Publié le 31 Janvier 2021

CULTE SANGLANT - L'IMPLACCABLE de Richard Sapir & Warren Murphy

Lancé en 1971, la saga de L’IMPLACABLE est à l’origine aux mains de Richard Sapir et Warren Murphy. Par la suite, comme la plupart des grandes séries de littérature de gare, divers « ghost writers » continuèrent les aventures de Remo, jeune policier laissé pour mort et engager dans l’organisation secrète Cure afin de débarrasser officieusement les Etats-Unis des menaces. Pour cela, Remo subit l’entrainement strict de Chiun, dernier maitre de Sinanju, art martial coréen ultime. Au fil du temps, la saga verse de plus en plus dans l’outrance et l’auto-parodie, prenant sa distance avec des personnages plus conventionnels comme L’Exécuteur ou SAS. Nos héros combattent ainsi des cyborgs, des mutants, des vampires, des change-formes, des monstres, des mutants, des pyrokinésistes, etc. Plus de 150 bouquins sont disponibles, CULTE SANGLANT étant le 29ème.

Comme souvent avec L’IMPLACABLE, l’intrigue part dans tous les sens et échappe rapidement à toute vraisemblance, ce qui n’empêche pas l’ensemble de demeurer divertissant. Le bouquin tire à boulet rouge sur les vegans anti-viande (et ça, ça n’a pas de prix !), se moque plus gentiment des Trekkies via une séduisante fan de la série en uniforme seyant et convoque des vampires chinois pour faire bonne mesure. Chiun, une fois de plus, offre les meilleurs passages du roman puisque, déçu par l’évolution prise par ses feuilletons télévisés préférés, il ambitionne à présent d’écrire son propre soap et envisage de transformer Remo en agent (payé 5%) pour promotionner ses chefs d’œuvres ! On retrouve aussi la mauvaise foi légendaire du vieux maitre et sa complète xénophobie pour tout ce qui n’est pas coréen. Bref, rien de neuf mais on s’amuse beaucoup. Cependant, au fil des pages, avouons que l’intérêt se dilue et la traduction calamiteuse n’aide guère à apprécier le rythme enlevé et les nombreuses touches d’humour.

Trop dispersé, CULTE SANGLANT n’est qu’à demi convaincant (en tout cas dans sa traduction disponible) mais reste un plaisant bouquin de gare qui ne lésine pas sur les personnages outranciers, l’humour absurde et les idées foldingues pour maintenir l’intérêt. Si ce pas le meilleur roman de la série, on ne s’ennuie pas à la lecture de ce livre suffisamment inventif et déjanté pour maintenir l’intérêt.

 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Humour, #Polar, #Implacable, #Roman de gare

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Publié le 28 Janvier 2021

ECHOS DANS LE TEMPS de Pierre Bordage

Né en 1955, Pierre Bordage est sans doute aujourd’hui l’un des auteurs phares de la SF française, tant par sa productivité (une bonne quarantaine de bouquins), que par ses ventes importantes et son bon accueil critique dans une nation qui n’a pas souvent été tendre avec les littératures de l’imaginaire. Depuis LE GUERRIERS DU SILENCE, Bordage s’est imposé comme le point lourd de la science-fiction, souvent teintée d’un certain mysticisme ou de « philosophie » (au sens large).

Publié en 2017, ECHOS DANS LE TEMPS est un roman court (192 pages), dans lequel un traqueur venu du futur, Kurt, se lance sur la piste de trois criminels temporels en compagnie de Jeanne, jeune femme atteinte d’une maladie incurable.

Bordage est coutumier des pavés. Ici, il se restreint, condense son histoire qui rappelle, comme toutes les chroniques l’ont signalé, « Terminator ». Tout en rappelant que le thème est bien plus ancien que le classique de James Cameron, de LA PATROUILLE DU TEMPS de Poul Anderson à la GUERRE MODIFICATRICE de Fritz Leiber. Ici, l’aventure domine, le roman ne cherche pas à questionner le lecteur ni à le faire réfléchir plus que de raison (il n’est pas stupide pour autant et les interrogations habituelles de l’auteur sur l’avenir de l’Humanité restent présentes, simplement elles se trouvent ici reléguées à l’arrière-plan). Toutefois, l’action n’est pas le seul crédo de l’auteur puisqu’il propose des moments intimistes intéressants, que ce soit grâce à la personnalité de son héroïne agonisante ou par les relations épistolaires des « méchant ».

