gerard de villiers

Publié le 5 Septembre 2023

JAG LE FELIN - JAG LE MONDE FRACTURE - TOME 1 de Zeb Chillicothe

Sous le pseudonyme de Budy Matieson, Christian Mantey livre au Fleuve Noir, au début des années 80, deux romans de science-fiction dans un style post-apocalypse: SURVIVANCE et SHEA, inspiré par "Mad Max" et ses déclinaisons littéraires comme L'AUTOROUTE SAUVAGE ou la saga du SURVIVANT.

Mantey revient sur le sujet en 1985 avec une nouvelle série située dans un monde similaire, JAG LE FELIN, pour laquelle il s'associe au Belge Pierre Dubois, le spécialiste des Elfes. Signé Zeb Chillicothe, la série connaitre 34 numéros, certains cosignés par Serge Brussolo, Joel Houssin ou quelques autres. Elle s'interrompt en 1995, l'auteur passant alors au semblable BLADE.

JAG LE FELIN constitue donc un bon post-apocalypse ou plutôt pré-apocalypse puisque celle-ci n'a pas encore eu lieu…mais sera définitive. L'univers se rétracte et se voit condamné à brève échéance…La civilisation s'écroule et les humains régressent, ce qui permet de développer un monde entre la Fantasy barbare à la CONAN, le médiéval fantastique, le western spagh' et le post-nuke façon Mad Max. Pas toujours pleinement cohérent mais certainement divertissant.

Les péripéties sont quelques peu prévisibles et traditionnelles mais nombreuses et plaisantes: rencontre avec un mentor qui finira assassiné, enlèvement par des bandits qui le réduisent en esclavage puis le vendent à un paysan, prise de muscle, combats féroces, lutte pour la liberté, etc.

La série propose quelques touches de violence ou d'érotisme mais cela reste léger pour du Gérard De Villiers. Le style se montre, lui, travaillé, avec un vocabulaire recherché et des tournures littéraires soignées, provoquant un contraste efficace entre les thématiques (du pur roman pulp dans la tradition des années '30) et les aspirations des auteurs. Une volonté évidente d'élever le propos.

Bref, JAG LE FELIN constitue un bon début pour la saga et ce "monde fracturé" qui se précipite vers sa fin annoncée en sombrant dans la violence et la barbarie. Dans son genre ("roman de gare action / SF"), une bonne pioche!

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Publié le 11 Avril 2022

SABRE AU CLAIR ET PIED AU PLANCHER de Gérard De Villiers

Créateur du super-espion SAS et enfant terrible de la littérature de gare, éditeur de dizaines de séries qui firent les beaux jours des présentoirs avec leur couverture bariolée où se retrouvaient invariablement filles dénudées et armes de guerre, De Villiers nous raconte sa vie dans cette autobiographie fort plaisante. Il aligne évidemment toutes les outrances attendues (l’Homme, le Vrai, se vante à longueur de pages de ses innombrables conquêtes) mais, de manière plus instructive, revient sur ses débuts dans le journalisme. Il écrit d’abord pour un hebdomadaire d’extrême-droite puis dans diverses publications où il œuvre en tant que paparazzi, réexpliquant quelques-uns de ses « coups » les plus fumants, notamment la fameuse rumeur d’une Sheila ayant changé de sexe ! Certes, on eut aimé que De Villiers parle davantage de ses publications et de SAS mais le bonhomme n’est pas avare d’anecdotes, souvent amusantes, qui rendent la lecture de cette autobiographie plaisante. De plus, sa haine viscérale du communisme (et de la gauche de manière plus générale) le rend bien sympathique.

On le sait, comme il le répète, De Villiers était « trop engagé, c’est-à-dire pas assez à gauche ». Or, hélas, « la gauche est l’arbitre des élégances, elle dit qui admirer et qui vilipender ». Il affirme aussi que les deux périodes les plus douloureuses de son existence furent l’Occupation et l’arrivée des socialistes au pouvoir. Il fit front (national bien sûr), sachant que ça ne durerait pas tout en se lamentant de l’empoisonnement de la France par la pensée gauchiste. Nul doute qu’il aurait été ravi de voir aujourd’hui le PS plus bas que terre.

