humour

Publié le 26 Janvier 2023

DOCTOR WHO: L'HORLOGE NUCLEAIRE d'Oli Smith

Le Docteur, Rory et Amy débarquent en 1981 dans un petit village tranquille perdu en plein désert. Un endroit qui va servir de test à une bombe nucléaire. Le Docteur se trouve ensuite séparé de ses compagnons et remonte le temps…au sens propre! Autrement dit il avance à contre-courant du temps et du reste des personnages. Et c'est parti pour du pur wibbly wobbly timey wimey! Est-ce qu'on comprend tout? Non! Est-ce que tout se tient niveau paradoxe temporal et pseudo-sciences? Non, probablement pas. Mais nous ne sommes pas dans de la SF hard science ou même sérieuse, nous sommes dans une aventure du Docteur. Et de la bonne période du Docteur, pas des versions récentes, à partir de son second cycle, avec les trop sérieux XII et XIII. Ici on est dans le fun, le léger, les théories abracadabrantes et l'humour british – absurde en guise d'excuse à un récit complètement zarbi.

Pas grand-chose à ajouter concernant cette lecture plaisante, rapide, rythmée, qui déroule son intrigue délirante à cent à l'heure et ne laisse pas le temps de souffler. Mieux vaut connaitre un peu le background et les personnages car le roman, qui aurait pu constituer un (bon) épisode supplémentaire de la série, plonge directement dans l'ambiance et l'action. Bref, de la pure détente, sans plus ni moins.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Cinéma et TV, #Humour, #Doctor Who

Repost0

Publié le 20 Décembre 2022

CONTES POUR PETITES FILLES LIBERTINES de Nadine Monfils

Nadine Monfils, spécialisée dans le polar souvent humoristique, s’est également plusieurs fois essayée à l’érotisme, par exemple avec LE BAL DU DIABLE ou LES SOULIERS DE SATAN.

On lui doit également, sous pseudo, plusieurs aventures de Blade, le héros de science-fantasy sexy publié chez Gérard de Villiers. CONTES POUR PETITES FILLES LIBERTINES date de ses débuts. L’autrice revisite ici les thèmes classiques de l’érotisme, souvent agrémenté de fantastique, voire d’horreur. Les récits sont étranges, délirants, imaginatifs et surréalistes. Avec des emprunts aux contes de fées et un côté décalé, parfois malaisant, qui joue, bien sûr, sur les fantasmes pédophiles en détaillant les rencontres entre des « pervers pépères » et de très jeunes « lolitas ». Parfois, Monfils revisite les contes de fées traditionnels de manière décalée (« Cendrillon 2011 »), parfois elle part dans un peu délire sans queue (enfin on se comprend) ni tête. C’est quelque fois efficace, d’autre fois fatiguant car trop relâché et, surtout, le tout manque franchement de structure. CONTES POUR PETITES FILLES CRIMINELLES démontrait les mêmes qualités et, surtout, défauts. Bref, ça tourne un peu en rond et il vaut mieux picorer dans quelques récits plus intéressants que de lire toutes les nouvelles, surtout d'une traite, sous peine de risquer l'indigestion.

« Un grand père en solde », « la couseuse de colombes », « la passion magique »,….autant d’histoires bizarres réservées aux amateurs de ce genre d’étrangetés littéraires. Ici, le surréalisme domine et voisine avec le sadisme et l’érotisme, le tout dans une certaine idée de la « belgitude ». Monfils s’inspire autant de Jean Ray que du Marquis de Sade. Il doit y avoir un public mais on peut aussi y rester hermétique.

Ceux qui attendent un recueil de récits érotiques « classiques » resteront sans doute sur leur faim avec ces nouvelles plus déconcertantes qu’excitantes. C’est bien écrit, intriguant, suffisamment court pour ne pas lasser (certains textes ne font que deux pages) mais, dans l’ensemble, il est difficile de se passionner pour ces histoires abracadabrantes. Un défaut (que certains peuvent qualifier de qualité, tous les goûts sont permis) que l’on retrouve dans LE BAL DU DIABLE conçu sur un principe similaire. Il vaut donc mieux savoir à quoi s’attendre lorsqu’on ouvre ce livre qui, comme on dit, ne s’adresse pas à tout le monde.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 18 Décembre 2022

