Publié le 30 Avril 2021

JUSTICE LEAGUE REBIRTH TOME 5 : HERITAGE de Bryan Hitch et Neil Edwards

Depuis des décennies un des grands classiques du comics consiste à nous présenter le futur, genre « dans 20 ans voici ce qui adviendra ». Or ce futur n’est jamais rose. Il est même souvent carrément sombre. En voici une nouvelle preuve avec cet arc en six parties de la Justice League. La planète a été dévasté, les héros se sont entretués, la toute puissante Souveraine règne sur un monde détruit dont elle traque les rares survivants. Alors, comme toujours, les héritiers de la Justice League, les enfants des héros que nous connaissons, voyagent dans le temps pour éviter l’apocalypse.

Chez Marvel, le classique « Days of Future past » et le plutôt convaincant « Age of Ultron » nous ont habitué à ces récits à la façon de « Terminator » qui nous martèlent, au final, que le futur n’est pas écrit. Dernièrement, nous avons vu débarquer le Tim Drake du futur dans Gotham afin de prévenir une catastrophe prochaine. Bref, la ligne narrative de cette intrigue de la Justice League ne se montre pas franchement innovante mais, surprise, Bryan Hitch abandonne l’artillerie lourde de ses précédents arcs pour concocter un récit davantage axé sur la subtilité. Dès les premières pages, le lecteur se voit plongé au cœur de l’action mais sans subir le tir de barrage fatigant des tomes antérieurs. De leur côté, les « héritiers » de la Justice League s’avèrent joliment caractérisés et offrent d’intéressantes perspectives. Ils ouvrent différentes possibilités alors espérons que nous pourrons les recroiser dans de futures intrigues.

Nous avons droit à quelques surprises : Hunter, le fils de Wonder Woman, abandonné à sa naissance car il n’est pas une Amazone. Il est (ou sera) élevé par Superman et Lois, d’où son ressentiment compréhensible à l’égard de sa maman. Autre nouvelle étonnante, Jessica Cruz aura des enfants avec Barry Allen ce qui, bien sûr, rend ce dernier perplexe. Le lecteur découvre aussi Nora « Cruise » Allen, héritière des pouvoirs du Flash et les jumeaux Jenny et Jason. Ces derniers disposent des lumières blanches et noires de Green Lantern. Eldoris « Serenity » Curry est bien évidemment la fille d’Aquaman et Merra tandis que Cube, le rejeton de Cyborg, dispose d’une technologie extrêmement évoluée. Baz, pour sa part, n’a pas d’enfant et son destin semble de prendre la tête des Yellow Lantern après avoir tué Sinestro. Comme toujours cet avenir demeurera probablement hypothétique mais, au moins, cela fonctionne le temps de l’album, tout comme le look mi-homme mi-machine d’Aquaman revisité par Cyborg. L’ensemble divertit souvent, surprend parfois, pour un titre gros calibre comme « Justice League », jusqu’ici peu convaincant, c’est déjà beaucoup.

Le run de Bryan Hitch, assez décevant, se termine donc de belle manière, peut-être pas en apothéose car des défauts subsistent (le dernier chapitre parait expédié et la résolution des problèmes intervient bien trop rapidement après une efficace mise en place) mais l’ensemble gère joliment les différents personnages, reste abordable et compréhensible et alterne adroitement action et passages intimistes. Une réussite certes mineure mais appréciable.

JUSTICE LEAGUE REBIRTH TOME 5 : HERITAGE de Bryan Hitch et Neil Edwards

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC, #Justice League

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Publié le 29 Avril 2021

CORSAIRE de Jack Du Brul & Clive Cussler

Jack Du Brul, parrainé par Clive Cussler, poursuit les aventures de l’Orégon, un navire surarmé camouflé en vieux rafiot et occupé par l’élite des mercenaires mené par Juan Cabrillo. Cette fois, une conférence de paix pourrait faire évoluer positivement la situation au Moyen-Orient. Mais la secrétaire d’état américaine est capturée par des terroristes. Juan et ses hommes vont tenter de la retrouver et, parallèlement, mettre la main sur les écrits d’un musulman qui, à la fin de sa vie, aurait rédigé un traité visant à la coexistence pacifique des religions.

