jeunesse

Publié le 5 Mars 2023

ROSES ROUGE SANG de Sarah Armstrong

La collection "Haute Tension" (ou "Twilight" en v.o.) fut en quelque sorte l'ancêtre des "chair de poules à destination d'un public légèrement plus âgé. Entre 1982 et 1987 fut ainsi publié 26 romans indépendants de fantastique et horreur "young adults", parfois écrits par quelques plumes reconnues comme Richard Laymon ou Bruce Coville. Sarah Armstrong, une journaliste australienne, collabore à la collection avec ROSES ROUGE SANG qui aborde le thème classique du miroir possédé dans lequel se niche une entité maléfique.

Kate acquiert un miroir auprès d'un antiquaire et développe une étrange fascination pour cet objet. Son amie / ennemie, la riche et peste Tracy, désire l'obtenir pour elle-même et s'introduit chez Kate, feignant de le briser. En réalité, Tracy s'empare du miroir, ignorant que le miroir de son côté s'empare de son âme. Constatant les changements de personnalité de plus en plus marqués de Tracy, Kate mène l'enquête et découvre que la première propriétaire du miroir était une redoutable sorcière ayant massacré toute sa famille.

ROSES ROUGE SANG, quoique destiné aux adolescents, se lit agréablement pour les adultes. L'intrigue n'est pas particulièrement originale ni les personnages fort développés mais le tout maintient l'intérêt et les quelques révélations sont bien maitrisées, d'autant qu'en 150 pages le lecteur n'a guère le temps de s'ennuyer. Une petite lecture détente plutôt plaisante qui donne envie de se pencher davantage sur cette collection des années 80.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Jeunesse, #Haute Tension

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Publié le 26 Février 2023

L'ÎLE OUBLIEE - OPERATION NAUTILUS TOME 1 de Wolfgang Hohlbein

Le romancier allemand Wolfgang Hohlbein est un monstre de prolificité. Ses bouquins sont littéralement innombrables et ressortent des genres les plus divers : fantasy, historique, horreur, jeunesse,…et même des aventures de Barbie, d’Indiana Jones ou des Pirates des Caraïbes.

Toutefois peu ont été traduits chez nous. La saga du MAGE DE SALEM compte 24 tomes inspirés par Lovecraft mais nous avons seulement eu droit aux deux premiers. Les CHRONIQUES DES IMMORTELS, une Fantasy vampirique de seize tomes fut abandonnée à mi-parcours par son éditeur français. Pareil pour ces OPERATIONS NAUTILUS : il en existe douze volumes dont seuls six sont traduits chez nous. Il s’agit pourtant d’une plaisante relecture des thèmes jadis abordés par Jules Verne. Comme souvent dans la littérature jeunesse, l’intrigue de ce premier tome s’apparente à un apprentissage : le héros, Mike, se trouve embarqué dans une aventure fantastique quelques mois avant le début de la Seconde Guerre Mondiale. Il est accompagné d’une poignée d’amis dont Paul, son meilleur pote. Mais ce-dernier est Allemand et, dès lors, suspecté de tous les maux. De plus, le père de Paul, le capitaine Winterfeld, kidnappe Mike et ses amis afin de découvrir le chemin vers une île oubliée. Au fil des pages, Mike apprendra sa véritable identité et découvrira un mythique submersible (bon, le titre de la série ne laisse guère de place au suspense) qui pourrait influer sur l'issue de la guerre.

Etant donné qu’il s’agit d’un premier tome, le récit met un peu de temps à démarrer et à présenter, même sommairement, ses divers protagonistes. Quelques longueurs atténuent l’enthousiasme mais, dans l’ensemble, le rythme reste soutenu et les rebondissements présents. Le dernier acte accélère grandement l'intrigue. La découverte du Nautilus entraine une transformation du récit, de l'aventure guerrière vers la science-fiction rétro teintée de fantasy. En effet, la fin ouverte annonce la suite au cours de laquelle le héros partira à la recherche de l’Atlantide.

Un bon roman jeunesse à l’écriture soignée qui ne prend pas ses lecteurs pour des idiots.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Jeunesse

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Publié le 31 Décembre 2022

PAX AUTOMATA d'Ariel Holzl

Ariel Holzl édite en 2017 son premier roman, LES SŒURS CARMINES. Depuis il a déjà publié une dizaine de titres dans les domaines de l'imaginaire. PAX AUTOMATA, le petit dernier, s'inscrit dans le Steampunk, l'uchronie et l'Historic Fantasy.

