Publié le 28 Novembre 2024
Roman curieux que celui-ci, publié en 1927 et qui constitue, en réalité, un fix-up de douze nouvelles précédemment publiées de manière hebdomadaire. Les récits mettent en scène Hercule Poirot, aidé de Japp et Hastings, qui tente de mettre hors d’état de nuire une organisation criminelle internationale dirigée par quatre individus mystérieux.
Aïe ! Ceux qui s’attendent au traditionnel cosy mystery risquent de déchanter très vite, nous sommes ici dans un mélange d’espionnage et d’aventures très désuet, quelque part entre l’espionnite pré-James Bond et les romans d’Edgar Wallace. Le côté décousu du récit s’explique par son origine sous forme de nouvelles mais ne rend pas l’intrigue, erratique, plus intéressante pour autant. Pas vraiment de mystère ni de suspense, simplement l’opposition constante entre Poirot et les méchants. Les péripéties se révèlent d’ailleurs très saugrenues, notamment lorsque le bon Hercule simule sa mort avant de s’inventer un frère jumeau, Achille. Nous sommes pratiquement dans le pulp à la Doc Savage lorsque Poirot tente d’empêcher les Quatre de développer une sorte de « rayon de la mot » digne de la SF du début du XXème siècle.
LES QUATRE reste donc un des romans les plus faibles d’Agatha Christie, publié sous cette forme afin de gagner un peu d’argent à l’époque où sa situation financière était difficile par suite du naufrage de son mariage. Son beau-frère aida d’ailleurs la romancière à réviser les nouvelles afin qu’elles s’enchainent de manière plus fluide. Quelques années plus tard, elle qualifia ce livre de « pourri »…on ne peut pas vraiment lui donner tort.