Publié le 30 Juillet 2018

POUMON VERT de Ian R. MacLeod

Cette novella publiée dans la fameuse collection « Une heure lumière » s’avère assez déstabilisante et difficile d’accès. Finaliste du Hugo et du Prix Sturgeon, lauréat du Prix Asimov, POUMON VERT nous emmène dans un univers à l’indéniable originalité pour suivre la destinée de l’adolescente Jalila et de ses trois mères. La société, en effet, y est entièrement féminine et d’inspiration musulmane. Dans la ville côtière d’Al Janb où s’installe la jeune femme tout semble étrange. Si elle tombe amoureuse (du moins le crois t’elle) de Nayra, une belle demoiselle, Jalila rencontre également deux êtres bizarres…des hommes !

Le récit, long d’environ 120 pages, nous plonge directement dans une ambiance quelque peu féérique, un monde de femmes (et donc, forcément, d’amour féminines) moyen orientale, une sorte d’Orient fantasmé et merveilleux. Nous plongeons ainsi dans un conte des milles et une nuit version futuriste et saphique.

En dépit de son côté un peu ardu, POUMON VERT possède donc ce fameux sense of wonder cher aux auteurs d’antan avec cette découverte d’un univers complètement différent du notre. Malheureusement, Ian McLeod ne s’attarde guère sur certains éléments…ainsi le « poumon vert » qui donne son titre à ce court roman reste mystérieux, de même que l’organisation globale de cette société matriarcale à l’extrême. L’histoire parle aussi de voyages spatiaux rendus possibles par les Tariquas, capable de courber l’espace, mais, une fois encore, ce ne sera qu’aborder par l’auteur.

Ce-dernier utilise une écriture « plus qu’inclusive » puisque le féminin prime sur tout, un homme et une femme sont donc dénommés globalement par un « elles » et non un « ils ». Quelque peu déstabilisant au départ mais après quelques pages, le lecteur ne prend plus attention à cette grammaire particulière qui parait aller de soi.

Cependant, en dépit de ses qualités et de son originalité indéniable, POUMON VERT se montre, au final, très descriptif et peine quelque peu à passionner. Le texte, humaniste et philosophique, avance sur un rythme lent, quasiment dénué d’action, pour proposer une réflexion spirituelle et religieuse intéressante qui, néanmoins, peut laisser les moins réceptifs sur le bord du chemin.

Bref, un titre intéressant mais clivant : POUMON VERT risque de diviser les lecteurs entre les enthousiastes et les réfractaires. Une curiosité.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Roman court (novella)

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Publié le 27 Juillet 2018

LE NEXUS DU DOCTEUR ERDMANN de Nancy Kress

Nancy Kress (à qui on doit l’excellente trilogie de space opéra dite  des « probabilités ») reçut, en 2009, le prix Hugo dans la catégorie du « roman court » pour ce récit original situé dans une maison de retraite où vivote Henry Erdmann, physicien brillant de 90 ans qui donne encore quelques courts à l’université. Après avoir survécu à une attaque cardiaque le scientifique constate que d’autres pensionnaires, tous très âgés, ont vécu des phénomènes similaires associés à des événements inexplicables. Sa jeune amie et aide-soignante, Carry Vesey, tente d’aider le nonagénaire. Parallèlement, l’ancien compagnon de Carry, devenu agressif, voir menaçant, succombe à une inexplicable (mais providentielle) crise cardiaque. Erdmann soupçonne les patients de la maison de retraite d’avoir développé des pouvoirs psychiques et une sorte de conscience collective. Ils seraient donc responsables de la mort du compagnon de Carry ainsi que du crash d’un avion.

En 150 pages, Nancy Kress mélange divers genres : une louche de science-fiction, une autre de thriller, une bonne dose de drame, une rasade de fantastique, une pincée d’angoisse, pas mal d’humour…Le résultat, étonnant et prenant, repose essentiellement sur la caractérisation soignée des principaux protagonistes, bien typés et attachants en dépit de la brièveté du récit.

