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Publié le 22 Juin 2023

BATMAN: DEATH METAL (tome 2 à 4)
BATMAN: DEATH METAL (tome 2 à 4)BATMAN: DEATH METAL (tome 2 à 4)

Après un premier tome inégal mais globalement distrayant, les deuxièmes et troisièmes tomes de la vaste saga censée remodeler (une fois de plus !) le CDU s’étaient éparpillés dans des tie-ins d’intérêt variables. Quelques bons épisodes sur The Flash ou avec les Teen Titans ne pouvaient compenser une intrigue générale brouillonne. L’impression générale restait donc celle d’un récit qui n’avance pas, noyé dans une multitude de références et de clins d’œil à des titres antérieurs.

Le résultat finissait par perdre le lecteur, même familier de cet univers. La question était donc de savoir comment tout cela allait (enfin !) se terminer. Heureusement, voici le dernier tome de cette saga, quand même longue de plus de mille pages ! Résultat ? Quelques moments réussis, quelques fulgurances mais, à nouveau, beaucoup de longueurs et de digressions lassantes.

L’intrigue, elle, demeure quasiment incompréhensible : un immense « boom boom » qui ne laisse pratiquement jamais le lecteur souffler ou reprendre son souffle. Pire, la construction erratique (une trame générale simpliste mais complexifiée par de nombreux à-côtés) rend finalement l’ensemble imbuvable.

Au terme de ces 4 gros tomes (sans compter BATMAN METAL et ses dérivés, ce qui nous donne quand même des milliers de pages) l’univers DC est une fois de plus reconstruit. Et donc ? Le multivers devient omnivers et tout ce qui a un jour existé…a bel et bien existé. Bref, c’est reparti pour une nouvelle continuité et une nouvelle ère jusqu’à la prochaine « crise » qui remettra tout à plat.

Dans l’ensemble et malgré quelques bons moments (trop rares), tout ce bazar de METAL / DEATH METAL apparait finalement comme un gros soufflet indigeste. On est content d’arriver au bout, certain de ne jamais avoir l’envie de s’y replonger…mais DC n’en ayant jamais fini, dès l’année suivante DARK CRISIS ON INFINITE EARTH permit à l’éditeur de s’astiquer une fois de plus le multivers (ou l’omnivers).

BATMAN: DEATH METAL (tome 2 à 4)

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Rédigé par hellrick

Publié dans #DC Comics, #DC crossovers, #Batman, #Superman, #The Flash, #Justice League

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Publié le 22 Octobre 2021

BATMAN: DEATH METAL TOME 1 de Scott Snyder

Et voilà, après 80 ans, Bruce Wayne s’est mis à écouter Bolt Thrower et s’est découvert une passion pour Carcass…euh en fait pas tout à fait. BATMAN DEATH METAL s’inscrit dans la lignée des précédents événements « metal » initiés par Scott Snyder. Nous sommes donc dans le même univers dans lequel Batman affronte plusieurs versions de lui-même et en particuliers Le Batman Qui Rit, alter-ego d’un monde parallèle devenu seigneur tout-puissant. Bon, pour bien comprendre ce BATMAN DEATH METAL il eut sans doute fallu lire d’abord BATMAN METAL, LE BATMAN QUI RIT, NEW JUSTICE, LES INFECTES et DOOM WAR. Mais ça faisait beaucoup de pages, de temps et d’argent. Pas grave, on comprend l’essentiel : Perpetua, une entité toute puissante, a été libérée suite à la destruction du Mur Source, laissant le Batman Qui Rit détruire le Multivers et devenir maitre du monde avec son armée composée de Chevaliers Noirs maléfiques. Bref, le monde va mal. Superman est prisonnier dans le soleil, Wonder Woman garde les Enfers, Swamp Thing est en pièces détachées et Aquaman règne sur les mers en compagnie d’une sorte de Bat-Cthulhu (si si !). Alors quand tout va mal on appelle qui ? SOS Batman bien sûr ! Le Croisé à la Cape reprend les armes et mène la résistance.