Finalement, De Villiers livre l’autobiographie qu’on espérait de lui : rythmée, nerveuse, haineuse, pleine d’aventures sexuelles, saupoudrée d’une louche d’humour et surtout hargneuse. L’auteur est véritablement déchainé et s’en prend radicalement à un paquet de personnalités : tout ce qui est bobo gaucho démago se voit dézingué rageusement avec une énergie qui donne le sourire au lecteur.

Mais le bonhomme, en dépit de ses outrances, s’avère souvent sympa et même touchant, notamment lorsqu’il étrille la « grande littérature » (« Proust n’a aucun intérêt, avec ces interminables digressions il y a de quoi vous dégouter de la lecture ») ou les « auteurs contemporains nombrilistes typiquement franchouillard ». Qui pourrait lui donner tort ?

De toutes manière, quoique l’on pense du bonhomme et de ses œuvres, un homme qui détestait à ce point la gauche ne saurait être totalement mauvais.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Espionnage, #Erotique, #Essai, #Gérard de Villiers, #Autobiographie

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Publié le 4 Mai 2021

BLADE - L’EMERAUDE DE JOKKUN de Richard D. Nolane

Après les trente-sept romans originaux publiés par trois auteurs américains sous le pseudonyme collectif de Jeffrey Lord, la France, qui édite Blade depuis 1974 chez Gérard de Villiers, poursuit la série avec des écrivains maisons. Généralement ils ne sont pas mentionnés ou uniquement en tant que traducteur ou adaptateur. Le même principe déjà utilisé pour L’EXECUTEUR et d’autres séries de chez GDV.

Avec L’EMERAUDE DE JOKKUN, Richard D. Nolane nous propose une aventure bien plaisante, entre la science-fiction rétro à la Burroughs (période John Carter) et la fantasy. Toutes les conventions répondent donc présents : extra-terrestre conquérant assimilé à une entité démoniaque, grand méchant, joyau possédant des pouvoirs extraordinaires, etc. Les péripéties correspondent, elles-aussi, aux demandes des lecteurs de littérature populaire : capture par des méchants pirates, combats nombreux, trahisons, séduction d’une demoiselle,…La recette n’est pas neuve mais fonctionne joliment et permet trois bonnes heures de délassement, lesquelles valent bien celles offertes par une quelconque série B d’héroic-fantasy des années ’80 (au hasard « Ator l’invincible » ou « Deathstalker »). Une pincée de violence, une poignée de scènes érotiques (pas trop longues ce qui évite tout ennui), de l’action efficace et un rythme soutenu. Le lecteur apprécie le métier de l’auteur et la recette bien mitonnée. Nous suivons avec plaisir notre Richard Blade une fois de plus projeté dans une dimension parallèle par les services secrets anglais pour combattre la tyrannie. Blade est uniquement armé de sa bite et son couteau. Et le bonhomme use beaucoup des deux ! Alors évidemment on reste dans le classique, sans beaucoup d’innovations, et le roman se montre un peu trop linéaire pour emporter pleinement l’adhésion mais la sauce prend néanmoins, jusqu’au coup de théâtre final qui permet à l’intrépide et héroïque Richard Blade de triompher, tout seul, de l’entité maléfique. Dans l’ensemble, un bon moment et un chouette bouquin d’évasion qui donne envie de découvrir d’autres aventures de Mr Blade.

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Publié le 26 Mai 2020

L'EXECUTEUR: UNE INFILTRATION A HAUT RISQUE de Chuck Rogers

Nouvelle aventure de l’Exécuteur Mack Bolan, signée Chuck Rogers, qui voit le Guerrier infiltrer une organisation criminelle aimant, entre autre, torturer ses victimes en les enterrant vivants en compagnie d’une meute d’araignées venimeuses. Bolan combat donc le redoutable Iceman et ses sbires, sortes de version maléfique de lui-même. Dans une des meilleures scènes, Bolan répond même au téléphone à son adversaire durant une fusillade.

