Publié le 31 Mai 2022

SORCELLERIE TOME 3: LES SEPT SERPENTS de Steve Jackson

Troisième volume de la tétralogie « Sorcellerie ! », LES SEPT SERPENTS demande de débusquer un maximum de serpents monstrueux. Ceux-ci ne peuvent être battu qu’à la condition que le lecteur / joueur connaisse leur point faible et ils ne seront évidemment pas aisé à découvrir. L’aventure est longue et on parcourt beaucoup de chemin. Il faudra sans doute la recommencer une demi-douzaine de fois pour espérer trouver les sept serpents et bénéficier de bonus et renseignements qui seront fort utiles dans le quatrième et dernier tome.

Rencontrer une certaine personne (deux même puisque la sorcière elfe et le passeur semblent nécessaires pour avoir une chance de terminer le récit) et posséder un objet magique bien précis sera indispensable (ou presque) pour espérer boucler l’aventure. Connaitre quelques formules (Feu !), menacer un spectre et avoir un gros coup de bol lors de votre rencontre avec le gnome (un 6 permet de recevoir un bâton en jeune chêne qui se révélera fort utile contre les serpents) sont d’autres atouts.

Comme pour les autres volumes de la série, le lecteur a le choix de jouer en « guerrier » (donc sans utiliser de pouvoirs magiques) ou en « sorcier ».  Gagner en tant que guerrier semble impossible et n’a de toutes façons pas grand intérêt. La principale innovation de la série est en effet un livre de sort que le lecteur / joueur doit apprendre par cœur avant de se lancer dans l’aventure. Il faudra donc les utiliser aux moments opportuns et ne pas se tromper.

Une bonne connaissance des sorts (sachant que beaucoup seront de toutes façons inefficaces pour une raison ou une autre), des stats au moins correctes, un bon niveau de chance (on la tente souvent), une endurance élevée (il est difficile de se restaurer ou de reprendre des forces au cours du récit) et une ou deux rencontres déterminantes s’avèrent nécessaires pour arriver au terme du bouquin. Oui, ce n’est pas vraiment un long fleuve tranquille ! Comptez pas mal d’essais et n’oubliez pas de bien cartographier la progression pour espérer vous en sortir.

Mais le récit, en dépit de sa difficulté fort élevée, fonctionne très agréablement et la quête permet de parcourir des lieux variés et de rencontrer de nombreuses créatures typiques de la Fantasy. Une belle réussite pour ce volume et une des plus réussies et originales contributions au phénomène des « livres dont vous êtes le héros ».

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Publié le 30 Mai 2022

L'IMPLACABLE: VAUDOU MACHINE de Sapir & Murphy

L’Implacable verse encore davantage dans la satire avec cette parodie déjantée des romans d’espionnage. L’intrigue, simpliste, envoie Remo et Chiun dans une petite île fictive des Caraïbes sous le joug d’un dictateur mégalo ayant, par hasard, découvert une arme superpuissante capable de désintégrer ses ennemis. Aussitôt toutes les nations cherchent à s’en emparer. Les USA y expédient Ruby Gonzalez, une espionne prête à tout pour s’enrichir. Alors que la situation s’envenime, Remo va devoir, une fois de plus, se charger des sales besognes.

Les romans de la saga sont, généralement, divertissants, inventifs et drôles. Celui-ci n’est rien de tout ça. Le scénario s’étire péniblement, les scènes d’actions sont rares, les protagonistes trop stupides pour susciter l’intérêt et le tout se montre aussi longuet que prévisible. L’intrigue s’avère bien trop simpliste pour maintenir l’attention du lecteur et les tentatives d’humour, maladroitement plaquées pour compenser les faiblesses du récit, tournent vite au procédé facile.

Seule la présence de Ruby Gonzalez autorise au lecteur quelques sourires : ce personnage reste le seul élément positif d’un bouquin vraiment très mal torché. De plus, beaucoup de passages semblent bâclés et sombrent dans les pires travers de la littérature de gare mal écrite : syntaxe pauvre, vocabulaire limité, répétition, phrases mal balancées. Est-ce l’auteur ou le traducteur le premier responsable ? Difficile à dire car, plus encore que d’habitude (c’est dire !), le roman souffre d’une traduction épouvantable et accuse un style lamentable. Cependant les critiques disponibles concernant la version originale s’accordent pour considérer qu’il s’agit d’un des pires bouquins de la série. Dans tous les cas, un ratage.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Implacable, #Roman de gare

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Publié le 29 Mai 2022

LE CHANT DES WARGALS de John Flanagan

Deuxième roman dans le vaste ensemble de fantasy « young adult » consacré à l’Apprenti d’Araluen. Après l’apprentissage du jeune Will dans le premier tome, notre héros est chargé d’accompagner Gilan en Celtica afin d’avertir le Roi des machinations du sinistre Morgarath.

