Publié le 31 Octobre 2018

TALES FROM THE CRYPT TOME 1
TALES FROM THE CRYPT TOME 1

Ce très beau recueil édité par Akileos remonte aux sources des célèbres fascicules horrifiques en compilant, dans l’ordre chronologique de leur parution, des récits tirés de trois numéros de CRYPT OF TERROR (les 17, 18 et 19) et trois numéros de TALES FROM THE CRYPT (les 20, 21 et 22) soit vingt-quatre « nouvelles » de quelques planches. A noter que si le premier intitulé de la série était CRIME PATROL, la publication changea de titre pour trois numéros (les CRYPT OF TERROR) avant d’opter pour le définitif et plus connu TALES FROM THE CRYPT qu’elle garda jusqu’à la fin (au numéro 46), tuée par le fameux pamphlet anti-comics SEDUCTION OF THE INNOCENTS.

Tous les grands thèmes de l’épouvante, du fantastique et du thriller sont abordés dans ces petites histoires narrées par le fameux Gardien de la Crypte ou, parfois, ses acolytes la Vieille Sorcière et le Gardien du Caveau.

TALES FROM THE CRYPT TOME 1

Un bourreau prend en main la justice et applique la peine capitale aux prisonniers jugés innocents (« The man who was death »), une main coupée revient se venger (« The maestro’s hand »), un vieillard trompe la mort par des opérations chirurgicales contrenature (« Death must come »), l’unique témoin d’un meurtre - commis par un médecin - est internée par ce dernier (« Madness at manderville »), un couple rencontre un bateau fantôme dans le Triangle des Bermudes (« Ghost Ship »), un homme des cavernes est ramené à la vie après décongélation et sème la terreur dans un musée (« Cave Man »), un reporter enquête sur les rites vaudou (« Zombie »), un passager est terrifié par une étrange créature dans une cabine hantée (« The thing from the sea »), un homme est persuadé d’être un loup-garou (« Curse of the full moon »), sans oublier de plus classiques machinations criminelles pour se débarrasser, par exemple, d’un mari gênant, avec toutes les variations possibles sur ce thème classique.

Si les chutes, volontiers macabres, apparaissent aujourd’hui attendues, les histoires fonctionnent plaisamment : les auteurs réussissent à condenser, en six, sept ou huit planches, une intrigue efficace saupoudrée d’un humour noir bienvenu. La plupart sont, en outre, servies par des dessins (en noir et blanc) classiques mais réussis et évocateurs.

La morale, pour sa part, se montre constante d’une histoire à l’autre, avec comme principe général un « tel est pris qui croyait prendre facétieux ». En effet, dans la majorité des récits, la machination orchestrée par le criminel se retourne contre son initiateur avec des conséquences abominables.

Pour tous ceux qui ont grandi devant les films à sketches de la Amicus ou la série télévisée des années ’90, ce recueil constitue une superbe occasion de se replonger aux sources de la bande dessinée horrifique américaine. Vivement conseillé !

TALES FROM THE CRYPT TOME 1

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Horreur, #Recueil de nouvelles, #Thriller

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Publié le 29 Octobre 2018

LA LEGION DE L'ESPACE - CEUX DE LA LEGION TOME 1 de Jack Williamson

Décédé quasiment centenaire, Jack Williamson (1908 – 2006) a donc parcouru, la plume à la main, un siècle de science-fiction, puisqu’il débute sa carrière à la glorieuse époque du pulp, fin des années ’20. En 1934 il publie CEUX DE LA LEGION, premier tome d’une saga amenée à définir le space opera avec les œuvres d’Hamilton (CAPITAINE FUTUR / FLAM) et Doc Smith (le FULGUR).

Nous sommes au XXXème siècle et la Légion (pas celle de DC comics) protège la galaxie. Le cadet John Star doit protéger une jeune femme noble, Aladoree, seule détentrice du secret de l’Akka, une arme fabuleuse capable d’arrêter la progression des Méduses, des envahisseurs belliqueux. Mais l’oncle de Star trahit l’humanité et s’associe aux extra-terrestres, enlevant également Aladoree. Star, aidé de trois légionnaires, part à sa rescousse.

