Publié le 16 Mai 2018

NIGHTWING REBIRTH TOME 2: BLUDHAVEN

Dans ce second tome du « rebirth », Nightwing retourne dans la petite ville de Blûdhaven afin de faire le point et de trouver un nouveau sens à son existence. L’essentiel est donc, ici, la caractérisation du personnage que l’on suit dans on quotidien, alors qu’il retrouve son alter ego de Nightwing après avoir été tour à tour Robin et Grayson. Supposé mort et devenu agent secret pour le compte de Spyral, le héros revient ainsi sur le devant de la scène et rencontre d’autres protagonistes en pleine reconstruction comme Vandale, Thrill Devil, La Souris ou l’Etalon. Anciens super criminels (un poil ringards) chassés de Gotham par le Caped Crusaders, nos vilains en quête de rédemption se sont surnommés les Echappés et se retrouvent à Blüdhaven pour discuter, à la manière des alcooliques anonymes.  

NIGHTWING REBIRTH TOME 2: BLUDHAVEN

Bien sûr, nos vilains seront suspectés de nouveaux crimes et seul Nightwing croit à leur innocence : en bon chef de troupe, l’ex garçon prodige rassemble sa petite bande et mène l’enquête pour découvrir le véritable coupable. Rien de bien nouveau dans cette intrigue qui mélange super héros et whodunit avec cependant une réelle efficacité. Le plaisir de lecture s’avère donc au rendez-vous et le tout se montre très plaisant, loin du côté sombre et pesant des aventures ennuyeuses (et pourtant souvent célébrées par la critique) de la série Grayson.

L’arrivée de Nightwing dans la petite ville de Blûdhaven l’oblige à revoir ses positions manichéennes : la police ne veut pas de lui et lui conseille de repartir à Gotham, les experts en communication exploitent sa présence à des fins publicitaires et la frontière entre héros et vilains se brouille puisque les Echappés cherchent réellement à se réinsérer. Dick tombe même amoureux d’une ancienne criminelle qu’il a combattu dans ses années « rouge gorge », Vandale, ce qui permet quelques situations intéressantes. Ces pages font échos à la relation entre Batman et Catwoman développée dans la série dédiée au Dark Knight.

En résumé un tome plaisant et agréable, qui parvient à ne pas tomber dans la facilité en dépit d’une intrigue rebattue. Très efficace et encourageant pour la suite !

Contient : Nightwing #9-15

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Whodunit, #Aventures, #Comic Book, #Superhéros, #DC, #Batman, #Nightwing

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Publié le 14 Mai 2018

GREEN LANTERN REBIRTH TOME 2: ENNEMIS RAPPROCHES

Les conséquences du rebirth voient le corps des Green Lantern en pleine reconstruction, les Verts étant réinstaurés « police de l’univers » et devant s’allier, bon gré mal gré, avec les Jaunes du corps de Sinestro. Logiquement, John Stewart et Soranik se partagent la direction de ce corps unifiés. Pendant ce temps nous suivons les aventures de Kyle Rayner convié par les deux derniers Gardiens de l’Univers à ramener parmi nous un Hal Jordan supposé mort (ah ah ah !).

Alors que les Green Lanterns partent affronter Starro, ils tombent dans un piège puis finissent miniaturisés dans une des fameuses bouteilles de Brainiac. Pour ne rien arranger, l’avaricieux Larfleeze est également de la partie. Heureusement Hal parviendra à sauver la situation et à libérer ses amis de couleurs.

GREEN LANTERN REBIRTH TOME 2: ENNEMIS RAPPROCHES

Un arc simple (sans être simpliste) qui joue avec un certain bonheur la carte de la nostalgie et offre au lecteur une bonne dose d’évasion sans réellement parvenir à innover. Les incessants retours de personnages supposés décédés sapent les bonnes idées d’un récit trop focalisé sur l’action et pas assez sur ses personnages (on retrouve la rivalité coutumière entre les Jaunes et les Verts et les querelles viriles entre les différents Lanterns terriens…bref rien de nouveau sous le soleil). Les auteurs parviennent néanmoins à réinstaurer un status quo « classique » donc les codes deviennent cependant de plus en plus pesants…un peu de changement n’aurait pas fait de mal pour les anciens  lecteurs qui se retrouveront en terrain (trop) balisé.