Sur une intrigue classique (roman d’apprentissage, quête, mission à remplir et seigneur ténébreux s’apprêtant à passer à l’attaque), l’auteur nous offre un plaisant récit d’aventures qui ne cherche pas à réinventer la roue mais propose un univers intéressant, des personnages attachants, des bons sentiments et des péripéties nombreuses. La plume est agréable, sans être chargée ni recherchée, elle sert l’intrigue sans s’appesantir dans les descriptions ou les digressions inutiles. L’auteur reste donc quelque peu en surface mais ce n’est pas gênant, loin de là : il nous évite les longueurs dont souffrent de trop nombreux cycle de Fantasy. Nous sommes ici, pour le meilleur, dans la littérature « jeunesse » et le principal avantage de John Flanagan est d’être conscient de devoir maintenir l’attention du lecteur. Il use, dès lors, de toutes les recettes attendues : rebondissements, twists (l’un, au sujet d’une jeune fille secourue, étant assez transparent mais qu’importe), chapitres percutants, dialogues vifs et souvent teintés d’un humour efficace.

En 400 pages, le romancier australien développe donc sa saga, destinée à se prolonger par de nombreux autres tomes. Voici, en résumé, un bouquin divertissant qui se lit rapidement et sans le moindre ennui, dans une veine Fantasy certes traditionnelle mais parfaitement maitrisée. On passe un bon moment en attendant la suite…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Jeunesse

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Publié le 25 Mai 2022

SILVERTHORN de Raymond Elias FEIST

Troisième volet de la « Guerre de la faille » (ou deuxième si on considère les deux tomes de MAGICIEN comme un tout), SILVERTHORN mélange la petite histoire des protagonistes à la grande Histoire de Midkemia. Cette fois, la princesse Anita, le jour de son mariage avec Arutha de Krondor, est atteinte par une flèche empoisonnée. Le seul remède connu, le Silverthorn, ne pousse que dans une contrée lointaine et inconnue. Mais Arutha est décidé à tenter le tout pour le tout : accompagné d’un mercenaire, d’un troubadour, d’un jeune voleur, il part en quête. Pendant ce temps les forces d’un ancien et terrible Ennemi se rassemblent…

Après un résumé d’une dizaine de pages de MAGICIEN, bien utile pour se remettre dans le bain, Raymond Feist reprend son périple sur les traces de Tolkien. Publié en 1983, SILVERTHORN se conforme, en effet, à toutes les conventions de la High Fantasy établies par LE SEIGNEUR DES ANNEAUX (et revisitées par « Donjons & Dragons ») : puissant magicien, petite compagnie en maraude, Ennemi tout puissant s’apprêtant à resurgir, créatures monstrueuses de toutes sortes, prophétie, poison mortel, Elfes, Nains, etc. Les mâles sont tous intelligents et rusés, les femelles toutes belles à tomber par terre. Quelques touches de romance sont incluses et l’une ou l’autre dispute de couples amusent, les dialogues entre Carline et son ménestrel notamment.

Nous restons dans la continuité de MAGICIEN mais l’histoire s’avère ici moins complexe et plus linéaire. Ce n’est pas nécessairement un mal : le récit « coule » bien et permet de s’intéresser davantage à un nombre plus restreint de personnages. SILVERTHORN reprend de nombreux personnages déjà croisés mais ceux-ci jouent un rôle plus secondaire, laissant la place au prince Arutha et à Jimmy le voleur. Dès lors, le roman possède un côté « stand alone » et peut s’apprécier de manière quasiment indépendante, bien que des événements plus importants surviennent également, pavant la route au tome suivant.

