post apocalypse

Publié le 28 Février 2024

LE SURVIVANT 2: LE CAUCHEMAR COMMENCE de Jerry Ahern

La Troisième Guerre mondiale a eu lieu. Alors que l'holocauste nucléaire a tué des millions de personnes. Les États-Unis ne sont plus qu'un souvenir. John Thomas Rourke, ancien officier de la CIA, expert en armement et spécialiste de la survie devient un Survivant. A lui de lutter contre l’horreur absolue : le communisme et les forces d'occupation soviétiques décidées à pacifier (par la force) l'Amérique. Elles commenceront par liquider tous ceux qui pourraient servir de point de ralliement à une résistance armée. Leur première cible ? Samuel Chambers, le seul membre encore en vie du cabinet présidentiel. Alors que le KGB envahit le Texas pour retrouver Chambers, il y trouve également Rourke qui, avec son ami Paul Rubenstein, tente de retrouver sa femme et ses enfants disparus.

La saga du Survivant est devenue un classique de la littérature « pulp » post apocalyptique dans l’esprit des films d’action eighties. Nous sommes ici au croisement de « L’aube rouge » et « Invasion USA », sur une plus grande ampleur encore, la seule limite étant, ici, l’imagination de l’auteur. Pas besoin de tas de dollars pour proposer un spectacle de destructions massives pétaradantes. Alors qu’importe les invraisemblances, l’intrigue ténue, les dialogues à coup de « répliques définitives » et de « one liner » machistes, sans oublier une caractérisation rudimentaire et un manichéisme absolu. Lire le Survivant reste un bon moment de détente, sans trop d’éléments fantaisistes (on reste dans un post-apo crédible et non pas un délire à la Mad Max à l’italien avec mutants et autres monstres irradiés) ni de digressions incongrues : du pur divertissement « boum boum » à lire dans le train sans se prendre la tête.

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Publié le 5 Septembre 2023

JAG LE FELIN - JAG LE MONDE FRACTURE - TOME 1 de Zeb Chillicothe

Sous le pseudonyme de Budy Matieson, Christian Mantey livre au Fleuve Noir, au début des années 80, deux romans de science-fiction dans un style post-apocalypse: SURVIVANCE et SHEA, inspiré par "Mad Max" et ses déclinaisons littéraires comme L'AUTOROUTE SAUVAGE ou la saga du SURVIVANT.

Mantey revient sur le sujet en 1985 avec une nouvelle série située dans un monde similaire, JAG LE FELIN, pour laquelle il s'associe au Belge Pierre Dubois, le spécialiste des Elfes. Signé Zeb Chillicothe, la série connaitre 34 numéros, certains cosignés par Serge Brussolo, Joel Houssin ou quelques autres. Elle s'interrompt en 1995, l'auteur passant alors au semblable BLADE.

JAG LE FELIN constitue donc un bon post-apocalypse ou plutôt pré-apocalypse puisque celle-ci n'a pas encore eu lieu…mais sera définitive. L'univers se rétracte et se voit condamné à brève échéance…La civilisation s'écroule et les humains régressent, ce qui permet de développer un monde entre la Fantasy barbare à la CONAN, le médiéval fantastique, le western spagh' et le post-nuke façon Mad Max. Pas toujours pleinement cohérent mais certainement divertissant.

Les péripéties sont quelques peu prévisibles et traditionnelles mais nombreuses et plaisantes: rencontre avec un mentor qui finira assassiné, enlèvement par des bandits qui le réduisent en esclavage puis le vendent à un paysan, prise de muscle, combats féroces, lutte pour la liberté, etc.

La série propose quelques touches de violence ou d'érotisme mais cela reste léger pour du Gérard De Villiers. Le style se montre, lui, travaillé, avec un vocabulaire recherché et des tournures littéraires soignées, provoquant un contraste efficace entre les thématiques (du pur roman pulp dans la tradition des années '30) et les aspirations des auteurs. Une volonté évidente d'élever le propos.

Bref, JAG LE FELIN constitue un bon début pour la saga et ce "monde fracturé" qui se précipite vers sa fin annoncée en sombrant dans la violence et la barbarie. Dans son genre ("roman de gare action / SF"), une bonne pioche!

