esoterique

Publié le 16 Novembre 2022

LES SAINTES RELIQUES de Steve Berry

Et hop! Du thriller d'aventures historico-politico-ésotérique! Steve Berry est déjà une valeur sûre de la littérature de divertissement depuis une vingtaine d'années avec son personnage de Cotton Malone, sorte de croisement entre James Bond et Indiana Jones qui aurait beaucoup lu Dan Brown et Clive Cussler.

L'intérêt de ce nouveau bouquin? Il débute à Bruges et toute sa première partie prend place en Belgique. Car Malone, en visite pour acheter des livres anciens dans la Venise du Nord, décide d'aller observer le Saint Sang, une des plus précieuses reliques chrétiennes. Depuis le XIIème siècle, Bruges abrite en effet l'ampoule contenant le sang de Jésus, recueilli par Joseph d'Arimathie. Or, la relique est volée par des hommes armés et Malone apprend que d'autres vestiges sacrés ont subi dernièrement le même sort. Quel peut-être le lien entre les "sept armes christiques" et l'agitation politique en cours en Pologne qui vise à exercer un chantage à l'encontre de son président? Malone se retrouve entre différents agents secrets et entame une course contre la montre dont peut dépendre la sécurité mondiale.

Avec LES SAINTES RELIQUES (un titre légèrement trompeur car l'essentiel de l'intrigue tourne surtout autour des tensions grandissantes entre la Pologne, les Etats-Unis et la Russie), Steve Berry concocte un thriller page turner comme les Américains (et quelques Français) en possèdent le secret. Clive Cussler, Dan Brown, Giacometti / Ravenne, James Rollins, Raymond Khoury et quelques autres ont balisé les grandes lignes de ces aventures trépidantes et érudites. L'auteur nous emmène ainsi de Bruges à Cracovie, nous offre de plaisantes leçons d'histoire et mitonne des rebondissements à intervalles réguliers, dans une manière de procéder héritée du serial. Le héros se trouve ainsi régulièrement en mauvaise posture et les cliffhangers de fin de chapitre obligent à poursuivre la lecture. D'autan que le romancier use classiquement d'une narration alternée qui permet de varier les points de vue et entremêle adroitement les différentes sous-intrigues.

Le roman remet également en mémoire toute l’horreur du communisme, l’auteur rappelant la condition des Polonais soumis à l’abjecte peste rouge d’un régime gangréné par la corruption. Toutefois, Steve Berry solde les comptes en campant un président des Etats-Unis complètement stupide, belliqueux et riche, un Warner Fox antipathique à souhait. Toute ressemblance avec un personnage existant serait bien sûr volontaire.

Le style est simple, sans prétention, mais efficace et soignée, du travail propre qui ne cherche pas à épater le lecteur, simplement à le plonger dans l'action à la manière des romans de gare de jadis mais en plus travaillé. Ainsi, les dernières pages reviennent sur les évènements du livre et décortiquent la réalité de la fiction avec honnêteté.

Passons au négatif! La construction de l'ouvrage, un peu étrange, laisse parfois penser à deux intrigues différentes qui ne s'accordent pas tout à fait, comme si l'auteur avait voulu écrire un roman sur les reliques chrétiennes pour comprendre, à mi-parcours, qu'il ne possédait pas la matière nécessaire à tenir 500 pages. Ainsi, malgré le rythme, Berry semble parfois délayer quelque peu un récit qui aurait pu être raccourci d'une centaine de pages pour devenir encore plus tendu. Mais qu'importe ces bémols car le lecteur passe un bon moment et les chapitres courts (encore une caractéristique du genre) s'enchainent à vivre allure pour relancer la machine à chaque baisse de régime.

Un bon thriller politique, historique et (un peu) ésotérique avec toute la science d’un auteur de page-turner qui brocarde également, à mot couvert, à la fois la présidence américaine et la pourriture communiste. Ce qui ne fait jamais de mal à une époque où la bête immonde de l’extrême-gauche relève sa tête infâme.

 

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Publié le 21 Juin 2021

L'EMPIRE DU GRAAL d'Eric Giacometti & Jacques Ravenne

Onzième aventure du flic franc-mac Antoine Marcas, ce roman se rapproche résolument des standards du thriller ésotérique à la Dan Brown. L’intrigue s’avère par conséquent immédiatement intrigante et mixe de nombreux éléments qui attirent l’amateur du genre : une sépulture mystérieuse abritant un vampire, un micmac de l’Eglise à la recherche d’une relique et d’un miracle capable de relancer la foi, un enlèvement, un protagoniste référentiel (un auteur de…thrillers ésotériques !) faisant équipe avec Marcas,…Où tout cela conduit-il le lecteur ? Sur la piste du Graal, pourtant déjà trouvé par Indiana Jones et réinterprété par le DAVINCI CODE. Avec l’Atlantide, le saint calice reste la valeur sûre de l’aventure et, depuis des siècles, un objet de quête évident.