Snyder se lâche assez rapidement, confond souvent vitesse et précipitation ou générosité et trop plein mais il faut avouer qu’on prend un certain plaisir à cette version déjantée de Batman façon fantasy délirante dans laquelle on croise même un euh…bat-dinosaure ? Est-ce bien raisonnable ? Sans doute pas. Mais le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer. Et on passe un bon moment même si des portions du scénario semblent ne pas tenir debout, qu’une poignée de référence restent incompréhensibles à quiconque n’a pas lu toute la continuité DC (Snyder aime son univers, DC et ne se prive pas du private joke et du fan service) et que tout ça, finalement, ne parait destiné qu’à un énième affrontement entre entités surpuissantes. Bref, aussi agréable que soit ce premier tome (et il est indéniablement fun, ce qui, pour un comics mainstream, est déjà beaucoup !), on devine que le final laissera une impression de « tout ça pour ça » qui ne fera jamais de cette saga un classique. Mais qu’importe, prenons le plaisir comme il vient !

Au final, BATMAN DEATH METAL assume justement le côté jusqu’au boutiste du death metal originel : ce n’est pas très fin, ça se partage entre passage contemplatif / apaisé un brin pataud et accélérations fulgurantes qui laissent sur le carreau, les idées vont de l’ultra basique répété en boucle au coup de génie occasionnel mais, dans l’ensemble, pour peu qu’on ait envie d’en prendre « plein la gueule », ça remplit son contrat de défoulement divertissant. En ce sens, oui, on peut dire que Snyder a réussi un comics death metal, pour le meilleur et pour le pire.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #DC, #Justice League, #Superhéros, #science-fiction

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Publié le 8 Juillet 2021

DOOMSDAY CLOCK de Geoff Johns & Gary Frank

Alan Moore a livré avec WATCHMEN un des classiques du genre super-héroïque. Evidemment, la possibilité d’une suite a du rapidement titiller DC Comics mais le mage barbu / illuminé érotomane / vieux baba cool / génie (rayez les mentions inutiles) n’en ayant plus rien à faire des encapés, il fallait trouver une nouvelle piste. Après l’aventure anecdotique mais plaisante de la préquelle BEFORE WATCHMEN, DC Comics tente cette fois l’impossible grand saut : amener les Gardiens dans l’univers DC de la Justice League. Pas une mauvaise idée surtout si on se souvient que les Gardiens devaient, à l’origine, être des super héros méconnus de la compagnie (Question devenant Rorschach par exemple).

Début des années ’90, sept ans après WATCHMEN. Le rôle d’Adrian Veidt, alias Ozymandias, l’Homme le plus intelligent du monde, a été découvert. Il doit à nouveau sauver le monde, au bord de l’embrasement généralisé, mais pour cela il a besoin du Dr Manhattan. Pour le trouver, il s’associe au psychopathe Rorschach (un nouvel individu porte le masque) et à Mime et Marionnette, un coupe de frappés du bocal proche du Joker et d’Harley. Ce petit monde débarque dans notre monde (enfin la Terre DC) au bord de l’apocalypse.

Très ambitieux, DOOMSDAY CLOCK a souffert de gros problèmes et de multiples retards, rendant le produit fini à la fois fascinant et quelque peu boiteux. Intrinsèque à l’univers complexe des Watchmen ? La récente série télévisée a prouvé que non. Cette dernière multipliait, elle-aussi, les lignes narratives, proposait des scènes apparemment absurdes et partait dans tous les sens…pour retomber sur ses pattes lors du final, créant une continuation cohérente et exemplaire de WATCHMEN. Geoff John veut apparemment réussir le même tour de force. Sauf que cela ne fonctionne pas toujours.

Le rythme en dent de scie se perd parfois dans des impasses narratives longuettes tandis que certains passages semblent sous amphétamines. Le sens général de nombreuses intrigues reste d’ailleurs nébuleux. A quoi servent vraiment les deux psychopathes Mime et Marionnette ? Mystère. Pourquoi détailler à ce point le background du nouveau Rorschach pour, au final, à peine l’utiliser ? Pourquoi réintroduire un Comédien ressuscité dont les actes auront finalement peu de conséquence ? Et fallait il vraiment recourir au trop éculé « Superman nous a attaqué nous ne pouvons plus lui faire confiance, c’est un méchant alien en fait, supprimons tous les encapés » ?