Alors que bien des romans sont beaucoup trop longs pour le peu qu’ils ont a raconter, ECHOS DANS LE TEMPS aurait sans doute gagner à se voir allonger (raisonnablement) d’une petite centaine de pages afin de permettre au lecteur de découvrir davantage le futur à peine esquissé. Les liens avec la trinité Hindoue sont, eux aussi, évasifs et Bordage aurait pu étoffer l’intrigue sans ennuyer son public. Le bouquin parait donc un peu coincé entre deux formats et bien que de nombreuses novellas de qualité aient été proposées en science-fiction ces dernières années, l’ampleur potentiel de ce récit temporel aurait sans doute mérité quelques développements supplémentaires. Néanmoins, il s’agit d’un divertissement bien ficelé, convaincant et rythmé qui retrouve un peu des qualités dispensées par les meilleurs titres de la vénérable collection « Anticipation » : une bonne idée de base et un réel plaisir qui ne s’encombre pas du superflu pour offrir 2 ou 3 heures de délassement.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Roman court (novella), #science-fiction

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Publié le 26 Janvier 2021

L'ORDRE DES RODEURS - L'APPRENTI D'ARALUEN de John Flanagan

Premier tome d’une longue saga de Fantasy destinée à tous les publics (mais estampillée « jeunesse »), voici un œuvre certes très classique mais fort bien menée et plaisante. Nous sommes donc devant le traditionnel roman d’apprentissage, passage obligé d’une saga de Fantasy qui se respecte, et nous suivons les aventures de Will, lequel rêve de devenir chevalier.

Né en Australie en 1944, John Flanagan se lance dans l’écriture de la saga d’Araluen à la fin des années ’90. Il envisage alors un recueil de nouvelles pour encourager son fils à lire. Dix ans plus tard, l’auteur reprend la vingtaine de récits écrits et les transforme en un roman d’environ 300 pages, premier tome d’une vaste saga qui s’étend à présent sur onze tomes, sans compter six volumes spin-off et encore huit autres situés dans le même univers.  L’histoire générale se veut dans la droite ligne de la Fantasy « à la Tolkien » : Morgarath, le seigneur des ténèbres, prépare depuis 15 ans sa revanche sur le royaume d’Araluen. Un jeune adolescent, Will, attend de son côté d’être choisi pour rejoindre un corps de métier et, bien sûr, il se rêve chevalier au service du roi. Pourtant un autre destin l’attend : Will intègre les Rodeurs, un corps d’espion d’élite.

Traditionnel, voire archétypal, L’ORDRE DES RODEURS puise largement dans les classiques de la Fantasy, LE SEIGNEUR DES ANNEAUX et HARRY POTTER en tête. Un jeune orphelin « sans histoire » mais doué, des comparses bienveillants, un maitre taciturne, des démêlées entre différents personnages avec histoire de filiation, d’amour ou d’amitié pour épaissir l’intrigue,…Du classique, tout comme le retour d’un Grand Méchant en guise de moteur à l’action. Mais l’ensemble fonctionne en dépit d’un manque d’originalité certain, y compris dans la description du sacro-saint monde médiéval à peine décalqué de l’Europe moyenâgeuse.

Le cœur de cible de l’auteur étant les adolescents, il prend soin de maintenir un rythme alerte, de donner quelques faiblesses à ses protagonistes, facilitant ainsi l’identification du lecteur, et de ponctuer son récit de touches d’humour bienvenues. Les chapitres s’enchainent pour maintenir en haleine et les nombreux dialogues sonnent vrais, augmentant encore le côté très vivant et enlevé de ce premier tome. Le style, fluide, simple sans être simpliste, rend le tout agréable.

