Publié le 13 Avril 2021

LA NUIT DU FORAIN de Dean Koontz

Etrange roman, signé Dean Koontz, qui constitue la novélisation de l’excellent slasher « Massacres dans le train fantôme » de Tobe Hooper. Quiconque a visionné le long-métrage a cependant pu se rendre compte qu’il brillait davantage par son sens visuel, sa photographie réussie et son ambiance de fête sinistre, que par son scénario disons…basique. Comment Koontz allait-il pouvoir en tirer un roman de près de 300 pages ? La réponse est simple : la véritable adaptation ne débute qu’après plus de 200 pages. Autrement dit, tout ce qui précède a été créé spécialement pour la version romanesque. Ce qui permet un livre aux personnages nettement plus travaillés que le film et confère également tout son intérêt au roman, y compris pour ceux qui connaissent bien « Massacres dans le train fantôme ». Koontz utilisa le pseudonyme d’Owen West pour ce travail et le bouquin fut disponible avant la sortie du film, laissant le public pensait que l’œuvre de Hooper adapter en réalité le livre.

Qu’apporte les 200 premières pages ? Un contexte fort différent. Le personnage du forain, Conrad, est présenté comme un adorateur de Satan persuadé d’être destiné à engendrer l’Anté-Christ. Son épouse, Ellen, soupçonne le côté maléfique de son enfant difforme, Victor, qu’elle tue avant de fuir loin de son mari. Ce-dernier jure de la retrouver afin de supprimer sa future progéniture. Amy et Joey, coincés dans l’attraction foraine dans le dernier acte, ne sont donc plus des victimes prises au hasard par un maniaque mais bien des cibles choisies par Conrad pour exercer sa vengeance.

Koontz n’hésite pas à charger ses personnages : la mère d’Amy, devenu alcoolique et terriblement bigote, rappelle celle de Carrie. Amy aimerait bien être aussi salope que sa meilleure copine Liz, laquelle change de mecs tous les soirs et voudraient bien organiser une petite partouze afin de bisouter Amy. Conrad est un illuminé sataniste. Et Joey un geek blagueur fasciné par les monstres, fidèle en cela à sa présentation dans le film de Hooper.

Les premiers chapitres montrent ainsi les personnages confrontés à différentes situations de crise, en particulier la grossesse non désirée d’Amy. Celle-ci décide d’avorter et se voit lâcher par son petit copain pas vraiment convaincu par la paternité. Le roman, plutôt orienté vers la chronique sociale teintée d’un soupçon de thriller, se dirige finalement, dans ses 80 dernières pages, vers l’épouvante plus classique. Le jeu du chat et de la souris dans le train fantôme se conforme alors, globalement, au long-métrage de Tobe Hooper.

Ceux qui apprécient « Massacres dans le train fantôme » seront sans doute intéressé par cet approfondissement de l’intrigue et des protagonistes, les autres, ne connaissant pas la source d’inspiration cinématographique, passeront néanmoins un bon moment étant donné la science coutumière de Koontz pour le « page turning ». Plaisant.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Fantastique, #Horreur, #Thriller

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Publié le 11 Avril 2021

LES ETOILES MEURENT AUSSI de Christophe Lambert

La collection « Quark Noir », lancée par Flammarion, ne dura qu’un an, entre février 1999 et février 2000. Huit romans furent publiés, écrits par des valeurs sures de la science-fiction ou des étoiles montantes de l’imaginaire francophone : Andrevon, Bordage, Canal, Ayerdhal, Riou, Wintrebert,… Et Christophe Lambert qui s’empare du héros astrophysicien Mark Sidzik. Le projet de la série, assez proche du Poulpe dans sa démarche, consistait à laisser le personnage aux mains d’une série d’auteurs qui devaient imaginer des intrigues dans lesquelles « la science kidnappe le polar ». Nous sommes donc dans un techno-thriller teinté de science-fiction, ou du moins d’anticipation, et saupoudré d’influences cyberpunk et hard-science (mais très abordable !). Groupes industriels tout puissants, lobbies divers, recherche d’une énergie propre (la fusion nucléaire), manipulations diverses,…Sidzil œuvre pour le World Ethics and Research afin que la science garde sa « propreté », à l’abris des bidouillages financiers, politiques, etc. Bref une question toujours (et même davantage !) d’actualité vingt ans après la publication de ce roman, surtout que la découverte d’une potentielle énergie « miraculeuse » comme la fusion nécessite des investissements colossaux. De plus, les répercussions seraient incroyables, en particuliers (mais pas seulement) auprès des producteurs d’autres formes d’énergie. On le voit, les questions posées dépassent largement la naïveté des techno thrillers d’antan (modelés sur James Bond) dans lesquels un savant fou souhaite devenir maitre du monde grâce à une invention révolutionnaire.  