Pour les plus bisseux, on retrouve dans LE NEXUS DU DOCTEUR ERDMANN un petit côté « Bubba Ho-tep » avec beaucoup de tendresse pour les personnages rencontrés au fil des pages. On peut également songer au très plaisant « Cocoon ». Si tout ce qui concerne les protagonistes et leurs petits tracas se montre fort réussi, l’aspect science-fictionnel, par contre, semble quelque peu plaqué, en particulier durant les derniers chapitres. Ces-derniers, un peu expédié, auraient gagné à se montrer soit plus mystérieux (quitte à ne pas répondre aux interrogations posées par les cent premières pages) soit plus travaillés et vertigineux. L’auteur ne parait pas avoir pleinement exploré les possibilités de son sujet, du moins dans le domaine purement spéculatif. Mais ce n’était sans doute pas là l’essentiel du propos pour Nancy Kress. En effet, celle-ci, dans son précédent L’UNE REVE ET L’AUTRE PAS, se souciait davantage de son récit « terre à terre » et des relations entre les personnages que des aspects les plus fantastiques de l’intrigue.

Malgré ces légers bémols, LE NEXUS DU DOCTEUR ERDMANN,  lauréat du Hugo dans la catégorie « roman court », s’impose comme une très plaisante lecture pour explorer les côtés les plus « humains » et humaniste de la science-fiction. Encore une belle réussite dans la collection « une heure lumière ».

LE NEXUS DU DOCTEUR ERDMANN de Nancy Kress

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Fantastique, #Roman court (novella)

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Publié le 25 Juillet 2018

CERRONE PARADISE de Marc Cerrone

Né en 1952, Marc Cerrone débute la batterie à douze ans et se lance rapidement dans différents groupes. Il participe ainsi à plusieurs courants de la musique populaire « dansante » et voit l’évolution de la soul, du R&B, de la pop et du rock psychédélique. Dès la fin des années ’60, Cerrone travaille au Club Med puis se produit avec son premier groupe professionnel, Kongas, qui obtient un joli succès dans la première moitié des seventies. Toutefois, le batteur quitte Kongas à la fin de 1974 pour se reconvertir en disquaire spécialisé dans les imports au centre commercial Belle Epine. Comme la musique lui manque, Cerrone propose un premier album solo en 1976, « Love in C minor » qui capte l’air du temps et mélange sonorité rock progressive (la chanson titre dure 16 minutes, parfait pour les DJ en quête de versions ultra longues), mélodies pop et rythmes dansants… Cerrone prend le train du disco dont il devient rapidement un des plus célèbre représentant.

Son autobiographie raconte cette époque avec tous les excès permis par le mode de vie hédoniste alors en vogue : pochette sulfureuse, clips sexy, danseuses nues sur scènes,…Le musicien n’élude pas non plus les problèmes qu’il rencontre : difficultés à concilier vie de famille et vie de studio, addiction à la drogue, etc.

La fin des années 70 donne à Cerrone ses plus grands succès : les inusables « Supernature » (10 millions d’exemplaires vendus) et « Give Me love », accompagnés de mega concerts, de soirées déjantées dans le temple disco new yorkais du Studio 54. Les anecdotes de succèdent : protection de la mafia pour la réalisation de clip en zones dangereuses, participation d’un Jimmy Page complètement défoncé au hit « Rocket in my pocket », tournage de vidéo délirantes par les Monty Python, opération promotionnelle gigantesque (déplacement de journalistes en Concorde), rencontre avec le Dalaï-lama, lancement d’une boite de nuit à Bourges avec Alain Delon, etc.

Après la « disco demolition night » en juillet 1979 le mouvement s’écroule : alors qu’il représente plus de la moitié des hit-parades en été le disco est quasiment oublié en automne. La mode ne survivra pas aux cyniques années 80 et les ventes de Cerrone s’en ressentent. Le musicien parvient néanmoins à rebondir en allant chercher l’inspiration dans la pop dansante et la new wave. Il compose aussi la bande originale des trois « Brigades mondaines », polars érotico exotiques tirés des romans de gare édité par Gérard de Villiers.