A la manière des meilleurs « EXECUTEUR », ce roman trouve le bon équilibre entre une intrigue bien menée et tortueuse, des personnages adroitement campés, des dialogues percutants et une suite de scènes d’action rondement menées agrémentées d’une large rasade de violences sanglantes. Nous ne sommes pas, bien sûr, dans de la grande littérature mais plus simplement dans du bon bouquin populaire aussi efficace à lire qu’un blockbuster d’action à visionner : explosif, divertissant, bien saignant et toujours plaisant. On regrette une conclusion un peu expédiée (le livre aurait sans doute mérité quelques dizaines de pages supplémentaires à la manière des « Super Bolan » plus long que la moyenne) mais UNE INFILTRATION A HAUT RISQUE reste dans le peloton de tête des meilleurs « Bolan ». Hautement distrayant !

L'EXECUTEUR: UNE INFILTRATION A HAUT RISQUE de Chuck Rogers

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Exécuteur, #Gérard de Villiers, #Roman de gare

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Publié le 28 Novembre 2018

L'EXECUTEUR: SANG POUR SANG A SAN SALVADOR de Chuck Rogers

Mack Bolan part pour le San Salvador afin de stopper les agissements d’un redoutable gang mafieux. Mais la situation est encore pire que prévue puisque les criminels se sont associés avec des terroristes arabes d’Al Quaida afin d’infecter les Etats Unis avec le virus de la variole. La course contre la montre débute pour empêcher l’apocalypse bactériologique promise !

Datant de 2006, le roman, comme bien d’autres « EXECUTEUR » de cette époque illustre le changement de paradigme de la série (du moins en ce qui concerne les romans américains et non pas les « adaptations » françaises): Bolan n’est plus seulement le tueur de mafieux des premiers volumes, il est à présent un agent du gouvernement décidé à contribuer à la « guerre contre la terreur » en zigouillant du terroriste arabe à tour de bras.

Toujours emballé en environ deux cents pages, l’ensemble se veut un classique divertissement « pour hommes » focalisé sur une action toujours soutenue et souvent très violente. Le prolifique auteur Chuck Rogers, une fois de plus inspiré, déroule son intrigue à cent à l’heure et multiplie les passages explosifs à la manière d’un blockbuster hollywoodien (le roman donnerait certainement un film super excitant) qui ne laisse aucunement le temps de souffler au lecteur, lequel pardonne ainsi certaines invraisemblances ou passages un peu trop tirés par les cheveux. Mais qu’importe, n’est-ce pas une constance du genre depuis la glorieuse époque de la Cannon, compagnie qui eut surement rêvé de porter à l’écran les aventures de Bolan. Comme dans « Delta Force » ou « Invasion USA », notre invincible héros surgit toujours là où le terrorisme menace le mode de vie américain afin d’en découdre avec tous les ennemis du monde libre.

On note aussi quelques clins d’œil typiquement bis puisque le grand méchant se nomme Jess Franco et qu’il est aidé dans ses œuvres par la séduisante et dangereuse Soledad Miranda Korda. Les connaisseurs apprécieront le clin d’œil. Bref, du divertissement rondement mené et l’assurance d’une lecture tout à fait plaisante pour les fans de l’Exécuteur.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Exécuteur, #Gérard de Villiers, #Polar, #Thriller, #Espionnage

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Publié le 14 Novembre 2018

DERNIER HOLOCAUSTE de Sapir & Murphy

Le meurtre de deux Israéliens, dont les corps découpés ont été assemblés pour former un swastika, attire l’attention de l’organisation Cure. Remo et Chiun (très excité à l’idée de fouler un sol que nul maître de Sinanju n’a parcouru depuis l’époque d’Hérode le calomnié) débarquent en Israël et tentent d’empêcher un groupe d’ancien Nazi d’atomiser le pays.

Moins délirant que de coutume, ce volume de L’IMPLACABLE propose quelques commentaires politiques étonnants pour une série ayant toujours privilégié l’humour et l’aventure, loin des considérations à la SAS. Cependant, l’essentiel reste ici l’action avec le schéma classique de la menace atomique, la poursuite des criminels nazis et la résurgence d’un hypothétique quatrième Reich.

L’humour reste donc bien présent, parfois grinçant (« on a balancé son corps au-delà des lignes ennemies ce qui n’est pas difficile puisqu’Israël est entourée d’ennemis »), parfois déjanté, avec les habituelles réparties entre Chiun et Remo. Le vieux maître se désole une nouvelle fois de rater les derniers épisodes de son interminables soap de fin d’après-midi (« Quand tournent les planètes »). Il rappelle aussi que « le petit Allemand moustachu » a mal fini parce qu’il a oublié de régler le maitre de Sinanju (du coup, mort de trouille il s’est suicidé avec sa compagne !) et, bien sûr, ne perd pas une occasion de railler le mode de vie occidental et le manque de concentration de son « stupide disciple » avant, au final, de se trouver des affinités avec les Juifs.