Avec une progression maitrisée, l’auteur plonge son héros au cœur du problème jusqu’à ce qu’il soit pratiquement dépassé par les enjeux de cette course vers la fusion. La documentation nécessaire à l’intrigue est solide, avec quelques pages en postface explicatives, donnant une plus-value pédagogique (au sens large et non péjoratif) au récit qui mêle donc polar, espionnage et anticipation. Quelques notes peuvent amuser : la campagne présidentielle de Cohn-Bendit, sachant que l’affaire est de toutes façons pliées entre Jospin et Chirac (hum !). Il existe également une association mystérieuse surnommée les Watchmen dont les noms des intervenants sont empruntés à la célèbre BD d’Alan Moore. Notons également une visite aux bureaux de SF Mag, lequel était, à cette époque, géré par Flammarion. Mais ça n’allait pas durer. Pas de chance pour les pigistes qui y ont travaillés bénévolement (dont moi-même), nous n’avons jamais connu de bureaux dans la Tour Montparnasse.

En résumé, LES ETOILES MEURENT AUSSI se lit avec plaisir: un bouquin bien mené qui ressuscite avec bonheur certaines conventions du roman populaire d’antan (encore une fois ce n’est pas une critique, bien au contraire il s’agit d’un compliment) mais en leur conférant un rythme plus moderne, plus haletant et cadencé par les cliffhangers et autres twists, aujourd’hui indispensable à garder l’intérêt du public. Les aspects anticipatifs et scientifiques, de leur côté, émaillent l’histoire sans l’alourdir, apportant les informations nécessaires sans noyer le lecteur dans les détails superflus. Bref, du divertissement intelligent tout à fait réussi !

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Publié le 9 Avril 2021

THE AMAZING SPIDER MAN - INTEGRALE 1966

Ce recueil reprend les épisodes 32 à 43 de la série Amazing Spiderman, nous voici replongé au cœur même des swingin’ sixties et au tout début des aventures de l’Araignée préférée du quartier.

Parmi les morceaux de bravoure de cette époque citons la saga en trois parties « If this be my destiny » voyant tantine May hospitalisée après une transfusion du sang de Peter (jadis publié chez Lug dans l’album « Echec au stratège »). Nous débutons directement ce recueil avec la seconde partie, « Man on a rampage », puisque la première datait de décembre 1965. A noter que cette saga, fréquemment citée parmi les classiques du Tisseur, a été sélectionnée par les fans comme une des 75 meilleures histoires publiées par Marvel lors du 75ème anniversaire de la Maison des Idées. L’épisode final qui montre un tisseur à bout de force se redresser péniblement pour porter secours à May conjugue l’écriture de Stan Lee et le visuel de Steve Dikto pour aboutir à un classique illustrant, sans doute mieux que toutes les histoires antérieures, le fameux « de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités ».

Autre moment clé de l’Histoire de l’Araignée : le Green Goblin découvre l’identité du Tisseur dans un récit en deux parties (« How Green Was My Goblin » / « The End of the Green Goblin »). En dépit de la naïveté de l’intrigue et de son côté vieillot, associé à de grosses facilités (Le Goblin, à la manière d’un méchant de James Bond, s’épanche longuement sur ses desseins permettant à Spidey de se libérer) ce doublet demeure un texte fondateur de la mythologie Marvel.

