aventures

Publié le 21 Novembre 2024

L'APPRENTI D'ARALUEN TOME 3: LA PROMESSE DU RODEUR de John Flanagan

Troisième volume pour cette saga de l’apprenti d’Araluen. Voici nos héros séparés. D’un côté Will et Evanlyn, dont le navire a fait naufrage, se retrouve sur l’île de Skorghijl où la jeune femme doit dissimuler son identité de princesse. Et que se passe t’il à Araluen ? Halt a été banni par le roi pour ses propos injurieux. Une habile manigance qui doit permettre à Halt de retrouver son apprenti en compagnie d’Horace.

Un nouvel épisode très classique dans son déroulé mais plus original dans les thèmes abordés que les précédents. L’action y est sans doute moins présente et il y a parfois quelques longueurs mais le tout reste très plaisant. D’un côté nous avons Will, complètement drogué, que Evanlyn alias Cassandre tente de guérir de son addiction. De l’autre Halt et Horace se confrontent à divers chevaliers félons et le jeune apprenti guerrier se rend compte des différences existant entre la chevalerie idéale et la réalité du terrain.

L’univers est toujours plaisant même s’il constitue un « simple » décalque du notre dans une variante médiéval fantastique traditionnel avec, ici, une présence importante des skandiens, autrement dit des Vikings.

Ce troisième tome de l’apprenti d’Araluen constitue donc une bonne continuation de cette saga certes majoritairement destinée aux adolescents mais qu’il est possible d’apprécier à tout âge.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantasy, #Jeunesse, #Aventures

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Publié le 26 Août 2024

CRISTAL OF STORMS de Rhianna Pratchett

Voici un des “nouveaux” Défis Fantastiques (ou Fighting Fantasy en VO) écrits par des auteurs ayant une certaine réputation, ici Rhianna Pratchett. Cette dernière a scénarisé de nombreux jeux vidéo (dont des « Tomb Raider »), quelques comics et, bien sûr, elle est la fille de Terry Pratchett. Un background intéressant pour un livre où le bon et le moins bon voisinent.

Tout d’abord l’intrigue est originale et la région de Titan où elle se situe encore inexplorée, il s’agit de Pangaria, un « continent » composé de six îles flottantes maintenues en l’air par la technomancie des Goblins. Or, au début de l’aventure, l’une de ses îles s’écrase dans l’océan, anéantissant au passage pratiquement tous les membres de la Garde Céleste, une sorte de police chargée de protéger Pangaria. Bien sûr, le joueur / lecteur en réchappe…à lui de mener l’enquête pour découvrir qui est le responsable du désastre.

CRYSTAL OF STORMS se distingue de nombreux Défis Fantastiques par son univers « ouvert » avec des choix nombreux. Dès le premier paragraphe le joueur décide de son île natale (sur laquelle il aura des avantages) et peu explorer, au choix, une des trois îles principales de Pangaria. Il faudra divers éléments pour « débloquer » les deux dernières. Les mondes proposés sont également originaux, avec une technologie spécifique, des moyens de transports uniques (des sortes d’ULM qui nécessitent des cristaux pour fonctionner) et des créatures inédites (Cloudkin, Canidor, etc.). Le lecteur va tous les visiter, ce qui est intéressant et ne laisse pas de zones inexplorées (mais diminue grandement la rejouabilité).

Mais, bémols, les trois premières iles se ressemblent très (trop) fortement : on peut y trouver une arme spécifique (qui cause 3 dégâts) et un side-kick bien utile au déroulement du récit. Il faudra beaucoup explorer, ce qui entraine de nombreux combats. Là encore trop de combats. Après en avoir fait « à la loyale » 18 ( !!!) j’ai considéré que je gagnais les suivants. Triche ? Oui sans doute mais les adversaires sont assez faibles, avec un skill moyen de 6 et une stamina guère plus élevée. Du coup on gagne généralement en deux ou trois assauts et on n’y perd que quelques points…que l’on regagne immédiatement car après chaque affrontement le lecteur bénéficie d’une récompense (souvent un objet et un peu de nourriture permettant de regagner 2 ou 3 points). Après quelques paragraphes le lecteur est normalement suffisamment équipé pour gagner assez facilement tous les combats avec un skill de base tournant autour de 10.