Après le traditionnel prologue en pleine bataille navale avec corsaires barbaresques et coups de canon, le roman se recentre à l’époque actuelle. La majeure partie de l’action aura lieu en Lybie et le terrorisme va se trouver dans la ligne de mire des deux romanciers, par l’intermédiaire de leur héros, Juan Cabrillo.

Du Brul maitrise manifestement les ficelles du page-turner et, en dépit de quelques longueurs, l’écriture fluide et sans fioriture, maintient le suspense durant 502 pages. Les recettes ne changent guère : le roman alterne les aventures et les points de vue, avançant à un rythme soutenu avec des chapitres relativement courts, toujours nerveux et régulièrement ponctués de cliffhangers. Comme toujours, le côté serial de l’intrigue voisine avec des scènes d’action spectaculaires à la manière des gros budgets hollywoodiens. L’aspect cinématographique de l’intrigue, complètement assumé, multiplie d’ailleurs les références attendues à James Bond et Indiana Jones auquel s’ajoute une sous-intrigue à base de trésor et d’ésotérisme dans la lignée d’un Dan Brown. Toutefois, la série Orégon se distingue de la saga « mère » consacrée à Dirk Pitt en privilégiant l’action pure au détriment du mystère et de l’émerveillement teinté, parfois, d’un soupçon de science-fiction ou de fantastique. Là où Pitt doit résoudre des énigmes, découvrir l’Atlantide ou renflouer le Titanic, Cabrillo se « contente » de combattre les barbus et de sauver le monde à la manière d’un héros de roman de gare façon Exécuteur. C’est véritablement les romans d’aventures populaires (dit « pour hommes ») qu’évoque ce CORSAIRE avec leur qualité (rythme enlevé, explosions et fusillades à foison) mais aussi leurs défauts (linéarité de l’intrigue, prévisibilité des rebondissements et méchants fort caricaturaux), défauts évidemment accentués par une pagination conséquente. Toutefois ne boudons pas notre plaisir : CORSAIRE demeure un bon mélange d’action, d’aventures et de techno thriller agrémenté d’une touche historique et d’un soupçon de théologie (les dernières lignes s’avèrent d’ailleurs fort réussies et bien trouvées).

Bref, un épais bouquin popcorn, bien huilé, facile à lire et globalement satisfaisant. S’il ne peut se hisser à la hauteur des meilleurs « Cussler », CORSAIRE reste l’assurance d’un divertissement efficace et plaisant qui saura contenter les fans de l’auteur (et de ses « collaborateurs » variablement doués).

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Technothriller, #Clive Cussler

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Publié le 27 Avril 2021

PERVERSE MARION d'Ugo Solenza

Plus de 400 romans ! Voici ce que nous laisse Georges-Jean Arnaud (1928 – 2020)…avec, évidemment, la saga de LA COMPAGNIE DES GLACES (une centaine de tomes), les romans d’espionnage signés Gil Darcy, les Commander (76 bouquins), les Pascal, les Marion et autres romans érotiques (75 livres !), quelques Angoisse et Gore,…Bref, un héritage monumental ! Avec Marion, sous le pseudo de Ugo Solenza, l’écrivain propose de l’aventure historique et érotique dans la lignée des Angélique, Caroline Chérie, Marie Galante, etc. Quinze tomes seront nécessaires à Solenza pour conter le destin de Marion, jeune femme libérée, bisexuelle et très charmante, originaire d’Irlande et emporté par les tourments de l’Histoire en l’an 1700. Ses aventures ont, forcément, un parfum feuilletonnesque assumé, l’auteur rendant hommage aux grands écrivains du « cape et épée » d’antan. L’intrigue est donc foisonnante et le lecteur se trouve plongé, après un court résumé du tome précédent, dans cette nouvelle histoire qui voit Marion partir en France afin d’obtenir les fonds nécessaires au combat que mène les Irlandais contre les Anglais. La belle débarque sur le vieux continent après une traversée en compagnie de son soi-disant époux, échoue dans un lazaret alors que la variole fait rage, séduit un médecin, fuit vers Versailles,… Une célèbre courtisane tombe amoureuse de Marion puis la jeune femme parvient à lever des fonds pour la lutte irlandaise. Mais elle est enlevée, violée et torturée par des bohémiens malfaisants dont le chef a un vieux compte à régler avec elle…