Reprenant des éléments des 3 MOUSQUETAIRES (inspiration revendiquée par Williamson) dans un contexte science-fictionnel assez proche des œuvres spatiales d’un Burrough, ce premier tome a plutôt bien vieilli en dépit de sa naïveté. Certes, certains éléments semblent indiscutablement datés mais l’ensemble tient bien la route après plus de 80 ans. Pas sûr que beaucoup de bouquins SF récents encensés par la critique supportent aussi bien le poids des ans.

Une belle princesse en péril, des légionnaires impitoyables mais respectant le code de l’honneur, des vaisseaux qui sillonnent l’espace, des combats spatiaux, des aliens belliqueux, des planètes étranges et hostiles,…nous sommes en plein space opéra militariste à l’ancienne et le tout se révèle rafraichissant, d’autant que, pulp oblige, l’ennui ne pointe jamais son nez. Williamson case un maximum de péripéties sur un minimum de pages et délivre une fresque spatiale épique alors que certains de ses épigones récents présentent encore leur univers à la cinq-centième pages de leur récit en dix tomes. Bref, autre temps, autre méthode de narration ! CEUX DE LA LEGION n’est pas de la hard science ni de la SF complexe, plutôt de l’imaginaire en roue libre avec des personnages attachants, à l’exception d’un Gilles Habibula irritant par son ivrognerie et ses monologues…

Malgré ses défauts, CEUX DE LA LEGION demeure une lecture plaisante, enlevée et globalement divertissante quoique l’on regrette une conclusion bâclée. Après avoir présenté les Méduses comme des ennemis tout puissants et quasiment invincibles toute leur flotte se voit, en effet, balayée par l’invention (littéralement fabriquée avec un bout de ferraille et de la ficelle) d’une jeune fille…Une fin trop facile et expédiée pour que le lecteur ne se sente pas floué mais ce bémol n’affecte pas trop le jugement sur ce space opéra distrayant et relaxant à conseiller en priorité aux plus jeunes ou aux nostalgiques de la SF de grand papa.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Golden Age, #Jeunesse, #Space Opera, #science-fiction

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Publié le 26 Octobre 2018

BIGGLES DANS LA BALTIQUE de William Earl Jones

L’aviateur James Bigglesworth, dit Biggles, et ses amis Ginger, Algy et Bertie ont vécus de très nombreuses aventures, durant la Première Guerre Mondiale puis la Seconde Guerre Mondiale, sans oublier des missions effectuées en temps de paix. Créé par William Earl Jones, Biggles vit ses premiers vols en 1932 et ne s’interrompt qu’avec la mort de son auteur en 1968. Entretemps, l’aviateur ne vieillira guère, traversant les bouleversements politiques en restant toujours jeune, tel Buck Danny. Il sera également adapté en bandes dessinées et aura les honneurs d’un long-métrage en 1986.

Typique d’une littérature « pulp » ou populaire, Biggles est un héros, un vrai, qui n’aime pas tuer (sauf en cas d’absolue nécessité) et qui ne souffre d’aucun défaut. Biggles n’aime pas la guerre mais, puisqu’il faut la mener, l’aviateur usera de tout son courage pour défaire l’ennemi. Dans cette aventure, pas beaucoup de subtilité, pas de place pour la réflexion, seule compte l’action et cette dernière s’avère frénétique : combats aériens, attaques diverses, destructions des engins ennemis,…Le roman ne laisse jamais au lecteur le temps de souffler. Un univers forcément très manichéen quoique, parfois, William Earl Jones se laisse tenter par un soupçon d’humanisme en présentant des soldats allemands pas spécialement pressés d’aller mourir pour la patrie.

BIGGLES DANS LA BALTIQUE, en deux cent pages, synthétise tous les rebondissements possibles, toutes les péripéties attendues d’un roman de guerre et d’aventures : Biggles et ses amis défendent une petite île inhabitée, se lancent dans des missions périlleuses (pour ne pas dire suicides), détruisent des dépôts de munitions allemands, volent à l’ennemi son livre de codes secrets, s’emparent d’un avion et reviennent sains et saufs après avoir vaincu, une fois de plus, Von Stalhein, l’as des aviateurs germaniques et, accessoirement, l’éternelle Némésis de Biggles. Qui finira par devenir plus tard son ami. Mais ce sera pour plus tard, bien après la guerre.