On reçoit en outre régulièrement des « mots de passe » venant récompenser nos explorations et qu’il faudra noter, ce qui est bien géré et permet de guider le lecteur assez subtilement. Toute cette première partie rappelle assez grandement LA PLANETE REBELLE…et comme pour ce dernier, la suite de l’aventure est moins convaincante car un peu trop linéaire (même si moins « One true path ») : on visite Incus puis on s’embarque pour une expédition sous-marine (le bathyscaphe possède ses propres caractéristiques qui se substituent à celles du lecteur). Ce final un peu steampunk à la 20 000 LIEUES SOUS LES MERS rachète en partie la section centrale trop banale du livre. Le combat final est, bien sûr, beaucoup plus difficile et se distingue aussi par le fait qu’un allié (rencontré précédemment) combat à la place du lecteur / joueur. Et si il vous manque un objet pas de fin abrupte comme dans de trop nombreux Défis Fantastiques : le lecteur retourne simplement quelques pas en arrière pour récolter ce qu’il a manqué la première fois.

L’écriture, de son côté, est professionnelle, avec quelques notes d’humour (mais vu le patronyme de l’autrice on pouvait s’attendre à plus délirant) et rend le tout plaisant à lire.

Du positif donc mais, au final, CRYSTAL OF STORMS souffre également de défauts assez rédhibitoires : tout d’abord il est linéaire (en dépit du fait que le lecteur semble posséder de nombreux choix il faudra grosso modo tout explorer dans un ordre ou un autre pour parvenir à la solution), il est ensuite facile (seul le final peut poser des difficultés et en cas d’échec personne n’aura envie de reprendre le livre depuis le début puisque le lecteur en aura déjà fait le tour) ce qui rend la rejouabilité quasi nulle. On fera donc le parcours, sans déplaisir, une seule fois.

En résumé, une aventure pas désagréable mais quelque peu décevante qui pourra toutefois constituer une initiation à ce genre de livre-jeu pour les plus jeunes auxquels il semble plus spécifiquement destiné (univers, humour, difficulté très faible, quasiment aucune « pan t’es mort’…).

CRISTAL OF STORMS de Rhianna Pratchett

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Publié le 14 Août 2024

LE TOMBEAU D'HERCULE d'Andy McDermott

Le Britannique Andy McDermott s’est lancé voici une petite vingtaine d’années dans le blockbuster littéraire avec sa saga consacrée à Wilde et Chase. Des romans d’aventures qui évoquent Clive Cussler, Dan Brown, Steve Berry et les films de James Bond ou d’Indiana Jones, voire la série télé « L’amour du risque » pour les plus vieux. Bref, de purs divertissements rondement menés : l’auteur en est aujourd’hui au dix-huitième volume mais seuls les quatre premiers ont été traduits à l’heure actuelle.

L’intrigue suit ici celle du premier opus et la découverte par notre couple mal assorti de l’Atlantide. Mais voici que la recherche d’un nouveau vestige légendaire, le Tombeau d’Hercule, met la sécurité du monde en péril. Le dynamique duo va croiser la route de Richard Yuen, milliardaire chinois mal intentionné et de son ultra sexy épouse Lady Sophia, ex-femme d’Eddie.

Si LE TOMBEAU D’HERCULE titille les apprentis Indiana Jones, honnêtement, il s’agit surtout d’un simple prétexte, un McGuffin, nécessaire à relancer une action qui ne faiblit jamais. Dès lors il ne faut pas en attendre un fond historique prononcé ni une énigme complexe, plutôt un déluge d’action. Le côté aventures historiques d’un Cussler ou les aspects complotistes ésotériques d’un Dan Brown laissent place à une course poursuite très rythmée, l’équivalent romanesque d’un film de Michael Bay ou d’une adaptation de jeu vidéo à la Tomb Raider ou Uncharted. Est-ce à dire que le bouquin est mauvais ? Non. Loin de là. A condition bien sûr de savoir à quoi s’attendre, c’est-à-dire à des fusillades et des explosions non-stop entrecoupées de chamailleries de couple façon « A la poursuite du diamant vert », de références pop culture geek placées comme autant de fan-service et de quelques légères touches d’humour dans un ensemble sinon violent et sérieux.

