Publié le 30 Mars 2020
Douzième volume de l’interminable saga, SAFARI HUMAIN constitue un titre quelque peu inhabituel. D’abord, le thème général (traite des Blanches) et le ton se veulent plus sérieux que de coutume. Les aspects sadiques, sanglants et sexy sont également plus prononcés que de coutume, plaçant définitivement ce brutal SAFARI HUMAIN à part du reste de la franchise.
On retrouve cependant les interactions habituelles (et quelques peu routinières) entre le Maitre du Sinanju Chiun et son « incapable » élève blanc, Remo. Des saynètes humoristiques toujours efficaces si on apprécie le comique de répétition mais moins convaincantes que dans la plupart des romans de la série, l’humour étant ici placé en retrait. Lorsque le bouquin se focalise moins sur les deux héros pour s’intéresser davantage au plan du grand méchant, Willie Butler, l’intérêt faiblit également, pas mal de passages s’apparentant à du remplissage. L’intrigue n’est également ni la plus passionnante ni la plus claire, proposant beaucoup d’informations qui viennent diluer la mécanique traditionnelle de l’action et de l’humour.
Le roman aborde également (très légèrement) des questions politiques comme le Watergate, alors en cours, qui s’avère une nuisance pour le pauvre Chiun contraint de rater ses feuilletons préférés suite à la diffusion des débats à la télévision.
Avec L’EXECUTEUR, L’IMPLACABLE reste une des sagas les plus divertissantes de la littérature populaire. Ici aussi, les auteurs officiels Sapir & Murphy laissèrent rapidement la place (passé les trente premiers volumes) à de nombreux « ghost writers » variablement doués. SAFARI HUMAIN, quoique sympathique, n’est cependant pas un grand cru et si les inconditionnels de Remo Williams liront cette aventure africaine avec un certain plaisir, le grand public peut s’en dispenser et se tourner vers d’autres romans plus réussis de la série. En résumé, un roman des plus moyens.