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Publié le 25 Septembre 2022

VERS LES ETOILES de Mary Robinette Kowal

Avec son triplet magique (Hugo, Nebula, Locus), VERS LES ETOILES titille l’amateur de SF. Le résultat se montre t’il à la hauteur des attentes ? Globalement… oui mais avec plusieurs réserves. Nous sommes en présence d’une uchronie proche de la série « For all manking » : la course à l’espace doit être accélérée. Si, dans la série précitée, il s’agit d’une simple rivalité entre les USA et les Russes, ici la motivation s’avère plus sérieuse : la survie de l’Humanité. Mais dans les deux cas, le récit se braque sur les femmes et montre leur contribution à la conquête spatiale, notamment via les « calculettes », déjà évoquées par le film « Les figures de l’ombre ».

En 1952, une météorite détruit Washington et dévaste une large portion des Etats-Unis. Des millions de morts, encore davantage de réfugiés. Elma York, génie des mathématiques juive, et son mari Nathaniel échappent à la mort et s’installent dans une base militaire. En étudiant le phénomène, ils se rendent compte que l’Humanité est condamnée à disparaitre : une élévation sans précédent des températures va envoyer les Hommes aux côtés des dinosaures en tant qu’espèce éteinte. Pour la Terre, il n’y a plus rien à faire si ce n’est limité les dégâts du réchauffement climatique pour gagner quelques années. La seule solution réside donc dans la course à l’espace : recruter et former des astronautes pour coloniser la galaxie. Bien sûr le projet nécessite des femmes. En dépit des réticences des autorités, Elma est décidée à participer ! Malgré son anxiété maladive dès qu’elle doit parler en public elle va élever la voix afin de devenir la première Lady Astronaute.

L’uchronie débute après la seconde guerre mondiale : Dewey est élu président à la place de Truman en 1948. Mais l’événement qui chamboule radicalement l’Histoire se produit quatre ans plus tard : la chute d’une météorite raye de la carte une large part des Etats-Unis. Dès lors, la course à l’espace s’accélère avec pour premier objectif d’installer, pour commencer, une base lunaire. Pas pour la gloire mais parce qu’il s’agit de l’étape nécessaire pour permettre à l’humanité d’essaimer dans le système solaire. Voire plus loin. Vers les étoiles.

Roman intéressant par sa reconstitution historique « alternée », VERS LES ETOILES souffre cependant de pas mal de longueurs. Les « problèmes personnels » de l’héroïne occupent une (trop ?) large place et mettent souvent au second plan la conquête spatiale proprement dite. L’opposé du très technique (et un peu ennuyeux) VOYAGE de Stephen Baxter. Cela dit, ici aussi on s’ennuie parfois. La seconde moitié du roman souffre d’un gros ventre mou…L’aspect post (et pré !) apocalypse semble oublié, les conséquences de la chute du météorite peu évoquées, si ce n’est par quelques brèves scènes (émeutes d’affamés) et de courts textes, en forme d’articles de journaux, introduisant les différents chapitres. Beaucoup de pages se consacrent aux problèmes d’Elma, de son agoraphobie / anxiété, des relations avec son époux (compréhensif), de sa fatigue, etc. Le tout est également très manichéen : la jeune et jolie Juive super intelligente doit s’imposer face aux mains baladeuses et à l’opposition systématique de l’inévitable homme blanc d’âge mûr fier de sa supériorité machiste. Ce centrisme sur le personnage d’Elma pose d’autres problèmes : que se passe t’il dans le reste du monde ? La catastrophe a forcément eu des conséquences dramatiques pour toute la planète mais l’auteur se cantonne presque uniquement aux USA. On apprend simplement que d’autres pays tentent également de conquérir les étoiles et, shocking !, que la France ne parvient plus à produire du bon vin. A part ça, rien.

Mary-Robinette Kowal court plusieurs lièvres à la fois. A l’aventure spatiale (façon « l’étoffe des héros ») s’ajoute de longues considérations notes sur la condition de la femme et des Noirs dans l’Amérique des années ’50. Nul doute que cela lui a permis de décrocher Hugo et compagnie. Cependant la science-fiction reste la portion congrue : si on se dirige vers les étoiles, on est loin d’y aller. Il faut attendre les derniers chapitres pour que le roman décolle réellement, au propre comme au figuré. Sur 560 pages, le tout patine et aurait facilement pu être allégé d’une centaine de pages pour lui donner davantage de rythme.