Certes, le bouquin souffre de quelques longueurs (pourquoi toujours vouloir calibrer ce genre de livre autour des 500 pages alors que 400 suffiraient amplement), de dialogues souvent clichés (avec un côté « punchline » dignes de Chuck Norris version années 80) et de scènes d’action parfois longuettes (cette manie de détailler les événements comme si nous assistions à des passages au ralenti dans un film de Snyder) mais LE TOMBEAU D’HERCULE reste un très estimable divertissement dont on ne veut pas dire de mal tant il réussit son pari : offrir quelques heures d’évasion bien appréciable, à lire sur son transat en été.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Action, #Aventures

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Publié le 12 Août 2024

LA SOCIETE PROTECTRICE DES KAIJUS

John Scalzi est devenu en quelques années une des valeurs sures de la SF du XXIème siècle, notamment grâce à son excellent LE VIEIL HOMME ET LA GUERRE. Mais, à côté de ses romans plus sérieux, souvent orientés space-opéra (comme sa trilogie de L’EFFONDREMENT DE L’EMPIRE), Scalzi écrit aussi des romans humoristiques. Sa parodie de « Star Trek », RED SHIRTS gagna ainsi un Hugo (mais ne m’avais guère convaincu), dernièrement il a produit SUPER MECHANT DEBUTANT et, durant le Covid, il a rédigé LA SOCIETE PROTECTRICE DES KAIJUS. Dans sa postface il explique qu’il travaillait alors sur un bouquin sérieux mais en raison de la pandémie, de l’insurrection sur Washington, des mauvaises nouvelles généralisées et des deux mois où il a lui aussi été malade il voulait écrire quelque chose de léger. D’où ce roman qui se présente un peu comme un blokbuster des années ’80 et un hommage assumé à Godzilla, « Pacific Rim », « Jurassic Park » etc. Le soucis ? Le bouquin se présente ainsi mais se révèle surtout très bavard. Alors que les USA s’enferment dans le confinement et que de nombreux travailleurs perdent leur emploi, le narrateur, Jamie, reçoit une offre qu’il ne peut refuser : travailler à la protection des animaux. De gros animaux. En fait des Kaijus, des bestioles se nourrissant d’énergie nucléaire vivant sur un monde parallèle et ayant inspiré les créateurs de Godzilla.

Voilà une bien intéressante idée mais le résultat n’est pas aussi amusant que prévu. L’intrigue est assez prévisible et manque d’action : quitte à jouer la carte du blockbuster divertissant on aurait aimé voir les kaijus surgir sur terre et écraser des citoyens effrayés. Mais non. Au contraire on a droit à d’interminables bavardages qui paraissent souvent artificiels, avec leurs références obligées mais insistantes à la pop culture (l’auteur se sent ainsi forcés de mentionner les titres des films évoqués au cas où l’un des lecteurs aurait manqué le clin d’œil). Leurs chamailleries très adolescentes rappellent certes les gros budgets hollywoodiens mais sans vraiment amuser. A vrai dire on a plus l’impression de lire un décalque désargenté qu’un vrai blockbuster…c’est presque comme si Scalzi nous offrait un mockbuster à la Asylum : au lieu de montrer les monstres en action on se retrouve entre quatre murs à écouter les protagonistes en parler. Scalzi se sent aussi malin d’intégrer un « iel » dans la bande, ce qui donne des dialogues à coup de points médian et de iel assez pénibles.

Vendu comme un bouquin fun, LA SOCIETE PROTECTRICE DES KAIJUS tourne assez vite en rond (tout comme le précité RED SHIRTS) et une fois les sourires engendrés par les 100 premières pages dissipés il ne reste pas grand-chose pour maintenir l’intérêt…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Humour, #Aventures

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Publié le 3 Juillet 2024

TROIE TOME 2: LE BOUCLIER DU TONNERRE de David Gemmell

Volet central de la trilogie finale de David Gemmell, nous continuons de suivre les principaux protagonistes de la guerre qui s’annonce. Nous avons d’un côté les rois comme Priam, Ulysse ou Agamemnon, de l’autre les champions comme Achille, Helicon et Hector et les princesses comme Andromaque. Et puis de l’autre les « oubliés de l’histoire » comme la fugitive Pira et les deux guerriers Calliadès et Banoclès. Tous convergent vers Troie pour une bataille finale qui annonce la fin de l’âge des Héros.