XIXème siècle, en France. L'Empereur Napoléon III s'apprête à inaugurer l'exposition universelle de Paris. La science a beaucoup progressé et le monde fonctionne grâce à des automates qui s'acquittent de nombreuses tâches subalternes. La principale loi de la Pax Automata interdit cependant à ces robots de posséder des traits humains. Pendant ce temps, Philémon, élève de la prestigieuse école de Saint-Cyr, se voit choisi pour piloter un nouvel aéronef révolutionnaire, le Zéphir. À la suite d'un sabotage, l'engin s'écrase et Philémon découvre un enfant automate qui pourrait bien être une nouvelle arme destinée à abattre l'Empire. Allié à Zélie, une romanicielle, Philémon mène l'enquête.

Roman d'aventures "jeunesse" très dépaysant, PAX AUTOMATA s'appuie sur un monde steampunk uchronique original qui part de la réalité historique pour lancer des pistes divergentes intéressantes. Ainsi Ada Lovelace, mathématicienne authentique considérée comme la pionnière de la programmation informatique a supplanté la reine Victoria et règne sur une Grande-Bretagne automatisée. De son côté Napoléon III a triomphé à Sedan et domine la France. L'auteur joue donc avec l'Histoire à la manière d'un feuilletonniste et entraine le lecteur dans une suite d'aventures enlevées et plaisantes, ponctuées de rencontres diverses. Le héros, flanqué d'une romanicielle, de son meilleur ami et de sa rivale, la meilleure élève de l'école, va ainsi mettre à jour une vaste conspiration aux ramifications politiques complexes.

L'auteur avance à rythme élevé, parfois même trop: l'intrigue ne prend guère le temps de se poser mais multiplie les péripéties pour maintenir l'attention du lecteur. Du coup ce dernier n'a pas le temps de s'imprégner de toutes les trouvailles bienvenues, notamment une belle inventivité dans les termes argotiques et autres néologismes. Vu la richesse de l'univers il serait cependant dommage d'en rester là, espérons que l'auteur y reviendra pour un nouveau récit. La fin, d'ailleurs, laisse la porte ouverte à une séquelle bien que ce roman se suffise à lui-même. Les nombreuses illustrations et les touches d'humour ajoutent un côté attrayant à ce roman fort bien présenté qui, en plus d'être réussi, s'avère un bel objet.

Bref, si le déroulé reste un poil convenu et que le principal personnage manque de charisme ou de fantaisie pour totalement emporter l'adhésion, le riche décor, la langue inventive et les personnages secondaires bien typés font de PAX AUTOMATA un divertissement de qualité à déguster sans tarder.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Steampunk, #Uchronie, #Fantasy, #Historique, #Jeunesse

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Publié le 22 Décembre 2022

L'AGENCE LOVECRAFT TOME 1 : LE MAL PAR LE MAL de Jean-Luc Marcastel

Avec ce roman (destiné aux adolescents mais lisibles par les plus jeunes… et les plus vieux !), Marcastel s’inscrit dans la tradition du pulp. Par son thème lovecraftien mais aussi par le principe si plaisant d’intertextualité dont se servirent jadis Philip José Farmer ou, plus récemment, Alan Moore en comics. Car, dans ce roman, aux côtés d’une bande de jeunes héros, l’auteur fait intervenir l’Homme de Bronze en personne, le Doc Savage des années ’30, et la descendante du Capitaine Némo, aux commandes du Nautilus V. Sans oublier une certaine personne dont le nom commence par M durant l’épilogue.

Ce premier tome démarre sur les chapeaux de roue en présentant une poignée de personnages qui fuient une mystérieuse menace. L’auteur nous expose ainsi divers héros lors d’une succession de courts chapitres avec point de vue alterné. C’est rapide, énergique et sans temps morts, dans la tradition « young adults ». Le roman mélange ainsi fantastique, thriller / mystère et aventure inspiré par Jules Vernes (et, pour être plus actuel, le steampunk) avec une touche d’horreur venue, forcément, de Lovecraft.

