Voici déjà le troisième volet de l’autobiographie de Chris Jericho. Le catcheur parle de ses rêves et de ses grands moments de gloire, comme d’avoir remporté le titre suprême de la WWE, preuve de la confiance que lui accordent les dirigeants. Il parle aussi de sa rencontre, backstage, avec les membres de Metallica qu’il adule. Jericho raconte aussi ses galères : certains spectateurs, pris dans le jeu, l’agressent physiquement après qu’il ait frappé la femme de Shawn Michaels (dans le cadre d’une storyline). Par la suite, après avoir bousculé un type, Jericho se voit attaquer en justice, le « blessé » se disant traumatisé au point de réclamer 7 millions de dollars de dommages et intérêts. Heureusement, toutes ces histoires se termineront bien.
D’autres anecdotes nous informent des dessous du sport spectacle. Lors d’un match en cage contre Batista, le président de la WWE stipule qu’aucun sang ne doit couler (sous peine de perdre de précieux sponsors). Batista, forte tête, passe outre et saigne durant le combat afin de le rendre plus spectaculaire. La WWE ne plaisantant pas avec ce genre de rébellion, le futur Gardien de la Galaxie doit payer une indemnité de cent mille dollars. Accusé d’être complice, Jericho s’en tire de son côté avec une amende de cinq mille dollars (d’ailleurs acquittée par Batista).
Par la suite, Jericho revient sur sa rivalité avec Mickey Rourke suite au succès de « The Wrestler », le film dans lequel l’acteur incarne une star du catch sur le retour (et pour lequel il sera nominé à l’Oscar). Admiratif du comédien, Jericho doit cependant incarner son personnage de « méchant » jusqu’au bout. Il insulte Rourke et ce dernier finit par vouloir réellement en découdre avec un Jericho peu rassuré qui voit l’acteur débarquer accompagné de trois combattants de MMA. Quelques temps plus tard, imaginant un nouveau scénario, Jericho affronte, une par une, trois anciennes gloires de la WWE (Roddy Piper, Jimmy Snuka et Ricky Steamboat). Cette rivalité aboutit à un match handicap lors de Wrestlemania XXV au cours duquel Jericho doit combattre le vétéran Ric Flair avant d’être mis KO par Mickey Rourke en personne.
Des anecdotes amusantes concernant Santino suivent. Jericho avoue qu’il n’est pas toujours évident de savoir si le catcheur italien est un très bon performeur essayant de paraitre mauvais ou, plus simplement, un mauvais performeur aimé du public pour ses erreurs et mouvements ratés.
Jericho nous parle également de l’importance des chansons qui accompagnent les catcheurs lors de leur montée sur le ring. La sélection, connaissant la passion du catcheur pour le métal (il chante dans le groupe Fozzy depuis 1999 et a sorti sept albums studio avec cette formation), inclut évidemment quelques classiques de Poison, Scorpions, Firehouse, Vince Neil, X Japan, Metallica, Danger Danger, White Zombie. Et bien sur les diverses versions de sa plus fameuse intro, « Break the walls down »
Les petites histoires se succèdent : la vision de « Pour une poignée de dollars » en compagnie d’Eli Roth et d’un insupportablement bavard Quentin Tarantino, sa blessure lors d’un table ladder and chairs match en équipe avec le Big Show, sa rivalité avec Edge conclue à Wrestlemania, sa baston avec un Undertaker gravement brûlé par un effet pyrotechnique défectueux, sa participation à un jeu télévisé (dont il fut l’animateur) ou à Danse avec les stars, ses déboires avec les rookies de la NXT, ses péripéties dans divers pays (il doit s’excuser après avoir disgracié le drapeau en Amérique du Sud ou voit un contrat soi-disant placé sur sa tête par un petit caïd du Moyen Orient), sa participation au très culte et très con « Mac Gruber », etc.
Bref, Jericho nous régale de très nombreuses anecdotes amusantes et intéressantes qui offrent un très plaisant éclairage sur sa riche carrière que ce soit dans le domaine du catch, de la musique ou de l’interprétation. Une lecture très divertissante et instructive.