Gemmell propose un grand roman historique (qualifié de Fantasy bien qu’il n’y ait aucun fantastique dans ce récit, à l’exception des prophéties de Cassandre) qui raconte en quelque sorte la préquelle à la fameuse guerre de Troie (laquelle occupera en grande partie le troisième tome). L’auteur va détailler les manigances des rois et de la politique, les jeux d’alliance des uns et des autres qui voguent au gré du vent sur la Grande Verte des retournements de vestes et des jeux de pouvoirs. Près de trois millénaires plus tard pas grand-chose n’a vraiment changé…

Gemmell continue sur sa lancée du premier tome. On pourrait dire tout simplement « qu’il fait du Gemmell » mais il le fait toujours aussi bien. On connait maintenant ses ficelles mais celles-ci fonctionnent parfaitement : de l’humour (ici surtout grâce au personnage du conteur Ulysse), des dialogues qui sonnent vrais et toujours emprunts d’une légère philosophie « naturelle » et de considérations sur le Bien et le Mal, des personnages riches avec leurs qualités et leurs défauts, une tendance à se placer « à hauteur d’hommes », du côté des protagonistes secondaires de la Grande Histoire plutôt qu’aux côtés des Rois (même si ceux-ci ont bien sûr un rôle important dans l’intrigue), etc.

Ce deuxième tome poursuit également l’alternance de passages calmes et intimistes avec des scènes d’action, lesquelles se multiplient et prennent de l’ampleur au fil des chapitres. Bref, voici une suite tout aussi réussie que le premier opus, un pavé de plus de 600 pages qui se lit très vite, comme un page turner plein de bruit et de fureur. Un livre testament d’une très grande richesse pour celui qui fut un des meilleurs romanciers de la Fantasy épique.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #David Gemmell, #Aventures, #Historique, #Fantasy

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Publié le 17 Juin 2024

CONAN: LA ROUTE DE ROIS de Karl Edward Wagner

Spécialiste de la Fantasy et de l’horreur lovecraftienne, Karl Edward Wagner, disparu précocement suite à ses excès d’alcool, livre ici un pastiche plaisant de Conan. Pour les puristes, il ne cherche pas à singer Howard mais propose sa version personnelle du barbare. Donc on aime ou pas mais généralement mieux vaut une « réinterprétation » qu’un simple décalque. Nous avons ici une histoire assez touffue, avec de nombreux protagonistes et un côté politique prononcé.

Conan est condamné à la potence après avoir tué un capitaine de la garde. Alors qu’il s’apprête à mourir bravement, le Barbare est sauvé lors d’une mission visant à délivrer ses codétenus. Et voici Conan embarqué, plus ou moins malgré lui, aux côtés des Rebelles de la Rose Blanche, prêt à se joindre à leur insurrection pour renverser un pouvoir corrompu. Il doit aussi s’allier avec un sorcier capable de ramener les morts à la vie…

LA ROUTE DES ROIS voit Conan passer du statut de pirate à celui de général et de possible roi et délivre son lot de batailles, de combats à l’épée et de magie maléfique avec un nécromancien avide de puissance. Mais l’auteur semble surtout intéressé à l’idée de proposer une satire politique qu’il résume en ses mots, à la toute fin : « est ce que l’homme corrompt le pouvoir ou est ce que le pouvoir corrompt les hommes ». Bref, il nous offre une sorte de version heroic fantasy de la FERME DES ANIMAUX d’Orwell : une fois les révolutionnaires au pouvoir ceux-ci se comportent exactement comme les tyrans qu’ils viennent de chasser et si tous les gens du peuple sont égaux certains sont plus égaux que d’autres.