DOOMSDAY CLOCK de Geoff Johns & Gary Frank

Pas mal de défauts mais, pourtant, DOOMSDAY CLOCK fonctionne de manière générale. Le bouquin est épais, ambitieux (on le répète) avec une véritable volonté de proposer une histoire d’ampleur impressionnante. La construction progressive devant mener à l’affrontement entre Manhattan et Superman est bien gérée. Et puis la manière dont l’homme bleu tout nu interagit avec les personnages DC et brouille la ligne temporelle fonctionne avec des passages très imaginatifs : il met la lanterne verte hors de portée d’Alan Scott et un anneau disparait à notre époque. Superman soulève une voiture en 1938. Superman apparait pour la première fois dans les années 2000. Superboy se révèle. Superman…bref, les lignes temporelles et les univers multiples se téléscopent à coup de paradoxes et de modifications emberlificotées…Tout n’est pas clair, tout n’est pas évident et même en connaissant bien l’univers DC et les Watchmen certains détails échapperont au lecteur. Mais l’ambition (on en a déjà parlé ?) du comic impressionne. Geoff John a voulu proposer quelque chose d’important, une BD qui ne sera pas simplement l’aventure du mois et puis basta. Tout n’est pas réussi. Certains passages auraient pu (du !!!) être meilleurs. Mais DOOMSDAY CLOCK reste un grand comic, une histoire passionnante (dans l’ensemble) avec de nombreuses références à l’Age d’Or des comics (et plus généralement à l’univers DC), servie par des dessins absolument magnifiques. Un régal visuel total.

Si DOOMSDAY CLOCK n’atteindra jamais la réputation de son inspirateur, Geoff John a néanmoins accompli un très bon boulot et, malgré les bémols (réels et nombreux !) nous offre un classique quasiment instantané que l’on aura certainement envie de relire plusieurs fois pour en apprécier la richesse.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC, #Fantastique, #Justice League, #Batman

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Publié le 30 Avril 2021

JUSTICE LEAGUE REBIRTH TOME 5 : HERITAGE de Bryan Hitch et Neil Edwards

Depuis des décennies un des grands classiques du comics consiste à nous présenter le futur, genre « dans 20 ans voici ce qui adviendra ». Or ce futur n’est jamais rose. Il est même souvent carrément sombre. En voici une nouvelle preuve avec cet arc en six parties de la Justice League. La planète a été dévasté, les héros se sont entretués, la toute puissante Souveraine règne sur un monde détruit dont elle traque les rares survivants. Alors, comme toujours, les héritiers de la Justice League, les enfants des héros que nous connaissons, voyagent dans le temps pour éviter l’apocalypse.

Chez Marvel, le classique « Days of Future past » et le plutôt convaincant « Age of Ultron » nous ont habitué à ces récits à la façon de « Terminator » qui nous martèlent, au final, que le futur n’est pas écrit. Dernièrement, nous avons vu débarquer le Tim Drake du futur dans Gotham afin de prévenir une catastrophe prochaine. Bref, la ligne narrative de cette intrigue de la Justice League ne se montre pas franchement innovante mais, surprise, Bryan Hitch abandonne l’artillerie lourde de ses précédents arcs pour concocter un récit davantage axé sur la subtilité. Dès les premières pages, le lecteur se voit plongé au cœur de l’action mais sans subir le tir de barrage fatigant des tomes antérieurs. De leur côté, les « héritiers » de la Justice League s’avèrent joliment caractérisés et offrent d’intéressantes perspectives. Ils ouvrent différentes possibilités alors espérons que nous pourrons les recroiser dans de futures intrigues.

Nous avons droit à quelques surprises : Hunter, le fils de Wonder Woman, abandonné à sa naissance car il n’est pas une Amazone. Il est (ou sera) élevé par Superman et Lois, d’où son ressentiment compréhensible à l’égard de sa maman. Autre nouvelle étonnante, Jessica Cruz aura des enfants avec Barry Allen ce qui, bien sûr, rend ce dernier perplexe. Le lecteur découvre aussi Nora « Cruise » Allen, héritière des pouvoirs du Flash et les jumeaux Jenny et Jason. Ces derniers disposent des lumières blanches et noires de Green Lantern. Eldoris « Serenity » Curry est bien évidemment la fille d’Aquaman et Merra tandis que Cube, le rejeton de Cyborg, dispose d’une technologie extrêmement évoluée. Baz, pour sa part, n’a pas d’enfant et son destin semble de prendre la tête des Yellow Lantern après avoir tué Sinestro. Comme toujours cet avenir demeurera probablement hypothétique mais, au moins, cela fonctionne le temps de l’album, tout comme le look mi-homme mi-machine d’Aquaman revisité par Cyborg. L’ensemble divertit souvent, surprend parfois, pour un titre gros calibre comme « Justice League », jusqu’ici peu convaincant, c’est déjà beaucoup.