SUICIDE SQUAD TOME 2: LA LOI DE LA JUNGLE d'Adam Glass

Et hop, on prend (presque) les mêmes et on recommence pour un deuxième tome. Vu le nombre élevé de morts (mais, on le rappelle, toujours dans les troisièmes couteaux), le casting de l’équipe spéciale X évolue régulièrement. Les têtes d’affiches, Deadshot et Harley, restent néanmoins présentes et les missions ne changent pas vraiment d’un tome à l’autre. Il s’agit, cette fois, de démanteler l’organisation Basilik. En apparence rien de compliqué pour nos super vilains plus ou moins repentis. Mais la situation se complique car un traitre a infiltré la Squad pour dégommer Amanda Waller, la grande chef.

Ce deuxième tome ne surprend guère quoique les scénaristes multiplient les petits rebondissements pour maintenir l’intérêt. Parfois le lecteur se laisse prendre, parfois ce côté "cliffhange" parait un peu forcé. L’humour fonctionne cependant agréablement, King Shark ayant la manie de dévorer ses coéquipiers par exemple. Le problème du premier tome demeure: trop de personnages pour que les scénaristes puissent réellement développer leurs interactions. Par conséquent Deadshot reste le personnage le plus travaillé et assure la responsabilité de l'équipe. De son côté, Harley joue encore une fois à la foldingue vaguement nympho, ce qui amuse un temps mais finit par lasser. Les intrigues assument leur côté « bis qui tâche » sans craindre de verser dans l’outrance mais ce qui divertit à petite dose peut vite conduire à l’indigestion. Une fois encore, le tout ne parvient pas à assumer réellement le côté déjanté et outrancier des prémices. On demeure donc dans une pseudo provocation assez anodine et inoffensive, du trash tout public.

Les dessins, confiés à une palanquée de dessinateurs assez passe-partout, dépassent rarement une honnête moyenne. A l’image de la série dans son ensemble ils partent dans tous les sens. Un peu de comédie, quelques touches caustiques, de l’action à profusion, de la violence « décomplexée », une Harley sexy comme une moto rutilante : tout ça ne vole décidément pas bien haut. Comme pour le volume précédent, le cliffhanger final encourage néanmoins à poursuivre une aventure certes divertissante mais trop anecdotique pour susciter une réelle adhésion. Une lecture sans prétention mais revisiter la série d'un bloc en montre toutefois les limites criantes et le côté répétitif.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Action, #BD, #Batman, #DC Comics, #Superhéros, #Humour

Repost0

Publié le 11 Novembre 2022

008 APPRENTI ESPION TOME 2 de Shun Matsuena

Le premier tome de cet amusant manga nous a présenté Eight Akashi (notre apprenti espion 008) refusé par tous les lycées après avoir échoué au concours d'entrée. Désespéré, il se voyait toutefois admis dans une école spéciale visant à former l'élite des services secrets. Le pauvre a subi une série d'épreuves pas piquées des hannetons qui occupaient quasiment les deux cents pages du tome 1. La fin du premier volume accordait à Akashi et ses amis le plaisir de partager un repas revigorant dans le réfectoire de l'école. Après ce court moment de calme les lycéens, drogués, se réveillaient au milieu de l'océan. Ce deuxième tome enchaine sur cette situation problématique et entre immédiatement dans le vif du sujet. Nos gamins échouent sur une île où ils vont devoir faire leurs preuves pour survivre.