Le résultat donne un bouquin plaisant et maitrisé, pas franchement novateur ni réellement transcendant mais qui remplit parfaitement son but : donner aux ados l’envie de poursuivre l’aventure et les divertir sans les ennuyer. On poursuivra probablement la lecture pour approfondir l’univers et retrouver ces attachants personnages sans nécessairement aller au terme du voyage (et des 10 tomes qui suivent) mais en étant satisfaits de ce petit bout de route à Araluen.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Jeunesse

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Publié le 24 Janvier 2021

DRAGON DECHU de Peter F. Hamilton

Auteur britannique, Peter F. Hamilton a renouvelé le space opéra depuis une vingtaine d’années. Il s’est aussi fait une spécialités des pavés, voire des bloc de béton pourrait on dire car ses romans s’étendent souvent sur plusieurs tomes de centaines de pages. DRAGON DECHU constitue pratiquement une exception : un livre unique et un format relativement court…ce qui, pour l’auteur, veut dire 960 pages en poche ! Bref, nous sommes loin du space opéra d’antan, de ces bouquins de pur divertissement confectionnés par son presque homonyme Edmund Hamilton et ses successeurs. Pour le meilleur et pour le pire car, avouons-le, l’ennui pointe parfois le bout de son nez et ce DRAGON DECHU risque de tomber des mains des moins motivés. Lorsque Peter F. Hamilton se lance dans une intrigue celle-ci est complexe, avec plusieurs personnages importants même si, comme ses glorieux ancêtres et inspirateurs, le point de départ reste le souhait d’aller explorer l’espace. La frontière de l’infini, là où la main de l’homme n’a jamais mis le pied pourrait on dire.

Bref, Lawrence Newton a tout pour vivre heureux en 2335 : il connait l’amour et le voilà destiné à exercer de hautes fonctions sur une petite planète tranquille en voie de terraformation. Que rêver de mieux ? Et bien Lawrence, lui, rêve de nouveaux mondes, de perspectives inédites et, pour cela, il est prêt à s’engager dans une force armée au service des Grandes Compagnies et d’abandonner sa Roselyn. Sauf que, 20 ans plus tard, les grandes espérances ont tournés courts. Lawrence est affecté sur une planète afin d’effectuer un « retour sur investissement », autrement dit il va protéger, avec ses hommes, le pillage en règle de cette colonie de Thallspring. Pour mâter les résistants, la Compagnie n’hésite pas : on choisit des habitants au hasard et on leur colle un collier explosif activable à tout moment. Pour tout acte de sabotage envers la compagnie quelques dizaines d’innocents verront leur tête exploser. Simple et, généralement, très efficace. Sauf que, sur Thallspring, les natifs n’ont pas l’intention de se laisser dominer. Par la suite, Lawrence va découvrir un « dragon », à savoir une entité extraterrestre à l’importance capitale. Voilà, en gros, ce que nous annonce la quatrième de couverture. Le lecteur naïf peut penser que tout cela intervient dans les premières dizaines de pages…que nenni ! Lorsque Lawrence chasse le « dragon » nous en sommes déjà à près de 700 pages !

Car Hamilton suit en parallèle la jeunesse de Lawrence sur la planète Amethi et son histoire d’amour avec Roselyn (sans doute les meilleurs passages du roman avec le procès d’un militaire tombé dans une machination visant à l’accuser d’un viol), la vie de Lawrence une fois adulte au service des Grandes Compagnie, l’existence d’un groupe de résistants sur Thallspring menés par une certaine Denise, le point de vue de Simon Roderick sur la campagne de Thallspring et, enfin, le récit fictif des aventures du Prince Mozarl et de l’Empire de l’Anneau, conté par Denise à ses élèves.

