Publié le 27 Septembre 2022

MEURTRE INDEXE de Ruth Rendell

Dans cette nouvelle enquête (la neuvième), le vieillissant inspecteur Wexford doit investiguer l’assassinat d’une femme, Angela, retrouvée étranglée chez elle. Sa belle-mère qui la détestait a découvert le corps mais Wexford soupçonne rapidement le mari. Cependant, l’inspecteur se heurte à un manque de preuve décourageant. De plus, l’époux finit par s’énerver et accuse le flic de harcèlement. Celui-ci décide, dès lors, de poursuivre sa surveillance de manière officieuse, persuadé qu’il finira par se trahir. Dans le même temps, Wexford tombe sous le charme d’une autre suspecte, Nancy Lake.

Ecrit en 1975, ce court roman (un peu moins de 200 pages), se situe entre le polar psychologique et le policier traditionnel de type whodunit quoique l’on connaisse rapidement l’identité du coupable. L’enquête consiste donc à savoir non pas qui a tué mais comment l’inspecteur va réussir à accuser le principal suspect. Or le temps presse : il doit parvenir à l’arrêter avant que le suspect ne parte vivre au Brésil en compagnie de sa maitresse.

Si MEUTRE INDEXE parait, dès lors, quelque peu prévisible, la maitrise de Rendell maintient l’intérêt par son style très efficace. L’enquête se double d’une étude fouillée de la personnalité de son attachant inspecteur, souvent rapproché, par son humanisme, à Maigret. Les amateurs de suspense apprécieront néanmoins le retournement de situation finale surprenant. Les fans de romance aimeront, eux, cette relation particulière qui se noue entre l’inspecteur et Nancy Lake. Couchent-ils finalement ensembles ? L’auteur rend la scène très ambigüe, suggérant que Wexford, homme de principes, ne succombe pas à la tentation. Cependant, elle laisse la réponse à l’interprétation du lecteur.

En dépit de nombreuses descriptions et de passages quasi dénués d’action (l’enquête dure plus d’un an et avance lentement, sans coups de théâtre irréalistes ou effets de surprise fracassants), le roman demeure une lecture très plaisante. La caractérisation soignée des protagonistes principaux est réussie et les personnages secondaires attachants, comme cet ancien voyou reconverti détective amateur et adepte d’un étonnant cocktail Pernod / Guinness.

Un bon roman de mystère « psychologique », ce qui n’est pas toujours un gros mot ou un défaut.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Polar, #Policier, #Whodunit

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Publié le 25 Septembre 2022

VERS LES ETOILES de Mary Robinette Kowal

Avec son triplet magique (Hugo, Nebula, Locus), VERS LES ETOILES titille l’amateur de SF. Le résultat se montre t’il à la hauteur des attentes ? Globalement… oui mais avec plusieurs réserves. Nous sommes en présence d’une uchronie proche de la série « For all manking » : la course à l’espace doit être accélérée. Si, dans la série précitée, il s’agit d’une simple rivalité entre les USA et les Russes, ici la motivation s’avère plus sérieuse : la survie de l’Humanité. Mais dans les deux cas, le récit se braque sur les femmes et montre leur contribution à la conquête spatiale, notamment via les « calculettes », déjà évoquées par le film « Les figures de l’ombre ».

En 1952, une météorite détruit Washington et dévaste une large portion des Etats-Unis. Des millions de morts, encore davantage de réfugiés. Elma York, génie des mathématiques juive, et son mari Nathaniel échappent à la mort et s’installent dans une base militaire. En étudiant le phénomène, ils se rendent compte que l’Humanité est condamnée à disparaitre : une élévation sans précédent des températures va envoyer les Hommes aux côtés des dinosaures en tant qu’espèce éteinte. Pour la Terre, il n’y a plus rien à faire si ce n’est limité les dégâts du réchauffement climatique pour gagner quelques années. La seule solution réside donc dans la course à l’espace : recruter et former des astronautes pour coloniser la galaxie. Bien sûr le projet nécessite des femmes. En dépit des réticences des autorités, Elma est décidée à participer ! Malgré son anxiété maladive dès qu’elle doit parler en public elle va élever la voix afin de devenir la première Lady Astronaute.

