Publié le 31 Janvier 2021
Lancé en 1971, la saga de L’IMPLACABLE est à l’origine aux mains de Richard Sapir et Warren Murphy. Par la suite, comme la plupart des grandes séries de littérature de gare, divers « ghost writers » continuèrent les aventures de Remo, jeune policier laissé pour mort et engager dans l’organisation secrète Cure afin de débarrasser officieusement les Etats-Unis des menaces. Pour cela, Remo subit l’entrainement strict de Chiun, dernier maitre de Sinanju, art martial coréen ultime. Au fil du temps, la saga verse de plus en plus dans l’outrance et l’auto-parodie, prenant sa distance avec des personnages plus conventionnels comme L’Exécuteur ou SAS. Nos héros combattent ainsi des cyborgs, des mutants, des vampires, des change-formes, des monstres, des mutants, des pyrokinésistes, etc. Plus de 150 bouquins sont disponibles, CULTE SANGLANT étant le 29ème.
Comme souvent avec L’IMPLACABLE, l’intrigue part dans tous les sens et échappe rapidement à toute vraisemblance, ce qui n’empêche pas l’ensemble de demeurer divertissant. Le bouquin tire à boulet rouge sur les vegans anti-viande (et ça, ça n’a pas de prix !), se moque plus gentiment des Trekkies via une séduisante fan de la série en uniforme seyant et convoque des vampires chinois pour faire bonne mesure. Chiun, une fois de plus, offre les meilleurs passages du roman puisque, déçu par l’évolution prise par ses feuilletons télévisés préférés, il ambitionne à présent d’écrire son propre soap et envisage de transformer Remo en agent (payé 5%) pour promotionner ses chefs d’œuvres ! On retrouve aussi la mauvaise foi légendaire du vieux maitre et sa complète xénophobie pour tout ce qui n’est pas coréen. Bref, rien de neuf mais on s’amuse beaucoup. Cependant, au fil des pages, avouons que l’intérêt se dilue et la traduction calamiteuse n’aide guère à apprécier le rythme enlevé et les nombreuses touches d’humour.
Trop dispersé, CULTE SANGLANT n’est qu’à demi convaincant (en tout cas dans sa traduction disponible) mais reste un plaisant bouquin de gare qui ne lésine pas sur les personnages outranciers, l’humour absurde et les idées foldingues pour maintenir l’intérêt. Si ce pas le meilleur roman de la série, on ne s’ennuie pas à la lecture de ce livre suffisamment inventif et déjanté pour maintenir l’intérêt.