Publié le 26 Février 2024
Encore une saga sous la plume (ou du moins la « supervision ») de Clive Cussler, celle des Fargo, entamée par Grant Blackwood avec L’OR DE SPARTE. Bon, comme c’est le cinquième opus de la série on zappe les présentations sans toujours comprendre ce que sont vraiment nos Fargo. On note simplement qu’il s’agit d’un couple d’aventuriers milliardaires et apprentis archéologues, adeptes des vins très chers et des vêtements de prix, bref une sorte de déclinaison moderne de la série télé « Pour l’amour du risque » (pour nos plus vieux lecteurs). Mais les Fargo ont grand cœur et après un dévastateur tremblement de terre au Guatemala ils portent assistance à la population en leur fournissant vivres et denrées de premières nécessités. Ils s’emparent également d’un Codex maya mystérieux qu’ils font sortir du pays pour éviter de le voir tomber dans des mains malavisées. Ce qui contrarie fortement une businesswoman peu scrupuleuse associée à des trafiquants de drogue. Les Fargo voient donc leur tête mise à prix et vont devoir ruser pour se sortir de cette dangereuse situation.
Typique de l’école Cussler, le roman débute par un flashback historique avant de se poursuivre à notre époque dans un mélange d’aventures et de thrillers influencés par la vague ésotérique / conspirationniste. Les Fargo ne sont toutefois pas les protagonistes les plus intéressants croisés dans un « Cussler » : ils sont unidimensionnels, possèdent toutes les qualités, n’hésitent même pas une seconde à refuser une somme faramineuse pour un artefact archéologique et se sortent de toutes les situations par leur talent, la chance et leurs relations. On ne trouve aucun érotisme dans le roman, ce qui est un « plus » ou un « moins » selon les sensibilités. Evidemment Rémi, l’héroïne, est d’une beauté renversante, tout le monde s’en doute. Bref, les Fargo c’est quand même le niveau zéro de la caractérisation. Ils sont super riches, super beaux, super intelligents et super bien entourés, au point qu’il parait impossible de ne pas les voir réussir tout ce qu’ils entreprennent. A côté Bob Morane et Doc Savage sont des protagonistes complexes.
Cette caractérisation à la serpe passerait probablement mieux si le récit n’était pas aussi simpliste. L’argument « maya » parait d’ailleurs un simple gimmick. Comme la super criminelle s’adonne aussi au trafic de drogue cet ajout reste anecdotique. Nous sommes loin des meilleurs « Cussler » dans lesquels les aspects historiques et l’aventure moderne se combinent harmonieusement. Evidemment, le véritable auteur, Thomas Perry, est le responsable de ce semi-échec. Néanmoins ne soyons pas trop sévère : le roman se lit sans déplaisir, avec ses chapitres courts, ses rebondissements (parfois téléphonés) et son côté page-turner sans génie toutefois mitonné de manière professionnel. En définitive un bouquin potable, dans une honnête moyenne, quoique décevant en regard des possibilités et du nom de Cussler en gros caractères sur la couverture.