Le run de Bryan Hitch, assez décevant, se termine donc de belle manière, peut-être pas en apothéose car des défauts subsistent (le dernier chapitre parait expédié et la résolution des problèmes intervient bien trop rapidement après une efficace mise en place) mais l’ensemble gère joliment les différents personnages, reste abordable et compréhensible et alterne adroitement action et passages intimistes. Une réussite certes mineure mais appréciable.

JUSTICE LEAGUE REBIRTH TOME 5 : HERITAGE de Bryan Hitch et Neil Edwards

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC, #Justice League

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Publié le 19 Novembre 2019

JLA - LA FIN DES TEMPS de Grant Morrison

Après les événements de NOUVEL ORDRE MONDIAL, Grant Morrison continue de réinventer la Justice League avec ce deuxième tome centré sur deux gros arcs. Le premier, en six parties, s’intitule « La fin des temps » (ou, en VO, « Rock of ages ») et conte les démêlées de la JLA avec des doubles maléfiques envoyés par le Gang de l’Injustice dirigé par Lex Luthor. A partir de là, le scénario part dans tous les sens et, comme souvent avec Morrison, le lecteur a souvent l’impression qu’il « manque des bouts » à cette intrigue. De plus, celle-ci avance à un rythme tellement soutenu que les rebondissements s’enchainent sans laisser le moindre répit : Darkseid devient maitre du monde, les héros voyagent dans le temps pour modifier des futurs catastrophiques hypothétiques, les Neo dieux se manifestent, Superman (version bleue) semble dépassé, Green Arrow tente de s’imposer, Batman reste le plus malin,…

Morrison n’épargne pas le lecteur et ce-dernier pourrait avoir l’impression de subir, au choix, un tir de barrage ou un mauvais trip aux hallucinogènes. Un scénariste moderne aurait sans doute étiré cette histoire sur une vingtaine de chapitres, Morrison, de son côté, condense le tout en six parties…ultra denses!. Bref, ce n’est pas toujours simple à suivre tant le lecteur a souvent l’impression que l’auteur cherche se surpasser dans le frénétique. Il lance un rebondissement toutes les deux pages et une nouvelle ligne narrative quasiment à chaque case mais, en dépit de son usage immodéré d’une sorte de charabia techno-philosophique, « la fin des temps » reste digeste (ce qui est loin d’être toujours le cas avec Morrison !). Pour les amateurs de blockbusters façon Michael Bay « La fin des temps » se lit avec plaisir mais le récit manque un peu de subtilité pour s’imposer comme un véritable classique.

Le second récit, « Prometheus », se montre plus posé, plus intimiste et s’avère reposant après la pyrotechnie précédente : un criminel investit la Tour de Garde en se faisant passer pour le gagnant d’un concours style « devenez un super héros ». Il affronte tous les membres de la JLA et parvient incroyablement à triompher de chacun d’eux. On a bien du mal à accepter les invraisemblances de l’histoire mais, pourtant, l’ensemble s’avère très plaisant et divertissant. Avec une bonne dose de « suspension d’incrédulité » on passe donc un bon moment devant ce comics fun et sans prétention.

Ce deuxième tome de la JLA selon Morrison se montre par conséquent efficace, bourrin et rentre-dedans. Au-delà de ses qualités et défauts, l’ensemble constitue surtout un témoignage sur la conception du comics à la fin des années ’90 : iconique (avec ses planches mettant chaque héros en valeur), explosif, ultra rythmé et constamment en mouvement.

JLA - LA FIN DES TEMPS de Grant Morrison

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #Comic Book, #DC, #Green Lantern, #Justice League, #Superhéros, #Superman

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Publié le 24 Avril 2019

JLA - NOUVEL ORDRE MONDIAL de Grant Morrison

Grant Morrison, dans les années ’90, se voit chargé de relancer la valeur sûre (mais en perte de vitesse) de DC Comics, la célèbre Justice League d’Amérique. Epoque oblige nous sommes en pleine surenchère super-héroïque au niveau de « l’iconisation » des personnages : muscles saillants pour les hommes et poitrine surdimensionnée pour les femmes, en particulier une Wonder Woman dessinée en plongée afin de mettre davantage en valeur ses attributs. Bref, le comics invente pratiquement la 3D sans lunettes.