Comme les lecteurs de HPL le savent, la Terre était jadis dominée par des créatures monstrueuses qui espèrent recouvrer leur suprématie perdue après l’extermination de l’espèce humaine. Trois adolescents dotés de pouvoirs, Marie, Ryan et Sergueï, vont ainsi se rencontrer par l’entremise d’une mystérieuse jeune fille. Cette dernière travaille pour l’Agence Lovecraft et lutte contre les forces maléfiques et autres adeptes des Grands Anciens.

Fort rythmé, ce premier opus n’arrête pratiquement jamais et, comme ses jeunes protagonistes, courent à toute allure. Toujours en mouvement, l’intrigue joue la carte de l’aventure saupoudré de mystères, de récit d’apprentissage (avec ces héros qui se découvrent progressivement) et de fantastique. L’écriture, elle, se montre toujours fluide et plaisante, avec un vocabulaire recherché et des tournures soignées. Le lecteur plus âgé peut d’ailleurs mesurer l’évolution de la littérature dite « jeunesse » puisque l’intrigue, les situations et le style peuvent s’apprécier par les adultes. Ils n’ont d’ailleurs rien à envier à des romans jadis classés « pour les grands ». Dans son mélange de genre et ces clins d’œil, le lecteur reconnait ainsi l’influence de LA LEAGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES tandis que l’option de traiter les mythes lovecraftiens à la sauce aventure / mystère rappelle les romans de Brian Lumley (longtemps dévalorisés mais aujourd’hui réévalués par beaucoup).

Si on regrette un final un brin expédié (mais c’est de bonne guerre, il faut préparer la suite et nous en saurons plus dans les tomes ultérieurs), on apprécie cette aventure très divertissante assortie d’une postface éclairante et joliment publiée (format, couverture, etc.). Une bonne pioche.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantastique, #Jean-Luc Marcastel, #Jeunesse, #Lovecraft, #Steampunk

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Publié le 13 Novembre 2022

UNE BRAISE SOUS LA CENDRE de Sabaa Tahir

Sous une belle couverture très incitative se cache le premier tome d’une nouvelle quadrilogie orientée "young adult". Ici, la romancière nous offre une bonne dystopie dans un univers de fantasy inspiré par la Rome Antique. Le tout se montre donc très (trop ?) manichéen : d’un côté une Erudite, Laia, évidemment jeune, belle et intelligence. Pour sauver son frère emprisonné, elle entre dans la résistance contre le tout puissant Empire Martial. Envoyée dans la capitale, elle devient esclave et espionne la Commandante pour le compte de la résistance. Cette commande se révèle une sadique aimant maltraité ses servantes. Son fils, Elias, s’apprête de son côté à participer aux épreuves visant à déterminer le successeur de l’Empereur. Or Elias n’a aucun intérêt pour les barbaries impériales. Il refuse son destin et s’apprête à déserter. Mais un Augure lui prophétise l’unique moyen de s’en sortir : accepter son rôle et triompher des épreuves. Elias deviendra t'il empereur ou laissera t'il ce poste à sa meilleure amie? Bien sûr, les deux récits convergent par la rencontre entre Laia et Elias.

Entre LE TRONE DE FER (pour le côté sombre et les intrigues politiques), HUNGER GAMES (pour les différentes classes et les épreuves toujours plus violentes) et même LA GUERRE DES ETOILES (pour la lutte d’une poignée de rebelles face à l’Empire cruel), le bouquin élabore un univers cohérent et réussi. Une des bonnes idées de la romancière consiste d’ailleurs à situer son récit dans un monde inspiré à la fois par la Rome antique (les noms, le système de commandement, la place des Augures, etc.) et l’Orient, avec ses Djinns et ses Effrits en guise de créatures magiques. Cela change agréablement du médiéval fantastique occidental vu et revu. Maligne, Sabaa Tahir change de point de vue à chacun des courts chapitres, passant d’Elias à Laia, ce qui dynamite le bouquin et permet de maintenir l'intérêt durant les 500 pages.