Si ce deuxième tome ne propose rien de neuf sa lecture n’en reste pas moins agréable, les dessins étant, dans l’ensemble, de qualité. Le rythme alerte et les nombreuses batailles spatiales rendent le récit dynamique à l’image des anciens bouquins de space opera : peu de profondeur ou de surprises mais suffisamment de divertissement pour passer un bon moment.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Comic Book, #Superhéros, #DC, #Space Opera, #Green Lantern

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Publié le 13 Mai 2018

MEURTRE D'ANNIVERSAIRE de Georgette Heyer

Silas Kane fête son soixantième anniversaire et rassemble autour de lui sa famille. Malheureusement, le lendemain, le patriarche s’égare dans le brouillard, chute d’une falaise et trouve la mort. Un accident. Du moins le crois t’on jusqu’à une seconde mort pour laquelle, cette fois, aucun doute n’est possible : il s’agit d’un meurtre. Clement, héritier de Silas, est en effet abattu d’une balle dans la tête dans son bureau. La fortune familiale doit dès lors revenir à Jim Kane, lequel subit une série d’événements douteux. De nouveaux « accidents » ? Le super intendant Hannasyde de Scotland Yard se voit chargé de résoudre le mystère alors que les suspects ne manquent pas.

MEURTRE D’ANNIVERSAIRE constitue un exemple typique de « cosy murder mystery » de l’âge d’or des reines du crime : nous naviguons dans les mêmes eaux déjà fréquentées par Dorothy Sayers ou Agatha Christie (le roman rappelle d’ailleurs quelque peu LA MAISON BISCORNUE) avec sa pléiade de suspects, ses personnages sympathiques ou, au contraire, profondément antipathiques, et son enquêteur perspicace (quoiqu’il faille attendre les dernières pages pour le voir véritablement user de ses petites cellules grises). Pour sa part, le jeune Timothy, surnommé le Terrible, reviendra dans un roman ultérieur de la romancière, MORT SANS ATOUT.

Efficace, MEURTRE D’ANNIVERSAIRE multiplie les retournements de situation et avance sur un bon rythme (en dépit de quelques longueurs dans sa première partie). La romancière met l’emphase sur les personnages, bien construits et crédibles, dans un mélange d’énigme policière et de drame familial saupoudré de romance. Quelques traits d’humour réjouissant donnent en outre au roman un côté « second degré » appréciable.

Tout cela se lit sans déplaisir, de préférence dans un bon fauteuil avec un thé ou un whisky, mais nous sommes loin d’un incontournable du whodunit. Agréable et divertissant, sans plus ni moins, ce qui n’est déjà pas si mal.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Golden Age

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Publié le 9 Mai 2018

OPÉRATION NAUTILUS - TOME 6 : LE TRÉSOR DE LA PYRAMIDE de Wolfgang Hohlbein

Ecrivain allemand spécialisé dans la littérature « jeunesse », Wolfgang Hohlbein, né en 1953, débute sa carrière dans l’épouvante au début des années ’80. Avec la complicité de son épouse il publie en 1982 un roman de Fantasy, MÄRCHENMOND, qui obtient un grand succès. Depuis, le prolifique romancier qui se dit inspiré par Lovecraft, Tolkien, Poe et King, a écrit plus de deux cents romans, vendu à plus de 40 millions d’exemplaires. Hohlbein, pourtant méconnu en France et en Belgique, est aujourd’hui un des auteurs allemands les plus lus dans le monde, notamment grâce à sa longue saga des CHRONIQUES DES IMMORTELS.

Dans la série OPERATION NAUTILUS, il revisite le mythe du Capitaine Némo, lequel a eu un fils, Mike, qui découvre, à seize ans, son héritage. Mike parcourt ensuite le monde, vingt mille lieues sous les mers, en compagnie de divers personnages dont une jeune princesse atlante et un chat télépathe. Les récits (la saga compte une douzaine de tomes) se déroulent durant la Première Guerre Mondiale et permettent, en puisant à Jules Verne, de s’abreuver à différentes sources du Merveilleux. Ainsi, dans cette sixième aventure, nos héros partent à bord du Nautilus en compagnie de la mystérieuse Lady Granysmith en vue de récupérer un mystérieux trésor ayant coulé avec le Titanic. Un trésor qui pourrait bien être d’origine extra-terrestre.