Bref, DERNIER HOLOCAUSTE constitue un divertissement très plaisant pour les inconditionnels de cette interminable saga d’aventures.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Gérard de Villiers, #Roman de gare, #Implacable

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Publié le 11 Octobre 2018

L'EXECUTEUR TOME 2: MASSACRE A BEVERLY HILLS de Don Pendleton

Dans ce deuxième tome de la saga, l’Exécuteur décide de s’adjoindre une équipe composée d’anciens du Viet-Nam tous doués de capacités particulières : spécialiste en armes lourdes, en explosifs, en gadgets électroniques, etc. Nos dix guerriers, sous la direction de Mack Bolan, vont aller « blitzer » les mafieux corrompus de Beverly Hills protégés par des flics forcément ripoux.

Sorti en 1969 (eh oui !) ce roman (au titre original plus approprié de Death Squad) diffère des habituels titres de la période « guerre à la Mafia » en plaçant Bolan en retrait et en offrant un temps de présence relativement important à chacun des membres de l’équipe. C’est peut-être le regret que peut avoir le lecteur : les protagonistes sont intéressants et bien définis, leurs relations ne manquent pas de piquant (avec quelques réparties amusantes) mais, au final, peu survivront à la mission. Il est regrettable que le roman se termine par un tel jeu de massacre : l’auteur aurait pu épargner davantage de personnages pour qu’ils puissent revenir dans les bouquins ultérieurs. Publié ultérieurement, nul doute que le romancier aurait pris plusieurs volumes afin d’agrandir progressivement son équipe, ici la présentation des dix héros reste trop rapide pour convaincre pleinement. De même voir une telle bande de guerriers d’élite exterminée en une vingtaine de pages parait improbable.

Quoiqu’il en soit, ce MASSACRE A BEVERLY HILLS s’apparente à une sorte de western urbain (entre LA HORDE SAUVAGE et LES 7 MERCENAIRES) revisitant les opérations commando à la 12 SALOPARDS. Par son originalité relative comparé aux autres bouquins de la « guerre à la mafia » et son côté parfois outré (un certain parfum entre la bande dessinée et le cinéma d’exploitation se fait sentir, préfigurant un film comme VIGILANTE), MASSACRE A BEVERLY HILLS demeure une lecture franchement plaisante dans laquelle on ne s’ennuie pas une seconde.

L'EXECUTEUR TOME 2: MASSACRE A BEVERLY HILLS de Don Pendleton

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Publié le 30 Janvier 2018

KIRA B - ONDE DE CHOC SUR L'OREGON de Steven Belly

Dans le trois centième (!!!) tome publié en France de l’Exécuteur, LE RESEAU PHENIX, Mack Bolan, l’éternel Guerrier, se découvrait une probable descendance, Kira, supposée être sa fille perdue de vue et tombée aux mains d’infâmes réseaux pédophiles.

Notre jeune punkette gothique, pirate informatique sexy tatouée, percée et bisexuelle (forcément) revient se venger dans ses premières aventures en solo, papa ne faisant ici qu’une lointaine figuration en dispensant ses conseils et en aidant, de loin, la demoiselle. Car Kira Bolan, après avoir émasculé un de ses violeurs, se lance dans un nouveau blitz, décidée à exterminer un réseau de trafic d’êtres humains opérant dans les profondeurs insoupçonnées du Dark Web. Se faisant passer pour l’agent spécial d’un prince arabe nanti d’un imposant harem, Kira infiltre l’organisation Witch, spécialisée dans la prostitution et les snuff movie dans le but, bien évidemment, de la démanteler à la manière de papa…

Si Kira B se conforme aux attentes du lecteur (masculin) du roman de gare, elle reste néanmoins un personnage intéressant, fan de rock & roll, de films d’horreur (« Massacre à la tronçonneuse » est son préféré) et de séries télé, bien qu’elle ignore à quoi peut se référer son paternel en parlant de « K2000 », lui préférant la plus contemporaine « Walking Dead ».