UNE BRAISE SOUS LA CENDRE offre des protagonistes travaillés et, exceptés la méchante commandante un peu trop "chargée, les autres personnages évitent le "tout noir" ou "tout blanc". Le style de l'auteur se montre, lui aussi, de qualité et plus élaboré que la moyenne des romans "young adults". Si le tout reste relativement prévisible, Sabaa Tahir réussit à emprunter quelques chemins de traverses qui relancent l'envie de poursuivre la lecture. Dommage que la fin, ouverte, oblige à poursuivre la lecture par le deuxième tome, il eut été préférable que l'intrigue se conclue, au moins partiellement, à l'issue de ce premier opus. Quoiqu'il en soit voici un roman très plaisant et solide et une nouvelle auteur à suivre dans le petit monde de la fantasy pour adolescents. Conseillé!

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Jeunesse, #Dystopie

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Publié le 18 Septembre 2022

CALAMITY - UNE ENFANCE DE MARTHA JANE CANNARY de Christophe Lambert

Christophe Lambert s’attaque ici à un nouveau défi en livrant la novélisation du dessin-animé « Calamity ». Une version romancée de l’enfance de la célèbre personnalité de l’Ouest, Calamity Jane. Beaucoup de choses ont déjà été dites, écrites ou réalisées sur Calamity Jane, qui mourut d’une pneumonie, dans un complet dénuement, au tout début du XXème siècle. Le film et le roman en offre donc une biographie libre qui s’apparente surtout à un conte initiatique sur le modèle du « coming of age » cher aux Américains.

L’intrigue débute par le voyage d’un convoi de pionniers en destination de l’Oregon, là où ils espèrent trouver une vie meilleure. Avec son fichu caractère, Martha Jane Cannary, l’ainée de la famille, se voit souvent qualifiée de « Calamité ». Elle refuse de se cantonner aux rôles traditionnellement dévolus aux filles et préfère les pantalons aux robes. Elle se rêve cow-boy (ou cow-girl). L’arrivée d’un militaire surnommé Samson sera le début d’une longue aventure au pays des chercheurs d’or…

Lauréat du Cristal au Festival d’Annecy 2020, le long métrage se voit adapté en roman par Christophe Lambert, assorti de nombreuses illustrations. Il est, lui aussi, récompensé par un prix, le Renaudot des Benjamins. Le romancier, passionné par la conquête de l’Ouest, est contacté pour cette adaptation et accepte après une vision enthousiaste du film de Remi Chayé. Le roman, rédigé à la première personne, permet d’approfondir les sentiments de la jeune Calamity. Cependant, ce sont les péripéties qui guident le personnage et, à ce niveau, pas le temps de s’ennuyer : la jeune fille, accusée de vol, part à la recherche du véritable voleur et l’action s’emballe sur 250 pages.

Fidèle à ses auteurs fétiches, Lambert case même un clin d’œil à Stephen King avec ce chien devenu enragé à la suite d’une morsure de chauve-souris.

CALAMITY est une belle réussite du roman d’aventures « western » qui permet d’aborder cette période de la conquête de l’Ouest à travers un livre très abordable pour les enfants. Les chapitres (au nombre de 27) sont courts et illustrés : si la lecture est conseillée à partir de 10 ans il est tout à fait possible de lire le roman à des plus jeunes en fractionnant le texte à raison d’un chapitre par soir. Une belle manière de s’endormir dépaysé et une nouvelle réussite pour Christophe Lambert.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Christophe Lambert, #Cinéma, #Jeunesse, #Western

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Publié le 15 Septembre 2022

ENTREE INTERDITE de Ray Garton

Le Californien Ray Garton est un des spécialistes de l’horreur très prolifique qui fut, hélas, peu publié chez nous. Il se fait connaitre par une poignée de titres assez rentre-dedans, quasiment splatter-punk, qui mélange horreur sanglante et scènes de sexe. SEDUCTIONS est ainsi publié chez Gore tandis que CRUCIFAX et EXSTASE SANGLANTE le sont chez Pocket Terreur puis TAPINEUSES VAMPIRES chez J’ai Lu et ALLIANCE MALEFIQUE chez Lefrancq. Également sorti chez J’ai Lu, cette ENTREE INTERDITE est nettement plus soft et se destine davantage aux adolescents. L’auteur a livré des novélisations de « Buffy » et « Sabrina » et ce roman court (127 pages) se rapproche de ce genre de titres pour les jeunes filles.