008 APPRENTI ESPION poursuit dans la veine du premier opus, sur un ton assez décalé, parfois réaliste et violent, parfois complètement délirant comme en témoigne ce curieux prof à tête de lapin. Incongru mais fun. Inutile donc de chercher une intrigue réellement cohérente, le manga part dans tous les sens et assume ses références (James Bond bien sûr mais ici également BATTLE ROYALE). L'ambition de l'auteur est surtout d'amuser le lecteur et il y parvient assez joyeusement bien qu'il recourt à de grosses ficelles. Le récit, un poil prévisible, aligne les cours, souvent dangereux, que subissent nos apprentis espions, ce qui permet à l'auteur de développer les personnages et de nous les rendre sympathiques. Bien sûr ils restent assez clichés (le ninja porté sur l'honneur, le héros neuneu, l'espionne méga bonne, les profs tous frappés du bocal) mais sans que ce soit préjudiciable à cette histoire trépidante. La recette, sans réelle surprise, fonctionne pourtant plaisamment en mêlant des ingrédients ayant démontrés leur efficacité : de l'action, des héros attachants, des notes d'humour grasses, du délire plus ou moins contrôlé et des gadgets rigolos. Afin de contenter les fans, l'auteur y ajoute une bonne rasade d'érotisme, certes gentillet mais agréable, avec notamment une prof chaudasse experte dans la manipulation mentale des élèves en rut. Les plans culottes et nichons (plus ou moins dévoilés) abondent eux-aussi mais dans une ambiance légère et détendue. Bref, mignonne.

Finalement, ce second tome confirme la bonne humeur et le côté divertissant d'une série sans prétention mais agréable à suivre. La référence à James Bond, certes plaquée, reste acceptable tant le manga passe à la moulinette les fondamentaux de 007 (période pré-années 2000) avec un mélange pétillant de blagues lourdes, de sous-entendus osés, de pauses sexy, de gadgets improbables et d'action décomplexée. N'en attendons pas un classique ou un incontournable et sachons simplement apprécier ce mange pour ce qu'il est, à savoir un divertissement appréciable en ces temps moroses. On poursuivra donc avec le troisième tome en espérant, néanmoins, qu'une véritable intrigue se mette en place.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Manga, #Erotique, #Espionnage, #Humour

Repost0

Publié le 25 Octobre 2022

TOO DEAD FOR LOVE de Crazy Crüe

La collection Karnage se poursuit, en digne héritière de Gore. Elle se montre même, peut-être, plus variée au niveau des thèmes abordés par les auteurs francophones ici rassemblés. Ainsi Crazy Crüe rend hommage au heavy glam / sleaze / hair / FM Rock / Metal du milieu des années ’80. Cette démarche rappellera aux lecteurs de Gore le sympathique CLIP DE SANG de Christian Vila. Mais, ici, la manière de procéder se montre nettement plus référentielle. En effet, l’auteur use et abuse avec bonheur d’un name-dropping immédiatement évocateur pour les amateurs de ce courant musical.

Motley Crüe, W.A.S.P, Cinderella, Poison, Twister Sisters, Guns & Roses, Ratt, Quiet Riot, « même Bon Jovi » sont conviés à la fête, sous la tutelle des ancêtres Hanoï Rock et Kiss et le regard bienveillant du Maître Suprême Alice Cooper (« nous ne sommes pas dignes ! »). Entre présentation des musiciens zombifiés, paroles de chansons et références à la glorieuse époque où le glam régnait sans partage sur MTV, le roman rappelle à nos bons (hum !) souvenirs les fameuses campagnes assimilant cette musique à un vacarme satanique (pourtant, on ne parle pas de Venom ou Deicide ici) et les autocollant « explicit lyrics » apposés à la hâte sur les albums.

L’argument ? Une épidémie sexuellement transmissible, un vilain virus mortel refilé aux stars de la musique rock qui tombent comme des mouches. Les coupables ? Des groupies lobotomisées à la suite des discours d’un gourou évangéliste comme l’Amérique en a le secret. Une partie des contaminés décèdent, dans de grandes explosions de tripailles façon « Street Trash », les autres deviennent des sortes de zombies putréfiés à la bite à moitié décomposée. Beaucoup sont touchés mais l’auteur nous cligne de l’œil avec un Mick Mars bien vivant mais qui parait plus mort que ses comparses. Ou un Rob Halford qui se chope le virus alors qu’on connait ses préférences. Les deux interviews du groupe fictif Royal Mercury qui ouvrent et ferment le roman sont, elles aussi, bien fun pour le fan de glam.