Toutes les légendes au sujet de la célèbre coupe répondent présentes et les auteurs nous balladent dans les hauts-lieux arthuriens : Winchester et sa table ronde, Glastonbury, Stonehenge, Brocéliande, le château de Comper, l’île d’Aval (Avalon ?) en Bretagne,… Les deux héros cherchent donc la tombe d’Arthur, suivent les traces de Merlin, etc. tout au long d’un jeu de piste agréable et bien mené, quoique légèrement répétitif : direction le point A pour y découvrir l’indice nécessaire à poursuivre le chemin vers le point B et on recommence. Les références obligées sont également présentes : l’occultiste Aleister Crowley, la mort de Jean-Paul 1er (qui, depuis « Le Parrain », est au cœur de bien des théories complotistes), etc.

Les romanciers y ajoutent un côté quelque peu iconoclaste et irrévérencieux avec cette Eglise qui décide d’organiser des miracles et s’inspire des recettes de « Star Wars » pour relancer la machine économique en perte de vitesse (et de croyants). Sans oublier quelques passages actuels et amusants, notamment cet « attentat » mammaire d’une bande de Femens qui retirent leurs habits de bonnes sœurs pour exhiber leur poitrine devant les dignitaires du Christ. Bref, la lecture fonctionne impeccablement… Jusqu’à la troisième (trop) longue partie, récit « historique » attribué à Chrétien de Troyes et qui entraine un complet basculement du récit dans le fantastique et l’allégorique. L’idée n’est pas mauvaise et la pirouette sur le pouvoir du Graal et la manière miraculeuse (au sens propre) dont Marcas s’en sort ne se montre pas gênante dans ce type de récit où domine le merveilleux. Mais fallait-il vraiment étirer cette troisième partie sur près de deux cents pages ? Ce pesant dernier peut se survoler : le lecteur a, de toutes façons, compris où les auteurs voulaient en venir et la morale de l’histoire, convenue mais bien amenée. Les révélations finales (sur Merlin) sont, par contre, plaisantes et compensent les précédents twists du récits (celui concernant l’identité réelle des méchants étant, par exemple, téléphoné !).

Au final, L’EMPIRE DU GRAAL se compose de 400 et quelques pages très divertissantes dans un style maintenant bien rodé (polar + thriller ésotérique + considérations philosophiques + notations franc-maçonniques + une touche de fantastique + thèses conspirationnistes + petites leçons d’Histoire), dans une tradition allant de Dan Brown à Valerio Evangelisti en passant par Henri Loevenbruck. Une lecture détente efficace et enlevée. Malheureusement, les auteurs y ont ajoutés 200 pages beaucoup plus lourdes et en grande partie inutiles qui atténuent grandement le plaisir ressenti à cette nouvelle livraison. Avis mitigé mais globalement positif.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Polar, #Thriller, #Historique, #Fantastique, #Esotérique

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Publié le 27 Novembre 2017

AHRIMAN de Gwenn Aël

Voici un thriller ésotérique fantastico-horrifique de bonne tenue qui s’inscrit dans la tradition du cinéma d’épouvante « religieux » des seventies (on pense par exemple au formidable « La malédiction ») ainsi que dans la lignée des romanciers modernes mêlant ésotérisme, tueur en série, enquête tortueuse, etc. Cette « nébuleuse » comprend, en France, des auteurs comme Giacometti / Ravenne, Sire Cédric ou Maxime Chattam pour ne citer que les plus célèbres.

L’intrigue se déroule dans une Toulouse noyée sous un véritable déluge d’intempéries. Dans cette ambiance de fin du monde, un maçon apparemment très croyant est découvert dans une église, crucifié la tête en bas. Un enquêteur quelque peu dépassé, Eliot Benin, mène l’enquête et découvre rapidement que la victime semblait liée à des rituels sataniques. Peu après, le père Cosma est, à son tour, retrouvé démembré. Les soupçons de l’inspecteur se portent vers les sectes sataniques dont on a observé une recrudescence dans le midi de la France depuis la fin du XXème siècle…

Le style s’avère efficace, privilégiant le plaisir de lecture aux tournures alambiquées : Gwenn Ael se situe dans la continuité des auteurs qui considère le « page turning » comme une obligation afin de maintenir un rythme soutenu. Et, en dépit de quelques longueurs (conséquentes de la somme importante d’informations distillées), l’écrivaine normande parvient à son but : garder l’attention du lecteur sur plusieurs centaines de pages et lui donner envie de lire le prochain chapitre afin, peut-être, d’obtenir les réponses aux nombreuses questions posées par le récit.

Comme souvent dans ce genre de récit, la romancière de montre également didactique et reprend la fameuse affaire de l’abbé Saumière, curé de Rennes-le-château ayant acquis une immense fortune. Des dizaines d’œuvres de fiction (mais aussi de démystifications) furent consacrées à cette histoire, laquelle assura la notoriété de la petite commune du Limousin auprès des amateurs d’occultisme. Pour certains, l’abbé Saumière aurait découvert le trésor des templiers, pour d’autres il aurait conclu un pacte avec le Malin…quoiqu’il en soit, voici du « matériel » très intéressant pour un polar fantastique, tout comme la recrudescence du satanisme et le légendaire grimoire d’Ahriman qui aurait été écrit en 1424 à Milan avant de traverser les époques et de sombrer, avec le Titanic, en 1912.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Thriller, #Esotérique

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