oss 117

Publié le 19 Août 2021

OSS 117: ARIZONA ZONE A de Jean Bruce

Ecrit en 1959 et réédité à plusieurs reprises, voici un roman original pour OSS 117, lequel quitte le temps d’une aventure, les terres de l’espionnage pour frayer avec la science-fiction. Le résultat n’est malheureusement pas très convaincant.

Hubert Bonnisseur de la Bath doit enquêter sur des événements étranges : des soucoupes volantes aperçues par plusieurs témoins apparemment dignes de foi dans un coin perdu de l’Arizona. Hubert rencontre par la suite un médecin, Howard T. Hanks. Ce-dernier a autopsié un extraterrestre et peut renseigner OSS 117 sur leur morphologie, semblable à celle des humains mais avec quelques différences permettant de les distinguer et les identifier. Hubert continue ses investigations sur les « Intrus » et découvre que l’alien décédé avait refusé de donner son sang lors d’une collecte organisée sur son lieu de travail. Il ne prenait pas, non plus, sa nourriture à la cantine. Voici donc un moyen de repérer les autres extraterrestres implantés aux USA. A force d’enquête, Hubert rencontre le chef des extraterrestres qui lui annonce une prochaine attaque de la Russie contre les Etats-Unis !

La suite ? Et bien la suite rappelle grandement les romans « à la Jimmy Guieu » (notamment les fameux E.B.E.), avec le plan improbable des aliens pour conduire à une guerre mondiale entre les Rouges et les USA. Pourquoi ? Pour posséder un monde dévasté mais encore colonisable évidemment. Tout cela n’est pas très crédible, ni très passionnant et cette tentative de plonger un héros de roman d’espionnage dans un univers science-fictionnel laisse dubitative. Quelques passages sympathique, un début plutôt réussi dans sa volonté de mystère (anticipant les « X Files » de quatre décennies) ne compensent pas une deuxième partie ratée. ARIZONA ZONE A possède néanmoins un côté nostalgique parfois appréciable. Mais le tout se montre plus daté que suranné et si les informations dispensées par l’auteur (qui s’est manifestement documentés sur le sujet) pouvaient intéresser les lecteurs du début des sixties, elles paraitront probablement lues et relues aujourd’hui.

Bruce livre toutefois l’une ou l’autre scène efficaces, voire étranges. Hubert ne se prive pas, par exemple, de tenter une expérience sexuelle avec une belle alien afin, bien sûr, de faire progresser la connaissance entre les peuples. Un roman déstabilisant, unique dans la série, qui marque au moins une tentative de Jean Bruce de renouveler les recettes établies. Même si le résultat ne fonctionne pas vraiment, on apprécie donc cet essai en rageant toutefois que ce mix improbable d’espionnage, de thriller conspirationniste et de science-fiction ne soit pas plus mémorable.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Espionnage, #Roman de gare, #science-fiction, #OSS 117

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Publié le 19 Février 2018

ICI OSS 117 de Jean Bruce

Ecrit en 1949 voici la première aventure de Hubert Bonisseur de la Bath ici chargé, pour le compte d’une grande banque américaine, de retrouver des documents volés relatifs à une vente d’armes compromettantes.

Le scénario reste d’ailleurs flou sur la nature exacte des documents ou les pays impliqués dans la magouille, tout ça n’est pas très précis ou documenté, volontairement ou pas nous sommes loin du côté fouillé d’un SAS par exemple. A la manière d’un MacGuffin cher à Hitchcock cette quête des documents perdus se révèle donc surtout un prétexte à une aventure échevelée dans la grande tradition du « pulp » : femmes fatales, nymphette nymphomane, méchant sadique, séance de torture, héros pur et dur se sortant de toutes les situations avec le sourire,…Bref, de l’écriture au kilomètre mais avec un certain sens du rythme et de la formule : un pays du Golfe, le Panama, la Suisse,…toutes ces nations sont mêlées à une vente d’armes bidouillées par divers organismes financiers et qui intéressent plusieurs services secrets, donc les Etats-Unis. Hubert lui-même semble encore peu défini, il navigue entre l’agent secret et le détective (il se présente comme tel), escorté de son copain Pierre Dru, tous deux vétérans de la Seconde Guerre Mondiale et capables d’infiltrer les milieux interlopes de Paris.

L’enquête avance donc sur un rythme rapide, dans la pure tradition du roman de gare, loin d’une politique fiction complexe. Pour les lecteurs néanmoins largués, Jean Bruce se permet, exactement au milieu du roman, de récapituler en quelques pages tous les événements précédents.

Le style de l’auteur reste de son côté  impersonnel mais pas désagréable. Bruce s’adapte à son sujet et ne perd pas son temps en digressions inutiles ou descriptions longuettes, exceptés lorsqu’il détaille les anatomies féminines forcément magnifiques croisées par Hubert. L’utilisation d’un argot aujourd’hui bien daté s’avère cependant quelque peu pénible, cette gouaille de voyou typique de son époque étant à présent passée de mode.

On peut également sourire devant le comportement d’un Hubert ultra séducteur capable de tomber toutes les jeunes (voir les très jeunes !) femmes croisant sa route mais capable, grand seigneur, d’en laisser quelques miettes à son pote Pierre Dru. Une amitié solide comme le roc à laquelle il serait malvenu de trouver des connotations homoérotiques refoulées.

Evidemment, le souvenir des deux dernières adaptations cinématographique en date (après celles, plus sérieuses, des sixties) accentue le côté parodique de la lecture : ces films ne faisaient finalement que grossir un trait déjà bien épais, comme en témoigne les remarques distillées par l’auteur : « Hubert pensait aux seins pointus de Sonia et d’un doigt distrait caressait l’acier froid de son colt » ou encore « Elle ferait mieux de s’allonger plutôt que de chanter, le client serait plus satisfait et elle gagnerait davantage ». On imagine très bien Jean Dujardin déclamer ce genre de répliques en arborant un sourire de macho satisfait.

Bref, tout cela semble aujourd’hui désuet mais, entre coucheries encore soft (l’érotisme prononcé viendra plus tard avec la libération des mœurs), action mouvementée, péripéties attendues (Hubert et son copain coincé dans un immeuble en feu, identité du coupable) et violences gratuites le lecteur peut encore prendre plaisir à cette aventure divertissante et sans prétention.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Aventures, #Roman de gare, #Espionnage, #OSS 117

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