Ambitieux, DRAGON DECHU l’est certainement mais, parfois, la surabondance de lignes narratives rend l’ensemble indigeste. Pour beaucoup de lecteurs « plus c’est long plus c’est bon » et le roman reçut donc des critiques élogieuses. On peut cependant penser que tout cela aurait mérité un travail d’élagage et que bien des sous-intrigues aurait pu se voir réduite afin de resserrer l’intrigue principale dont on finit par perdre un peu le fil. Bref, pas inintéressant mais pas non plus passionnant…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Space Opera, #science-fiction

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Publié le 21 Janvier 2021

DEMONS INTIMES de Dean Koontz

« Strange Highways », copieux recueil américain, s’est vu scindé en deux pour son édition française : d’un côté ETRANGES DETOURS et de l’autre DEMONS INTIMES. Le contenu de ce dernier est également quelque peu étonnant puisque nous avons un court roman, « Chase » (version remaniée de LA PEAU DES HEROS  écrit en 1972 et jadis disponible à la série noire mais ici réactualisé et surtout raccourci pour lui donner davantage d’efficacité). Il s’agit d’un bon thriller au sujet d’un certain Benjamin Chase, héros de guerre ayant un sérieux problème de boisson qui se lance sur la piste d’un tueur en série.

Le reste du recueil se compose de nouvelles explorant différents sous-genres : « Bruno » est une très plaisante parodie science-fictionnel de polar dans lequel un flic fait équipe avec un ours venant d’un monde parallèle dans lequel Walt Disney est un fabriquant d’armes. « Nous trois » traite du sujet de trois enfants mutants partant à la conquête du monde grâce à leurs immenses pouvoirs. « Le dur » illustre le jeu de chat et la souris entre un flic dur à cuire et un criminel mais tout n’est pas aussi simple et l’intrigue vire progressivement au fantastique. « Les chatons », écrit en 1966, se situe davantage dans l’horreur psychologique et se termine par une chute finale particulièrement glauque. « La nuit de la tempête » traite du sujet classique des robots qui, partant se balader pour une partie de chasse, tombent sur d’étranges traces et se demandent s’il n’existerait pas d’étranges créatures légendaires nommées les Hommes quelque part sur la planète. Enfin, « le crépuscule de l’aube » se montre surprenante en suivant un athée convaincu qui, peu à peu, en vient à envisager la possibilité du divin.

Ces différentes nouvelles offrent, au final, un panorama convaincant de Dean Koontz. Ecrites entre 1966 et la fin des années ’80, elles témoignent de sa pluralité d’inspiration : thriller, polar, humour, science-fiction, fantastique, merveilleux, pouvoirs paranormaux, monstres et horreur trop humaine…Le catalogue des éléments qui assureront le succès de l’écrivain se retrouve dans ce voyage rétrospectif fort plaisant terminé par une intéressante postface expliquant la genèse des textes proposés.

Conseillé.

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Publié le 17 Janvier 2021

UN MEURTRE EST-IL FACILE? d'Agatha Christie

Dans l’esprit des « Miss Marple » (il fut d’ailleurs adapté dans le cadre de la série Miss Marple de 2009), voici une plaisante enquête au cœur d’un petit village anglais, théâtre idéal pour un (ou plutôt des) cozy murder(s). Le début de l’intrigue se montre immédiatement original et intrigant. Le héros, Luke, rencontre une vieille demoiselle, la mal / bien nommée apprentie détective Pinkerton, laquelle se rend à Scotland Yard pour y raconter ses soupçons à l’encontre d’une personnalité bien connue de son village. La vieille dame affirme, en effet, qu’une série de morts supposées accidentelles cache, en réalité, des meurtres commis par la même personne qu’elle se refuse à nommer. Luke prend tout cela pour des fariboles mais, peu après, il apprend que miss Pinkerton a été renversée par un chauffard ayant pris la fuite…Et si elle avait eu raison ?

Roman typiquement british dans la tradition d’Agatha Christie, UN MEURTRE EST-IL FACILE aurait pu être la dernière enquête de Miss Marple tant la Pinkerton rappelle la vieille demoiselle. Mais, cette fois, celle-ci meurt avant d’avoir pu résoudre le mystère, laissant l’enquête à un homme rencontré, par hasard, dans un train.