On sent l’auteur féru de références et soucieux d’apporter un peu de sang neuf à la saga de L’EXECUTEUR en y injectant davantage d’humour et une forte dose d’érotisme, jusqu’ici quasiment absent des aventures de Mack Bolan. Avec Kira, le charme est là et l’auteur ne se prive pas d’une poignée de scènes chaudes entre filles et même d’une relation hétérosexuelle en mode cyber sexe. L’originalité n’est donc pas vraiment au rendez-vous (Kira ressemble à un décalque de l’héroïne revancharde de la saga MILLENIUM) mais le récit se révèle cependant efficace. L’intrigue braconne un peu sur les terres du techno thrillers avec son jargon technique et ses innovations technologiques sans toutefois risquer de perdre le lecteur, l’essentiel étant, comme toujours, l’action pétaradante et violente, saupoudrée d’un certain sadisme et d’un côté glauque qui rendent KIRA B, toutes proportions gardées, plus sérieuse que L’EXECUTEUR.

Vu la monstrueuse inhumanité de l’organisation Witch (qui dresse dès l’enfance ses prostituées afin de les amener à supporter les tortures infligées par les riches clients recourant à ses services), Kira, adoubée par Mack Bolan, ne peut que réagir de manière radicale en exterminant toutes ces ordures.

Pour les amateurs de L’EXECUTEUR tenté par une intrigue plus « moderne » et un nouveau personnage attachant et sexy, ONDES DE CHOC SUR L’OREGON reste un bon moment de lecture et un plaisant roman de gare : un peu d’humour, une louche d’érotisme, une bonne dose de violences, du sadisme,…que demander de plus pour passer un bon moment ? Dommage cependant que la conclusion soit expédiée en 3 pages...

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Thriller, #Roman de gare, #Gérard de Villiers, #Exécuteur

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Publié le 8 Janvier 2018

SAS A ISTANBUL de Gérard De Villiers

En ces temps frileux où la moindre parole sexiste prend des proportions effarantes il est rafraichissant de se plonger dans le machisme satisfait de la plus célèbre des sagas d’espionnage. Car si SAS c’est tout d’abord un personnage, le prince hongrois Malko Linge, autrement dit Son Altesse Sérénissime, SAS c’est également – et surtout - une institution du roman de gare francophone et de l’espionnage. Créé en 1965 par Gérard de Villiers qui écrivit deux cents aventures de son héros jusqu’en 2013, soit près de cinquante ans de bons et loyaux services à la cause d’une espionnite réactionnaire et globalement divertissante.  

Que l’on aime (ou pas) le héros ou son controversé auteur, SAS A ISTANBUL reste une œuvre historique puisqu’il s’agit de la première aventure de Malko, lequel se voit défini comme un aristocrate désargenté acceptant de dangereuses missions afin d’amasser suffisamment de ressources monétaires pour restaurer son château décrépi. L’aristocrate aventurier possède un charme indéniable dont il use abondamment, à la manière de James Bond (si Malko fait plusieurs conquête la série n’a pas encore sombré dans le porno envahissant des titres ultérieurs et demeure sobre au rayon de l’érotisme) et une mémoire fabuleuse qui lui permet de retrouver facilement une information lue bien des années auparavant. Cette aptitude originale, elle aussi, sera rarement mentionnée par la suite. Dans cette première aventure, Malko n’est d’ailleurs pas vraiment un homme d’action, plutôt un stratège qui enquête, rassemble des faits, et laisse ses hommes de main accomplir le sale boulot. La série, là aussi, évoluera pour se conformer davantage aux normes du roman d’action / espionnage durant les décennies ultérieures où le prince fera le coup de poing à intervalles réguliers.

Avec SAS A ISTANBUL nous sommes encore en pleine guerre froide : après la destruction d’un sous-marin américain dans le détroit du Bosphore, un submersible non identifié est coulé en représailles. Peu après, le corps d’un marin russe est découvert sur la plage d’Izmir. Les services secrets de divers pays vont alors tenter de récupérer des documents compromettants. Une poignée de personnages jouent double jeu tandis que d’autres sont simplement éliminés au fil des pages, abattus par des agents rivaux. SAS Malko Linge débarque en Turquie pour enquêter sur cette affaire qui pourrait compromettre la paix mondiale.