L’ensemble constitue donc une plaisante Fantasy traditionnelle, disons même « old school », qui aurait sans doute mérité un petit toilettage : certains passages paraissent bien longuets et certains dialogues ne fonctionnent pas vraiment, paraissent clichés et manquent de naturel. Mais le souffle de l’aventure et l’une ou l’autre notes d’humour permettent de passer un bon moment en dépit des longueurs quasi inhérentes au genre.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantasy

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Publié le 23 Mai 2022

LIKE PORNO FOR PSYCHOS de Wrath James White

Le titre annonce la couleur sans ambiguïté, on plonge encore une fois dans les eaux fangeuses du splatterpunk le plus gouleyant, dans la barbaque dégoulinante et l’extrême porn-horror la plus crade. Heureusement, l’auteur n’en oublie pas moins de raconter des histoires, créant des nouvelles certes dégueulasses (c’est le but premier !) mais efficaces.

Dans la première (« Like Peyote For Pimps ») un souteneur voit son cheptel décimé par un tueur monstrueux qui s’en prend aux putes et conçoit l’expression « bouffer la chatte » au sens propre.

Belle réussite aussi pour ce récit concernant une jeune Nigériane excisée par sa mère puis violée dans une ruelle avant d’être rejetée par sa famille qui l’accuse d’avoir porté des vêtements trop sexy. Devenue prostituée elle croise la route de son violeur et en appelle aux anciennes divinités africaines pour se venger. Prévisible mais bien mené avec un personnage principal joliment brossé dans les limites de ce genre de récit très porté sur le sexe et le sang.

Autre point fort pour son délire porno-gore zoophile, « Feeding Time » ne lésine pas sur l’extrême: une jeune femme sexuellement frustrée par son mari (un homo qui l’a épousé pour faire plaisir à ses riches parents) se rend régulièrement au zoo pour fantasmer sur les lions. Elle s’imagine défoncée par les fauves et, faute de mieux, se masturbe devant la cage lorsque les félins sont nourris. Repérée par le gardien du zoo, elle entame une relation avec lui tout en regardant les lions se battre pour leur nourriture. Un jour, ivre de rage, elle blesse son mari et emmène son corps au Jardin zoologique. Tandis qu’elle se fait besogner par son amant, la jeune femme observe les fauves dévorer vivant l’infortuné mari. Mais le twist final lui permettra de satisfaire son fantasme et de sucer un des félins pendant que celui-ci la mange toute crue. Sans doute la nouvelle la plus délirante et originale du recueil, un vrai concentré de porno et de gore non-stop! Comme on dit, pas pour les fragiles, il n’y aurait pas assez de « trigger warning » pour les dissuader de poursuivre la lecture.

D’autres nouvelles sont moins réussies où recourent à des intrigues déjà lues et relues dans le splatterpunk, notamment ce type poussé à bout qui tue son épouse, viole son cadavre par tous les orifices puis finit dévoré par des créatures surgies de l’intimité de la défunte. Tomber amoureux d’une sorcière n’est pas toujours recommandé et tel est pris qui croyait prendre. Du E.C. Comics porno gore trop classique pour susciter l’enthousiasme mais agréable à lire.

Avec ses hauts et ses bas, LIKE PORNO FOR PSYCHO atteint son but : c’est sanglant, déjanté, porno, trash à souhait et cradingue mais les récits restent bien construits et l’humour, certes très noir, en rend la lecture digeste. Dans un genre qui, trop souvent, ne compte que sur la surenchère pour emporter l’adhésion, une petite réussite appréciable.

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Publié le 20 Mai 2022

LE MASQUE DE FU MANCHU de Sax Rohmer

Sax Rohmer est un auteur à jamais associé à son personnage de génie du Mal, le Docteur Fu-Manchu, incarnation du Péril Jaune qui deviendra archétypal et source d’inspiration pour des criminels ultérieurs comme le Ming de Bob Morane. Il aura même droit à un fils, dans l’Univers Marvel, en la personne de Shang-Chi le maitre du kung-fu. Dans les années ’30, Boris Karloff le campera à l’écran avant que Christopher Lee ne l’incarne à cinq reprises dans des métrages d’intérêt variable.

