Publié le 21 Décembre 2023

INFINITY CRISIS PRELUDE 1 de Dave Gibbons, Bill Willingham, etc.

Premier gros bouquin qui annonce la « crise infinie » censée rebattre les cartes de l’univers DC au début des années 2000 tout comme la célèbre CRISIS IN INFINITE EARTHS 20 ans plus tôt.

Le premier arc s’intéresse à la guerre entre Rann et Thanagar. On y retrouve Hawkman, Hawkgirl, Adam Strange et plein de personnages secondaires sans intérêt que personne ne connait excepté ceux qui ont fait un doctorat en DC Comicologie. Le scénario est faible, comme pas mal d’event DC il se limite à des batailles incessantes sans aucune véritable tension durant 150 pages. Tout se termine par une fin ouverte qui laisse l’impression d’un grand vide à peine lisible grâce à la qualité des dessins. Mais cette intrigue a vraiment trop peu à offrir pour susciter l’enthousiasme.

Le deuxième arc, « Jour de Vengeance » se centre sur un des êtres les plus puissants de l’univers DC, le Spectre, incarnation de la vengeance divine et veritable punisseur des pêcheurs. Lorsqu’il croise la route de la très puissante (elle-aussi) Eclipso, notre Spectre perd toute retenue et sens commun pour s’en aller détruire le Mal à la racine, à savoir la Magie. Du coup nos sorciers se réfugient dans un Bar inconnu, l’Oblivion, en attendant de pouvoir contre-attaquer. On y croise le chimpanzé détective Chimp, sorte de Sherlock primate, et l’Enchanteresse. Les autres héros ne sont pas vraiment connus même si Shazam finit par venir donner un coup de main à nos seconds couteaux, lesquels imaginent un plan pour neutraliser le Spectre avec l’aide d’un petite goth-lolita aux pouvoirs énormes.

Le résultat donne un récit amusant, avec des blagues efficaces et une vraie tension tant le Spectre parait impossible à vaincre. Le tout reste également étonnamment accessible (une vraie gageure pour les crossovers DC souvent à la limite de l’incompréhensible pour le large public) et énergique. Une lecture pas indispensable mais plaisante, servi par des dessins réussis, qui se termine de façon semi-ouverte en annonçant la crise infinie imminente.

Dans l’ensemble, un big book correct, composé d’un premier récit d’une grande futilité et d’un deuxième pas vraiment mémorable mais au moins divertissant et d’une lecture agréable. Ca se lit donc gentiment mais ce n’est absolument pas indispensable, même pour aborder l’INFINITY CRISIS à venir.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #DC Comics, #DC crossovers, #Superhéros, #Green Lantern

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Publié le 18 Décembre 2023

STAR WARS: L'AGE D'OR DES SITH / LA CHUTE DES SITH de Kevin J. Anderson
STAR WARS: L'AGE D'OR DES SITH / LA CHUTE DES SITH de Kevin J. Anderson

Ces deux premiers volumes du cycle de « la légende des Jedi » forment une intrigue complète consacrée à Jori et Gav Daragon. Ils cherchent la gloire et la richesse et, pour se faire, ne trouvent rien de mieux que d’effectuer un bond dans l’hyper-espace sans savoir où ils vont. Pas de bol, nos frères et sœurs (tiens donc) aboutissent dans le légendaire Empire Sith où Naga Sadow tente de s’imposer comme le seul et légitime Seigneur Noir. A côté de ça nous avons une autre intrigue consacrée à la Reine Teta qui tente de pacifier et maintenir une République fragile en ces temps troublés.

Bien sûr, nous sommes dans le très lointain passé d’une galaxie très lointaine, environ 5 000 ans avant les événements décrits dans les films « Star Wars ». Pourtant, nous retrouvons des points communs assez évidents avec ces frères et sœurs aux capacités de Jedi encore inexploitées qui se retrouvent dans une guerre galactique un peu « à l’insu de leur plein gré ».

Si nous sommes cinq millénaires avant le « canon cinématographique » de la saga, les fondamentaux sont présents, parfois agréablement modifiés : les vaisseaux spatiaux ont un design plus organique et élégant, les sabres lasers sont alimentés par une petite batterie portative, etc.