Voici un roman pour adolescents fort plaisant, à l’intrigue originale, dans lequel l’auteur mêle adroitement vérités historiques, faits avérés, emprunts littéraires (à Verne mais aussi, de manière plus diffuse, à Lovecraft) et imagination délirante (la princesse atlante, le chat télépathe, les aliens) qui contribuent à la réussite de ce récit enlevé mené sur un rythme haletant. Cette bonne surprise donne envie de découvrir les nombreux autres tomes de cette vaste saga d’aventures historico-science-fictionnelles. Très divertissant !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Fantastique, #Aventures, #Jeunesse

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Publié le 7 Mai 2018

ALL STAR BATMAN TOME 1: MON PIRE ENNEMI de Scott Snyder et John Romita Jr

Scott Snyder revient sur le Batman avec une intrigue très basique, une sorte de road « movie » bourrin au possible. Le pitch ? Double Face possède des informations compromettantes sur un grand nombre de personnes. Alors qu’il est transporté par Batman pour un voyage de 800 kilomètres le criminel aux deux visages met un contrat mirobolant sur la Chauve-Souris. Du simple citoyen aux supers vilains les plus divers (Killer Croc, Firefly, Killer Moth, KGBeast, Crotale, King Shark, etc.), chacun se lance à la poursuite du Chevalier Noir. Parallèlement le commissaire Gordon investit le manoir des Wayne avec une escouade de flics, convaincu qu’il va découvrir un grand secret derrière une vieille horloge.

Sans aucune subtilité Snyder aborde la thématique du Bien et du Mal avec la classique opposition entre Batman et Double Face, présentés comme des vieux copains ayant grandis dans deux camps différents. Le Caped Crusader aurait facilement pu emprunter la même voie que l’ancien procureur de Gotham. Et le scénariste rappelle (de manière certes peu crédible) que n’importe qui peut basculer du côté obscur sous la pression des événements. Pour donner un certain dynamisme et un côté moderne à ce récit excessivement simple, Snyder brise la linéarité de l’intrigue en effectuant d’innombrables aller-retour temporels (« deux jours plus tôt », « 48 heures dans le futur », etc.). Cela ne suffit pas à relancer l’intérêt d’une histoire très répétitive où le moindre super vilain (de troisième zone pour la plupart) effectue un petit tour de piste, blesse Batman (qui pisse le sang à chaque case) avant d’être vaincu, souvent bien trop facilement, par un héros apparemment invincible ayant toujours la bonne parade disponible dans son armure.

ALL STAR BATMAN TOME 1: MON PIRE ENNEMI de Scott Snyder et John Romita Jr

Le scénariste joue la carte de la surenchère et, après quelques pages, le moindre péquenot ou la moindre serveuse de bar (tous cachant, bien évidemment, de lourds secrets – hum !) essaie de flinguer le Protecteur de Gotham.

Ces cinq épisodes très feuilletonnesques (avec d’inévitables cliffhangers de fin de chapitre, certains réussis comme l’arrivée de Gordon devant l’entrée de la Batcave, d’autres moins convaincants) se suivent comme un blockbuster relativement agréable mais également totalement oubliable. Reste les dessins efficaces de John Romita Jr qui ne feront pas l’unanimité mais possèdent indéniablement une réelle personnalité, sans que ses planches ne soient formidables pour autant. Disons qu’elles sont à l’image du tome dans son ensemble : correctes mais sans aucune inventivité. On attendait mieux du scénariste et du dessinateur.

En complément, nous trouvons une poignée de back up consacré à l’enquête de Duke Thomas, le nouveau compagnon d’armes du Chevalier Noir, à la poursuite du tueur sadique Zscaz. De bonnes petites histoires destinées à en apprendre davantage sur le dernier side kick en date du Batman.

Quelques tirades bien pensées (« Deviner que Bruce Wayne est Batman n'est pas si difficile. En revanche, Monsieur Bruce a veillé à ce que cela soit impossible à prouver concrètement »), l’un ou l’autre passage potables approfondissant les relations entre Batman et Harvey Dent sauvent les meubles mais l’ensemble n’a guère d’intérêt, y compris pour ceux qui n’en attendent rien d’autres qu’une suite de baston homériques. Pas déplaisant (ça se lit vite et on peut s’amuser du déferlement d’action violente) mais dispensable.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Superhéros, #DC, #Batman

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Publié le 4 Mai 2018

2001 ODYSSEE DE L'ESPACE de Arthur C. Clarke

Pour le grand public, 2001 ODYSSEE DE L’ESPACE reste sans doute le plus célèbre roman d’Arthur C. Clarke. Rappelons que Stanley Kubrick souhaitait réaliser un grand film de science-fiction épique et qu’il finit par puiser sa source d’inspiration dans une nouvelle de Clarke, publiée en 1951, « La sentinelle ». A partir de cette base Clarke et Kubrick rédigent un scénario dont l’écrivain tire parallèlement un roman édité peu après la sortie du long-métrage.