Pourtant, en dépit de tous ces défauts, VERS LES ETOILES reste un « bon bouquin » : si on bataille parfois en se disant qu’il faudrait accélérer cette course à l’espace, l’ampleur du récit possède suffisamment de « sense of wonder » pour soutenir l’intérêt quelque peu défaillant. Les 150 premières pages et les cinquante dernières sont suffisamment prenantes et réussies pour compenser les grosses faiblesses de la partie centrale. Du coup, on ressort de la lecture quelque peu déçu mais en se disant qu’on poursuivra éventuellement le voyage, VERS MARS ou SUR LA LUNE.

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Publié le 9 Mai 2022

VERS UN AILLEURS MEILLEUR de Johan Heliot

La SF ayant abandonné l’utopie depuis le début du XXIème siècle, voici une nouvelle dystopie destinée aux ados. A la suite d’une catastrophe et d’un effondrement généralisé (pandémie, réchauffement climatique et autres), la France est coupée en deux. Le Nord est soumis à une dictature “à la chinoise” avec points de crédits social et reconditionnement des récalcitrants. Le Sud est considéré comme une zone libre plus avantageuse. Mais il faut encore y parvenir. Après avoir perdu tout son crédit, Maya n’a d’autre choix que de fuir avec son petit frère autiste. En chemin le duo se voit aidé par un autre migrant, Arno. Ils auront bien besoin de ce coup de main pour traverser la zone désertique qui sépare le Nord du Sud.

Johan Heliot est productif. Très productif même. Une centaine de bouquins à son actif dont quelques déjà classiques comme la trilogie de LA LUNE SEULE LE SAIT. FAERIE HACKERS, DRAGONLAND, LE TEMPESTAIRE, le référentiel LA GUERRE DES MONDES N’AURA PAS LIEU…Autant d’œuvres plaisantes et souvent originales. VERS UN AILLEURS MEILLEUR parait, hélas, beaucoup plus conventionnel. La principale originalité réside dans la narration en alternance mais le cadre est, lui, très classique. Une sorte de Mad Max pour jeunes adultes qui se résume en gros à une fuite en avant vers le monde meilleur espéré par les protagonistes. Un contexte pas vraiment développé qui permet surtout à l’auteur d’asséner quelques réflexions sur l’état actuel du monde. Reste que le roman peine à vraiment passionner, on a connu Heliot beaucoup plus inspiré et on eut aimé davantage d’innovations ou de surprise.

Ensuite, même si ce n’est pas véritablement un défaut imputable au roman, lire encore une dystopie post-Effondrement à base de réchauffement climatique, de famine et de pandémie n’est pas le plus distrayant par les temps qui courent. Bien sûr, la science-fiction a, de tout temps, développé une volonté d’avertissement dans le but de sensibiliser le lecteur aux problématiques à venir (et même déjà présentes) mais le manque total d’espoir des écrivains de SF actuels n’incite guère à l’optimisme. Ils sont dans doute plus réalistes et lucides (ou mieux informés) que la majorité mais le résultat est là: pour le divertissement le lecteur repassera.

Bref qui aime bien châtie bien, VERS UN AVENIR MEILLEUR est un roman correct mais loin des plus belles réussites de l’auteur…que je remercie néanmoins pour l’envoi du livre.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Jeunesse, #Johan Heliot, #Post Apocalypse, #anticipation, #science-fiction

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Publié le 1 Février 2019

LE PASSAGE de Justin Cronin

La première chose qui frappe devant le bouquin c’est, forcément, son épaisseur. Une brique ! Même au sein d’une science-fiction souffrant de plus en plus d’éléphantiasis, le roman de Justin Cronin détonne avec (en poche) ses 1260 pages bien tassées. Et il s’agit seulement du premier tome d’une trilogie apocalyptique accumulant les superlatifs et s’étendant sur près de 3 000 pages.