L’uchronie débute après la seconde guerre mondiale : Dewey est élu président à la place de Truman en 1948. Mais l’événement qui chamboule radicalement l’Histoire se produit quatre ans plus tard : la chute d’une météorite raye de la carte une large part des Etats-Unis. Dès lors, la course à l’espace s’accélère avec pour premier objectif d’installer, pour commencer, une base lunaire. Pas pour la gloire mais parce qu’il s’agit de l’étape nécessaire pour permettre à l’humanité d’essaimer dans le système solaire. Voire plus loin. Vers les étoiles.

Roman intéressant par sa reconstitution historique « alternée », VERS LES ETOILES souffre cependant de pas mal de longueurs. Les « problèmes personnels » de l’héroïne occupent une (trop ?) large place et mettent souvent au second plan la conquête spatiale proprement dite. L’opposé du très technique (et un peu ennuyeux) VOYAGE de Stephen Baxter. Cela dit, ici aussi on s’ennuie parfois. La seconde moitié du roman souffre d’un gros ventre mou…L’aspect post (et pré !) apocalypse semble oublié, les conséquences de la chute du météorite peu évoquées, si ce n’est par quelques brèves scènes (émeutes d’affamés) et de courts textes, en forme d’articles de journaux, introduisant les différents chapitres. Beaucoup de pages se consacrent aux problèmes d’Elma, de son agoraphobie / anxiété, des relations avec son époux (compréhensif), de sa fatigue, etc. Le tout est également très manichéen : la jeune et jolie Juive super intelligente doit s’imposer face aux mains baladeuses et à l’opposition systématique de l’inévitable homme blanc d’âge mûr fier de sa supériorité machiste. Ce centrisme sur le personnage d’Elma pose d’autres problèmes : que se passe t’il dans le reste du monde ? La catastrophe a forcément eu des conséquences dramatiques pour toute la planète mais l’auteur se cantonne presque uniquement aux USA. On apprend simplement que d’autres pays tentent également de conquérir les étoiles et, shocking !, que la France ne parvient plus à produire du bon vin. A part ça, rien.

Mary-Robinette Kowal court plusieurs lièvres à la fois. A l’aventure spatiale (façon « l’étoffe des héros ») s’ajoute de longues considérations notes sur la condition de la femme et des Noirs dans l’Amérique des années ’50. Nul doute que cela lui a permis de décrocher Hugo et compagnie. Cependant la science-fiction reste la portion congrue : si on se dirige vers les étoiles, on est loin d’y aller. Il faut attendre les derniers chapitres pour que le roman décolle réellement, au propre comme au figuré. Sur 560 pages, le tout patine et aurait facilement pu être allégé d’une centaine de pages pour lui donner davantage de rythme.

Pourtant, en dépit de tous ces défauts, VERS LES ETOILES reste un « bon bouquin » : si on bataille parfois en se disant qu’il faudrait accélérer cette course à l’espace, l’ampleur du récit possède suffisamment de « sense of wonder » pour soutenir l’intérêt quelque peu défaillant. Les 150 premières pages et les cinquante dernières sont suffisamment prenantes et réussies pour compenser les grosses faiblesses de la partie centrale. Du coup, on ressort de la lecture quelque peu déçu mais en se disant qu’on poursuivra éventuellement le voyage, VERS MARS ou SUR LA LUNE.

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Publié le 23 Septembre 2022

JE SUIS DAREDEVIL de Stan Lee, Ann Nocenti, Frank Miller, etc.

Riche volume à prix raisonnable, JE SUIS DAREDEVIL reprend la formule à présent bien connue des anthologies publiées par Panini sur des héros emblématiques de la Maison des Idées. La difficulté réside, évidemment, à choisir des histoires qui se tiennent seules et peuvent se lire indépendamment de la continuité. Mission délicate mais remplie de manière acceptable avec ce recueil qui commence, logiquement, par le tout premier numéro consacré à l’atypique et attachant super héros aveugle. « Les origines de Daredevil », daté d’avril 1964, nous conte donc le triste destin de Matt Murdock devenu aveugle mais ayant hérité, en parallèle, de super-sens et d’un « radar » capable de suppléer à sa cécité.

