs auraient allongé la sauce sur un épais roman. Le lecteur doit donc s’accrocher pour assimiler tout cet univers fort bien construit et une narration habile avec des flashbacks bien amenés. Bref, c’est un court roman parfaitement réussi qui conduit à un twist vertigineux à la Philip K. Dick, cerise sur le gâteau d’une œuvre magistrale à découvrir toutes affaires cessantes.

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Publié le 30 Octobre 2019

RAI INTEGRALE de Matt Kindt

Changement de décor et d’époque pour l’univers Vaillant avec RAI…Exit le monde actuel et les super slips pour un environnement ultra futuriste et technologique d’inspiration Cyberpunk.

Bien que l’on retrouve certains éléments issus de l’univers Vaillant (La Géomancienne, le Guerrier Eternel), RAI s’impose comme un titre pouvant parfaitement se lire indépendamment. Nous sommes dans une histoire cyberpunk relativement classique (la révolte d’un « servant » contre une intelligence artificielle toute puissante) mais bien menée et servie par des dessins de très haute qualité. En 4001, le Japon s’est élevé, au sens propre, au-dessus d’une terre dévastée, irradiée et polluée. Bienvenue dans ce Néo-Japon dirigé par le Père, intelligence artificielle toute puissante, et protégé par Rai, techno-justicier chargé de résoudre une affaire de meurtre. Or, au Neo-Japon, le crime a normalement disparu.

La plongée de Vaillant dans la science-fiction donne lieu à une jolie réussite en termes de création d’univers avec un bel effort accordé à rendre crédible ce Japon futuriste. Malheureusement, l’intrigue elle-même parait parfois un brin confuse et les protagonistes ne sont pas toujours caractérisés aussi bien qu’ils le mériteraient, rendant la lecture un peu superficielle.

RAI INTEGRALE de Matt Kindt

On apprécie le design futuriste, on admire les dessins parfaitement adaptés au projet mais on reste un peu en retrait devant ce roman graphique sinon épique et impressionnant, traversé de l’une ou l’autre fulgurance, qui évoque vaguement « Matrix », « Blade Runner » ou les classiques littéraires d’Asimov et consort. Nous sommes donc loin d’un échec, au contraire RAI s’avère plutôt réussi et agréable avec de belles scènes d’action et des passages plus intimistes efficaces mais on ne peut s’empêcher de penser que ces prémices auraient pu donner une œuvre encore plus définitive. Une certaine confusion, l’impression de regarder de « belles planches » plutôt qu’un récit totalement maitrisé atténue la réussite de ce RAI qui mélange toutefois la science-fiction d’inspiration cyberpunk, les références nippones, un côté polar noir et quelques éléments super-héroïques avec une certaine dextérité et de manière plutôt intelligente dans ses réflexions sur l’avenir de l’humanité et la mainmise de l’intelligence artificielle. Au risque de se répéter on marche à nouveau dans les territoires de « Blade Runner » et « Matrix » pour cette manière de synthétiser les références populaires tout en les sublimant.

Malgré quelques quelque bémols, RAI demeure un comic book hautement satisfaisant et une lecture, dans l’ensemble, fort plaisante.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Cyberpunk, #science-fiction, #Valliant Comics

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Publié le 21 Août 2019

GUIDE DES GENRES ET SOUS GENRES DE L’IMAGINAIRE d'Apophis

Ce guide, disponible gratuitement en ebook, constitue la version remaniée de treize articles parus sur le blog d’Apophis. Le bonhomme s’est donc lancé dans un projet un peu fou : créer une taxonomie des littératures de l’imaginaire cohérente et érudite en environ 200 pages. Pari un peu fou car selon les pays les définitions varient…et les spécialistes éprouvent également les pires difficultés à s’accorder. Mais ce n’est pas grave car l’important est de permettre aux lecteurs débutants d’avoir un panorama des littératures de l’imaginaire.

Tout d’abord, Apophis distingue science-fiction, fantastique et fantasy en utilisant la « parabole du chat » pour expliquer clairement aux néophytes ce que sont ces genres majeurs de l’imaginaire. Jusque là tout est simple et abordable par tous.

La suite se montre plus pointue et s’adresse davantage aux connaisseurs ou à ceux qui souhaitent élargir leur horizon. On explore ainsi les différentes branches de la fantasy (high, heroic, grim,…), de la SF (militaire, anticipation, space opera, etc.). On aborde aussi les récents développements de la Fantasy qui viennent (enfin !) mettre un peu de nouveauté dans un genre dominé par le médiéval fantastique d’inspiration européenne en situant leur intrigue dans des époques différentes (renaissance par exemple) ou dans des contrées peu communes (Afrique, Inde,…réelle ou fantasmée voire imaginaire).

Les innombrables dérivés du « punk » littéraire sont évidemment couverts : l’ancêtre cyberpunk, le très riche et populaire steampunk, les émergeants biopunk, nanopunk, solarpunk, etc.

A chaque fois Apophis aborde le sous-genre en donnant ses principales caractéristiques : sciences dures vs sciences molles, complexité des personnages, richesses de l’écriture, ancrage spatio temporel, etc.

Tout cela donne parfois l’impression de vouloir couper les cheveux en quatre (ce n’est pas la faute de l’auteur mais bien des romanciers eux-mêmes souvent contents de catégoriser leur œuvre dans un nouveau sous-genre dont ils seraient l’unique représentant…comme le superbe EMPIRE ELECTRIQUE qui se définit comme « Voltapunk ») mais les listes de lecture proposées s’avèrent bien pratiques. D’une part elles aident à situer un sous-genre en proposant des titres connus et, d’autres part, elles offrent une multitude de pistes de lecture pour ceuw qui souhaitent approfondir la « fantasy à mousquets inspirées des TROIS MOUSQUETAIRES » ou « la science-fiction de terre mourante ».

En résumé un guide pratique, complet, ludique et gratuit…Que demander de plus ?

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