L’ambiance campagnarde est, comme toujours, bien rendue, avec ce fond de superstitions qui trainent dans la région, permettant au héros, Luke, de venir enquêter incognito en prétextant l’écriture d’un livre sur le surnaturel, ce qui donne un petit cachet supplémentaire au récit imprégné des légendes locales. Le roman se base également sur une série de meurtres tous, au départ, considérés comme accidentels. Les suspects principaux sont le très maniéré Lord Whitfield, le major Horton dont l’épouse est morte d’une gastrite suspecte, le docteur Geoffrey Thomas, l’avoué Abbott, passionné de courses de chevaux et Ellsworthy, un antiquaire qui organise des cérémonies pas très catholiques au bien nomme Pré aux sorcières.

Comme toujours, l’enquête s’avère rondement menée, les pistes sont adroitement disséminées pour orienter le lecteur dans la bonne direction et, comme l’auteur joue franc-jeu, il est possible de deviner une grande partie de la solution juste avant le principal protagoniste. Mais quelques révélations supplémentaires viendront éclairer la résolution dans les dernières pages. Un très bon policier classique.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Agatha Christie, #Golden Age, #Policier, #Whodunit

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Publié le 13 Janvier 2021

SANS APPEL de Lewis B. Patten

Un des nombreux romans de Lewis B. Patten, SANS APPEL fut publié à la Série Noire (avec la mention « western ») ce qui n’est pas vraiment mensonger puisque, si le décor s’avère typique de l’Ouest, l’intrigue aurait pu se dérouler à de nombreuses époques.

L’essentiel du roman se résume à l’interrogation morale du principal protagoniste car, comme l’a chanté les Manic Street Preachers il y a bien longtemps « if you tolerate this then your children will be next ». Faut-il poursuivre le procès coûte que coûte et rendre un verdict d’acquittement pour échapper aux menaces et aux risques de représailles ou faut-il se diriger vers une condamnation avec l’éventualité de voir le sang couler ? Plus complexe qu’on le pense : si le héros laisse le méchant s’en tirer sans qu’il doive répondre de ses actes il sauve provisoirement sa fille kidnappée.. mais il sait également que plus personne ne sera ensuite en sécurité dans sa petite ville. Rassurés et se sentant invulnérables, les malfrats feront alors de la région un véritable enfer soumis à leur seul dictat. Le problème consiste donc à rendre justice tout en sauvant la jeune fille menacée.

Véritable spécialiste du western, Lewis B. Patten (1915 – 1981) a aussi signé des romans historiques ou destinés à la jeunesse. Dans le domaine de l’Ouest il se montra fort prolifique avec une centaine de bouquins publiés au Masque ou à la Série Noire. SANS APPEL, condensé en moins de 200 pages, se révèle fort efficace : il mélange des éléments de thrillers, d’action (avec une opération commande pour délivrer l’héroïne), de policier « procédural » avec le déroulé du procès et de questionnement sur la justice. Le tout se lit facilement grâce à des péripéties nombreuses, des personnages bien typés en quelques lignes évocatrices et des dialogues vivants et crédibles. Une réussite.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #western

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Publié le 11 Janvier 2021

SERIE NOIRE POUR COLS BLANCS de Mike Linaker

Mike Linaker est un auteur récurant de la saga EXECUTEUR (et de ses dérivés non traduits chez nous comme PHOENIX FORCE et STONY MAN) : plus de 50 bouquins écrits dont (à ma connaissance) seuls 3 furent traduits en français. Celui-ci constitue une bonne série B dans la tradition des aventures de Mack Bolan : Frank Carella découvre que les gilets pare-balles proposés aux militaires américains sont en deçà des normes et posent de graves problèmes de sécurité. Les informations, dissimulées sur une clé USB, deviennent l’enjeu d’une lutte à mort entre l’Exécuteur et des factions rivales.