Durant la seconde moitié des années 80 et la décennie suivante les galères se multiplient (faillite de sa boite de nuit, décès de son père, faillite de ses magasins de disques, pillages de ses morceaux par des remixeurs peu scrupuleux) et Cerrone se recentre sur l’organisation de spectacles « bigger than life » que ce soit pour le bicentenaire de la Révolution Française ou le passage  du millénaire,…Il écrit également trois romans, dont DANCING MACHINE adapté au cinéma avec Alain Delon dans le rôle principal.

En dépit d’une image très bling bling (grosse bagnole, chaine en or, chemise ouverte, défilé de poufs…un rapper avant l’heure !), Marc Cerrone se montre finalement modeste mais fier du succès rencontré (en particuliers aux USA, la France étant longtemps resté réfractaire à sa musique) et de la reconnaissance des cadors de l’électro. Il vénère les pointures de la musique dansante américaine comme Nile Rodgers ou Qincy Jones et remercie Bob Sinclar et quelques autres pour l’avoir remise au gout du jour au début du XXIème siècle. Aujourd’hui relancé, le sexagénaire alterne concerts, soirées DJ et repart sur les groupes avec un Kongas reformé.

Au final, CERRONE PARADISE s’avère une très plaisante autobiographie : que l’on aime ou pas la musique de Cerrone on parcourt avec lui quatre décennies et on revisite toutes les métamorphoses que la « dance » a connu durant ces années. Un bouquin très intéressant qui se dévore comme un roman à la manière d’une vraie « succès story » à l’américaine vécue par un immigré italien dans la France des années 70.

En dépit d’une image très bling bling (grosse bagnole, chaine en or, chemise ouverte, défilé de poufs…un rapper avant l’heure !), Marc Cerrone se montre finalement modeste mais fier du succès rencontré (en particuliers aux USA, la France étant longtemps resté réfractaire à sa musique) et de la reconnaissance des cadors de l’électro. Il vénère les pointures de la musique dansante américaine comme Nile Rodgers ou Qincy Jones et remercie Bob Sinclar et quelques autres pour l’avoir remise au gout du jour au début du XXIème siècle. Aujourd’hui relancé, le sexagénaire alterne concerts, soirées DJ et repart sur les groupes avec un Kongas reformé.

Au final, CERRONE PARADISE s’avère une très plaisante autobiographie : que l’on aime ou pas la musique de Cerrone on parcourt avec lui quatre décennies et on revisite toutes les métamorphoses que la « dance » a connu durant ces années. Un bouquin très intéressant qui se dévore comme un roman à la manière d’une vraie « succès story » à l’américaine vécue par un immigré italien dans la France des années 70.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #biographie, #Musique

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Publié le 23 Juillet 2018

L'AFFAIRE PROTHERO d'Agatha Christie

Le désagréable et riche colonel Prothero a été assassiné dans le bureau du pasteur de St Mary Mead. Il vivait avec une femme beaucoup plus jeune, se montrait odieux, tenait à vérifier la comptabilité de l’église en soupçonnant un détournement de fonds… En résumé, il n’était guère aimé et chacun se réjouit quelque peu de sa mort. Mais de là à passer à l’acte…Le pasteur Leonard Clement et son épouse Griselda s’interrogent sur l’identité du coupable tandis que l’inspecteur Landormy (au nom prédestiné) mène l’enquête. L’affaire, complexe, sera pourtant démêlée par la vielle célibataire Jane Marple qui effectue la première de ses douze apparitions romanesques.