Vaincu dans chaque roman, il revient dans le suivant, apparemment immortel. A chaque fois, il trouve sur sa route Sir Denis Nayland Smith, décidé à l’empêcher de nuire. Ici, une fois de plus, le diabolique docteur tente de devenir maitre du monde. Bref, rien de nouveau dans cette histoire à la Fantomas. Evidemment, replaçons-nous dans le contexte puisqu’il fut publié en 1917. Bref, ce troisième opus de la saga s’avère évidemment daté…la subtilité étant de savoir si l’ensemble penche davantage vers le délicieusement suranné (à la Doc Savage) ou le simplement vieillot (à la Edgar Wallace). Alors coupons la poire en deux et disons pour ne froisser personne…quelque part entre ces extrêmes. De bons moments d’aventures exotiques rétro voisinent ainsi avec d’autres passages plus dispensables et même laborieux.

L’ensemble a clairement été pensé à la manière d’un serial, pour une publication épisodique à la manière des pulps. Le bouquin avance donc de façon erratique en recourant à tous les tropes du genre : évasions, passages secrets, repère dissimulé, meurtres bizarres, gadgets, etc. Le tout se lit sans déplaisir mais, également, sans réelle implication et finit par tourner un peu en rond. En dépit de la multiplication des péripéties, le roman ne laisse pas vraiment d’impression durable et s’apparente surtout à une variation sur Sherlock Holmes, l’ingéniosité en moins, revisité par l’aventure exotique « de gare » et saupoudré d’une touche de fantastique.

On lira donc surtout ce MASQUE DE FU-MANCHU (alias LES MYSTERES DU SI-FAN) par curiosité, afin de parfaire sa culture des « classiques ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantastique, #Golden Age, #Policier, #Roman de gare

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Publié le 16 Mai 2022

FALAISE FATALE de Robert Thorogood

Top modèle à la vie dissolue, Polly Carter se suicide en sautant d’une falaise sur l’île de Sainte Marie. Pourtant, pour ses proches, la jeune fille n’a pas pu se donner la mort. Lorsque l’inspecteur Richard Poole se voit confier l’affaire il commence, lui aussi, à remettre en doute cette hypothèse. Seulement si les suspects semblent tous avoir un mobile ils ont également tous un alibi. Il est aidé de sa petite troupe de policiers : Dwayne, Fidel et Camille mais doit également supporter la présence envahissante de sa mère. En plus il fait très chaud et Poole n’aime pas cela. Le voilà donc obligé d’enquêter sur Claire, la sœur paralysée de la victime, sur son infirmière, sur un agent un peu louche, etc.

Créateur de la série, Robert Thorogood nous propose un « meurtre au paradis » inédit. L’ambiance reste identique à la série : du whodunit, un crime apparemment impossible, une palanquée de suspects et une réunion finale avec désignation du coupable dans la tradition du « cosy mystery ». Au lieu de devoir se restreindre à 50 minutes, Thorogood dispose ici de près de 500 pages pour développer son récit. Du coup il multiplie les fausses pistes, les retournements de situation et les faux-coupables. Comme l’auteur la joue « franc-jeu », le lecteur voit venir certaines révélations et anticipe l’un ou l’autre twist mais l’écrivain reste suffisamment malin pour garder quelques atouts dans sa manche. Lettres de menaces, victime sur écoute,…l’enquête avance dans un climat décontracté avec beaucoup d’humour british et une alternance de descriptions « procédurales » et de dialogues vifs et amusants.

Robert Thorogood démontre ici sa science du « cosy mystery » avec un récit qui aurait pu être publié durant l’âge d’or du genre, voici près d’un siècle. Une enquête tortueuse, un enquêteur aussi génial que parfois agaçant, une réunion de protagonistes tous plus suspects les uns que les autres mais un modus operandi inexplicable et un crime d’apparence irréalisable. Bref, un récit qu’aurait pu animer un Hercule Poirot pour un similaire mélange de policier, de suspense et de comédie sociale. Très, très plaisant !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma et TV, #Impossible Crime, #Policier, #Whodunit

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Publié le 11 Mai 2022

NE DIS PAS QUE TU AIMES CA de Céline Tran

Un témoignage intéressant de la vie mouvementée de Céline Tran qui, de Vietnamienne de bonne famille réussissant à l’école, décide de devenir hardeuse. Elle prend ce métier comme un autre, avec ses bons et ses mauvais côtés, accepte de devenir un « objet » et gravit les échelons en ne disant non à aucune pratique. Elle décrit également son amitié avec le spécialiste du porno crad franchouillard, le célèbre Alan Payet.