On enchaine avec une de ses bastons anthologiques dont Marvel à le secret, un véritable David contre Goliath puisque DD se frotte carrément à l’immensément puissant Namor, prince d’Atlantis. Ce-dernier finit par l’emporter mais le courage de Tête à cornes fait réfléchir Namor sur l’Humanité.

Les épisodes suivants voient se succéder scénaristes (Stan Lee, Gerry Conway, Jim Shooter) et dessinateurs (Gene Colan, Gil Kane) jusqu’à parvenir à la version de Frank Miller qui redéfinit le personnage au début des années ’80. Avec « Elektra », le personnage et le comic book devient sérieux, violent, mâture. L’anthologie nous offre en prime le long épisode « Dernière carte » pour illustrer une seconde fois le run de Miller.

Le reste navigue de Ann Nocenti à D.G. Chichester avant de plonger dans le XXIème siècle et le relaunch du héros sous la plume de Brian M. Bendis, Ed Brubaker ou Mark Waid. Bref, un sacré « casting » de scénaristes, Daredevil ayant souvent bénéficié des services d’écrivains chevronnés qui permirent de tirer le meilleur parti de ce héros hors-normes. Au fil du temps, Matt Murdock devient d’ailleurs plus souvent le véritable « héros » de ces récits avec ses problèmes personnels, ses seconds rôles attachants (Foggy), ses conquêtes diverses (Black Widow, Elektra, Karen Page, etc.), sa foi catholique, sa culpabilité, etc.

Evidemment, de grandes sagas manquent à l’appel : « Renaissance », « L’homme sans peur », « Sous l’aide du diable », « Le procès du siècle », « Shadowland », etc. Des titres longs à savourer dans leur intégralité et impossible à découper pour une anthologie.

Un tome très réussi et assorti de nombreux textes explicatifs venant apporter des précisions bienvenues pour aborder une « carrière » de plus de cinquante ans. Le seul défaut (ou qualité ?) de l’anthologie c’est qu’après lecture on a envie de se plonger dans les runs complets des auteurs précités.

Une bonne manière de découvrir le personnage…avant d’acheter des volumes plus conséquents.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Daredevil, #BEST OF, #BD, #Comic Book, #Marvel Comics, #Superhéros

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Publié le 20 Septembre 2022

LA MAISON DES JEUX: TOME 1 - LE SERPENT de Claire North

Cette novella se situe dans un Venise alternatif, en 1610. On y trouve la Maison des Jeux où les amateurs de jeux (forcément !) viennent se détendre. Mais l’établissement comporte un niveau secret, la Haute Loge, bien plus dangereux que le « casino » officiel où ne se gagne que de l’argent. Là, dans cette zone ésotérique, on s’affronte pour le pouvoir, la maitrise du monde, la vie, etc. Les pions y sont des individus puissants manipulés par les joueurs dans des buts souvent obscurs. Thene, épouse d’un mari ayant dilapidé sa fortune au jeu, est ainsi invitée à entrer dans la Haute Loge et à démontrer ses talents. Peu à peu, elle monte les échelons de cette étrange organisation.

Catherine Webb, alias Claire North, s’est signalée avec la dystopie 84K puis le gros succès LES QUINZE PREMIERES VIES D’HARRY AUGUST. Elle propose cette fois une trilogie de romans courts centrés sur la mystérieuse « Maison des jeux » et dont LE SERPENT constitue le premier volet. Le thème est relativement classique : une organisation secrète fait tourner, incognito, les rouages du monde. Pas mal d’auteurs s’y sont déjà essayer mais Claire North ne démérite pas avec cette vision pleine de mystère.

Le roman utilise également la figure classique du nouveau venu, ou plutôt de la nouvelle venue, qui découvre, avec le lecteur, les tenants et aboutissants de cette mystérieuse Maison. Le procédé du Candide. Mais ici l’héroïne ne l’est pas vraiment : au contraire elle se montre froide, implacable, manipulatrice et, surtout, bien décidé à emporter la victoire.

Au terme du récit, nous ne saurons pas tout non plus de cette Maison, on peut même affirmer que l’intrigue propose plus de questions qu’elle ne fournit de réponses. Mais, après tout, il existe deux suites à venir dans la même collection Une Heure Lumière.