THE AMAZING SPIDER MAN - INTEGRALE 1966

Enfin, une autre saga en trois parties occupe les N°41 à 43 et confronte Spidey à un nouveau vilain qui deviendra, lui aussi, un ennemi récurent, le Rhino. Ces trois numéros furent jadis rassemblés chez Lug dans un album intitulé « La Fureur du Rhino ». Durant cette saga Peter rompt avec Betty, commence sérieusement à s’intéresser à Gwen et rencontre enfin Mary Jane avant de combattre le fils de Jonah, John Jameson, contaminé par des spores extra-terrestre dans la lignée des classiques de la science-fiction façon « Le Monstre » ou « La marque ». Le monde réel s’invite également dans le quotidien du Tisseur puisque Flash part pour le Viet-Nam et que Harry Osborn prend davantage d’importance .

Les autres épisodes confrontent Spidey à des vilains sans grande envergure même si on note un combat contre Kraven. Qu’importe, avec les trois sagas précitées, cette année 1966 se révèle indispensable.

Dans l’ensemble, une intégrale de très bon niveau : trois sagas incontournables des premières années du Tisseur et une poignée d’épisodes certes mineur mais cependant tout à fait corrects et plaisants.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Marvel Comics, #Spiderman

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Publié le 7 Avril 2021

FLETCH ET LES FEMMES MORTES de Gregory McDonald

Dans cette nouvelle aventure, Fletch s’invite dans une campagne politique. Une femme est tombée d’un immeuble où se trouvait Caxton Wheeler, candidat à la présidence des Etats-Unis. Fletch devient donc organisateur de campagne pour le compte de Wheeler tout en essayant de résoudre une série de meurtres. En effet, le détective découvre rapidement que l’équipe politique, en allant de villes en villes, laisse derrière elle une série de femmes mortes. Mais une équipe de campagne compte une bonne centaine de membres et la plupart paraissent suspects alors comment résoudre l’énigme sans compromettre les chances d’élections de Wheeler ?

Avec ce roman l’auteur nous plonge dans une campagne politique à l’ancienne mais déjà marquée par les travers qui deviendront de plus en plus prégnants, à savoir les coups bas des candidats pour détruire la réputation de leurs adversaires. Engagements et convictions n’ont, dès lors, que peu d’importance et McDonald décrit avec humour le cirque politique qui s’apparente à une sorte de show rock & roll démesuré…on trouve même des groupies de politiciens ! Les considérations sur la manière dont vont se gagner les élections futures et l’importance croissante de la technologie (le roman date de 1983) paraissent assez pertinentes et prémonitoires.

Et l’intrigue policière ? Disons qu’elle n’est pas la priorité de l’auteur. Cependant, elle reste satisfaisante et quoique menée en dilettante n’est pas traitée par-dessus la jambe. La recherche du coupable parait néanmoins presque superflue et McDonald prend surtout le temps de démonter les mécanismes politiques. Comme dans les précédentes aventures de Fletch, il use de bons mots, de situations amusantes et d’un humour volontiers caustique. Ceux qui recherchent uniquement le « whodunit » pourraient se sentir un brin floué mais les lecteurs désireux de lire une satire socio-politique enlevée et bien menée, additionnée d’une intrigue policière correcte rendue très vivante par la personnalité bien trempée des protagonistes, passeront un bon moment. Un divertissement intelligent, comme on dit.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Humour, #Policier, #Whodunit

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Publié le 5 Avril 2021

A L’HOTEL BERTRAM d'Agatha Christie

Roman tardif d’Agatha Christie, A L’HOTEL BERTRAM est publié en 1965 en Angleterre. Autant dire que l’époque a beaucoup changé depuis les whodunit du « Golden Age ». Cependant, l’hôtel Bertram demeure un lieu quasiment inchangé, un vestige du passé fréquenté par les ladies bien habillées, les ecclésiastiques, les anciens officiers de l’armée de sa majesté, les jeunes filles de bonne famille, etc. On y sert le thé accompagné de véritables muffins, on y déguste d’authentiques déjeuners anglais, bref tout y est « cosy ». C’est donc le décor idéal pour un « cosy murder mystery » et lorsque Miss Marple débarque dans cette capsule temporelle londonienne les événements mystérieux se multiplient : disparition d’un chanoine, jeune fille agressée, portier tué, bandits cachés parmi la clientèle supposée huppée,…

Intrigue classique avec son lot de rebondissements (pas toujours totalement vraisemblables mais ce n’est pas si important que ça, le livre étant clairement ludique et voulu comme un pur divertissement), présence comme souvent restreinte de Miss Marple (peu présente durant la majeure partie du roman), révélations finales légèrement alambiquées,… Le roman n’innove guère et ne peut prétendre au rand de classique mais s’avère toutefois fort plaisant.