Bénéficiant d’une intrigue plutôt originale et d’un sujet intéressant (la corruption au sein de l’armée), SERIE NOIRE POUR COLS BLANCS déroule son récit sur un rythme alerte avec une course-poursuite rondement menée dont l’intensité ne faiblit pas. Un brin plus orienté vers le techno-thriller que la moyenne des aventures de notre Guerrier préféré, SERIE NOIRE POUR COLS BLANCS aurait sans doute bénéficié d’offrir quelques développements supplémentaires au sujet des magouilles politico-militaires mais le format très carré (200 pages et puis c’est tout) n’autorisent guère de digressions puisque tout, ou presque, est sacrifié à l’action. Car, en dépit de ses prémices différentes de beaucoup d’autres romans de la série (plus portés sur la lutte contre la Mafia, les gangs ou les terroristes), SERIE NOIRE POUR COLS BLANCS n’en demeure pas moins, essentiellement, un bouquin d’action pur et dur, viril à souhait, qui sent la testostérone et file à cent à l’heure vers sa confrontation finale aussi attendue que nerveuse.

Avec ce 374ème ( !!!) roman, l’EXECUTEUR reste une valeur sure de la littérature de divertissement musclée. Il ne faut pas en attendre, évidemment, un futur Prix Nobel de littérature mais simplement l’assurance de trois heures de délassement sans prise de tête, entre explosions, bagarres à mains nues, fusillades et autres destructions massives. Si Hollywood daignait se pencher sur le sujet cette ), SERIE NOIRE POUR COLS BLANCS (comme bien d’autres « Mack Bolan ») donnerait certainement un film explosif et réjouissant entre John Wick, le Punisher et la trilogie des «…has fallen » avec Gerard Butler. Sympa !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Exécuteur

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Publié le 9 Janvier 2021

LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DE KAVALIER & KLAY de Michel Chabon

Brique de plusieurs centaines de pages, fresque de l’Amérique de la fin des années 30 au début des années 50, LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DE KAVALIER & KLAY constitue également une impressionnante biographie fantasmée de deux jeunes dessinateurs qui n’ont jamais existé mais dans lesquels les lecteurs reconnaitront un mélange de Jack Kirby, Stan Lee, Will Eisner, Jerry Siegel, etc.

Josef, jeune juif ayant fui Prague devant l’occupation nazie et son cousin Sammy, créent, en 1939, un nouveau super-héros inspiré d’Houdini qu’ils nomment l’Artiste de l’Evasion. Ils connaissent le succès avec ce personnage atypique, créent ensuite de nombreux autres héros en collants et traversent une vingtaine d’années de l’histoire américaine, de l’essor des comics à leur anathème sous prétexte de subversion de l’innocence.

A ce vaste panorama d’un monde en mutation, l’auteur ajoute des références, soit réelles soit inventées, à d’innombrables bandes dessinées et super-héros qui ancrent le roman dans une réalité alternative où Kavalier et Klay ont bel et bien inventé le personnage très populaire de l’Artiste de l’Evasion puis bien d’autres encapés plus ou moins délirants. Michel Chabon pimente encore son intrigue d’une pincée de mysticisme judaïque par de fréquents détours vers le mythe du Golem de Prague considéré, en quelque sorte, comme le super-héros originel.

L’auteur, très intéressé par les questions de judaïcité, avait livré le réputé CLUB DES POLICIERS YIDDISH qui, en dépit d’un grand schlem critique (Hugo, Nebula et Locus) m’était tombé des mains à mi-parcours. Heureusement, LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DE KAVALIER & KLAY se montre bien plus prenant en dépit des nombreuses digressions et de quelques longueurs. L’auteur aborde donc la manière dont les comics se sont imposés comme culture dominante durant la Seconde Guerre Mondiale, passant de divertissements enfantins à véritables outils de propagande avant de connaitre leur déclin durant l’après-guerre. Par la suite ils seront accusés de tous les maux par Fredric Wertham et son SEDUCTION DES INNOCENTS qui provoquera une crise dont les comics auront bien du mal à se relever.