Céline Tran, ex Katsuni, ex Katsumi (elle perd un procès avec une homonyme) plutôt que continuer tranquillement sciences-po se lance donc dans le X à 20 ans. Elle réussit à y percer et, ce qui est encore plus difficile, à en sortir. Strip-tease, photos coquines puis porno. Dès ses débuts, elle bénéficie d’un film à sa gloire, signé par Payet, L’AFFAIRE KATSUMI. Elle restera dans le circuit pendant une douzaine d’années et des dizaines de vidéos avant sa reconversion dans le «trad » (une apparition dans la série télé METAL HURLANT CHRONICLE et, surtout, un des rôles principaux de l’excellent thriller martial JAIL BREAK). Même en ayant seulement vu les trois prestations précitées (alors qu’elle compte 360 crédits sur imdb mais il doit y avoir pas mal de remontages divers), Céline Tran reste un cas à part dans le hard, ne serait-ce que par ses origines asiatiques. Dans une industrie de plus en plus encombrée de bimbos interchangeable (les mutations du secteur avec l’arrivée du net sont abordées), elle reste aussi un des derniers « visage » reconnaissable, avec les Ovidie, Oksana, Clara Morgane et Laure Sainclair. Un témoignage de l’époque, début des années 2000, où les hardeuses étaient invitées sur les plateaux de télé dans les émissions de seconde partie de soirée.

Céline Tran parle également de sa vie de famille, de ses aventures amoureuses compliquées, de la difficulté à séparer la femme de l’artiste. La vision du X est plutôt positive (contrairement à celle d’un PORN VALLEY par exemple), Céline Tran / Katsumu semble n’avoir pas connu d’expérience pénible (excepté sur un tournage où Rocco prendra sa défense) et avoir pris du plaisir dans le hard. On a un peu de mal à croire à cette vision presque idyllique de l’industrie : si les tournages sur les productions « de prestige » sont évoqués, les vidéos gonzos se passaient-elles de manière aussi « cool », entre adultes consentants ? Laissons à l’autrice le bénéfice du doute dans une histoire quelque peu « conte de fées pour jeunes filles libertines ».

Cette autobiographie reste donc intéressante en dépit de quelques réserves sur le côté édulcoré du monde du hard. Toutefois, l’écriture est efficace, fort plaisante, agréable à lire, une plume convaincante pour une artiste à présent reconvertie dans de nombreuses autres activités et que l’on peut retrouver, transformée en héroïne de BD gore, dans les DOGGY BAGS.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Autobiographie, #Cinéma, #Cinéma bis., #Erotique, #Porno

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Publié le 9 Mai 2022

VERS UN AILLEURS MEILLEUR de Johan Heliot

La SF ayant abandonné l’utopie depuis le début du XXIème siècle, voici une nouvelle dystopie destinée aux ados. A la suite d’une catastrophe et d’un effondrement généralisé (pandémie, réchauffement climatique et autres), la France est coupée en deux. Le Nord est soumis à une dictature “à la chinoise” avec points de crédits social et reconditionnement des récalcitrants. Le Sud est considéré comme une zone libre plus avantageuse. Mais il faut encore y parvenir. Après avoir perdu tout son crédit, Maya n’a d’autre choix que de fuir avec son petit frère autiste. En chemin le duo se voit aidé par un autre migrant, Arno. Ils auront bien besoin de ce coup de main pour traverser la zone désertique qui sépare le Nord du Sud.

Johan Heliot est productif. Très productif même. Une centaine de bouquins à son actif dont quelques déjà classiques comme la trilogie de LA LUNE SEULE LE SAIT. FAERIE HACKERS, DRAGONLAND, LE TEMPESTAIRE, le référentiel LA GUERRE DES MONDES N’AURA PAS LIEU…Autant d’œuvres plaisantes et souvent originales. VERS UN AILLEURS MEILLEUR parait, hélas, beaucoup plus conventionnel. La principale originalité réside dans la narration en alternance mais le cadre est, lui, très classique. Une sorte de Mad Max pour jeunes adultes qui se résume en gros à une fuite en avant vers le monde meilleur espéré par les protagonistes. Un contexte pas vraiment développé qui permet surtout à l’auteur d’asséner quelques réflexions sur l’état actuel du monde. Reste que le roman peine à vraiment passionner, on a connu Heliot beaucoup plus inspiré et on eut aimé davantage d’innovations ou de surprise.