En filigrane mais de manière sans doute plus intéressante et « historique » se dessine le portrait d’une Angleterre en pleine (r)évolution : jeunes gens aux cheveux longs, blousons de cuir et musique des Beatles. Le monde a changé : les vieilles ladies qui dégustent leur thé accompagné de muffin et les anciens militaires qui lisent leurs journaux en fumant un cigare n’y ont plus leur place. L’hôtel Bertram qui, trente ans plus tôt, aurait constitué le décor idéal d’un roman policier « golden age » se révèle n’être plus que ça : un décor ! D’ailleurs trop parfait pour être honnête ou réel. Les portiers stylés et les majordomes impeccables ne peuvent plus exister dans l’Angleterre des années ’60, ils sont donc, forcément, les acteurs d’une vaste machination policière. D’où un côté théâtral et presque autoparodique du récit.

Quelques personnages excentriques se retrouvent, eux aussi, en séjour à l’hôtel Bertram : une riche héritière plusieurs fois menacée de mort, sa mère, aventurière et coutumière du scandale, un chanoine constamment distrait, un coureur automobile (et de femmes !) et, forcément, Miss Marple. Laquelle, comme souvent, intervient finalement assez peu. Il faut dire que, durant les trois quarts de l’intrigue, peu d’événements marquants surviennent : l’ecclésiastique disparait, l’héritière tente de gagner l’Irlande après avoir volé un bijou,…Pendant ce temps, on apprend un nouveau vol spectaculaire d’un train postal. Bien sûr, tout est lié. Au final et après un meurtre apparemment commis au hasard, Miss Marple dénouera l’énigme.

En résumé, un roman à la fois très traditionnel et relativement original que l’on pourrait qualifier, à coup de mots modernes, de « méta » ou de « réflexif ». Pas renversant mais tout à fait agréable à lire et c’est bien l’essentiel.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Agatha Christie, #Policier, #Whodunit

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Publié le 2 Avril 2021

SPIDER MAN: PLANET OF THE SYMBIOTES de David Michelinie

Composé de cinq numéros “super special”, ce crossover sorti au milieu des années ’90 (Durant l’année 1995 pour être précis) débute par la prise de conscience d’Eddie Brock concernant l’influence néfaste de son symbiote. Rejeté, le Venom en appelle télépathiquement à d’autres créatures avant de se lancer dans une vague de crime. Brocks fait donc équipe avec Spider Man et Scarlet Spider pour le stopper. Nos trois héros se retrouvent ensuite sur un monde tombé complètement aux mains des symbiotes qui se préparent à envahir la terre. Pendant ce temps Carnage s’évade de prison. Beaucoup de symbiotes, beaucoup d’anciens porteurs et deux héros (et demi si on compte Brocks) pour tenter de sauver l’univers de la menace extra-terrestre.

Dans la longue liste des « events » ou des « crossovers » du spider-verse, PLANET OF THE SYMBIOTES semble quelque peu oublié aujourd’hui mais reste pourtant une lecture sacrément divertissante. L’intrigue avance à bon rythme, les personnages se croisent et s’affrontent, les péripéties sont nombreuses et quelques twists savamment placés relancent l’intérêt à la façon des « bon gros cliffhangers » utilisés depuis des décennies par le cinéma spectaculaire.

SPIDER MAN: PLANET OF THE SYMBIOTES de David Michelinie

Alors tout n’est pas parfait, certains événements sont vite expédiés (notamment la transformation d’une grande partie des héros – dont Captain America – en pseudo Venom) mais l’intrigue avance à bon rythme, multiplie les rebondissements, intègre Scarlet Spider dans le combat planétaire contre les symbiotes et fait, au final, intervenir un Carnage de dimension titanesque.

Nous sommes dans le plus pur délire comic des années 90 (à l’époque de la fameuse et controversée SAGA DU CLONE) avec des dessins qui en mettent plein la vue et débordent des cases, lesquelles tentent de contenir des demoiselles hyper féminisées et des héros ultra musclés (dont un Parker à rendre jaloux Schwarzy)…bref rien de bien subtil mais l’assurance d’une lecture très agréable et une saga bouclée en cinq gros chapitres (et non pas étalée sur des dizaines).