Avec LE SERPENT, l’autrice avance par petites touches et ne dévoile que l’essentiel afin de donner envie de continuer la lecture sans abattre ses cartes d’un coup. Pari gagné pour ce premier tome fort réussi.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Novella (roman court)

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Publié le 18 Septembre 2022

CALAMITY - UNE ENFANCE DE MARTHA JANE CANNARY de Christophe Lambert

Christophe Lambert s’attaque ici à un nouveau défi en livrant la novélisation du dessin-animé « Calamity ». Une version romancée de l’enfance de la célèbre personnalité de l’Ouest, Calamity Jane. Beaucoup de choses ont déjà été dites, écrites ou réalisées sur Calamity Jane, qui mourut d’une pneumonie, dans un complet dénuement, au tout début du XXème siècle. Le film et le roman en offre donc une biographie libre qui s’apparente surtout à un conte initiatique sur le modèle du « coming of age » cher aux Américains.

L’intrigue débute par le voyage d’un convoi de pionniers en destination de l’Oregon, là où ils espèrent trouver une vie meilleure. Avec son fichu caractère, Martha Jane Cannary, l’ainée de la famille, se voit souvent qualifiée de « Calamité ». Elle refuse de se cantonner aux rôles traditionnellement dévolus aux filles et préfère les pantalons aux robes. Elle se rêve cow-boy (ou cow-girl). L’arrivée d’un militaire surnommé Samson sera le début d’une longue aventure au pays des chercheurs d’or…

Lauréat du Cristal au Festival d’Annecy 2020, le long métrage se voit adapté en roman par Christophe Lambert, assorti de nombreuses illustrations. Il est, lui aussi, récompensé par un prix, le Renaudot des Benjamins. Le romancier, passionné par la conquête de l’Ouest, est contacté pour cette adaptation et accepte après une vision enthousiaste du film de Remi Chayé. Le roman, rédigé à la première personne, permet d’approfondir les sentiments de la jeune Calamity. Cependant, ce sont les péripéties qui guident le personnage et, à ce niveau, pas le temps de s’ennuyer : la jeune fille, accusée de vol, part à la recherche du véritable voleur et l’action s’emballe sur 250 pages.

Fidèle à ses auteurs fétiches, Lambert case même un clin d’œil à Stephen King avec ce chien devenu enragé à la suite d’une morsure de chauve-souris.

CALAMITY est une belle réussite du roman d’aventures « western » qui permet d’aborder cette période de la conquête de l’Ouest à travers un livre très abordable pour les enfants. Les chapitres (au nombre de 27) sont courts et illustrés : si la lecture est conseillée à partir de 10 ans il est tout à fait possible de lire le roman à des plus jeunes en fractionnant le texte à raison d’un chapitre par soir. Une belle manière de s’endormir dépaysé et une nouvelle réussite pour Christophe Lambert.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Christophe Lambert, #Cinéma, #Jeunesse, #Western

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Publié le 16 Septembre 2022

CAPTAIN AMERICA EPIC COLLECTION : THE SUPERIA STRATAGEM de Mark Gruenwald

Et on repart pour un nouvel épisode du vaste run de Mark Gruenwald sur la Sentinelle de la Liberté. Le scénariste nous offre, par conséquent, une dose supplémentaire de soap-opéra super héroïque et d’intrigues déjantées.