Avec cette PERVERSE MARION, Arnaud / Solenza ressuscite le roman feuilleton populaire et fonce à bride abattue en multipliant les rebondissements, les trahisons, les complots et, bien sûr, les amours contrariées. En 186 pages, le bouquin ne perd guère de temps en route et ne se soucie pas toujours de vraisemblance mais qu’importe, l’action soutenue le rend très plaisant. Arnaud / Solenza possédant un solide métier son écriture se révèle fluide, plaisante, avec un vocabulaire recherché et un côté quelque peu suranné dans les termes choisis, permettant au lecteur de s’immerger dans cette période historique fort bien décrite. Le cahier des charges (décharge ?) se compose, pour sa part, des passages érotiques intervenant de manière régulière mais sans être envahissant. L’auteur opte, là aussi, pour un vocabulaire plutôt soutenu et se plie aux conventions de ce genre littéraire : scènes hétérosexuelles classiques, sodomie, sexe oral, viol, tortures, intermède saphique, flagellation,…Marion use de son corps pour parvenir à ses fins et le tout se lit très bien, le romancier atteignant un délicat équilibre entre les descriptions historiques, l’aventure proprement dite, la romance mélodramatique, l’érotisme et les pointes de violence distillées ça et là. Bref, voici de la très plaisante littérature populaire, bien écrite, efficace, divertissante, enlevée et énergique. A la fin de cette PERVERSE MARION la seule envie du lecteur est de poursuivre les aventures érotico-sentimentales de cette charmante aventurière…

 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Erotique, #Historique, #Roman de gare

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Publié le 26 Avril 2021

CANYON ROUGE de Michel Honaker

Michel Honaker est déjà une valeur sure de l’horreur, de la SF et du fantastique au milieu des années ’80 lorsqu’il publie le premier de ses 2 « Gore ». On lui doit, par exemple, la très brutale saga du Commandeur, des bouquins de gare nerveux, très cul et très gore (du moins dans leur forme originelle puisqu’ils seront réédités dans des versions assagies). Du coup, le lecteur se dit qu’une fois adoubé par la collection Gore Honaker va se lâcher complètement. Surprise, CANYON ROUGE s’avère plutôt timoré : certes il y a quelques passages sanglants et l’une ou l’autre scènes « érotiques » mais, dans l’ensemble, nous sommes loin d’un Houssin ou d’un Necrorian. Pas grave ! Ce que le lecteur perd en potentiel trash, il le gagne au niveau du récit, très réussi, maitrise et bien mené.

Nous sommes à San Isabel, petite communauté brûlée de soleil où les individus, poissés de sueurs, vivotent en espérant, un jour, partir pour la grande ville. Stone Face, le chef indien Zunis, dirige une réserve dans le désert. Son peuple s’est adapté aux Blancs et lui-même ne croit plus en ses dieux, ce qui ne l’empêche pas de déposer, chaque année, des présents aux esprits de la rivière. Or, un flic, Joe McCurdy, n’aime guère les Indiens et décide de dévaster les offrandes laissées aux entités surnaturels, les Kachinas. Ce geste aura de lourdes conséquences…Honaker livre un Gore dominé par l’atmosphère étouffante d’un été caniculaire avec des personnages partagés entre modernité et tradition. Le chef Stone Face a droit, par exemple, a un développement intéressant et devient un protagoniste possédant une réelle épaisseur, loin des clichés. Ce climat donne au roman un côté intéressant, assez peu usité, parfois proche du western moderne. En réalité, avec CANYON ROUGE, Honaker braconne sur les terres d’un Graham Masterton première époque mais réussit un roman fantastique et horrifique de haute volée ponctué de rares mais effectifs scènes sanglantes. La plus réussie reste sans doute l’attaque d’un car de touristes dans la canyon maudit et le viol de la guide par le chauffeur décapité.