Le roman ne se perd pas en digressions inutiles et file à l’essentiel avec le quota requis de sexe et de gore. Toutefois, rien de malsain ici, plutôt un rappel du gore déjanté et rigolard du milieu des années ’80, période propice à « Re-Animator », « Toxic Avenger », etc. L’écriture se montre efficace et jamais bâclée sans verser dans la « grande littérature qui se regarde le nombril ». L’auteur cherche (et trouve) la bonne manière de raconter cette histoire déjantée qui se termine sur une note amusante. Bref, avec TOO DEAD FOR LOVE le lecteur s’amuse et passe un bon moment, en particulier s’il aime les chevelus drogués des eighties.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Gore, #Horreur, #Humour, #Karnage, #Musique

Repost0

Publié le 16 Août 2022

LES DAMES DE MARLOW ENQUÊTENT: MORT COMPTE TRIPLE de Robert Thorogood

Créateur de la série “Meurtres au paradis”, Robert Thorogood nous propose un policer d’enquête teinté d’humour, un classique récit “cozy” à déguster au coin du feu.

Héritière de Miss Silver et Miss Marple, Judith Potts est une Anglaise de 77 ans quelque peu excentrique, le genre à se baigner nue dans la Tamise ou à se payer une cuite au whisky. Lorsqu’elle surprend un bruit bizarre dans la maison de son voisin elle est certaine que ce dernier a été assassiné. Bien sûr la police ne croit pas notre gentille toquée. Du coup elle se lance dans le métier de détective. Après tout résoudre une enquête c’est un peu comme faire un mot croisé, non ? Aidée de la femme du vicaire et de la pipelette du village, notre apprentie limier part en chasse.

Après avoir revisité toutes les façons de commettre un crime parfait d’apparence impossible (en chambre close et autre) avec sa série des « Meurtres au paradis » et les romans qui en découlent, Thorogood reprend le cliché de la « vieille dame (in)digne ». Cette dernière en sait beaucoup sur son petit patelin et, sans avoir besoin de méthodes compliquées ou de technologies, elle aborde les énigmes, uniquement armée de son bon sens et de sa connaissance de l’âme humaine. Depuis Silver, Marple ou la (plus jeune) Agatha Raisin, ce type de personnage gentiment excentrique et anachronique a nourri bien des intrigues. Judith Potts, la principale protagoniste, se voit ici accompagnée de deux co-détectives un brin loufoque. Ce trio va pouvoir résoudre une intrigue assez touffue mais qui se lit facilement. Admettant volontiers l’influence d’Agatha Christie, le romancier multiplie les suspects, les fausses pistes, les retournements de situation, etc. Finalement, l’héroïne explique, longuement, comment / par qui / pourquoi le meurtre a été commis.

Avec ses 340 pages, le roman peut toutefois sembler un poil trop long : le dernier tiers verse plus volontiers dans le comique de situation au détriment de l’humour plus subtil et british des précédents chapitres. Un petit bémol mais l’ensemble reste suffisamment frais et divertissant pour assurer un bon moment de lecture. Si la recette n’est pas encore parfaitement maîtrisée nul doute que la suite, annoncée pour 2023, saura corriger les quelques défauts de cette première livraison. Un pur roman détente qui s’appréciera tout autant sur la plage que dans un fauteuil par une soirée d’hiver.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Cosy Mystery, #Humour, #Policier, #Whodunit

Repost0

Publié le 10 Août 2022

M. JE SAIS TOUT: CONSEILS IMPURS D'UN VIEUX DEGUEULASSE de John Waters

Le vieux dégueulasse, Mr John Waters, se livre dans ce bouquin réjouissant. Il alterne souvenirs biographiques, anecdotes sur le tournage de ses films les plus récents et considérations diverses. A mi-chemin entre le dandy provocateur, le punk distingué et le pince sans rire, Waters se raconte et se met en scène, pas dupe de son statut d’icône et de pape du trash. Il évoque « Hairspray », « Serial Mom », etc. puis discute de la valeur monétaire des œuvres d’art réalisées par des singes ou effectue une sorte de guide touristique des sex shop et autre glory hole gay.

Waters travaille sa prose et sacrifie parfois l’autobiographie au bon mot ou à la punchline de (bon) mauvais goût. Ce qui rend l’ensemble amusant et divertissant vu qu’il passe d’un sujet à un autre avec vivacité. Waters livre presque son « guide du parfait gentleman » à lui. Mais, dans sa version du gentleman, il importe de péter, roter. Bref, son gentleman pue un peu la merde, à l’image des pastilles odorantes de « Polyester » mais, finalement, cette odeur ragaillardit en ces temps de trous du cul de la cancel culture et autres offusqués éveillés.