Chabon parle également de l’immigration juive, de la place de ces derniers dans l’Amérique des années 30 et suivantes, d’homosexualité, de la guerre (et ses conséquences),… Bref voici une grande épopée qui, en racontant les petites histoires de deux types presque ordinaires, évoque en toile de fond la grande histoire du milieu du XXème siècle. Enrichi de notes de bas de page nombreuses et de références à des livres ou à des magazines, parfois authentiques, souvent fictionnels, LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DE KAVALIER & KLAY constitue une peinture assez enthousiasmante du milieu du XXème siècle et du rêve américain vu par deux immigrés juifs en quête de reconnaissance artistique. Si l’ensemble se montre parfois quelque peu difficile à digérer de part ses nombreuses références et sa longueur (près de 900 pages bien tapées !) LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DE KAVALIER & KLAY s’avère enrichissant et très satisfaisant, voire passionnant. Un beau pavé à déguster récompensé par le Pulitzer, carrément!

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Historique

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Publié le 6 Janvier 2021

LES TERRES CREUSES (LES DANSEURS DE LA FIN DES TEMPS 2) de Michael Moorcock

La saga des « Danseurs de la fin des temps » de Michael Moorcock s’intéresse à une poignée d’hommes vivant à… « la fin des temps » (c’était facile à deviner !). Devenus pratiquement immortels, décadents et uniquement préoccupés de leurs plaisirs et de leurs divertissements, nos arrière-arrière-arrière-etc. descendants oisifs s’ennuient car, comme disait l’autre, « l’éternité c’est long, surtout vers la fin ». L’un d’entre eux, Jherek Carnelian, nouveau J.C. comme on en rencontre beaucoup chez Moorcock (Jerry Cornelius, Corum Jhaelen et, forcément, Jésus-Christ) décide donc de tomber amoureux. Il choisit comme élue Amelia Underwood, prude jeune femme de la fin du XIXème siècle et, bien sûr, tout ne sera pas simple. Après UNE CHALEUR VENUE D’AILLEURS, ce deuxième tome poursuit la série avec un retour de Jherek dans le Londres victorien où il retrouve sa promise. Il y rencontre également H.G. Wells, très intéressé par ce personnage semblant tout droit sorti de son roman LA MACHINE A EXPLORER LE TEMPS, des pirates extraterrestres et des guerrières nues venues du futur. Bref, c’est la pagaille !

Datant du milieu des 70’s, LES TERRES CREUSES anticipe joyeusement le courant steampunk (dont la naissance « officielle » date du début des années 80). Notons cependant que les premiers exemples de ce sous-genre littéraire sont contemporains de la saga de Moorcock et s’inspirent tous de Wells : MORLOCK NIGHT de K.W. Jeter et LA MACHINE A EXPLORER L’ESPACE de Christopher Priest. Le roman de Moorcock inaugure aussi la tradition du clin d’œil, le mélange de faits et fictions et les rencontres entre personnages historiques et protagonistes imaginaires qui seront, par la suite, indissociables du steampunk.

LES TERRES CREUSES témoigne aussi d’un esprit libertaire, baba cool et hippie de la SF dans ses thématiques mais aussi dans sa manière de bousculer les conventions sans se prendre au sérieux. Car le roman reste essentiellement une comédie, avec ces scènes / gags variablement inspirés (une des réussites nous montre le héros confondant une bicyclette avec une machine temporelle) et même sa grosse bagarre finale complètement loufoque où ne manquent que les tartes à la crème.

L’essentiel repose donc sur le comique de situation et les dialogues décalés, parfois théâtraux, l’intrigue n’étant, évidemment, pas prioritaire quoique le romancier soigne sa romance par-delà les millénaires, seul point véritablement traité avec sérieux dans ce déluge de situations cocasses. Si le lecteur peut parfois penser que Moorcock tire sur la ficelle en se disant que les plus courtes sont les meilleurs, l’ensemble reste divertissant et offre 200 pages plaisantes et souvent amusantes, à déguster entre deux lectures plus exigeantes.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Humour, #science-fiction

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