A la fin du bouquin, le lecteur - pratiquement lessivé - se demande comment Biggles pourrait accomplir des exploits plus incroyables encore dans le prochain. Nul doute que, magie de la littérature, il y parvienne pourtant. Bref, BIGGLES DANS LA BALTIQUE reste l’assurance d’un divertissement viril des plus plaisants pour quiconque (et surtout les plus jeunes) apprécie un mélange de guerre, d’aventures aériennes et d’espionnage. Biggles c’est un peu l’ancêtre de Bob Morane, James Bond et Buck Danny en un seul personnage, l’archétype du héros invincible et immaculé de la littérature jeunesse militariste et propagandiste du début du XXème siècle. Une vraie « tête brûlée » comme papy toujours prêt à lancer son avion au milieu des coucous pilotés par les adversaires du monde libre. Et, étonnamment (ou pas ?), le tout tient encore très agréablement la route après 80 ans.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Biggles, #Aventures, #Espionnage, #Jeunesse, #Guerre

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Publié le 24 Octobre 2018

LA NUIT DES MUTANTS de Christophe Lambert

Une prison spatiale très loin de la terre, dans un proche avenir. Frank Bishop, surnommé Prof, petit délinquant adolescent responsable de la mort accidentel d’un policier, y échoue. Pour alléger sa peine, il accepte de participer à un programme au cours duquel il devra manipuler un combustible très dangereux, le nitrogravium. Peu à peu, divers détenus ayant participé à cette expérience se transforment en monstres mutants…

L’intrigue de ce deuxième roman de Lambert rappelle quelque peu l’excellent « Outland » agrémenté de quelques touches de la saga « Alien » (ou de ses dérivés moins fortunés) : un mélange de science-fiction, d’épouvante light (littérature jeunesse oblige) et d’aventures spatiales bien menées et efficaces. C’est un roman court, bien rythmé, ponctué de scènes accrocheuses où les héros doivent se défendre contre les mutants dans une ambiance angoissante, quelque part entre « La nuit des morts vivants » et le western.

Des personnages intéressants et quelques clins d’œil, traits d’humour et référence achèvent de rendre la lecture de cette NUIT DES MUTANTS très plaisante…bref un roman vivement conseillé pour les adolescents mais, également, pour les plus âgés.

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Publié le 19 Octobre 2018

LA VENUS ANATOMIQUE de Xavier Mauméjean

Etrange et brillant roman que celui-ci, signé par un auteur qui semble se spécialiser dans les uchronies. Mauméjean plonge cette fois dans un XVIIIème siècle revisité. En 1752, en pleine période des Lumières et du triomphe de la Raison, Frédéric II lance un concours dans le but de créer un homme nouveau, un nouvel Adam. Convoqué dans un Berlin futuriste transformé en « panopticon », une série de scientifiques disposant des ressources et connaissances du Mundaneum (pas celui de Mons mais il y ressemble grandement) vont tenter l’impossible. Dans cette histoire revisitée, Vaucanson accepte la proposition de Frédéric II : génial créateur d’automate (le roman rappelle son œuvre célèbre du « canard digéreur ») et se rend à Berlin en compagnie de La Mettrie, médecin et philosophe auteur de « L’homme machine ». On y croise aussi Diderot qui réfléchit à son Encyclopédie, l’anatomiste Fragonard, le Chevalier d’Eon Charles Geneviève à l’identité sexuelle ambigüe, Louis XV, la Pompadour et l’infatigable (mais malade) libertin Casanova.

Mauméjean prend La Mettrie comme narrateur de son intrigue des plus touffue et débute son récit comme une fantaisie historique de cape & épée où se croisent société secrète au service du Roi, mousquetaires noires et hommes politiques rivaux. Le style est vif, précieux, recherché, adoptant un ton adapté à ce XVIIIème siècle fantasmé mêlant réalité et inventions uchroniques.

La seconde partie du roman, plus posée, se veut aussi plus philosophique avec la création de ce nouvel Adam, ou plutôt de cette nouvelle Eve. Nous sommes dans un univers pratiquement steampunk avant l’heure (electricpunk peut-être ?) dans un Berlin totalitaire où Frédéric II tente de créer un monde nouveau en s’entourant des plus brillants savants et personnalités de son temps.