Et les intrigues ? Ce tome en compte quatre, d’un intérêt variable. La première, la plus réussie, traite d’une bande de super-héros extraterrestres, l’Hyper Clan, décidés à imposer un nouvel ordre mondial en apparence bénéfique. Mais la JLA n’y croit pas. Et le lecteur non plus. Le problème étant la rapidité avec laquelle le doute est expédié et le manque de subtilité de nos aliens soi-disant bien gentils. On aurait pu avoir une vraie réflexion sur l’imposition d’un ordre mondial « pour le plus grand bien », un récit traitant de la dictature du bonheur ou des procédés visant à agir de manière bénéfique en usant de procédés discutables façon SUPREME POWER. On a du paf pouf. Ce n’est pas désagréable mais cela reste frustrant.

La seconde histoire parle du recrutement de Tomorrow Woman et fait figure d’intermède avant une grosse démonstration pyrotechnique au sujet d’une invasion par les troupes du…Paradis. Guerre entre les anges et destructions massives sont au programme d’un récit que l’on qualifiera de blockbuster décérébré et divertissant. Une fois encore le potentiel semblait présent pour introduire davantage de profondeur, voire un soupçon de réflexion, mais le scénariste préfère l’efficacité immédiate et les affrontements dantesques.

Enfin, le dernier récit, plus original, montre le recrutement du nouveau Green Arrow tandis que les membres vétérans de la JLA sont piégés dans des univers oniriques alternatifs.

JLA - NOUVEL ORDRE MONDIAL de Grant Morrison

Typique de son époque, ce premier tome use d’une narration menée à cent à l’heure qui ne laisse jamais au lecteur le temps de souffler, au risque de provoquer une indigestion devant cette abondance de combats, ces dialogues souvent lourdingues et ces résolutions d’intrigue expédiées en quelques cases. Aucun effort éditorial ne viendra d’ailleurs aider le néophyte qui passe d’un Superman classique (mais affublé d’une coupe mulet d’époque !) à une version bleue et blanche dotée de nouveaux pouvoirs. Il faudra donc que le lecteur accepte cette nouvelle donne sans chercher à l’expliquer ou qu’il se plonge dans les pages de Wikipedia.

Néanmoins, ce NOUVEL ORDRE MONDIAL fonctionne agréablement dans les limites de ses ambitions : l’action est omniprésente, quelques remarques sur le statut de ces héros déifiés s’avèrent pertinente et une certaine dose d’humour, parfois référentiel, fonctionne, en particulier lorsque Grant Morrison se fait ironique, appelant Aquaman « Poisson Man » ou montrant Green Arrow effaré devant les ridicules flèches « gant de boxe » de son paternel tandis qu’un super-héros ringard tente d’intégrer la ligue afin de pouvoir mater Wonder Women avec sa vision à rayon X.

Bref, on passe un bon moment devant ce gros blockbuster très ancré dans son époque mais on n’ira pas faire figurer ces pages dans les incontournables du comics.

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Publié le 23 Avril 2018

SUPERMAN / BATMAN TOME 2 de Jeph Loeb

Etrange tome composé de deux longs arcs (en six chapitres chacun) à la fois dissemblable et finalement proches dans leur thématique puisque nous sommes dans un univers alternatif, un « elsewhere » où l’Histoire bien connue à pris une autre direction.

Ainsi, dans le premier récit « Pouvoir Absolu », trois êtres humains venus du futur (le XXXIème siècle de la Légion) interviennent pour modifier notre temps. Ils empêchent les Kent d’élever le petit Clark et tuent le meurtrier des parents de Bruce Wayne avant de s’imposer en parents adoptifs des deux garçonnets. Ces derniers vont devenir des despotes après que les principaux membres de la Justice League (Flash, Aquaman, le Martian Manhunter et Green Lantern) aient été éliminés de cette ligne temporelle. Seule Wonder Woman semble pouvoir arrêter nos deux tyrans. L’auteur va dès lors jouer de la continuité et des différentes possibilités de l’univers DC en balançant dans son intrigue Jonah Hex, Kamandi, la Légion des Super Héros, Oncle Sam, Ra’s Al Ghul et bien d’autres qui interviennent pour modifier le continuum.