Le Cap part ainsi voir Diamondback, ancienne super-vilaine passée du bon côté de la force. Mais l’appartement de la belle est détruit. Il va donc enquêter, aidé par Paladin, et découvre que Diamondback a renoué avec deux anciennes criminelles de la Société des Serpents : Black Mamba et Asp. La responsable de l’attaque est une sorte de version féminine (hum !) de Modok appelée Modam. Après diverses péripéties, Cap se retrouve sur un navire en compagnie de Superia, une cinglée qui se propose de stériliser toute la planète à l’exception d’une dizaine de milliers de privilégiées réfugiées sur son île privée. Le scénariste nous prépare un bel assortiment de méchantes de seconde zone (Princess Python, Iron Maiden, Anaconda pour les plus « connues », les autres…on passe) que vont combattre Cap, le Paladin et son pilote, John Jameson (fils de l’autre et accessoirement Man Wolf par intermittence). Le plan de Superia, misandre fanatique, est particulièrement délirant et l’idée d’une nation de « Fémizones » s’avère marrante. D’ailleurs, un des moments les plus drôles réside dans l’utilisation, par Superia, d’un appareillage destiné à transformer les hommes en…femmes ! Cap va-t-il perdre ses burnes ? Non ! Il y a des choses auxquelles on ne touche pas. Ouf ! Un peu dommage pour le lecteur qui aurait bien vu Steve Rogers avec des couettes voire un peu tapette. Il est sur une île, ne manquez plus qu’il entre dans la marine pour entonner « In the navy » avec Paladin. Mais non, Gruenwald se retient. Tant pis.

Bref, une longue histoire en six parties, parfois verbeuse mais, dans l’ensemble, très divertissante. Les dessins sont bons, sans plus, et souvent purement fonctionnels mais ces épisodes permettent à l’artiste de caser un maximum de super criminelles en bikini dans des pauses aguicheuses, ce qui rend le tout plaisant. On retrouve vraiment le côté pulp et outrancier des comics, aujourd’hui perdu au profit (hum ?) d’un sérieux souvent papal.

Parallèlement, des aventures bonus nous dévoilent le destin de Crâne Rouge, toujours aussi méchant, cette fois associé à Viper et à une poignée de vilains folkloriques comme Jack O Lantern. Le super naze Nazi se voit enlever par Hauptmann Deutschland, alias “Capitaine Allemagne” pour ceux qui ne parlent pas la langue de Rammstein. Ce-dernier veut trainer Crane Rouge en justice pour ses crimes à l’encontre de la Germanie. Cap devra sauver la mise à son ennemi héréditaire.

La seconde partie de cette collection reprend « The Adventures of Captain America », un nouveau (mais très réussi) retour sur les tout début de Cap pour une « origin story » réécrite et développée de manière plus sérieuse et réaliste. Une belle réussite et sans doute la meilleure version des origines de Cap.

Dans l’ensemble, un agréable et même enthousiasmant recueil avec son quota d’idées absurdes, de vilaines hautes en couleur et de moments WTF. On passera sur les défauts (bulles de pensées et dialogues envahissant, redondance entre l’image et le texte) pour apprécier les qualités générales et l’excellence des quatre épisodes de fin de parcours.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #BD, #Captain America, #Comic Book, #Marvel Comics, #Superhéros

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Publié le 15 Septembre 2022

ENTREE INTERDITE de Ray Garton

Le Californien Ray Garton est un des spécialistes de l’horreur très prolifique qui fut, hélas, peu publié chez nous. Il se fait connaitre par une poignée de titres assez rentre-dedans, quasiment splatter-punk, qui mélange horreur sanglante et scènes de sexe. SEDUCTIONS est ainsi publié chez Gore tandis que CRUCIFAX et EXSTASE SANGLANTE le sont chez Pocket Terreur puis TAPINEUSES VAMPIRES chez J’ai Lu et ALLIANCE MALEFIQUE chez Lefrancq. Également sorti chez J’ai Lu, cette ENTREE INTERDITE est nettement plus soft et se destine davantage aux adolescents. L’auteur a livré des novélisations de « Buffy » et « Sabrina » et ce roman court (127 pages) se rapproche de ce genre de titres pour les jeunes filles.

Quatre amies sont séparées par les circonstances à 12 ans mais promettent de se retrouver, six ans plus tard, dans le musée de cire d’une petite ville. Erika, Leslie et Lynda se réunissent mais Karin, la dernière membre du quatuor, est absente. Sa mère affirme qu’elle ne viendra pas. Tant pis, les copines décident de profiter de leur soirée pour une dernière virée dans le musée de cire complètement délabré. Mal leur en prend…

Soixante bouquins et un titre de « Grand Maitre de l’Horreur »…beau parcours pour Garton. ENTREE INTERDITE fut publié sous le pseudo de Joseph Locke et reprend toutes les conventions du slasher : des amis perdus de vue qui se retrouvent dans un lieu isolé et effrayant (un musée de cire), un maniaque costumé, un secret, des manipulations et autres « misdirections » sur l’identité du coupable,…