Quatre amies sont séparées par les circonstances à 12 ans mais promettent de se retrouver, six ans plus tard, dans le musée de cire d’une petite ville. Erika, Leslie et Lynda se réunissent mais Karin, la dernière membre du quatuor, est absente. Sa mère affirme qu’elle ne viendra pas. Tant pis, les copines décident de profiter de leur soirée pour une dernière virée dans le musée de cire complètement délabré. Mal leur en prend…

Soixante bouquins et un titre de « Grand Maitre de l’Horreur »…beau parcours pour Garton. ENTREE INTERDITE fut publié sous le pseudo de Joseph Locke et reprend toutes les conventions du slasher : des amis perdus de vue qui se retrouvent dans un lieu isolé et effrayant (un musée de cire), un maniaque costumé, un secret, des manipulations et autres « misdirections » sur l’identité du coupable,…

Rien de bien neuf mais le bouquin fait le job, comme on dit : l’auteur mélange des éléments déjà lus (et vus) précédemment pour aboutir à une tambouille plutôt nourrissante. Entre « La maison de cire », « Massacres dans le train fantôme » et « Souviens-toi l’été dernier », Garton nous confectionne un plaisant petit slasher que l’on conseillera volontiers aux adolescents qui veulent effectuer le grand saut entre « Chair de poule » et Dean Koontz.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Jeunesse, #Roman court (novella), #slasher

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Publié le 13 Septembre 2022

CHAIR DE POULE: FRISSONS EN EAUX TROUBLES de R.L. Stine

Un classique « Chair de poule » à lire le soir pour endormir les plus petits qui aiment ressentir quelques frissons. Le titre original, « The curse of camp cold lake » est plus inspiré que le français mais passons…l’histoire est très basique : la jeune ado Sarah doit partir en colo, forcée par ses parents. Or elle déteste ça : c’est une citadine, elle n’aime pas la nature, le sport et ne nage pas très bien. Son frère, Aaron, lui adore ça. Bref, elle râle. Et râle tellement qu’elle finit par se faire mal voir de tous les autres enfants. Pas top. Surtout lorsqu’en prime le fantôme d’une autre gamine, qui s’est jadis noyée, vient la harceler.

L’auteur nous livre son « Vendredi 13 » pour les gamins et le tout fonctionne plutôt agréablement. Les chapitres sont courts et invitent à poursuivre la lecture, les phénomènes paranormaux sont amenés de manière progressive et se révèlent efficace pour un léger frisson. Le personnage principal, de son côté, parait pénible et antipathique mais qui a dit que toutes les ados étaient agréables à fréquenter ? Bref, le récit avance à bon rythme, typique de la collection « Chair de poule », avec un vocabulaire assez simple, des phrases aisées à comprendre,…c’est parfait pour les débutants en lecture. Le fantastique est bien dosé, les apparitions spectrales provoquent quelques angoisses mais le roman reste destiné aux enfants et ne verse donc jamais dans le malsain.

L’ensemble se termine par un twist assez bien trouvé et efficace. Alors certes il ne tient pas vraiment debout et apparait un peu gratuit mais bon si on n’y réfléchit pas trop ça marche. Après tout qui peut expliquer les dernières minutes de « Vendredi 13 » ?

Un agréable « Chair de poule » qui remplit parfaitement son contrat.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Chair de poule, #Fantastique, #Horreur, #Novella (roman court), #Jeunesse

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Publié le 5 Juillet 2022

LE VILLAGE DU BOUT DU MONDE (LOUIS LE GALOUP TOME 1) de Jean-Luc Marcastel

Premier volet de la saga du « gars loup » (ou galoup, ou garou), LE VILLAGE AU BOUT DU MONDE nous conduit dans la région d’Aurillac pour une uchronie fantastique. Une brèche est apparue au royaume de France : elle change les hommes et les bêtes, les transformant en Malbestes. A Mandaille, petit village isolé, vivent deux frères, Louis et Séverin, qui vont se confronter à la bête monstrueuse, découvrir la vérité sur leurs origines, rencontrer la sorcière la Roussote, etc.

Ecrit dans une langue très vivante, qui use des métaphores et des redondances volontaires, dans une sorte d’ancien français qui joue sur la sonorité des mots, le récit s’apparente à un conte qu’un troubadour aurait pu déclamer au coin du feu. L’intrigue, elle, reprend la formule de l’apprentissage chère à la Fantasy : découverte par le héros de sa marginalité et de ses véritables origines, obligation de quitter son havre de paix pour partir à l’aventure, etc. C’est classique, quelque peu linéaire parfois, mais réussi et fort agréable à lire.