Le récit se veut plausible et réaliste quoique l’auteur prévienne dès l’introduction : « il s’agit d’une fiction et la vérité sera bien plus étrange ». Le roman, assez court (188 pages) se divise en six chapitres de longueur à peu près égale. Nous commençons notre voyage aux temps préhistoriques, durant « la nuit ancestrale », où un homme-singe, Guetteur de Lune, entre en contact avec un monolithe transparent qui lui envoie d’étranges images mentales : la frustration apparait dans l’esprit de Guetteur de Lune qui décide d’utiliser des outils pour affronter un léopard puis le chef d’une tribu rivale. L’Homme a appris à maitriser son environnement : il « était maître du monde et il n’était pas sûr de ce qu’il devait faire. Mais il lui viendrait bien une idée ».

Nous allons ensuite rencontrer le Dr Heywood Floyd en route pour la base lunaire Clavius, placée en quarantaine suite à une probable épidémie. En réalité, cette mise au secret est justifiée par une découverte au centre du cratère Tycho dénommé AMT 1 (pour Anomalie Magnétique de Tycho N°1) : un monolithe noir parallélépipédique dont les dimensions obéissent très exactement au rapport 1 / 4 / 9 (le carré des 3 premiers nombres premiers). L’Homme vient de découvrir la preuve de l’existence d’une vie extraterrestre et l’objet lance un flux d’énergie en direction des étoiles.

Toutes les analyses, toutes les tentatives pour déterminer l'origine ou la nature de cet « objet » se sont révélées infructueuses. Aucune des hypothèses faites à son sujet n’est totalement satisfaisante. C’est un mystère total. Mais des certitudes existent : le monolithe n’est pas d’origine humaine et il a été enfoui il y a trois millions d’années. Lorsque Floyd se rend sur place pour le voir de ses propres yeux, il ne peut rien conclure d’autre.

Quelques temps plus tard un voyage spatial « entre les planètes » est organisé : la vie routinière de David Bowman et Frank Poole est perturbée par la rébellion de l’ordinateur de bord Carl 9000, normalement incapable de la moindre erreur. Après avoir « accidentellement » tué Poole et les trois membres de l’équipage encore en hibernation, l’ordinateur est déconnecté par Bowman. Celui-ci continuera son voyage vers Saturne et franchira la « Porte des Etoiles » pour aboutir à un autre monde en ne laissant à la Terre, en guise d’ultime message, qu’un mystérieux « Oh ! Mon Dieu ! C’est plein d’étoiles ! »

Si le roman et le film sont similaires (il existe de menues différences mais celles-ci sont insignifiantes sur le déroulement du récit), le livre se montre plus explicatif que sa version cinématographique, offrant quelques réponses supplémentaires à ceux qui trouvaient la réalisation de Kubrick trop absconse. Toutefois, 2001 (le livre) se montre un peu trop descriptif pour que l’ennui ne pointe pas à l’une ou l’autre reprise, surtout lorsqu’on a vu (et revu) son adaptation cinématographique. Il constitue cependant un honnête complément au long métrage dont il éclaire certaines zones d’ombre pour les plus cartésiens. Mais, d’un point de vue purement littéraire, nous sommes loin des plus grandes réussites de Clarke et de l’émerveillement suscité par ses classiques comme, par exemple, RENDEZ VOUS AVEC RAMA. A découvrir néanmoins pour les amateurs de science-fiction qui voudront prolonger le voyage avec ses trois suites qualitativement supérieures.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #anticipation, #Arthur C. Clarke

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Publié le 2 Mai 2018

UN CORBILLARD CHASSE L'AUTRE d'Edmund Crispin

Edmund Crispin est un spécialiste du roman policier encore trop méconnu dans nos contrées. Il fut également (et surtout) un compositeur de musique de films, assorti d’un critique littéraire et d’un scénariste. En 1944 il publie l’excellent PRÉLUDE ET MORT D'ISOLDE où apparait le détective Fen. Celui-ci reviendra dans une dizaine d’enquêtes, toutes inédites en français à l’exception de ce UN CORBILLARD CHASSE L’AUTRE, y compris son fameux « The Moving Toyshop » considéré comme un classique du crime impossible.

Peu après la Seconde Guerre Mondiale, Gervase Fen, spécialiste en littérature, professeur à Oxford et criminologue amateur, se voit convié par les studios hollywoodiens à conseiller les producteurs d’une prochaine biographie d’Alexander Pope. Lorsqu’une petite starlette, Gloria, se suicide en se jetant d’un pont, Fen se demande si cette mort ne dissimule pas une sinistre vérité. Des soupçons confirmés après l’empoisonnement d’un caméraman qui aurait entretenu une liaison avec la défunte. Avec l’aide de l’inspecteur Humbleby, Fen mène l’enquête.