Du pur fun !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Marvel Comics, #Spiderman, #science-fiction

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Publié le 1 Avril 2021

L'EFFROI SURGI DES MERS d'Edward Jarvis

Edward Jarvis, quasiment inconnu au bataillon, a proposé deux romans d’agressions animales chez Hamlyn : « pestilence » et « maggots ». Le premier fut traduit chez gore sous le titre L’EFFROI SURGI DES MERS mais ne restera pas dans les classiques de la collection, loin de là. Tout ici, n’est que clichés, à tel point qu’une volonté quasiment parodique semble poindre (un des héros se nomme quand même Kalmar !) dans cette intrigue voyant le monde envahi par des lamproies géantes de plus en plus agressives.

La construction suit la tradition de James Herbert (période LES RATS mais aussi LE SOMBRE ou FOG) déjà reprise de manière encore plus tapageuse par Shaun Hutson (LA MORT VISQUEUSE) ou Guy N. Smith (CRABS, BATS OUT OF HELL, etc.) et la seule originalité réside dans l’utilisation de coupures de journaux pour donner un certain vérisme à l’ensemble. Cela aurait pu marcher (on pense au found footage « The Bay » vraiment bien ficelé tourné 30 ans plus tard) mais ça ne fonctionne que très (trop) rarement.

Le premier tiers du bouquin tente de construire une certaine atmosphère et y parvient par intermittence mais, par la suite, la crédibilité s’étiole de plus en plus et le roman s’écroule comme un château de cartes. Tout devient trop gros et pas seulement les lamproies ! Celles-ci peuvent provoquer quelques frissons lorsqu’elles mesurent 2 ou 3 mètres mais que dire lorsqu’elles atteignent la taille mammouth (c’est le terme employé !) puis le stade « lamproie suprême » (470 mètres !). Bref, pour contrebalancer cette invraisemblance il eut fallu un socle solide. Mais peine perdue : alors que les attaques se multiplient tout le monde continue ses occupations (régates, shopping,…). La femme du héros voyage même de l’Angleterre à Boulogne pour faire ses emplettes…au lieu de ça elle se fait boulotter par une lamproie géante. Du coup notre héros, manifestement chagrin, se console immédiatement entre les fesses d’une demoiselle pour la scène érotique gratuite indispensable à ce genre de livre. Facepalm power !

Et que font les états du monde ? Rien du tout, ils attendent, alors que les survivants fuient de manière désordonnée pour gagner les hauteurs, à croire que chacun se trouve à proximité d’un plan d’eau…L’auteur passe d’un pays à un autre sans transition, aucun personnage ne possède un minimum de personnalité, rarement aura-t-on vu protagonistes plus transparents. Les dialogues, eux aussi, sont affligeants. Oui, ça fait beaucoup !

Le final atteint, de son côté, des sommets : l’armée parvient à se débarrasser de toutes les lamproies sauf une… épargnée suite à une erreur d’estimation (dix pages plus tôt on expliquait pourtant que tout était précis au millimètre). Il reste donc une seule bestiole sur une île et la seule solution, apparemment, consiste à bombarder cette île ce qui la détruit totalement et tue, accessoirement, un bon million de citoyens. Mais tout le monde semble content et satisfait de l’opération. A ce niveau, on peut, il est vrai s’en amuser et considérer cet EFFROI SURGI DES MERS comme une parodie complètement débile du genre…En le prenant ainsi, le lecteur peut éprouver un certain plaisir. Difficile, en outre, de blâmer une traduction tronquée, le bouquin original fait 158 pages et n’a donc aucunement souffert de la transposition aux formats « Gore ». Le lecteur, lui, souffre…le seul refuge reste, celui, facile du second degré. Une porte d’échappatoire pour un bouquin si mauvais qu’il en devient, quelque part, mémorable. On oublie les centaines de livres « moyens » ou « sympas » pour ne retenir que les « excellents » et les « exécrables ». L’EFFROI SURGI DES MERS appartient clairement à la seconde catégorie.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Gore, #Horreur, #Roman de gare

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