Dans son déroulement et ses références à la culture amérindienne, CANYON ROUGE s’avère soigné et, osons le dire, se montre au moins aussi réussi que le célèbre MANITOU de l’Anglais. Un des meilleurs Gore francophone de la collection, sans doute moins novateur que ceux de Corsélien ou moins rentre-dedans que ceux de Houssin mais tout aussi efficace et palpitant.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Gore, #Horreur

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Publié le 24 Avril 2021

COPLAN SUR DES CHARBONS ARDENTS de Paul Kenny

Lors de la grande vague de l’espionnage, chaque maison d’édition souhaite « son » personnage et lorsque Jean Bruce quitte le Fleuve Noir, emportant avec lui OSS 117, une place se libère pour un nouvel héros. Deux écrivains belges, Gaston Vandenpanhuyse (1913 – 1981) et Jean Libert (1913 – 1995) inventent ainsi, au début des années 50, l’agent secret français Francis Coplan, dit FX 18, de la SDECE. Le duo d’auteurs adopte le pseudo collectif de Paul Kenny, repris ensuite par leur successeur, Serge Jacquemart, qui écrira les aventures de Coplan de 1989 à 1996. En tout 237 bouquins seront publiés et connaitront un énorme succès, encore accentué par six films puis une série télé.

Avec COPLAN SUR DES CHARBONS ARDENTS, écrit par Jacquemart, nous sommes dans le roman de gare certes écrit à la chaine mais qui ne se moque pas de son public. Le bouquin se montre en tout cas fort divertissant et c’est bien l’essentiel. Nous avons droit à toutes les conventions : des complots d’espionnage, des agents doubles, de belles espionnes chaudasses, etc. Pour détourner l’attention des jeux d’espion, s’ajoute en outre un tueur en série obsédé par la dépravation qui pense trouver la pureté auprès d’une touriste hollandaise obèse qui aime ça « par derrière ». Lorsqu’il comprend que la jeune femme (100 kilos sur la balance !) n’est pas aussi pure qu’escompté, notre homme l’étrangle en pleine action. Capturé mais refusant d’avouer ses crimes, le maniaque est balancé dans une cellule d’une prison turque peuplée de dizaines d’homosexuels en rut qui le prennent non-stop par tous ses orifices. Du coup il finit par craquer ! Coplan, de son côté, aboutit dans le harem d’un cinglé mégalomane : s’identifiant à un sultan il se constitue une cour féminine parfaite et enlève des jeunes filles issues d’à peu près tous les pays. Coplan, pour sa part, doit finir eunuque une fois qu’un chirurgien pas net l’aura soulagé de ses bourses. Bref, c’est excessif à tous les étages et le roman se rapproche davantage des aventures de Bob Sainclair évoquées dans « Le magnifique » que de John Le Carré.

Plus ludique et délirant qu’un OSS 117, nettement moins sérieux et politisé qu’un SAS, encore plus déjanté que le James Bond le plus délirant, ce Coplan parait construit de bric et de broc. Un écrivain plus consciencieux ou moins pressé par le temps aurait probablement pu en tirer trois romans différents (l’un d’espionnage, l’un consacré au sultan fou et un dernier centré sur le tueur en série) mais, à la place, notre « Paul Kenny » (ici, Serge Jacquemard donc), préfère mélanger toutes les intrigues possibles pour en tirer un brouet pas toujours très subtil mais incontestablement nourrissant. Très fun !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Espionnage, #Roman de gare

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Publié le 22 Avril 2021

BURN THE WITCH de Tito Kubo

Voici un manga original et très sympathique au sujet d’un monde parallèle, le Londres Inversé, où vivent les dragons (au sens large, ce sont des créatures magiques) et des sorcières chargées de les empêcher de nuire. Car si la plupart de ces dragons sont pacifiques et même utilisés pour diverses fonctions, certains peuvent devenir maléfiques et sombrer dans le côté obscur, devenant des « dark dragon ». Une personne ainsi être « endragonnée » ce qui nécessite une intervention pouvant aller jusqu’au « dragonfinement ». Dans ce manga, un dragon n’est pas seulement le gros monstre cracheur de feu à la Smaug, c’est, en gros, à peu près toutes les créatures surnaturelles et magiques, lesquelles peuvent d’ailleurs servir de simples pot de fleurs ou…alimenter en énergie la cité.