Tout cela s’avère plutôt plaisant à lire mais également fort confus et finalement assez prévisible (un comble pour une histoire qui part pourtant dans tous les sens). L’intrigue aurait mérité davantage de développement, notamment dans les conséquences de la prise de pouvoir planétaire par nos deux héros. Ici, le scénario enchaine les retournements de situation mais manque un peu de profondeur, seule la relation entre Batman et Superman, devenu « frères » méritent une réelle attention. Reste un récit qui avance à cent à l’heure (ce qui constitue autant un défaut qu’une qualité) bien illustré par un talentueux Carlos Pacheco. Du blockbuster largement en deçà des possibilités offertes par son pitch de départ mais néanmoins agréable.

SUPERMAN / BATMAN TOME 2 de Jeph Loeb

La suite, « Vengeance », se veut dans la continuité d’EMPEREUR JOKER et fait revenir le fameux Elfe de la Cinquième Dimension au nom imprononçable, Mxyztplk. D’où une intrigue qui s’oriente rapidement vers un foutoir général où interviennent une équipe de super héros rétro, les Maximums, Bat Mite, Captain Atom, Darkseid et Bizarro (accompagné de Batzarro), ces derniers s’exprimant toujours en disant l’inverse de ce qu’ils souhaitent. Tout ça s’avère franchement foutraque, confus et pour tout dire rapidement indigeste, ce qui aurait pu fonctionner sur deux ou trois épisodes maximum étant étiré sur six chapitres bien longuet. Les dessins très cartonnesques d’Ed Mc Guiness n’aident guère eux non plus à apprécier ce récit quoiqu’’ils s’accordent d’une certaine façon au caractère déjanté de l’intrigue.

L’album comprend également un intéressant (et superbement dessiné) épisode centré sur Supergirl dont les conséquences se feront sentir dans INFINITE CRISIS et, pour terminer, un étrange récit composite (une foultitude de dessinateurs et de scénaristes interviennent) pour rendre hommage à Sam, le fils de Jeph Loeb décédé d’un cancer à 17 ans.

En résumé un album en demi-teinte : un premier arc très sympathique en dépit de son côté un peu en deçà des attentes voisine avec un second franchement dispensable et deux récits annexes finalement anecdotiques.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Superhéros, #DC, #Batman, #Justice League, #Green Lantern, #Superman

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Publié le 27 Février 2018

JUSTICE LEAGUE Vs SUICIDE SQUAD
JUSTICE LEAGUE Vs SUICIDE SQUAD

Vaste crossover ayant couru sur onze numéros, cette belle réussite fut publiée par Urban dans trois mensuels kiosque (JUSTICE LEAGUE REBIRTH 7 et SUICIDE SQUAD REBIRTH 5 et 6) puis rassemblé dans un gros volume rassemblant la mini-série (Justice League Vs Suicide Squad en 6 épisodes) et les tie-in (Justice League 12 et 13) et Suicide Squad 8, 9 et 10) soit plus de 330 pages de comics. La réalisation est-elle à la hauteur des attentes ? Globalement oui.  Si le scénario n’est guère original, sa mise en scène se montre inspirée en adoptant un ton adéquat (crédible dans l’ensemble) et en proposant à intervalles réguliers des twists capables de relancer l’intérêt.

Batman se méfie de la Force Spéciale X, autrement dit la Suicide Squad d’Amanda Waller qui emploie des super-vilains en échange de remise de peine. Il informe la Justice League qui prend les choses en main et tente de stopper l’Escadron. Cependant, une troisième équipe, dirigée par Max Lord et comprenant les membres de la première Squad d’Amanda Waller, intervient, forçant la Suicide Squad à s’associer à la Ligue de Justice.

JUSTICE LEAGUE Vs SUICIDE SQUAD

Joliment dessiné, JUSTICE LEAGUE Vs SUICIDE SQUAD constitue bien sûr une tentative de DC Comics de susciter l’intérêt du public pour des personnages popularisés par les longs-métrages « Suicide Squad » (un naufrage !) et « Justice League » (maladroit mais déjà nettement plus réussi) mais l’entreprise fonctionne de belle manière. Le personnage principal est ici Amanda Waller, plus détestable et manipulatrice que jamais, mais les autres intervenants sont également réussis, en particulier Lobo qui nous offre un beau numéro en « mec plus ultra ». Killer Frost, partagée entre le Bien et le Mal, se révèle, elle-aussi, très intéressante et son développement, au cours de l’histoire, s’avère bien géré jusqu’à sa rédemption qui l’amène, au final, dans le camp de la Ligue.