Kevin J. Anderson possède du métier et un savoir-faire solide (à défaut de se montrer toujours très original ou inspiré comme en témoignent ses préquelles à DUNE qui lui valurent une assez mauvaise réputation chez les amateurs exigeants de SF) et ces deux tomes sont donc corrects et plaisants. On sent que l’auteur connait bien l’univers, qu’il sait adroitement l’exploiter en empruntant de ci, de là pour livrer une intrigue nouvelle et pourtant très référentielle. Disons que le bonhomme annonce ce qui sera reproché à la post-trilogie Disney : c’est chouette, ça se regarde, on retrouve du familier un peu modifié (mais pas trop) mais c’est quand même pas mal du réchauffé.

Ces deux volumes ont beau se dérouler cinquante siècles avant la bataille de Yavin, on y retrouve le même esprit que dans l’insurpassable trilogue initiale de « Star Wars ». Sans grande subtilité, Anderson rejoue la vieille rengaine du Bien contre le Mal, de manière très manichéenne et sans surprise, y compris lors de l’épilogue attendu. Les dessins, eux, sont corrects, assez typiques du comic-book maintream de leur époque (la seconde moitié des années ’90). Donc, encore une fois, c’est une lecture potable, distrayante et sans prise de tête. Jamais la BD ne nous tombe des mains en dépit d’une longueur conséquente (environ 300 pages pour les deux volumes) mais jamais on ne se dit, non plus, « ouah c’est cool ». On reste donc fermement ancré dans la moyenne, à tout niveau (dessin, scénario, intérêt pour les amateurs de « l’Histoire » de cet univers). On peut s’en contenter mais faire l’impasse n’est pas dramatique.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Star Wars, #Univers Etendu Star Wars

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Publié le 15 Décembre 2023

DEVIL's REIGN (A Marvel Event) de Chip Zdarsky

Pour apprécier cette saga il faut admettre une série de « suspensions d’incrédulité » assez énormes. Par exemple Fisk, ancien caïd du crime, est aujourd’hui le très aimé maire de New York. Lorsqu’il décide que les super-héros sont interdits dans sa ville il semble avoir tout pouvoir. Le gouvernement américain n’a-t-il pas son mot à dire ? Sans doute pas. D’ailleurs les new-yorkais approuvent tous son idée. Pas une voix dissonante, ou presque. Du coup on chasse les héros urbains mais aussi les Fantastic Four qui ont sauvé la ville et la terre un paquet de fois. Une fois les encapés hors la loi Fisk va-t-il se tourner vers une escouade de flics pour maintenir l’ordre ? Pas du tout, il recourt à une nouvelle équipe de Thunderbolt composée des très instables Agony, Electro (la version à nichons), Rhino, etc. Le meilleur moyen pour que tout dérape…

Bon, tout ça rappelle pas mal CIVIL WAR, « event » tellement devenu culte que Marvel se résout régulièrement à le reproduire avec toujours la même thématique : les super-slips doivent-ils (peuvent-ils ?) incarner la justice, surtout lorsqu’ils le font à visage masqué. Une problématique qui doit résonner chez les Américains, lesquels ont porté aux nues cet « event » comme précédemment CIVIL WAR. Bon.

L’intrigue générale de DEVIL’s REIGN semble cependant plus restreinte que celle de CIVIL WAR qui était, lui, un vrai « event » global. Ici, tout tourne surtout autour de Daredevil et du Caïd, le second cherchant à éliminer le premier et a re-découvrir son identité secrète qu’il a oublié, comme le reste du monde. Du coup on croise les habituels héros urbains, comme Luke Cage, Elektra, Captain America, Punisher, etc.

Avec les 3 tomes, le lecteur peut apprécier l’intégralité du récit, avec les nombreux tie-ins plus ou moins intéressants. Ainsi celui sur le Winter Soldier fonctionne très bien et s’avère fort joliment dessiné. Ceux sur Elektra et Emma Frost sont également (au moins) intéressants. En revanche se farcir les abracadabrantes intrigues sur les Octopus supérieurs venus de mondes parallèles constitue un supplice. C’est long, c’est confus, c’est…juste mauvais en fait.

Avec ces trois tomes, le lecteur a donc une épaisse brique de 500 pages dans laquelle il faudra faire le tri pour ne garder que l’intrigue générale (intéressante à défaut d’originale) et les meilleurs tie-ins. La conclusion laisse beaucoup de chose en suspens, ne fait pas vraiment avancer le statu quo mais donne envie de poursuivre avec les aventures de DD et Elektra face au Red Fist. Dans l’ensemble, DEVIL’s REIGN est donc un « event » réussi en dépit de ses évidentes faiblesses et de certaines sous-intrigues dispensables, voire nulles.