Les dernières pages, situées à la fin du siècle et après la Révolution, s’achèvent sur un double clin d’œil aux trois lois d’Asimov et au FRANKENSTEIN de Mary Shelley.

Entre aventure, capes & épées, fantasy historique, uchronie d’inspiration steampunk, rétro science-fiction et œuvre philosophique ponctuée de dialogues brillants et de questionnement sur ce qui définit l’Humain, LA VENUS ANATOMIQUE s’avère un divertissement original et intelligent à conseiller aux curieux. Une réussite.

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Publié le 16 Octobre 2018

LE DIABLE DU LABRADOR d'Henri Vernes

Avec cette aventure publiée originellement en 1960, Henri Vernes rendait hommage aux romans à la Jack London et, plus généralement, aux récits situés dans le Grand Nord. Dans ce quarantième tome, Bob se retrouve seul, décidé à passer un hiver tranquille, à lire, à prendre des photos et à chasser, dans les étendues désertiques du Canada enneigé. A peine arrivé, notre héros doit cependant affronter Rocky, un boxeur amateur (quinze ans avant Stallone !) beaucoup moins sympathique que l’étalon italien puisqu’il martyrise son chien-loup, un superbe mais indomptable animal surnommé le Diable du Labrador. A coup de poings, Bob gagne la liberté du canidé ainsi que le sobriquet de Cogne Dur. Il aura, par la suite, l’occasion de recroiser la route du chien-loup et d’affronter divers ennemis, dont le froid, les loups et des hommes malintentionnés

Charles-Henri Dewisme ayant 100 ans en ce jour (16 octobre 2018), Bob Morane méritait bien un petit coup de projecteur avec ce sympathique roman dans la lignée de CROC-BLANC. Pour une fois, Vernes délaisse le mystère, la science-fiction et les ambiances fantastiques. Le romancier se recentre sur une intrigue très simple dans laquelle Bob ne doit pratiquement compter que sur lui-même, le fidèle Bill étant absent du récit. Linéaire et sans grande surprise, LE DIABLE DU LABRADOR démontre toutefois le talent de Vernes pour composer une histoire efficace qui parvient à tenir agréablement le lecteur en haleine. S’il manque quelque peu de folie, le bouquin assure cependant deux bonnes heures d’évasion et devrait divertir les nostalgiques de l’Aventurier.

Chronique rédigée pour les 100 ans d'Henri Vernes

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Jeunesse, #Bob Morane

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Publié le 11 Octobre 2018

L'EXECUTEUR TOME 2: MASSACRE A BEVERLY HILLS de Don Pendleton

Dans ce deuxième tome de la saga, l’Exécuteur décide de s’adjoindre une équipe composée d’anciens du Viet-Nam tous doués de capacités particulières : spécialiste en armes lourdes, en explosifs, en gadgets électroniques, etc. Nos dix guerriers, sous la direction de Mack Bolan, vont aller « blitzer » les mafieux corrompus de Beverly Hills protégés par des flics forcément ripoux.

Sorti en 1969 (eh oui !) ce roman (au titre original plus approprié de Death Squad) diffère des habituels titres de la période « guerre à la Mafia » en plaçant Bolan en retrait et en offrant un temps de présence relativement important à chacun des membres de l’équipe. C’est peut-être le regret que peut avoir le lecteur : les protagonistes sont intéressants et bien définis, leurs relations ne manquent pas de piquant (avec quelques réparties amusantes) mais, au final, peu survivront à la mission. Il est regrettable que le roman se termine par un tel jeu de massacre : l’auteur aurait pu épargner davantage de personnages pour qu’ils puissent revenir dans les bouquins ultérieurs. Publié ultérieurement, nul doute que le romancier aurait pris plusieurs volumes afin d’agrandir progressivement son équipe, ici la présentation des dix héros reste trop rapide pour convaincre pleinement. De même voir une telle bande de guerriers d’élite exterminée en une vingtaine de pages parait improbable.