Si le ton se veut sérieux, quelques notes d’humour allègent l’atmosphère, en particulier grâce au toujours aussi ringard et macho Captain Boomerang. Les raisons pour l’affrontement entre les deux équipes se révèlent de leur côté bien exposées et vraisemblables, on échappe au syndrome du « tapons nous d’abord et réfléchissons ensuite » coutumier à ce genre de combat homérique. L’intervention de Max Lord et de son équipe constitue pour sa part une bonne idée qui fait dévier l’intrigue dans une direction plus intéressante que la simple baston quoique les derniers épisodes offrent aux lecteurs le lot attendu de pif-paf.

JUSTICE LEAGUE Vs SUICIDE SQUAD

Alors que Marvel peine à proposer un crossover réellement passionnant depuis CIVIL WAR, le premier « gros event » de la renaissance DC s’impose comme une réussite éclatante : protagonistes développés, action enthousiasmante, touches d’humour sympathiques, réactions crédibles des belligérants, scénario parfaitement négocié jusqu’à sa conclusion (et même son épilogue), dessins dans l’ensemble d’excellent niveau,…

Bref, JUSTICE LEAGUE Vs SUICIDE SQUAD se révèle LA grande réussite du DC Rebirth. Pour les amateurs de ces deux équipes ou, plus généralement, pour les fans de comics super héroïque, voici donc un immanquable !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Aventures, #Comic Book, #Superhéros, #DC, #Batman, #Justice League

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Publié le 23 Février 2018

JUSTICE LEAGUE REBIRTH - TOME 2: ETAT DE TERREUR de Brian Hitch et co.

Ce recueil comprend deux arcs assez courts liés entre eux puisque le premier a des conséquences sur le second. La première histoire, assez rapidement expédiée sur deux numéros, concerne l’infestation de la Ligue de Justice par la peur. La Ligue finit par maitriser la menace avec l’aide de la nouvelle Green Lantern, Jessica. On reparle aussi de leurs précédents adversaires, les Semblables, dont les attaques ont laissé des traces. Au final, beaucoup de blessés mais un seul décès (peu crédible évidemment). Or, peu après, les membres de la Ligue sont attaqués par une sorte de virus informatique. Lorsqu’il apparait que le mari de la défunte est un hacker de génie ce-dernier devient, forcément, le principal suspect. Mais est-ce bien lui le coupable ?

JUSTICE LEAGUE REBIRTH - TOME 2: ETAT DE TERREUR de Brian Hitch et co.

Voici donc deux arcs assez classiques : si le premier se montre peu passionnant le second s’avère plus intéressant avec cette menace mystérieuse qui s’en prend à la Ligue. Bien sûr le suspect, rapidement identifié, n’est pas coupable, il voulait seulement jouer les Robin des Bois en prenant un peu d’argent à Luthor et Wayne pour aider les victimes des destructions causées par la Ligue. Le twist se voit d’ailleurs à des kilomètres. La dernière partie se limite à un gros affrontement entre la Ligue et une armée de super vilains appâtés par la perspective d’obtenir la fortune combinée de Luthor et Wayne.

Rien de bien neuf surtout que les méchants en question manquent d’ampleur : à part Amazo nous avons droit aux seconds couteaux (Verglas ressemble à un ersatz de Captain Cold) ou à de la figuration (L’Epouvantail peut effrayer à Gotham mais contre la Ligue il ne fait clairement pas le poids. Et en parlant de poids Giganta ne sert toujours clairement à rien) mais le tout se laisse cependant lire avec plaisir si on accepte le postulat « blockbuster » d’un récit que l’on eut aimé un peu plus profond et travaillé. En effet, la confrontation des membres de la Ligue avec leurs peurs cachées puis le retournement de leurs armes suite à l’infestation informatique (avec une attaque des systèmes de sécurités de la batcave) pouvait donner lieu à un récit plus intéressant que la simple « grosse baston ». Mais le scénariste, empêtré dans ses travers (le « toujours plus »), ne peut se permettre de passer trop de temps sur l’intrigue proprement dite puisqu’il doit fournir son quota de « destruction porn » (la moitié de la pagination abuse du pif paf) illustrées de manière correcte par les différents dessinateurs même si on remarque un manque de précision dans les décors et personnages d’arrière-plan souvent à peine esquissés.