L’auteur avance vite et ne traine pas dans son intrigue : au lieu de présenter son univers par touches successives il plonge directement le lecteur dans le grand bain. Plouf ! Avec plusieurs personnages principaux et un univers relativement complexe le début peut paraitre ardu mais, en réalité, le lecteur s’accroche rapidement  à quelques points de repères. Les protagonistes sont bien typés, un peu cliché mais agréables et attachants. Les deux sorcières se nomment Noel et Ninny, l’une voulant rester du côté pacifique de leur mission de protection, l’autre désireuse de rejoindre les Sabers, autrement dit l’élite amenée à se castagner avec les créatures légendaires. L’auteur introduit donc un système de points et une sorte de classement qui vise à sélectionner les sorcières les plus méritantes pour intégrer la crème de la crème des unités anti-dragons. Cela reste, dans ce premier tome, à l’état d’ébauche mais le succès permettra la sortie d’un deuxième volume afin, probablement, d’approfondir les questions laissées sans réponse. Cependant, pour autant, l’intrigue n’est pas confuse ni trop complexe : le lecteur assimile sans grande difficulté ce monde de fantasy urbaine. Un Verso Londres étoffé et cohérent une fois passé la découverte, quelque peu déstabilisante, de ce monde magique. L’humour est également bien présent avec le déjanté Balgo, un adolescent ordinaire embarqué malgré lui dans cette histoire suite à son obsession pour Noel…dont il veut absolument voir la culotte. BURN THE WITCH constitue au final une découverte des plus plaisantes, d’autant que le tome, tout en laissant la porte ouverte à de futures développements, se suffit à lui-même et propose 250 pages d’aventures, de fantastique et de comédie. Une bonne pioche !

BURN THE WITCH de Tito Kubo

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantasy, #Manga

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Publié le 21 Avril 2021

L'OEIL D'EMERAUDE

Encore un Bob Morane ! Celui-ci développe une nouvelle portant le même titre écrite en 1957 par Henri Vernes. Bien sûr, le sujet (13 pages à l’origine), va être considérablement étoffé. Le bouquin est de la pure action / aventure avec un décor d’Extrême-Orient : sectes et sociétés secrètes, lieux mystérieux, quartiers malfamés,… Bob et Bill plongent dans les ennuis. Dès l’entame, nos héros sont d’ailleurs poursuivis par des pirates. Ils trouvent refuge dans une grotte où ils découvrent une légendaire pierre précieuse, un œil taillé dans l’émeraude, qui pourrait les conduire sur la piste d’un fabuleux trésor.

Sans prétention mais rythmé, L’ŒIL D’EMERAUDE constitue un bon « Bob » d’aventures. Alors, certes, les Bob sont souvent meilleurs et plus palpitants lorsqu’ils incluent un élément science-fictionnel ou fantastique mais ne boudons pas notre plaisir. Le dépaysement est assuré par la visite de Hong Kong et ses quartiers les plus mal fréquentés, le lecteur a son quota de rebondissements et le rythme ne faiblit pas.

Pas la peine de détailler davantage, le roman (le 65ème de la saga) se montre classique : pas de surprises (bonne ou mauvais), simplement l’assurance d’un divertissement légèrement suranné mais tout à fait plaisant à condition d’avoir gardé son âme d’enfant (ou d’adolescent).