Pour cette première enquête, Miss Marple n’apparait guère, se contentant de se montrer épisodiquement afin de relancer les déductions des principaux protagonistes, à commencer par le pasteur et narrateur de l’intrigue, accompagné de son épouse. Deux personnages qui reviendront d’ailleurs dans deux romans ultérieurs d’Agatha Christie. Toutefois la présence de Marple se révèle indispensable à la résolution de l’énigme : elle utilise sa méthode coutumière, estimant que chaque événement en rappelle forcément un autre semblable même  beaucoup plus anodin. Par divers rapprochement il lui est ainsi possible de débroussailler la situation et de découvrir le coupable. Cependant, elle ne peut rien prouver, ce qui l’obligera à tendre un piège au meurtrier afin de le contraindre à se dévoiler. Un truc qu’elle réutilisera à plusieurs reprises.  A la manière classique des détectives de l’âge d’or, Miss Marple aime laisser les enquêteurs errer dans le brouillard, suggérant par exemple qu’il existe sept suspects possibles mais sans préciser davantage sa pensée. Bien évidemment le lecteur éprouve, lui aussi, toutes les peines du monde à isoler le véritable coupable.

Quoiqu’elle en soit encore à ses débuts, le style de la romancière se montre déjà bien rodé avec sa galerie de suspects, ses fausses pistes, sa touche d’humour, ses commentaires sociaux gentiment désuets, ses indices trompeurs (une horloge trafiquée rend impossible la détermination de l’heure du crime, une note manuscrite a visiblement été altérée), etc.

Si L’AFFAIRE PROTERO n’est pas le meilleur « Christie » ni le meilleur « Marple » (il lui manque quelques rebondissements, notamment un second meurtre par exemple), ce roman policier très classique dans son déroulement reste une lecture agréable pour les amateurs de whodunit rétro. Miss Marple, pour sa part, attendra douze ans pour effectuer son deuxième tour de piste dans le similaire (mais plus réussi) UN CADAVRE DANS LA BIBLIOTHQUE.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Golden Age, #Agatha Christie

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Publié le 6 Juillet 2018

Rédigé par hellrick

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Publié le 5 Juillet 2018

2010 - ODYSSEE 2 d'Arthur C. Clarke

Avec cette suite tardive (près de vingt ans se sont écoulés) au roman (et surtout au film puisque l’auteur se base – étonnamment - sur ce-dernier et non pas sur sa version littéraire légèrement différente et surtout fort occultée), Arthur C. Clarke nous ramène dans les étoiles pour un nouveau contact avec les extra-terrestres.

En 2010, le docteur Heywood Floyd, à bord du vaisseau spatial russe Leonov, file vers Jupiter dans le but de rejoindre le Discovery afin de remettre en état l’ordinateur Hal 9000, responsable de l’échec de la mission précédente. Floyd et ses collègues doivent également étudier un immense artefact alien, réplique gigantesque du fameux monolithe noir découvert sur la lune neuf ans auparavant. Mais un événement cosmique d’une ampleur sans précédent s’apprête à avoir lieu…

Plus classique, plus linéaire et conforme aux attentes des lecteurs férus d’explorations spatiales que le précédent volet, 2010 ODYSSEE 2 se montre également – et logiquement – plus explicatif sur les événements décrits. Au risque, parfois, de se montrer ennuyeux, notamment lors du très descriptif chapitre consacré au retour de l’enfant des étoiles Dave Bowman. Clarke reprend également des théories classiques (celle, par exemple, des « Ingénieurs » venus ensemencer la Terre, idée reprise ensuite dans le film « Prometheus ») et les développe avec une certaine lourdeur.

Le premier roman apparaissait déjà plus explicatif que sa version cinématographique aussi n’était-il sans doute pas nécessaire d’en reprendre de longs passages et d’y ajouter encore une nouvelle couche d’éclaircissements. Le lecteur est ainsi pris par la main, comme si Clarke craignait de le désorienter…étrange tant la lecture de 2001 ODYSSEE DE L’ESPACE rendait déjà limpide les passages les plus abscons du film de Kubrick. Bref, cette deuxième odyssée n’apporte finalement pas grand-chose à la mythologie établie par Clarke. Toutefois, le tout se lit sans ennui : reste, heureusement, de jolies scènes qui plongent le lecteur dans l’immensité spatiale et lui offrent l’émerveillement souhaité. Reste aussi un final intéressant où l’humanité – minuscule en regard de l’immensité de l’univers – se confronte à une puissance si étrangère qu’elle apparait forcément comme divine et omnipotente.

