LES FOUILLES DE LA PEUR de Shaun Hutson

Publié le 9 Avril 2024

LES FOUILLES DE LA PEUR de Shaun Hutson

Shaun Hutson poursuit dans sa veine Gore apocalyptique typique de l’école anglaise, celle qui débute vraiment avec John Wyndham et se poursuit avec James Herbert. Les chapitres sont donc très (trop ?) courts, souvent limités à deux ou trois pages, et vont à l’essentiel, à savoir de l’horreur sanglante entrecoupées de quelques passages « érotiques » typiques de l’époque. Tout ça n’est pas franchement original mais l’auteur multiplie cependant les sous-intrigues afin d’épaissir le scénario, ce qui donne au roman un côté puzzle parfois confus. Là encore l’influence de James Herbert est très palpable dans cette manière de présenter des personnages brossés en deux ou trois lignes pour les tuer de manière horribles trois pages plus loin.

Le scénario reste simple : des découvertes archéologiques maléfiques entrainent une série d’événements brutaux dans un coin perdu d’Angleterre. Corps éviscérés, enfants disparus, réveil d’une entité toute puissante,…Ce n’est pas franchement novateur mais ça avance vite (et par conséquent ça se lit tout aussi vite), sans guère se soucier de psychologie, de background ou de personnages développés. Avec Shaun Hutson on est dans le côté outrancier et rentre-dedans de l’horreur, du carnage pur et dur qui doit davantage aux films gore des années ’80 qu’à l’épouvante feutrée. Si nous ne franchissons pas encore les limites par la suite défoncée par le courant splatterpunk / splatterporn LES FOUILLES DE LA PEUR marque cependant un pas dans cette direction de l’horreur extrême.

Comme beaucoup de bouquins de la collection, le livre a cependant souffert de la traduction, passant de 257 pages à seulement 158. Cela donne parfois l’impression que certains passages sont expédiés à la manière d’un résumé afin que toute l’intrigue puisse tenir dans un roman aussi court. Un peu dommage.

Si l’horreur reste contenue durant une bonne partie du roman, avec des passages gore et des meurtres horribles, elle prend son ampleur lors du final qui vire au fantastique cosmique dans une ambiance lovecraftienne de bon aloi.

Un bon cru d’un auteur généralement efficace dans les limites de ses ambitions.

Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Gore

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