Rien de bien neuf mais le bouquin fait le job, comme on dit : l’auteur mélange des éléments déjà lus (et vus) précédemment pour aboutir à une tambouille plutôt nourrissante. Entre « La maison de cire », « Massacres dans le train fantôme » et « Souviens-toi l’été dernier », Garton nous confectionne un plaisant petit slasher que l’on conseillera volontiers aux adolescents qui veulent effectuer le grand saut entre « Chair de poule » et Dean Koontz.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Jeunesse, #Roman court (novella), #slasher

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Publié le 13 Septembre 2022

CHAIR DE POULE: FRISSONS EN EAUX TROUBLES de R.L. Stine

Un classique « Chair de poule » à lire le soir pour endormir les plus petits qui aiment ressentir quelques frissons. Le titre original, « The curse of camp cold lake » est plus inspiré que le français mais passons…l’histoire est très basique : la jeune ado Sarah doit partir en colo, forcée par ses parents. Or elle déteste ça : c’est une citadine, elle n’aime pas la nature, le sport et ne nage pas très bien. Son frère, Aaron, lui adore ça. Bref, elle râle. Et râle tellement qu’elle finit par se faire mal voir de tous les autres enfants. Pas top. Surtout lorsqu’en prime le fantôme d’une autre gamine, qui s’est jadis noyée, vient la harceler.

L’auteur nous livre son « Vendredi 13 » pour les gamins et le tout fonctionne plutôt agréablement. Les chapitres sont courts et invitent à poursuivre la lecture, les phénomènes paranormaux sont amenés de manière progressive et se révèlent efficace pour un léger frisson. Le personnage principal, de son côté, parait pénible et antipathique mais qui a dit que toutes les ados étaient agréables à fréquenter ? Bref, le récit avance à bon rythme, typique de la collection « Chair de poule », avec un vocabulaire assez simple, des phrases aisées à comprendre,…c’est parfait pour les débutants en lecture. Le fantastique est bien dosé, les apparitions spectrales provoquent quelques angoisses mais le roman reste destiné aux enfants et ne verse donc jamais dans le malsain.

L’ensemble se termine par un twist assez bien trouvé et efficace. Alors certes il ne tient pas vraiment debout et apparait un peu gratuit mais bon si on n’y réfléchit pas trop ça marche. Après tout qui peut expliquer les dernières minutes de « Vendredi 13 » ?

Un agréable « Chair de poule » qui remplit parfaitement son contrat.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Chair de poule, #Fantastique, #Horreur, #Novella (roman court), #Jeunesse

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Publié le 11 Septembre 2022

PROJET PIRANHA de Boyd Morrison & Clive Cussler

Juan Cabrillo et l’équipage du navire de combat super sophistiqué Oregon (toujours camouflé en vieux rafiot bon pour la casse) reviennent pour une dixième aventure écrite par Boyd Morrison sous l’égide de Clive Cussler.

Boyd Morrison se fait connaitre par une série de romans d’aventures mettant en scène Tyler Locke au début des années 2010. Il publie aussi le bouquin catastrophe LA VAGUE. Bref, le candidat idéal pour prendre la succession de Clive Cussler sur la saga Oregon : action, aventure maritime, événements historiques plus ou moins romancés, … La recette est connue. Cussler l’a pratiquement crée voici un demi-siècle avec son héros récurent Dirk Pitt.

Cette fois, l’intrigue débute à la Martinique, en 1902. Une éruption volcanique ravage l’île, causant 30 000 victimes. Un navire abritant un scientifique allemand, proche d’effectuer une découverte révolutionnaire, est également détruit. Un siècle plus tard, Cabrillo doit remonter cette piste qui pourrait aboutir à la création d’une nouvelle super-arme. Pour commencer, l’Oregon, devenu trop connu, doit sombrer…

