Publié le 5 Juillet 2024
La série survivaliste LE SURVIVANT pouvait sembler une relique de la guerre froide jusqu’il y a peu. Aujourd’hui que les Russkofs sont redevenus les grands méchants ces bouquins semblent d’un coup moins vieillots. Voici donc le troisième tome de aventures de John Rourke, un type qui a toujours senti la prochaine destruction du monde. Il sentait que l’Amérique allait être réduite en cendres un jour ou l’autre. Donc Rourke a prévu le coup et s’est construit un abri avec suffisamment de nourritures, de whisky et de bouquins pour tenir un siècle. Malheureusement lorsque les missiles sont tombés (cf. GUERRE TOTALE) notre bonhomme ne se trouvait pas en compagnie de sa famille. Dès lors Rourke part à leur recherche (cf. LE CAUCHEMAR COMMENCE) mais ne les a toujours pas retrouvés. Pendant ce temps l’armée d’occupation des cocos s’est installée dans une Amérique dévastée, transformant les Américains en esclaves soumis à l’immonde joug communiste. L’Europe, de son côté, résiste encore mais les dirigeants russes s’apprêtent à frapper la France d’une nouvelle attaque nucléaire. Cependant nos salauds de cocos doivent compter sur le programme de vengeance ricain, le MAD (Destruction Assurée Mutuelle) qui pourrait lancer sur la mère patrie une floppée de missiles et vaporiser les héritiers de Staline…
LE SURVIVANT est une série d’action postapocalyptique science-fictionnelle (ou du moins de politique fiction) qui imagine une guerre totale suivie d’un effondrement de la civilisation. Les amateurs de « Mad Max » et plus encore de ses dérivés italiens (style « Les Nouveaux Barbares ») se sentiront donc en terrain de connaissance. L’avenir sera peuplé de motards « punks warriors » et de rednecks violeurs surarmés. Heureusement l’Amérique peut compter sur Rourke, un fier héros qui apprécie les cigarillos et les armes. Surtout les armes. Ce cow-boy moderne parcourt donc les terres dévastées et flingue les racailles qui se mettent sur sa route dans l’espoir de retrouver son épouse et ses enfants.
Ce troisième tome reste fidèle à la logique de la série : rythmé, violent et sans prise de tête mais dans l’ensemble plutôt plaisant et suffisamment prenant pour donner envie de lire la suite. Bien sûr on reste dans la moyenne de la littérature de gare et, malgré une envie de l’auteur d’épaissir un peu les personnages ou d’atténuer le manichéisme (style le bon russkof et le mauvais ruskof), tout ça n’est pas très développé. Rourke peut aussi compter sur une amie / ennemie / amante avec Natalia, « la panthère noire de Moscou » qui joue plus ou moins aux agents doubles. De manière plus anecdotique, on note aussi les choix curieux du traducteur, lequel garde certaines expressions en anglais…avec une traduction en note de bas de page pour paraitre, sans doute, plus authentique.
La mission de divertissement est donc remplie pour cet équivalent littéraire d’une série B / Z post nuke des eighties et, à condition de savoir à quoi s’attendre, le tout se montre agrébale.