Les fondamentaux sont néanmoins de la partie (Batman et Superslip s’empoignent…quelle originalité !), quelques notations s’avèrent sympathiques (l’incapacité de Flash à s’adapter à un monde qu’il juge trop lent, les doutes de Jessica) mais les maladresses sont présentes (la conclusion des deux arcs est bien trop rapide) et certains dialogues sonnent vraiment faux (Aquaman qui s’exclame en plein combat devant un Simon dépassé par son anneau « ce ne serait pas arrivé à Hal Jordan » bonjour la camaraderie !) mais la présentation des personnages humains reste correcte. La famille endeuillée, par exemple, est crédible avant l’arrivée d’un délire à base de hacking et de virus informatique surpuissant.

 

JUSTICE LEAGUE REBIRTH - TOME 2: ETAT DE TERREUR de Brian Hitch et co.

Tout ça ne vole pas bien haut mais, au final, cette deuxième salve pour la Justice Leage renaissance demeure un bon « blockbuster » super héroïque qui assure sa mission de divertissement explosif. Il ne faut pas en attendre davantage sous peine d’être déçu.

 

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Publié le 7 Novembre 2017

LA GUERRE DE DARKSEID de Geoff Johns et Jay Fabok

Régulièrement, les deux éternels concurrents du comic-book américain, à savoir DC Comics et Marvel, se lancent dans d’énormes récits qui impliquent la plupart de leurs personnages et s’étalent sur des dizaines de numéros.  Ces crossovers impactent, forcément, toutes les séries phares de leurs éditeurs respectifs et, malgré des qualités souvent discutables, exercent sur les fans un pouvoir d’attraction non négligeables qui se traduit par conséquent par un accroissement des ventes. La recette fonctionne si bien (du moins commercialement) que Marvel vit à présent en état de crossover quasi permanent, proposant un ou deux « events » chaque année. DC Comics n’est pas en reste, évidemment comme en témoigne ce copieux DARKSEID WAR.

LA GUERRE DE DARKSEID de Geoff Johns et Jay Fabok

Le dernier grand crossover en date (2014), FOREVER EVIL, s’était imposé comme une jolie réussite pour l’éditeur en proposant un concept solide et un récit haletant. Deux ans plus tard, la Ligue de Justice est au cœur d’un nouvel événement d’importance, la « Guerre de Darkseid », divisée en trois chapitres.

Le premier commence en France dans le N°1 du magazine « Justice League Universe » publié chez Urban et concerne la guerre que se livrent Darkseid et le tout puissant Anti Monitor. Ce premier chapitre se conclut par la défaite de Darkseid et l’accession au statut divin de la plupart des membres de la Ligue. Batman devient ainsi le dieu de la connaissance et s’empare du fauteuil de Moebius tandis que Flash, possédé, devient le dieu de la mort.

Un second chapitre présente les conséquences, pour nos héros, de ces nouveaux pouvoirs, ce qu’approfondissent six one shot sur les différents protagonistes déifiés. La fin épique de cette guerre s’étend sur une quarantaine de pages riches en action mais aussi en surprises et en révélations : l’identité du Joker dévoilée à Batman, l’accession au pouvoir de Lex Luthor, un secret lié à Wonder Woman, etc. 

LA GUERRE DE DARKSEID de Geoff Johns et Jay Fabok

Bien des crossovers sont inutilement complexes (pour ne pas dire incompréhensibles aux non-initiés) mais, en dépit de ses nombreux personnages et de sa longueur, DARKSEID WAR reste très digeste et étonnamment fluide. Servi par des dessins d’une constante (grande) qualité de Jay Fabok ce run est déjà un véritable plaisir visuel.

Nous sommes ici, en effet, dans l’aspect le plus destructeur de DC, dans le blockbuster dessiné qui ne recule devant aucune surenchère pour maintenir l’attention : révélations distillées à intervalles réguliers, cliffhangers, action frénétique,…La patte Geoff Johns pour un récit d’ampleur tout simplement gigantesque dans lequel tous les personnages principaux de l’éditeur viennent effectuer un petit tour de piste.

Une belle réussite pour DC Comics et à coup sûr un comic extrêmement bien ficelé et plaisant. Pour ceux qui ont raté sa publication kiosque et sa réédition sous forme de deux tomes cartonnés, Urban Comics ressort une nouvelle fois la bête à l’occasion de ses cinq ans sous la forme d’un omnibus grand format riche en bonus de près de 500 pages. Il vous en coutera 39 euros mais, franchement, ça les vaut !

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