En prenant son temps, Marcastel pose le décor de sa saga, à mi-chemin du roman historique (uchronique), du fantastique et de la Fantasy, le tout à destination d’un large public. Attention toutefois, si le roman se veut « jeunesse », le vocabulaire est soutenu et la langue riche. C’est travaillé, avec ce mélange d’ancien français (plus ou moins authentique), de patois, de termes inventés…tout cela est immersif et bien pensé, quelque peu déstabilisant au début mais rapidement prenant et convaincant. Le lecteur entre ainsi dans l’histoire et, en quelque sorte, « écoute » cette légende.

On retrouve aussi dans ce VILLAGE DU BOUT DU MONDE un côté régionaliste car l’auteur veut nous faire découvrir sa région (ce que les notes en fin d’ouvrage nous permettent d’ailleurs) à travers ses spécialités culinaires, etc. Cela change agréablement des Fantasy invariablement situées dans de grandes villes : nous sommes du côté des petits nobliaux et des curés, pas des rois et des évêques.

Bref, un premier tome réjouissant qui donne envie de poursuivre les aventures de ce sympathique Galoup.

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Publié le 14 Juin 2022

L'AGENCE PENDERGAST: LE PRINCE DES TENEBRES de Christophe Lambert

Fin du XIXème siècle à New York. Alors que le monde subit différentes transformations, Sean, un adolescent, tente de survivre. Il vit dans les rues et commet de petits vols pour le compte de Bill le Boucher. Un jour il tente de dérober la montre d’un vieux monsieur moustachu, accompagné d’un Indien. Il ignore qu’il vient de lier connaissance avec Pendergast et Joe, membres éminents d’une agence visant à protéger notre monde des menaces paranormales.

Premier tome de la série L’Agence Pendergast, voici une belle manière de présenter les divers intervenants. Sean, le héros, aux prises avec les voleurs de la bande de Bill, forcément amoureux de la mystérieuse diseuse de cartes Célia, est au centre du récit. A ses côtés, gravitent le débonnaire Pendergast, sorte de Van Helsing (en plus sympa) et Joe l’Indien taiseux prêt à faire le coup de poing. En « guest star », Gégé, clin d’œil au Q de James Bond, confectionne les gadgets nécessaires à l’agence. Il donnera à Sean un Jetpack digne de la Petite Nellie pour l’aider à combattre le grand méchant. Bien que le roman soit court, nos personnages apprennent à se connaitre au fil des chapitres. Ils dépassent leurs préjugés (Sean n’apprécie guère les Indiens étant donné que ses parents ont été tués par les Peaux Rouges) pour s’associer et lutter contre une menace redoutable. Le titre annonce d’ailleurs la couleur : le prince des ténèbres en personne ! Alias Vlad Tepes, plus connu sous son surnom de Dracula.

Roman fantastique teinté d’un parfum légèrement steampunk, LE PRINCE DES TENEBRES reprend le principe toujours plaisant de l’agence gouvernementale luttant contre les forces maléfiques. Une intrigue entre « Torchwood », « James Bond », « X Files » et « Men in black » qui avance à un rythme très soutenu : l’intrigue, divisée en courts chapitres avec des cliffhangers, s’avère idéale pour une lecture à un enfant le soir avant dodo. Des personnages bien typés en quelques lignes, une touche d’émotion, une romance naissante, de l’action, un bestiaire fantastique agréable,…rien à reprocher à un Christophe Lambert maitrisant parfaitement les codes de la urban fantasy pour grands enfants / jeunes adolescents.

Seul le final se montre un peu trop expédié, sans doute à cause d’une pagination restreinte ; on eut aimé que le combat dure un peu plus. Mais ce n’est pas très grave, nous aurons de toutes façons l’occasion de retrouver nos personnages préférés dans le prochain tome.

Une bonne lecture, ni trop complexe ni trop simpliste, qui se place à « hauteur » du public cible sans prendre les jeunes lecteurs pour des demeurés. Le rythme et l’humour peuvent également satisfaire les adultes. Bref, tout le monde est content et attends la suite !

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