Quoiqu’il en soit, ce MASSACRE A BEVERLY HILLS s’apparente à une sorte de western urbain (entre LA HORDE SAUVAGE et LES 7 MERCENAIRES) revisitant les opérations commando à la 12 SALOPARDS. Par son originalité relative comparé aux autres bouquins de la « guerre à la mafia » et son côté parfois outré (un certain parfum entre la bande dessinée et le cinéma d’exploitation se fait sentir, préfigurant un film comme VIGILANTE), MASSACRE A BEVERLY HILLS demeure une lecture franchement plaisante dans laquelle on ne s’ennuie pas une seconde.

L'EXECUTEUR TOME 2: MASSACRE A BEVERLY HILLS de Don Pendleton

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Publié le 9 Octobre 2018

LAMAISON DES MORTS ETRANGES de Margery Allingham

Après deux essais peu concluants avec Albert Campion je tente à nouveau de m’intéresser à ce « professionnel de l’aventure » (ainsi qu’il se définit). Quoique cette quatrième enquête soit plus réussie et se rapproche davantage d’un whodunit classique, le résultat n’est pas non plus transcendant.

Caroline Faraday dirige sa maison à l’ancienne, comme au XIXème siècle, et, en 1931, continue de régner sur ses enfants que, d’ailleurs, elle traite comme tel bien qu’ils aient atteints un certain âge. Evidemment, ils sont oisifs, se querellent entre eux et se reposent sur la « mama » qui tient fermement les cordons de la bourse. Lorsqu’un des enfants de la famille, Andrew, est découvert assassiné Albert Campion débute ses investigations…

Prenant comme base les ingrédients coutumiers du « Golden Age », LA MAISON DES MORTS ETRANGES comprend la traditionnelle famille figée dans ses coutumes d’un autre âge, l’habituelle mère de famille régissant l’existence de sa progéniture et les meurtres successifs…

Campion intervient et semble pouvoir résoudre l’énigme : quoiqu’il se mette rarement en valeur (à l’opposé d’un Holmes ou d’un Poirot) notre aventurier comprend l’incroyable machination orchestrée contre cette famille. L’enquête elle-même parait erratique et ne passe pas par les habituels interrogatoires de suspects, donnant au lecteur une impression de confusion. A vrai dire le récit n’est pas vraiment passionnant et l’attitude très en retrait de Campion m’a paru problématique : il manque de présence pour s’imposer. Evidemment c’est purement personnel puisque d’autres trouvent, au contraire, sa caractérisation fort intéressante.

Notons cependant que la romancière aide son lecteur en lui offrant quelques « bonus » bien utiles comme un arbre généalogique de la famille, un plan de la maison et même un chapitre récapitulatif intitulé logiquement « le résumé ».

Les explications finales s’avèrent, elles, bien trouvées et franchement surprenantes : l’identité du meurtrier ou les explications de ces morts étranges démontrent une indéniable originalité qui rachètent, en partie, les longueurs précédentes.

En résumé, LA MAISON DES MORTS ETRANGES constitue une lecture mitigée : des fulgurances, des passages réussis et d’autres plus laborieux voire ennuyeux notamment de par la personnalité de l’apprenti détective. Le tout reste cependant plus réussi que les deux premiers romans où apparaissent Campion et les admirateurs (il y en a !) de cet étonnant aventurier peuvent y jeter un œil. Pour ma part je pense en avoir (pour l’instant ?) terminé avec Allingham.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Golden Age, #Impossible Crime

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Publié le 5 Octobre 2018

STARPLEX de Robert J. Sawyer

A la lecture de la quatrième de couverture (et, a fortiori, du titre) on pense immédiatement à « Star Trek ». Et, effectivement, on retrouve dans ce roman quelques thématiques proches des voyages de l’Enterprise. On y trouve également des dauphins intelligents devenus auxiliaires des humains dans l’exploration spatiale ce qui rappelle, évidemment, la saga de l’ELEVATION de David Brin. Le thème des portes spatiales créées par une race disparue et permettant de voyager d’un point à l’autre de l’univers évoquera, de son côté, LA GRANDE PORTE de F. Pohl ou pour les plus jeunes (mais plus tant que ça) le film et la série « Stargate ».