Avec ses clichés mais aussi son rythme enlevé et son intrigue relativement complexe, SAS A ISTANBUL (un titre qui évoque immédiatement les longs-métrages d’espionnite de la fin des sixties) constitue un bon moyen de passer trois ou quatre heures de son temps. Le héros s’y révèle plutôt sympathique et attachant, loin de l’image du surhomme « sex machine » qu’il deviendra quelques années plus tard. De Villiers, pour sa part, évite les conventions et n’a pas encore sombré dans sa propre caricature à la manière des romans ultérieurs, plaisants mais bien trop mécaniques pour passionner : un quart d’ultra violence, un quart de sexe, un quart de péripéties façon guide du routard et un quart de considérations géopolitiques que ses détracteurs trouveront toujours « nauséabondes ».

Dans les limites de la littérature de gare, SAS A ISTANBUL fonctionne agréablement et s’appuie sur une écriture simple mais fluide et efficace, soucieuse de ne pas générer de temps morts mais, au contraire, de proposer des rebondissements et quelques touches humoristiques au sein d’un récit bien balancé. De quoi donner envie de poursuivre la lecture des titres ultérieurs, du moins ceux parus jusqu’à la fin des sixties, avant le grand basculement dans le sexe balisé et la violence outrancière.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Roman de gare, #Gérard de Villiers, #Erotique, #Espionnage

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Publié le 13 Octobre 2017

L'EXECUTEUR: PLUIE DE COKE A OCEAN BEACH de Frank Dopkine

Si la série de l’Exécuteur fut lancée par Don Pendleton à la fin des années ’60, elle fut poursuivie par la suite par de nombreux auteurs américains restés anonymes, du moins sur la couverture des livres puisque les fans les ont, aujourd’hui, identifiés pour la plupart.

Les choses se compliquent lorsque la série, publiée chez Gérard de Villiers, évolue vers l’aventure guerrière et s’éloigne de ses fondamentaux (une période désignée sous le terme de « guerre à la mafia »). Selon les rumeurs, de Villiers ne souhaite pas voir l’Exécuteur emprunter cette voie, qu’il juge concurrentiel pour son propre SAS.

Quoiqu’il en soit, l’Exécuteur cesse d’être traduit pour être « adapté ». Autrement dit, la plupart des romans soi-disant « traduits » sont, en réalité, directement écrits par des Français, toujours sans les signer. A l’époque, le « roman de gare » se trouve déjà en perte de vitesse et les ventes diminuent, ce qui n’empêche pas la série de se poursuivre de longues années. Elle compte plus de 300 bouquins en français et se poursuit toujours aux Etats-Unis où, en comptant les spin-off, elle approche du millier de livres consacrés à Mack Bolan et ses alliés.

Outre Gérard Cambri (connu pour son coup de gueule contre l’éditeur), Frank Dopkine, vieux routier de la littérature populaire croisés à la Brigandine, fut un des pourvoyeurs de ces romans « Exécuteur » officiellement toujours attribués à un Don Pendleton pourtant décédé.

PLUIE DE COKE A OCEAN BEACH revient donc au classique affrontement de l’implacable Mack Bolan contre la Mafia. Cependant, le Guerrier (ou la Grande Pute comme le surnomme affectueusement les » pourris ») y a un temps de présence plus restreint que de coutume. Voici, en effet, Bolan embarqué, une fois de plus, dans une guerre de gangs, les anciens mafiosi se voyant dessouder par de nouveaux venus aux dents longues. Le tout se déroule dans le milieu du surf, avec les habituels passages d’action, les explosions de bateaux, les enlèvements et autres tortures.

Tout cela est certes convenu mais donne au lecteur ce qu’il est venu chercher, à savoir une bonne dose d’action et de violences plutôt agréablement troussée (pour ce genre de bouquin). Ce n’est certes pas de la grande littérature mais l’écriture est efficace et l’intrigue un peu plus solide que les sempiternels massacre de mafieux auquel l’Exécuteur nous a habitué.

Les amateurs de ce justicier impitoyable passeront donc un bon moment sous cette PLUIE DE COKE plutôt plaisante.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Roman de gare, #Thriller, #Gérard de Villiers, #Exécuteur

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