Ensuite, même si ce n’est pas véritablement un défaut imputable au roman, lire encore une dystopie post-Effondrement à base de réchauffement climatique, de famine et de pandémie n’est pas le plus distrayant par les temps qui courent. Bien sûr, la science-fiction a, de tout temps, développé une volonté d’avertissement dans le but de sensibiliser le lecteur aux problématiques à venir (et même déjà présentes) mais le manque total d’espoir des écrivains de SF actuels n’incite guère à l’optimisme. Ils sont dans doute plus réalistes et lucides (ou mieux informés) que la majorité mais le résultat est là: pour le divertissement le lecteur repassera.

Bref qui aime bien châtie bien, VERS UN AVENIR MEILLEUR est un roman correct mais loin des plus belles réussites de l’auteur…que je remercie néanmoins pour l’envoi du livre.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Jeunesse, #Johan Heliot, #Post Apocalypse, #anticipation, #science-fiction

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Publié le 6 Mai 2022

SPIDERMAN: LA SAGA DU REDEMPTEUR de Peter David

Également connu sous l’appellation « La mort de Jean DeWolf », LA SAGA DU REDEMPTEUR reste un des classiques de Spidey, souvent reprise en haut des classements de ses meilleures aventures. Réalisée au milieu des années ’80, cette saga se distingue par une tonalité sombre et sérieuse éloignée des habituelles vannes lancées par l’Araignée préférée du quartier. Ici, le vilain, le Rédempteur (ou Sin-Eater) s’éloigne radicalement des super criminels folkloriques : c’est un taré, un vrai, qui se lance dans une croisade purificatrice armé d’un seul fusil à double canon. Au début du récit, notre Rédempteur tue Jean DeWolf, une des rares flics à apprécier Spiderman. Dès lors, ce dernier, qui porte à l’époque son costume noir, se lance à sa recherche, aidé par Daredevil et un policier et collègue de la défunte, le sergent Stan Carter, ancien du S.H.I.E.L.D.

Peu après, le Rédempteur fait une nouvelle victime, un juge ami et mentor de Matt Murdock. Par la suite, alors qu’il évite une balle lui étant destinée, Spidey provoque la mort accidentelle d’un passant…Devenu véritablement enragé, notre monte-en-l’air pourrait bien franchir la ligne rouge si l’Homme sans peur n’était pas là pour l’obliger à retenir ses coups.

Cet arc reste une pierre angulaire de la mythologie arachnéenne. Outre la mort d’un personnage importante, il marque aussi une collaboration accrue entre Spidey et DD, ce-dernier dévoilant à Peter son identité lors de l’épilogue afin d’égaliser les choses : DD a, en effet, percé à jour l’identité secrète de Spiderman en comparant son rythme cardiaque à celui de Peter. L’intrigue, entre polar et « vigilante », fonctionne parfaitement et la révélation concernant le Rédempteur se montre fort bien amenée et surprenante.

LA SAGA DU REDEMPTEUR se compose de deux parties, publiées dans « Peter Parker The Spectacular Spiderman ». La première, en quatre épisodes, va des N°107 à 110, la suite occupe les N°134 à 136. Cette séquelle, un peu moins réussie mais néanmoins très efficace, prend place un an après les premiers événements : le Rédempteur est un infirme, brisé physiquement et mentalement par Spidey. Libéré il ne trouve aucune possibilité de réinsertion et accepte de monnayer ses « mémoires » à un journaliste, ce qui suscite à nouveau la fureur de Spidey. Mais celui-ci se sent également coupable d’avoir rendu infirme son ennemi, ce que met à profit Electro. Plus classique, plus typiquement « super héroïque », ce coda à la saga n’en reste pas moins largement supérieur à la plupart des histoires de Spidey lues jusque-là.

En résumé, les deux volets de cette saga forme une belle et puissante réussite avec des dessins impeccables (et quelques clins d’œil comme la présence de Charles Bronson parmi les passants) et une intrigue pertinente qui n’a pas vieilli d’un iota. Définitivement incontournable d’autant que la saga complète a été rééditée dans un volume « discount » par Panini avec quelques textes de présentation, le tout pour 6,99 euros.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #BD, #Comic Book, #Hautement recommandé, #Marvel Comics, #Spiderman

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