Riches en dialogues travaillés et en intrigues de cour, voici un Conan différent, dans une ambiance d’ailleurs plus « civilisée » que de coutume avec bal masqué et aventures à la Dumas. Un bel hommage avec un style vif et un récit qui avance joliment, entre l’intime et l’épique. Souvent considéré comme un des meilleurs Conan non écrit par Howard, LA ROUTE DES ROIS est effectivement un très bon livre de Fantasy.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Conaneries (pastiches Conan), #Fantasy

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Publié le 11 Juin 2024

LOUP SOLITAIRE 3: LES GROTTES DE KALTE

Troisième aventure pour Loup Solitaire et changement d’atmosphère avec une visite dans des cavernes glaciales et un climat plus pesant, quelque peu lovecraftien sur les bords. On parcourt donc des souterrains où l’on rencontre beaucoup de barbares des glaces et de créatures cachées derrière des portes closes. Le récit avance à bon rythme, sans trop de difficultés avec des stats honnêtes et le Glaive de Sommers, récupéré à l’issue du précédent volume, qui sera de grande utilité, surtout lors du combat contre le final Boss façon Grand Ancien réveillé et pas content. Certaines compétences sont toujours bien utiles, notamment le sens de l’orientation et le camouflage, la première permet de bien « deviner » certains chemins, la seconde aide à éviter certains combats. Ceux-ci sont cependant assez faciles, à condition de ne pas prendre un mauvais coup d’une bestiole venimeuse qui peut vous tuer d’un coup.

L’intrigue se révèle donc classique mais plaisante, un dungeon-crawler assez traditionnel et, là encore, Loup Solitaire est parfois bien aidé par ses compétences Kai. Il y a quelques paragraphes où on peut mourir « bêtement » et d’autres où on peut succomber sur un mauvais lancé de dés (ou consultation de la table de hasard pour les puristes) mais dans l’ensemble l’auteur joue franc-jeu et évite les « vous ouvrez la porte et tombez dans un puit, l’aventure s’achève » ou les passages secrets introuvables. Il y a certains objets à récupérer mais on peut s’en sortir de plusieurs manières. En faisant quelques « points de sauvegarde » il est possible de terminer l’aventure en deux ou trois tentatives, ce qui change agréablement de beaucoup de Défis Fantastiques.

Par la qualité d’écriture, l’univers riche (quoiqu’on reste dans un médiéval fantastique assez générique), le sentiment d’épopée qui transforme chaque livre en une étape dans une aventure plus vaste et l’efficacité avec lesquels les compétences sont gérées (permettant des choix avisés), ce troisième LOUP SOLITAIRE reste un très plaisant Livre dont vous êtes le héros. Alors avec le Glaive et un peu de chance aux dés on se balade dans l’histoire mais on s’y amuse plus que dans les ldvelh où on doit, inlassablement, refaire le même parcours sans parvenir à la solution autrement qu’en trichant. Un bon cru !

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Publié le 5 Juin 2024

LA CREATURE VENUE DU CHAOS de Steve Jackson

Entrée assez tardive dans le monde du « Livre dont vous êtes le héros », ce bouquin a gagné sa notoriété pour plusieurs raisons. Tout d’abord le lecteur n’est pas un héros, un chevalier ou un mage mais bien une …créature venue du chaos. Il possède donc une force surhumaine (sur un double dé l’adversaire meurt aussitôt) et une peau si résistante qu’il ne perd qu’un point de vie dans les assauts durant les combats. Autrement dit ces derniers sont une promenade de santé…Mais ça ne veut pas dire que le livre n’est pas difficile…au contraire il est sans doute un des plus difficiles de tous les Défis Fantastiques (peut-être encore plus que le mythique LE MANOIR DE L’ENFER). Personnellement, cette difficulté extrême m’a paru fatigante, là où certains apprécieront le défi. Après huit échecs j’ai abandonné pour consulter la solution…sans une chance insolente et la visite dans un ordre précis de certains lieux pour récolter différents objets il est impossible de sortir de ce labyrinthe.

Nous sommes donc dans les « Ldveh » façon « un chemin uniquement »…Un modèle que je n’apprécie guère (question de points de vue). Ici, les auteurs poussent très loin la difficulté car une partie des choix de la créature est dictée par le hasard (donc les dés) vu qu’elle agit à l’instinct. Ce qui conduit à littéralement se perdre dans des tas de paragraphes dont beaucoup conduisent à la mort. Pire, les « choix logiques » ne le sont pas toujours, ce qui est déstabilisant pour le familier de ce genre de livre-jeu. Il faudra souvent se baser sur le hasard pour s’en sortir : tuer un personnage effrayé qui ne vous a rien fait ou ne pas explorer une pièce dans laquelle on s’attend à trouver un trésor,…Et bien sûr parvenir à un endroit précis où il faudra soustraire un certain nombre pour découvrir un passage secret…sans lequel il est impossible de terminer l’aventure.

