MORT SANS ATOUT de Georgette Heyer

Publié le 22 Janvier 2024

MORT SANS ATOUT de Georgette Heyer

Nouvelle lecture de Georgette Heyer, une des nombreuses « reine du crime » durant l’âge d’or du whodunit. Ce roman reprend tous les poncifs habituels de l’énigme. D’abord la victime est tuée durant un tournoi de Bridge. Perturber ainsi les saines occupations par un meurtre de mauvais goût n’est pas très classe. Bon, la victime, Seaton-Carew, n’était pas très aimé mais quand même.

Nous sommes au début des années ’50, dans un Londres qui se remet doucement de la Seconde Guerre Mondiale. Mrs Harrington aimerait trouver un mari pour sa très jolie mais plutôt stupide et pénible fille, Cynthia. Celle-ci est amoureuse d’un jeune Lord sans argent tenté par le communisme qui se fiche des titres de noblesses. Bref, le parfait crétin de gauche (pléonasme!). Maman aimerait surtout caser Cynthia avec Timothy (alias le Terrible Timothy, croisé, bien plus jeune, dans le précédent MORT D’ANNIVERSAIRE) mais celui-ci préfère une secrétaire (si c’est pas malheureux), Beulah (c’est un prénom ça ?). Et Seaton-Carew dans tout ça ? Il est non seulement l’amant de Mrs Harrington mais il convoite également Cynthia tout en étant un peu de la jaquette (comme on disait au siècle dernier) et peut-être entretenu par un autre homme. Shocking ! Lorsqu’il s’absente de la partie de bridge pour répondre au téléphone notre Seaton-Carew finit étranglé. Et, forcément, les suspects ne manquent pas…

Après une interruption d’une dizaine d’années, Heyer, surtout réputée pour ses romans romantico-historiques, revient au whodunit. Malheureusement, comme pour beaucoup d’autrices, l’après-guerre (la Seconde) parait moins intéressant que l’âge d’or des années ’30. MORT SANS ATOUT souffre ainsi de nombreux défauts, dont une longueur préjudiciable. Il faut une centaine de pages avant le premier meurtre (un second survient, classiquement, vers les 200) et l’intervention de l’inspecteur Hemingway. Cette première partie semble laborieuse. Trop de personnages (et de suspects potentiels), trop de bavardages et, surtout, l’utilisation d’un langage argotique voulu dans l’air du temps (ou est-ce la traduction qui est coupable) mais qui rend le tout bien lourd et peu agréable à lire. Les tentatives d’humour sont peu concluantes (et les commentaires de l’inspecteur sur les gays sont…disons d’époque) mais la résolution du mystère est effective et bien amenée, ce qui sauve un peu les meubles.

Néanmoins, MORT SANS ATOUT ne se hisse pas au-dessus d’une honnête « moyenne » et reste assez décevant. Un whodunit quelconque dont on espérait sans doute davantage, qui se lit sans déplaisir (si on passe les longueurs des cent premières pages) mais sans vraie implication.

Rédigé par hellrick

Publié dans #Whodunit, #Policier, #Cosy Mystery

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