Toutefois, Waters oublie parfois de jouer au clown et s’accorde une pause tendresse. Mélancolique et nostalgique, sentant le temps qui passe et la mort qui s’approche, le dandy décadent se reprend in extrémis et se paie un trip au LSD pour fêter son entrée dans le troisième âge. Car, bon, Waters est aujourd’hui accepté par l’intelligentsia et voit ses films édités dans de prestigieuses éditions chez Criterion notamment, ce qui ne l’empêche pas de vouloir encore, de temps en temps, mettre un bon coup de bite dans le cul du politiquement correct.

Comme il le dit lui-même : « je suis devenu quelqu’un de respectable. Je me demande bien comment. Le dernier film que j’ai réalisé s’est fait descendre par la critique et a été interdit aux moins de dix-sept ans. Six de mes contacts personnels ont été condamnés à la réclusion à perpétuité. Et puis j’ai produit une œuvre d’art intitulée Douze trous de balle et un pied sale, composée de gros plans extraits de films pornos, et un musée l’a acquise pour sa collection permanente sans que personne se fâche. Qu’est-ce qui a bien pu se passer, bordel ?”

Que l’on aime ou pas son oeuvre, difficile de ne pas trouver cette vraie / fausse autobiographie aussi drôle que necessaire (le mot est lâché) en cette période de censure de l’humour où certains illumines viennent decider de quoi on peut rire (ou pas).

Bref, un bon moment de divertissement (plus ou moins) intelligent servi aux petits oignons par cette vieille tarlouze détraquée de Waters! Long live the shit!

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Biographie, #Cinéma, #Chroniques, #Cinéma Bis, #Humour, #LGBT

Repost0

Publié le 6 Août 2022

FUTURS PAS POSSIBLES présenté par Isaac Asimov

Isaac Asimov présente…divers futurs possibles. Un nom porteur pour des anthologies d’intérêt variable mais qui eurent le mérite de présenter une poignée de nouvelles au grand public. Ce recueil comprend sept textes et quelques grands noms de la SF. Ils furent généralement publiés, en VO, dans le magazine d’Asimov, d’où la « caution » apportée par le Bon Docteur.

« Dilemme » joue ainsi la carte de l’humour et de l’hommage à Asimov. Signé Connie Willis, on le retrouvera également dans LES FILS DE FONDATION. Ce petit récit plein d’humour égratigne affectueusement le très prolifique Bon Docteur et propose un plaisant « name dropping » des géants de la SF de l’âge d’or.

En parlant de géant, Silverberg ne démérite pas avec « Jouvence », récit de la quête de la fontaine miraculeuse. Un mélange de SF et d’aventures historiques fort convaincant.

George Alec Effinger propose ensuite une nouvelle, « Le cyborg sur la montagne », situé dans son univers fétiche, celui d’un Moyen Orient futuriste et cyberpunk. Un texte entre anticipation et polar d’action typique de l’auteur mais rondement mené. Du bon boulot en peu de pages.

« Loterie macabre » de S.P. Somtow détonne dans ce recueil avec une intrigue entre fantastique et épouvante : deux jeunes ados, en Thaïlande, s’apprête à passer la nuit dans un cimetière afin qu’un fantôme leur donne les numéros gagnants de la loterie. Pas mal et indéniablement exotique, notamment en ce qui concerne les coutumes, superstitions et légendes locales.

Deux autres textes, plus longs, sont signés Tiptree et Charles Sheffield mais la pièce de résistance reste la courte et excellente « le jour où les ours ont découvert le feu » de Terry Bisson. Récompensé par le Hugo, le Nebula, le Locus, le Sturgeon et le Asimov (excusez du peu !), voici une nouvelle où la SF sert simplement de décor (à la suite de l’événement décrit dans le titre) pour un récit intimiste d’une grande originalité.