Bref c’est difficile mais peut-être trop difficile et ça tombe un peu trop souvent dans les travers des « ldveh » où il s’agit, interminablement, de choisir entre la gauche et la droite sans le moindre indice pour orienter son choix (c’est là que les capacités d’orientation d’un Loup Solitaire manquent cruellement). Le livre débute également par une vingtaine de pages de background un brin fastidieuse dont l’utilité, pour avancer dans l’intrigue, reste minimale.

LA CREATURE DU CHAOS apparait au final plus frustrant qu’amusant : les prémices sont excellentes mais l’impression générale est de ne pouvoir sortir d’un labyrinthe sans fin et la nécessité de faire et refaire le parcours pour une nouvelle fois aboutir dans une impasse finit par décourager le lecteur. La tentative était intéressante et le livre a marqué les esprits au point d’être encore régulièrement classé parmi les meilleurs « défis fantastiques » mais il est sans doute plus réussi par son ambiance et son originalité que par la partie « jeu » démoralisante.

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Publié le 3 Juin 2024

TROIE TOME 1: LE SEIGNEUR DE L'ARC D'ARGENT de David Gemmell

David Gemmell nous a quitté voici déjà pas mal d’années et c’est peu dire qu’il manque à la Fantasy. Heureusement il nous laisse une œuvre imposante riche en réussites exceptionnelles. Avec son ultime trilogie, consacrée à la chute de Troie, l’auteur retourne en quelques sortes aux éléments ayant assuré le succès de son premier grand cycle sur Alexandre, le LION DE MACEDOINE. Nous sommes donc en pleine Fantasy « historique » quoique légendaire et les éléments fantastiques y sont quasi inexistant, exceptés les prophéties de la petite Cassandre. Et les exploits d’Ulysse ? Les affabulations d’un « roi laid » qui distrait son équipage en racontant des contes incroyables. Il n’est qu’un des nombreux personnages de cette histoire, aux côtés de la princesse Andromaque, d’Hélicon (alias Enée) de Dardanie, du roi Priam, de l’Egyptien en exil Gershom, etc.

La guerre se prépare, se devine, s’envisage mais elle est encore loin, le monde méditerranéen étant séparé en deux : d’un côté Agamemnon, le roi de Mycènes possédant une puissante armée, de l’autre Priam dans sa cité réputée imprenable, aux hautes murailles protégées par une flotte maritime sans pareille.

David Gemmell se débarrasse donc de tout son attirail de Fantasy pour ne garder qu’un récit historique où les Hommes sont responsables de leurs actes et de leurs décisions sans pouvoir se cacher derrière une quelconque volonté divine. L’époque est étrange et, souvent, les « héros » se sentent plus proches de leurs supposés ennemis que de leurs amis. Ils doivent prendre des décisions qui ne leur plaisent guère, au nom de l’intérêt ou de la destinée du royaume : mariage arrangé, alliance avec des personnages peu recommandables, retournements de veste,…

Dès lors, Gemmell laisse libre cours à son écriture et on y retrouve son style coutumier mais transposé du merveilleux à l’Histoire (réelle ou non de Troie). Ses personnages agissent de manière souvent héroïque puis s’en étonnent eux-mêmes, se disant qu’ils auraient mieux fait de passer leur chemin ou de détourner le regard. Mais, bien sûr, chez Gemmell ils ne peuvent pas agir hors des codes de l’honneur, de la loi de la Route (qui veut qu’on porte assistance à ses compagnons de voyage, fut-ils des « ennemis ») et des vertus de la camaraderie virile. D’où les habituels dialogues « simplement » philosophiques et cet humanisme chaleureux tempéré par un certain pessimiste nihiliste, l’auteur nous montrant que les héros n’ont souvent d’autres choix que de finalement se dresser contre leurs anciens amis, même s’ils ne le veulent pas. Car même si les dieux sont absents, les principaux personnages sont souvent ballotés par l’Histoire et contraint d’agir contre leurs valeurs au nom d’un intérêt supérieur pas toujours honorable. Il n’y a d’ailleurs pas vraiment de manichéisme : le roman nous présente des gens, tout simplement, avec leurs qualités et leurs défauts, dans une époque troublée où la guerre, la violence, le pillage, le viol et l’esclavage étaient acceptés et considérés comme la norme. Nous ne sommes donc pas dans « Hercule » façon Disney ou dans ces trop nombreuses sagas de fantasy récentes où l’on rencontre uniquement des héroïnes super belles super balèzes super intelligentes. Gemmell c’est une fantasy épique, héroïque mais aussi, parfois, brutale et rentre-dedans à la manière de son ancêtre Robert Howard.