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Bob Morane, #Jeunesse

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Publié le 19 Avril 2021

L'HIVER DU MONDE de Ken Follett

Après LA CHUTE DES GEANTS, Ken Follett poursuit son Grand Œuvre, à savoir rédiger l’Histoire du XXème siècle en s’intéressant aux petites histoires d’une foule de personnages (le listing placé en début de roman compte quand même quatre pages !). Il reprend donc le même principe que dans le bouquin précédent, LA CHUTE DES GEANTS et permet à une poignée de protagonistes bien typés et développés de traverser la Seconde Guerre Mondiale. Tous ces personnages vont ainsi croiser des dizaines d’autres intervenants, quelques « grands hommes » historiques et assister aux événements les plus marquants d’une décennie charnière du XXème siècle, grosso modo du milieu des années ’30 à l’immédiat après-guerre.

Alors évidemment, Follett ne prétend pas écrire un traité historique mais bien un roman qui reprend les codes des feuilletons mélodramatiques. L’auteur survole certains faits, s’attarde sur d’autres et assume la subjectivité de ses choix et de ses points de vue. De plus, il recourt parfois à des coïncidences énormes pour permettre à ses héros de se rencontrer, de se quitter puis de se retrouver, souvent après plusieurs années et alors qu’ils se situaient à des milliers de kilomètres de distance. C’est un monde très très petit, semble dire Follett.

On a accusé, dans les années ’80, certains auteurs de pavés « page turner » (Stephen King, Tom Clancy, Dean Koontz et d’autres) d’abuser d’une écriture cinématographique. Ces écrivains attendaient simplement le bon cinéaste pour porter leurs œuvres sur l’écran, disait la critique médisante. Ken Follett, et ce n’est pas péjoratif, aurait plutôt dans cette saga une écriture de « série télévisée » : foisonnement, intrigues et sous-intrigues emberlificotées, retournements inattendus et cette impression de lire une histoire sans fin. Le lecteur retrouve en effet les mêmes personnages et les mêmes familles à différentes époques et il se doute que leurs destins ne s’achèvent pas à la fin de ce deuxième tome. Bref, il faudra voir la saison suivante (ou, dans le cas qui nous occupe ici, lire le roman suivant) pour boucler la plupart des intrigues. Ces dernières débutèrent, en effet, dans les premières années du siècle (et les premières pages de LA CHUTE DES GEANTS) mais ne connaitront leur aboutissement qu’avec le dernier volet, AUX CONFIND DE L’ETERNITE.

En dépit d’un côté parfois mécanique dans la narration (nos héros traversent absolument tous les événements marquants du siècle comme s’ils se trouvaient toujours au bon endroit et au bon moment), difficile de résister devant le souffle épique de ce récit. Si les grandes lignes sont évidemment connues (une petite révision historiques ne fait de toutes façon pas de mal), place à la « petite » histoire et aux aventures d’une foultitude de « héros » attachants.

En bref, L’’HIVER DU MONDE comporte quelques défauts, un manichéisme certain, une simplification assumée mais également – et c’est l’essentiel - un grand plaisir de lecture. Un roman à la fois divertissant, didactique et d’un abord aisé malgré une épaisseur affolante. Et puis l’auteur tape bien sur les communistes et, mine de rien, ça fait toujours plaisir. Recommandé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Historique, #Guerre, #Chronique

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Publié le 16 Avril 2021

THE SIXTH GUN TOME 2: A LA CROISEE DES CHEMINS de Cullen Bunn et Brian Hurtt

Agrémenté d’un très complet résumé qui nous rappelle les événements survenus dans le premier tome, ce nouveau recueil débute à la Nouvelle Orléans. Drake Sinclair, rongé par la culpabilité et se sentant responsable de la mort de Billjohn, s’enfonce dans les marécages pour trouver des réponses à ses questions. Betty, de son côté, rencontre un séduisant as de la gâchette, Kirby Hale, tout aussi intéressé par la demoiselle que par ses armes maudites. Enfin, Gord essaie d’en apprendre davantage sur les six révolvers.

Ce deuxième recueil poursuit avec bonheur l’intrigue amorcée dans le premier tome mais change quelque peu la donne et l’ambiance : l’action se fait moins frénétique tandis que le climat devient plus lourd et poisseux. Nous sommes à la Nouvelle-Orléans avec tout ce que cela implique au niveau des maléfices vaudou, des loas et autres esprits maudits qui hantent un bayou peuplé de gigantesques alligators. Nous avons droit également à un nouvel adversaire, « Marinette aux bras secs », à des scènes de possession et à quelques combats, sans oublier un twist assez surprenant en ce qui concerne la cachette des révolvers dissimulés par Drake.