Une adaptation cinématographique très réussie et sous-estimée (car sans cesse comparée au Kubrick) vit le jour en 1984, ajoutant un élément important de tension, à savoir la menace d’une guerre nucléaire mondiale entre la Russie et les Etats-Unis. Par contre, les tentatives chinoises pour prendre de vitesse les deux super puissances en envoyant vers la planète géante leur propre vaisseau seront, elles, élaguées. De plus, le long-métrage supprimera les problèmes conjugaux d’Heywood et sa rupture avec son épouse restée sur Terre, rendant l’ensemble plus tendu tout en proposant, en outre, de fabuleuses scènes spatiales aux effets spéciaux encore magnifiques après plus de trois décennies. Bref, le scénario de 2001 se reproduit avec cette séquelle : un roman honnête et plaisant transcendé par son adaptation pour les salles obscures.

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Publié le 3 Juillet 2018

CAPITAINE FUTUR: L'EMPEREUR DE L'ESPACE d'Edmond Hamilton

Père fondateur du space opéra, Edmond Hamilton (1904 - 1977) s’est fait connaitre avec diverses sagas cosmiques comme LES LOUPS DES ETOILES ou LES ROIS DES ETOILES. Il travailla également pour DC Comics, écrivant pour Superman, ce qui se ressent dans sa création la plus fameuse, le Capitaine Future, lequel s’inspire à la fois de l’Homme d’Acier (et de Batman) et des héros pulp comme Doc Savage.

Nous sommes dans un lointain avenir (1990 !) et un couple de scientifiques, les Newton, s’établit sur la lune pour éviter que leurs inventions ne tombent entre de mauvaises mains. Malheureusement, les savants sont assassinés par un politicien corrompu. Leur unique enfant, Curt Newton, sera élevé sur la lune par le robot Grag, l’androïde Otho et le Cerveau vivant Simon Wright. Développant ses capacités, le jeune homme décide de lutter contre le crime et prend le pseudonyme de Capitaine Future. Chez nous il sera davantage connu sous le sobriquet de Capitaine Flam popularisé par les dessins animés des années ’70.

 « Tous les habitants du système solaire connaissaient le nom du Capitaine Futur, l’ennemi déclaré du mal et des malfaiteurs ».

Voici un justicier inflexible et incorruptible typique du pulp, avec toutes les qualités requises pour protéger la terre de ses ennemis. En effet, le dernier souhait de sa mère était qu’il « combatte ceux qui utilisent les pouvoirs de la science à des fins maléfiques ». Cependant, Capitaine Future garde le choix : « défendre l’humanité contre les exploiteurs ou chercher le bonheur au gré d’une vie paisible ». Bien évidemment Curt Newton choisit « d’écraser les criminels et de préserver la civilisation des neuf mondes ».

Se voulant « scientifiquement crédible » à l’époque, CAPITAINE FUTUR fera aujourd’hui sourire avec ses dispositifs anti gravité, ses rayons fulgurants, ses gadgets qui rendent invisibles ou immatériels, sans oublier ses descriptions très fantaisistes des neuf planètes du système solaire. Pourtant, tout cela reste très plaisant et divertissant. C’est écrit de manière simple mais cela fonctionne à la manière d’un serial, avec une action échevelée qui ne s’embarrasse pas de subtilité ou de descriptions laborieuses : priorité à l’aventure et au merveilleux.

En dépit de son incroyable naïveté, de son manichéisme suranné (le héros n’a pas le moindre défaut, ses ennemis doivent être anéanti sans la moindre hésitation), ce premier volume (une quinzaine suivront) procure beaucoup de plaisir aux nostalgiques. Du space opéra divertissant, sans le côté parfois pesant des grandes sagas actuelles (qui, en dépit de leurs qualités littéraires plus évidentes et de leurs personnages plus travaillés reposent sur des schémas narratifs similaires). Bref, un bon moment.

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