Une fois la lecture entamée, on constate également que l’auteur semble totalement imprégné des codes de la série télévisée. Si on a souvent dit des auteurs de best-sellers de la fin du XXème siècle qu’ils écrivaient « à la manière d’une superproduction hollywoodienne » dont ils avaient intégré la narration alors Cronin propose peut-être la première « série télé » sur papier. Pas étonnant d’ailleurs que les droits aient été acquis (avant même la publication du livre !) par Ridley Scott qui songeait à en tirer trois films…avant qu’une adaptation pour les petits écrans soit lancée début 2019.

Au programme : multiplication des personnages, abondance des lignes narratives destinées à se rejoindre à mi-parcours, temporalité étirée avec plusieurs bonds temporel (l’intrigue se déroule sur plus d’un siècle !),…

Tout débute dans un futur très proche. Tandis qu’un commando militaire traque des individus atteints d’une étrange maladie, au Texas un condamné à mort et onze autres prisonniers sont choisi pour participer à une expérience médicale révolutionnaire. Mais, bientôt, un virus est libéré, se propage sur la planète entière et aboutit à un effondrement total de la civilisation, dévastées par des hordes d’infectés avides de sang. Un siècle plus tard, une petite communauté survit face à ces « vampires ». Surgit alors une « fille de nulle part », apparemment âgée de 14 ans mais en réalité né un siècle auparavant…Elle possède peut-être la clé permettant de relancer la civilisation.

La première partie, la plus prenante, propose une série d’expériences top secrètes menées par l’armée américaine. Le mystère est prenant, les personnages bien caractérisés, le background étoffé sans devenir envahissant. Impossible de ne pas penser à Stephen King engagé pour écrire un épisode de X Files (comment ça il l’a fait ? Bref…).

La suite se déroule après un bond de près de cent ans. L’apocalypse a eu lieu, l’humanité a tenté de survivre, la Californie a quitté l’union, l’Europe a fermé ses frontières mais rien n’a pu empêcher l’effondrement. Du coup, au début du XXIIème siècle, les hommes survivent dans des petites colonies retranchées comme des forteresses féodales. Le retour à l’âge des ténèbres s’annonce puisque tout va bientôt s’éteindre… « Mad Max » dans « La Nuit des morts vivants » ou « Je suis une légende ». Des infectés, des « vampires », des viruls (dénomination officielle),…la fin du monde est là et bien là. Bref, on entre dans le survival horrifique post-apocalypse façon blockbuster hollywoodien. Cette partie reste intéressante mais n’évite pas quelques baisses de rythme, le romancier se perdant parfois dans ses (trop) nombreux protagonistes certes habilement brossés mais qui n’évitent pas toujours les lieux communs (romance contrariée, infidélité,…). Avec les gardes protégeant la colonie LE PASSAGE s’apparente parfois à une relecture de certains chapitres du TRONE DE FER dans l’univers de « Walking Dead ».

Les plus critiquent dirons même que le bouquin s’apparente parfois à un de ces romans de gare des années ’80 (souvenez-vous des collections « Apocalypses » ou « Le Survivant » avec leurs titres tapageurs comme LES MURAILLES DE L’ANGOISSE ou ENFER CANNIBALE) à la différence que Justin Cronin étire son récit non pas sur 200 pages mais sur 1200. Mais ne faisons pas trop la fine bouche : en dépit de sa longueur et de certaines longueurs (comme dans une série il y a fatalement des intrigues et des personnages moins intéressants – de manière subjective), la lecture de ce roman reste fluide et agréable, quoique certains passages puissent exaspérer par leur lenteur. On peut donc se permettre de les survoler…

Si certains, qui « binge watch » des séries, voudront s’enfiler ce pavé d’une traite les plus raisonnables peuvent opter pour une lecture fractionnée en trois ou quatre fois, histoire de raviver l’intérêt pour un roman sans doute plaisant mais incontestablement trop long d’au moins 300 pages.

Loin d’égaler le classique LE FLEAU de Stephen King qui demeure le mètre étalon du post apocalypse littéraire, LE PASSAGE demeure efficace et trouvera certainement son public. Mais, maintenant que la boucle est bouclée et que le bouquin est devenu une série peut-être serait il plus judicieux de passer directement à l’adaptation télévisuelle.

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