Comme toutes les anthologies de ce style, il y a donc à boire et à manger mais, dans l’ensemble, les textes rassemblés ici sont d’une grande qualité et méritent la lecture.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 8 Juin 2022

TRAQUEMORT: TOME 1 - LE PROSCRIT de Simon R. Green

Golgotha, capitale de l’infâme Empire Galactique, sous le joug de Lionnepierre, dite la Garce de Fer. Les puissants écrasent toutes possibilités de révolte et se délectent des combats de gladiateurs dans les arènes. Owen Traquemort appartient aux privilégiées et se satisfait de son existence, partagée entre les plaisirs de la vie et l’étude de l’Histoire. Jusqu’au jour où, sur une lubie de Lionnepierre, il perd tout et devient un proscrit. Erudit peu concerné par les combats et la politique, Owen doit fuir vers l’unique planète qui échappe à l’Empire, Brumonde, repère des pires contrebandiers et crapules de la galaxie. De là, peut-être, pourra t’il lancer la rébellion.

Saga en huit tomes, chacun de 700 pages bien tassées, TRAQUEMORT débute rapidement par la chute de son héros, lequel passe de notable tranquille à proscrit. Déboussolé, il doit s’allier avec quelques personnages peu recommandables : une jeune criminelle, une chasseuse de primes, un révolutionnaire légendaire mais à bout de course, etc. Première étape dans le plan de révolte de Traquemort : ramené à la vie son ancêtre, le « Premier Guerrier » d’antan, placé en stase depuis près d’un millénaire. Et ensuite trouver une arme mythique. Et une armée. Oui, ça ne sera pas simple !

Traquemort (Deathstalker en VO, nom emprunté à une tétralogie de Conaneries à petit budget très sympathiques) ne cherche pas à réinventer la roue mais aligne aux contraires les conventions de la SF spectaculaire avec une bonne santé réjouissante. On y retrouve une bande de vauriens cools et d’aristocrates associés pour combattre un Empire tout puissant, un noble cinglé adepte de toutes les drogues possibles, des êtres modifiés dotés de pouvoirs psy (les Espis), des clones, des IA impertinentes, des combats dans l’Arène, un tout puissant Gladiateur Masqué à l’identité mystérieuse, un héros légendaire ramené à la vie après plus de neuf siècles, des intrigues de palais et des rivalités claniques qui se résolvent dans le sang, des combats à l’épée (car les pistolasers c’est efficace mais ils nécessitent deux minutes entre chaque tir pour redevenir opérationnels),…

Simon R. Green délivre un roman très feuilletonnant, mélange de science-fiction et de fantasy dans une ambiance proche du péplum décadent avec un gros parfum de cape et épée. Space et Planet Opera dominent le récit, avec les références attendues : « Star Wars » bien sûr, « Dune » évidemment et même les plus anciens « John Carter », « Flash Gordon », etc. Une touche d’Albator (parallèle accru par la couverture), une pincée des vénérables ROIS DES ETOILES et autres space op’ d’antan à la Leigh Brackett ou E.E. Doc Smith, des héros fatigués mais encore vaillants à la Gemmell pour lesquels ne restent que l’honneur. Green ratisse large et convoque aussi les grands ancêtres façon TROIS MOUSQUETAIRES, les intrigues du TRONE DE FER ou les rivalités familiales des PRINCES D’AMBRE, le tout dans une ambiance fiévreuse pleine de bruit et de fureur façon Robert E. Howard etc.

L’auteur ne se prive jamais de références parfaitement assumées, entre hommage, ré imagination et clins d’œil (« Nouvel Espoir ») et y ajoute des éléments fun, soit hérités de la SF d’antan soit tout aussi référentiels mais plus proches de la fantasy ou du fantastique. Ainsi des combattants assoiffés de sang sont nommés des Wampyres, des mutants féroces comme des loups sont, forcément, surnommés les Garous, etc. Green n’a pas peur de la surenchère ni de la grandiloquence. Vulgairement on pourrait même résumer ce tome 1 par un « plus épique tu meurs ». Les héros cherchent quand même une arme trop puissante…et quand on dit puissante c’est le niveau au-dessus de l’Etoile Noire, c’est plutôt du registre de l’Anéantisseur Ultime des Marvel Comics. Une arme capable d’anéantir des milliers d’étoiles d’un coup. Heureusement elle est cachée dans un dédale qui rend fou tous ceux qui osent s’y aventurer.