L’intrigue générale, pour sa part, navigue entre space opera et hard science sans négliger des passages plus ardus imprégnés d’un mélange de philosophie et d’extrapolations scientifiques pas toujours aisé à digérer. L’aventure, néanmoins, est présente et, une fois encore, rappelle « Star Trek » puisque le vaisseau spatial, censé maintenir la paix, va se trouver malgré lui au cœur d’un conflit. L’auteur décrit également une foultitude de créatures bizarres forcées de cohabiter dans le Starplex.

Au cours du XXIème siècle l’humanité a découvert un réseau de trous de vers, dénommés transchangeurs, qui permettent de voyager à travers les étoiles. Une base terrienne a été construite près du transchangeur le plus proche, à proximité de l’étoile Tau Ceti. Cela a permis à l’humanité de découvrir deux espèces extra-terrestres, les Walahulds et les Ebis. En 2094, le Starplex, dirigé par le commandant Lansing découvre d’immenses sphères constituées de matière noire capables de passer à travers les transchangeurs. Peu après des vaisseaux waldahuds attaquent le starplex.

Du bon et du moins bon dans ce roman : le capitaine Lansing est plutôt sympathique et joue le mimétisme avec James T. Kirk : un quadragénaire en pleine « midlife crisis » à la libido développée. L’intrigue, pour sa part, fonctionne agréablement mais hésite entre une SF « sérieuse » et une SF plus légère, le tout donnant souvent l’impression (voulue ?) d’un épisode de « Star Trek » revisité façon hard science. Ou, pour les moins réceptifs, d’un space opéra plaisant mais encombré d’explications scientifiques pesantes et incompréhensibles aux non-initiés. Le lecteur se permettra donc de survoler certaines scènes pour apprécier davantage un roman intéressant mais rarement passionnant que l’on qualifiera donc de « moyen ». Comme hommage à Gene Roddenberry STARPLEX reste cependant largement plus réussi que l’imbuvable RED SHIRTS.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Space Opera, #Hard Science, #Star Trek

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Publié le 3 Octobre 2018

LE VISON MITE d'Erle Stanley Gardner

Cette nouvelle aventure de l’avocat détective Perry Mason débute de manière insolite : Mason et sa secrétaire, Della Street, observent, dans un restaurant, une serveuse, Dixie. Celle-ci s’éclipse en laissant derrière elle un manteau de vison certes mité mais cependant d’une grande valeur. Peu après la police débarque pour leur apprendre que la jeune femme a été percutée par une voiture. La fuite de Dixie s’explique car elle pense avoir été impliquée dans un meurtre. Bref, la situation se complique rapidement et rend le bouquin quelque peu confus tant les rebondissements et retournements de situation se succèdent. Par exemple, le vison mité du titre conduit l’avocat sur la trace d’un révolver ayant servi à commettre un crime et relance le récit. Mason défendra finalement la pauvre Dixie engluée dans une affaire qui la dépasse complètement. Tout comme le lecteur qui devra attendre les dernières pages pour débrouiller, avec l’aide de Perry Mason, les fils de l’intrigue.

LE VISION MITE constitue le 39ème (!) roman mettant en scène l’avocat justicier Perry Mason. Evidemment, le romancier avait établi depuis longtemps sa formule gagnante et ce récit n’échappe pas à la règle, les différentes sous-intrigues (embrouillées) étant entremêlées afin d’égarer le lecteur jusqu’aux ultimes chapitres. Comme toujours Mason, cette fois en qualité de témoin, est appelé à la barre pour contrer les arguments de l’inévitable Ham(ilton) Burger. Et, comme toujours, l’avocat use d’effets de manche et des inévitables « objections votre honneur » pour que triomphe la vérité.

Dans l’ensemble, et quoiqu’il ne soit pas un indispensable de l’auteur, ce roman remplit son contrat de divertissement rondement mené, Erle Stanley Gardner conduisant l’enquête sur un rythme soutenu. Il utilise une écriture très simple mais efficace (parait-il largement améliorée par la traduction) et laisse la part belle aux discussions entre les protagonistes semblables à des joutes verbales agréables à suivre. Du roman policier très « pulp » qui se savoure sans arrière-pensée et se dévore en une soirée. Sympathique.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Golden Age, #Roman de gare, #Polar, #Perry Mason

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