L’ouvrage introduit également la confrérie de l’Epée d’Abrahams, menée par Frère Roberto, des prêtres mystérieux et aux motivations floues décidés à détruire les six révolvers. Les auteurs développement lentement mais surement leur mythologie, convoquant toujours différents genres (fantastique, fantasy, horreur, aventures) dans un cadre western intéressant et crédible.

Si on peut considérer ce deuxième tome comme moins réussi que le premier l’ensemble reste néanmoins dans le haut du panier du comics. Le tout demeure un divertissement aussi prenant qu’efficace et on se plait à imaginer la très bonne série que cette saga pourrait donner pour peu qu’un scénariste daigne se pencher sur ce récit.

THE SIXTH GUN TOME 2: A LA CROISEE DES CHEMINS de Cullen Bunn et Brian Hurtt

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Rédigé par hellrick

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Publié le 15 Avril 2021

CONAN (Tome 1) de Robert E. Howard, Lyon Sprague de Camp et Lin Carter

Ce premier volume correspond au grand cycle chronologique de Conan établit par L. Sprague De Camp et Lin Carter à partir des nouvelles et fragments laissés par Robert Howard.  Depuis, bien sûr, le puriste a pu se procurer les versions originales non retouchées des aventures du Cimmérien. Est-ce à dire qu’il faut se débarrasser de ces remaniements ? Certes non ! D’abord parce que, souvent, les lecteurs plus âgés ont découverts par ce biais le célèbres barbare. La nostalgie joue donc son rôle et ravive les souvenirs. Ensuite car cette progression chronologique, quoiqu’elle ne soit ni proposée ni voulue par Howard (qui écrivit les nouvelles dans le désordre) fonctionne bien. L’œuvre, une fois assemblée et complétée, dépeint une biographie fantasmée d’un héros plus grand que nature. L. Sprague De Camp et Lin Carter ont rempli les blancs, complétés les passages manquants, écrit certaines nouvelles parfois à partir de notes, de brouillons ou, simplement, en laissant aller leur imagination. Faut-il les en blâmer ? Laissons cela aux exégètes et aux puristes…

Dans ce premier recueil nous avons droit à trois nouvelles de Howard seul, à deux nouvelles de Howard et L. Sprague De Camp, à une nouvelle de Howard et Carter et, enfin, à une nouvelle située dans l’adolescence de Conan, par les seuls L. Sprague De Camp et Lin Carter.

Le récit adopte par conséquent un aspect « fix-up » puisque les nouvelles sont liées par quelques lignes d’introduction qui explicitent le parcours de Conan. Encore une fois, bien que ce n’était pas la volonté d’Howard, celà fonctionne plutôt bien. Après « la chose dans la crypte » où le Cimmérien se confronte (surprise !) à… une chose dans une crypte alors qu’il n’a que quinze ans, nous entrons dans le vif du sujet avec la célèbre « Tour de l’Eléphant ». Dans cette nouvelle classique, Conan s’allie à un voleur réputé pour dérober un trésor dans une tour bien gardée. Les nouvelles suivantes suivent le même schéma et démontrent les talents d’un Conan plus malin qu’on le pense souvent. Il est voleur, mercenaire, esclave, combattant,…Il affronte également diverses créatures improbables. L’écriture est enlevée, quelque peu archaïque mais sans que cela nuise au plaisir ressenti, bien au contraire. Ecrites voici près d’un siècle, ces nouvelles ont gardé intactes leur force évocatrice, leur énergie bouillonnante et leur façon de dépayser le lecteur.
Hautement recommandé, tous les dix ans il faudrait relire CONAN, pour retourner aux bases les plus saines. Quitte à prier ensuite Crom et à rêver de tailler ses ennemis en tranches à coup de hache.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Golden Age, #Fantasy, #Recueil de nouvelles

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