Sur 550 pages, Boyd Morrison ne lâche pas la rampe du « page turner » estival à l’américaine : rebondissements, explosions, courses poursuites, bagarres, tueries, un poil de romance, un peu de mystère, de l’exotisme et du dépaysement…Très axé sur l’action, le roman manque un peu de la profondeur d’autres romans de Cussler : l’énigme passe ici au second plan et sert surtout de trame justificative aux nombreuses scènes d’action. Toutefois celles-ci s’avèrent si efficaces et si nombreuses que l’on pardonne à l’auteur de donner dans le pur « blockbuster », version littérature. Autre bémol mais tellement inhérent au genre qu’on a depuis longtemps renoncé à s’en formaliser : les descriptions d’armes et autres technologies guerrières. Si elles doivent passionner les adeptes, elles peuvent être survolées par la majorité. Pas très important, les descriptions s’effacent souvent pour une nouvelle dose de « pif paf boum ».

Dans l’ensemble, ce PROJET PIRANHA ne déçoit pas et constitue un très plaisant divertissement estival, une alternative à un film du style « Mission Impossible » (ou à une production Cannon des 80’s) qui remplit parfaitement son contrat d’évasion. Une réussite dans la masse des inégales « collaborations » entre Cussler et ses disciples.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Clive Cussler, #Technothriller

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Publié le 9 Septembre 2022

DAREDEVIL TOME 3: L'ENFER de Chip Zdarsky

Suite du run de Chip Zdarsky sur le Diable de Hell’s Kitchen. Ou plutôt sur Matt Murdock puisque son alter-ego costumé se montre pratiquement absent du récit. Avec ce troisième tome, le scénariste poursuit son approche « à la Bruce Lee » : Matt refuse de reprendre le costume. Il n’est pas « venu pour se battre ». Bien sûr, le lecteur sait que le moment libérateur finira par arriver et ces cinq épisodes continuent de faire monter la pression, bien servi par des dessins précis, réalistes et riches en détails.

L’intrigue reste assez classique : les difficultés de Murdock à conjuguer sa foi catholique et son identité de justicier ne sont pas neuves. Qu’importe, c’est bien mené. La quête de respectabilité de Wilson Fisk qui veut se reconvertir dans le commerce et la légalité (en investissant massivement dans le cannabis juste avant la légalisation) est également un classique. Là encore c’est bien ficelé, en particulier lorsque le Caïd est invité à diner par une famille aussi riche que puissante qui prend plaisir à l’humilier. Mais on sait que le Wilson, aussi gros nounours qu’il puisse paraitre, il vaut mieux ne pas lui chercher des poux sur la calvitie. Sous peine de finir transformer en steak tartare dans une salle de bain !  

On suit aussi les aventures de la famille Libris : la dangereuse Izzy, le fils Thomas et la libraire Mindy, accessoirement engagée dans une relation extra conjugale avec Matt. Autre intervenant habituel des récits consacrés à Tête à Cornes : Elektra. Celle-ci décide de prendre un rôle de mentor (façon Stick) vis-à-vis d’un DD un peu trop mollasson. Le final laisse d’ailleurs clairement comprendre que le DD n’est plus aussi mou de partout et ce n’est pas Elektra qui s’en plaindra.

L’inspecteur Cole est toujours de la partie, en butte à la corruption et au laxisme de la police new yorkaise. Il se demande s’il doit privilégier la justice (légale) ou ce qui est juste (moral). Spiderman vient d’ailleurs, avec un peu d’humour, discuter du sujet. Des interrogations déjà vues dans la série (on se souvient des rencontres entre DD et le Punisher) mais toujours plaisantes.

Leland Owsley, alias le Hibou, apparait de son côté menaçant et violent. Loin du vilain bedonnant de seconde zone, il est réinventé en ambitieux criminel et prêt à grimper aux sommets de la pègre sans aucun respect pour ses adversaires.

Enfin, Foggy Nelson pointe son nez à plusieurs reprises dans une relation, comme toujours, amicale mais un peu problématique avec Matt.

Un bon « casting » qui assure tout le sel de cette histoire certes traditionnelle (la chute et la renaissance sont bien connues de DD depuis le passage de Frank Miller sur le titre voici quarante ans) mais aux dialogues crédibles qui lui confèrent le réalisme nécessaire.

Un troisième tome d’excellente tenue pour un run pour l’instant impeccable.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Daredevil, #Marvel Comics, #Superhéros, #Comic Book

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