Avec TRAQUEMOT, Simon Green propose un livre-univers attrayant avec énormément de personnages, certains très sympas et d’autres vraiment très méchants. Beaucoup de péripéties, de voyages d’un bout à l’autre de galaxie, de duels à l’épée, de fantaisie et d’imagination. Certes il touille une tambouille connue mais le plat est si bien cuisiné qu’on le déguste et qu’on en redemande. Les 750 pages passent d’ailleurs comme une lettre à la poste, grâce également à l’humour de l’auteur, parfois noir et parfois absurde : « british » dirait-on pour simplifier (comme en témoigne aussi sa saga fantasy de HAVEN),… Quelques défauts bien sûr, l’une ou l’autre longueurs (vu la taille de la brique c’est quasi inévitable), un sentiment parfois de « trop plein »… mais un rythme soutenu et des péripéties prenantes. Bref une saga enthousiasmante et un premier tome qui donne envie de poursuivre rapidement avec le deuxième opus de la saga.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 20 Mars 2022

THE PIG d'Edward Lee

Quasiment inventeur de l’horreur hardcore, du splatterpunk et du pornogore, Edward Lee livre régulièrement des petits bouquins très méchants qui bousculent joyeusement les tabous. Contrairement à la plupart de ses collègues, Lee possède surtout un sens de l’humour certes tordu mais appréciable. Et une imagination suffisante pour élever ses romans au-delà du simple étalage de boucherie sexuelle. Alors, évidemment, nous sommes très loin de l’horreur « grand public » jadis publiée dans des collections de prestige comme « Terreur » ou « J’ai lu Epouvante ». Edward Lee aurait davantage eu sa place chez Gore…quoiqu’il ne soit même pas certain qu’il aurait été accepté là-bas !

THE PIG est pourtant souvent drôle (mais si !) à la manière d’un film des frères Coen. Si ces derniers, après « Fargo », avait décidé de se tourner vers le porno et l’horreur extrême nous aurions eu un métrage proche de THE PIG. Car l’écrivain nous présente une série de personnages sacrément déjantés embarqués dans une intrigue complètement horrible mais aussi loufoque.

Nous sommes dans la seconde moitié des années ’70 avec la « bande son » et les références obligées au punk. Le naïf Leonard désire percer dans la mise en scène. Son rêve ? Réaliser un grand film, quelque part « entre Bergman et Polanski avec un peu d’Hitchcock et de Fulci ». Un bon programme. Mais, suite à diverses péripéties tragi-comiques, le pauvre prend de nombreuses mauvaises décisions, passe 18 mois en prison (avec intermède sodomie inévitable) et se retrouve incapable de rembourser une grosse somme d’argent à la mafia. Comme Leonard est doué avec une caméra, le Parrain éponge sa dette à la condition qu’il tourne des films pour lui. Et voilà Leonard plongé dans le monde du porno underground : golden shower, scatologie, déformations sexuelles et toute une série d’animaux. Car la spécialité de Leonard est la zoophilie. Leonard accueille ainsi les « stars » de sa dernière production : deux junkies à la dérive et un énorme cochon. Or, ce dernier a été volé à une secte religieuse. Et il est maudit. Ce qui avait mal commencé ne peut donc qu’encore plus mal se terminer…

THE PIG s’affirme comme un bel exemple de la « méthode » d’Edward Lee : il ne cherche pas à effrayer, simplement à provoquer une réaction viscérale qui oscille entre la répulsion et le rire. Bien sûr, son humour est sacrément malsain et ce court roman (une centaine de pages) franchit joyeusement toutes les limites avec un barrage continuel de viols, tortures, scènes zoophiles et carnages en tout genre. Le tout de manière très « Grand Guignol » dans ses excès. Le dernier acte vire au fantastique pure avec l’influence du cochon maudit : après avoir été dévoré par le héros le porc de l’angoisse transforme celui-ci en un monstrueux Hulk démoniaque. Si THE PIG sera réservé aux estomacs bien accroché, THE PIG est plutôt fun à condition de suivre l’auteur dans son délire !

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Gore, #Horreur, #Humour, #Erotique, #Splatterpunk

Repost0