Publié le 31 Janvier 2020
Dans la villa du pavillon des Ifs, Mr Fortescue meurt empoisonné par son thé. L’inspecteur Neele découvre que le poison utilisé est la taxine, tiré des ifs. En outre le corps est retrouvé avec une mystérieuse poignée de seigle dans sa poche. Les soupçons se portent forcément sur l’épouse, beaucoup plus jeune, de Fortescue et Neele est déjà prêt à conclure l’affaire lorsque la jeune femme meurt empoisonnée à son tour, suivie par une domestique, Gladys. Miss Marple débarque pour venger la mort de cette domestique (issue de son village) et démêler le sac de nœuds…
Ecrit au début des années ’50, ce roman n’a pas la complexité et l’ingéniosité de ceux des années 30 mais n’en demeure pas moins un très réussi whodunit qui utilise, une fois de plus, une comptine enfantine pour rythmer les différents meurtres. Comptine utilisée ici de manière plus intéressante que dans d’autres livres de la romancière puisque la chansonnette (ou nursery rhyme) sert véritablement d’inspiration au criminel. Le plan du meurtrier, complexe, nécessite évidemment un peu de chance et de culot pour fonctionner, poussant quelque peu la crédibilité de l’ensemble, mais n’en reste pas moins bien élaboré. En dépit du grand nombre de fausses pistes, Christie joue franc-jeu ce qui permet au lecteur de deviner une grande partie de la solution aux trois quarts du roman. C’est loin d’être négatif puisque cela permet, au contraire, d’apprécier la méticulosité de la construction. Toutefois, il reste quelques zones d’ombre pour le lecteur, ce qui lui permet d’apprécier la démonstration finale d’une Marple toujours sagace. A noter que la vieille détective se montre peu présente : elle intervient tardivement et assez peu mais découvre évidemment les indices cruciaux menant à la solution.
Si le roman n’accède pas au podium des meilleurs Christie, il reste un whodunit fort rythmé, bien écrit, aux dialogues vifs et aux rebondissements nombreux qui le place dans le peloton de tête des Marple. Un très plaisant divertissement emballé en plus ou moins 200 pages.