Tout le roman, pourtant copieux, se dévore : sans temps morts, sans descriptions interminables, sans digressions inutiles, il s’étale sur plus de 600 pages et n’a pas une ligne de trop. Un exploit rare en Fantasy. Avec ce premier tome, Gemmell ajoute un nouveau (quasi) chef-d’œuvre à sa bibliographie, à placer entre LE LION DE MACEDOINE et LEGENDE. A l’image du fameux « Pour Sparte ! » de 300, on ressort du bouquin en criant « Pour Troie ! »…et on attend impatiemment la suite.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Historique, #Fantasy, #David Gemmell

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Publié le 7 Mai 2024

FRAGMENT de Warren Fahy

Encore un roman déstabilisant…on ne sait d’ailleurs pas vraiment à qui il s’adresse. Tout débute de manière plutôt efficace et « page turner » par un prologue historique: une expédition massacrée par des créatures inconnues sur une île isolée où l’évolution s’est déroulée différemment du reste de la planète. On croirait se trouver dans un de ses techno thrillers maritimes à la Cussler. Puis on passe à notre époque avec une téléréalité tournée sur la fameuse île en compagnie de scientifiques qui, à leur tour, sont décimés par les étranges créatures dont les redoutables « spider tigres ». Jusque là tout va bien, le lecteur se sent confortablement installé dans un mélange d’aventures, de science-fiction et d’action, saupoudré d’une touche d’horreur…Bref du Crichton façon JURASSIC PARK. Mais, le problème est que l’auteur semble avoir davantage d’ambitions : au lieu de livrer un thriller haletant il se perd dans des considérations sur l’évolution, la biologie, etc. Bref il se la joue scientifique et reprend les travers de la hard-science (d’interminables explications) pour faire gober un récit pourtant très peu crédible.

D’où un roman beaucoup trop long (500 pages ! really ?) tendance bien actuelle là aussi…délayer, surjouer (le méchant est incroyablement méchant), en faire des tonnes et multiplier personnages et trames narratives alors que l’auteur brode simplement sur une intrigue de série B pas beaucoup plus réaliste qu’un Attack of the crab monsters de Roger Corman. Les relations entre les personnages sont d’ailleurs très schématiques et renvoient, là aussi, à un cinéma hollywoodien burné ayant connu son pinacle dans les années 80 / 90. On imagine très bien les stars de l’époque (de Tom Cruise à Arnold) s’embarquaient dans cette expédition en lançant une punchline bien sentie entre deux attaques des monstres.

Nous avons droit également aux discours contradictoires des savants qui s’opposent sur le sort à réservé à cet écosystème potentiellement dévastateur pour la planète, l’obstination des militaires, le président des USA prenant des décisions difficiles,…ajouter quelques scènes d’attaques potables et un final voulu pétaradant et vous obtenez une sorte de scénario prêt à tourner qui, avec quelques aménagements (coupons toutes les causeries et ajoutons-y un peu plus d’action) pourrait donner un bon blockbuster estival. Ou une série Z de Syfy channel si les moyens ne suivent pas.

Ce qui s’annonçait comme un divertissement de plage aboutit finalement à un bouquin pas désagréable (il se lit, finalement, sans trop d’ennui malgré ses 200 pages excédentaires) mais pas très convaincant et, au final, fort oubliable. Bof.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Animal Attacks, #science-fiction, #monstres, #Aventures, #Technothriller

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