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Publié le 11 Décembre 2023

POUR QUELQUES BARILS DE PLUS de Richard Sapir et Warren Murphy

Une nouvelle aventure particulièrement outrancière et outrageuse pour Rémo ! Tant mieux. Le bouquin tire à boulets rouges sur tout ce qui bouge (les états arabes riches grâce au pétrole, les compagnies pétrolières, les pseudo-hippies antisionistes, etc.) de manière irrévérencieuse et divertissante. Bref, la série reste fidèle à sa manière habituelle : de l’action, beaucoup d’humour et des dialogues savoureux entre Chiun et son disciple, Rémo, dit « oreille de cochon ».

L'État de Lobynia, au Moyen-Orient, fournit du pétrole aux États-Unis depuis des années, mais lorsque le colonel Baraka succède au roi à la suite d'un coup d'État, il change de politique. L'arrêt des livraisons de pétrole menace l'ensemble de l'économie américaine. Baraka a de grands projets, mais aussi de gros ennuis. D'abord Remo a pour mission de rétablir le flux de pétrole avant que l'industrie américaine ne s'arrête. Et Chiun détient un contrat vieux de plusieurs siècles pour protéger les rois de Lobynia, y compris celui chassé par Baraka. Chiun prend ses responsabilités très au sérieux...mais son pendant maléfique Nuihc, s’associe avec Baraka.

Difficile d’écrire du neuf sur cette série. Certes tous les romans se ressemblent dans leurs mécanismes mais (à de rares exceptions près), ils sont tous de bonne qualité : des intrigues simples mais efficaces, des répliques humoristiques qui font mouche, des scènes d’action rondement menées et, surtout, deux héros impayables dont les joutes verbales rendent la lecture mémorable. POUR QUELQUES BARILS DE PLUS y ajoute un fond socio-politique plus développé et encore davantage de cynisme pour un résultat très sympa qui donne le sourire au lecteur.

L’implacable est vraiment une saga fun et décomplexée, sans prise de tête et toujours agréable. Pour une série comptant plus d’une centaine de titres, il est plaisant de constater qu’elle reste d’un bon niveau, offrant l’assurance d’un divertissement bien emballé et souvent drôle. Ce n’est pas de la littérature pour prix parisiens ou pour bobos, c’est juste deux cents et quelques pages de plaisir venu tout droit des halls de gare !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Action, #Humour, #Implacable, #Roman de gare

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Publié le 4 Décembre 2023

LES ARCHIVES DE JULES DE GRADIN de Seabury Quinn

On le sait, Seabury Quinn fut le plus populaire des écrivains de Weird Tales, devant Howard, Lovecraft et les autres. Aujourd’hui oublié par la plupart des amateurs, il n’a guère bénéficié des rééditions fastueuses des deux précités. Des quelques 93 nouvelles mettant en scène le détective de l’occulte Jules de Grandin, les Français ne purent en découvrir que quinze : deux anthologies (celle qui nous occupe et le copieux JULES DE GRANDIN, SHERLOCK HOLMES DU SURNATUREL au Fleube Noir) et une poignée de récits répartis, notamment, dans les anthologies LES MEILLEURES HISTOIRES DE WEIRD TALES.

Ce recueil comporte six textes, écrits entre 1925 et 1930, d’une longueur allant de trente à cinquante pages, assortis d’une présentation du personnage. Jules de Grandin est donc un détective du surnaturel, une variation sur Sherlock Holmes ou le Chevalier Dupin, qui enquête sur diverses affaires étranges. Précurseur de Harry Dickson, il est confronté à des poltergeists, revenants, enchantements vaudous, savants fous, gorilles en vadrouilles et autres malédictions, sans oublier une plus originale fantôme lesbienne revancharde.

Les récits, forcément datés, n’en restent pas moins plaisants avec une traduction qui respecte les tournures soi-disant « françaises » de Jules, émaillées de « Monsieur », « Mordieu » et d’expressions singulières, dont la plus célèbre demeure « par la barbe d’un bouc vert ».

Rythmées, efficaces et divertissantes (bien que toutes les nouvelles adoptent une construction similaire), les enquêtes de Jules de Grandin sont à picorer à petites doses et à savourer comme des curiosités historiques encore bien agréables.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Pulp, #Nouvelles (recueil), #Fantastique, #Horreur, #Policier

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