Crispin connaissait évidemment parfaitement le milieu du cinéma anglais, qu’il décrit de manière très vive avec son style personnel : vocabulaire recherché, phrases joliment élaborées et humour satirique très présent. Cela confère une indéniable originalité à ce roman à la construction sinon classique (le suicide d’une jeune femme entraine une vengeance implacable) qui n’évite pas certaines facilités, en particuliers un climax quelque peu expédié et un coupable surgit de nulle part (ou plutôt des premières pages du roman puisqu’il n’apparait plus par la suite). Toutefois, le roman s’avère très court, fort rythmé, ponctué de scènes efficaces (une course poursuite entre la demoiselle en détresse, le détective et le tueur dans les méandres d’un labyrinthe végétal) et se montre constamment plaisant et divertissant sans se prendre trop au sérieux. Un fort sympathique moment de lecture pour les amateurs de whodunit.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Golden Age

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Publié le 25 Avril 2018

COXMAN - LE COX SE DRESSE de Troy Conway (Michael Avallone )

Les romans de sexpionnage connurent une grande popularité durant les années 70. Suite au succès des James Bond (qui ont, en quelque sort, initié le genre) et de S.A.S on vit en effet paraitre de nombreux romans mettant en scène un espion (ou une espionne) de charme. Souvent, les séries étaient relativement interchangeables, tout comme leur auteur, qui alignaient du O.S.S.E.X., du Cherry O, du B.I.S., du P.D.G. au gré de leurs envies.

Michael Avallone (1924 – 1999), connu pour ses ED NOON traduits à la Série Noire, participe à cette vague après s’être fait la main sur diverses novélizations et une poignée de bouquins tirés de la série « Des agents très spéciaux ». Il crée ainsi le personnage de Rod Damon, alias Coxman, sexologue devenu contre son gré (on menace de révéler ses frasques avec une mineur) un agent secret pour l’organisation Cox. La série COXMAN, sorte de spin off du similaire THE MAN FROM O.R.G.Y va s’étendre de 1967 à 1973 et comptera 34 romans.

Dans cette première aventure, Coxman doit déjouer les plans d’une bande de Nazis d’opérette fomentant, dans un bordel allemand, des plans de conquêtes planétaires qui visent à monter les grandes puissances les unes contre les autres afin de détruire la majeure partie de la population terrestre.

Dans les limites de la littérature de gare et de sexpionnage, LE COX SE DRESSE se révèle plutôt plaisant, l’intrigue, farfelue, n’en reste pas moins correcte, dans la lignée des innombrables bouquins du même style sortis durant la grande époque du genre, avec ses vilains Nazis caricaturaux décidés à déclencher l’apocalypse. L’alternance entre les scènes pornos et l’action est bien gérée, les premières (nombreuses !) n’en sont pas envahissantes pour autant et l’auteur ne prend pas son récit très au sérieux, le ponctuant de nombreux clins d’œil amusants et de réflexions rigolotes.

Tout ça ne vole pas bien haut évidemment mais dans les bonnes dispositions et en sachant à quoi s’attendre (une sorte de parodie des James Bond qui en reprend tus les clichés en montant chaque curseur – érotisme, violence, invraisemblance – au maximum) il est possible de passer un bon moment avec ce super espion tout droit sorti d’un porno de l’âge d’or, patronyme et surnom compris.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Roman de gare, #Espionnage, #Erotique

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Publié le 23 Avril 2018

SUPERMAN / BATMAN TOME 2 de Jeph Loeb

Etrange tome composé de deux longs arcs (en six chapitres chacun) à la fois dissemblable et finalement proches dans leur thématique puisque nous sommes dans un univers alternatif, un « elsewhere » où l’Histoire bien connue à pris une autre direction.

Ainsi, dans le premier récit « Pouvoir Absolu », trois êtres humains venus du futur (le XXXIème siècle de la Légion) interviennent pour modifier notre temps. Ils empêchent les Kent d’élever le petit Clark et tuent le meurtrier des parents de Bruce Wayne avant de s’imposer en parents adoptifs des deux garçonnets. Ces derniers vont devenir des despotes après que les principaux membres de la Justice League (Flash, Aquaman, le Martian Manhunter et Green Lantern) aient été éliminés de cette ligne temporelle. Seule Wonder Woman semble pouvoir arrêter nos deux tyrans. L’auteur va dès lors jouer de la continuité et des différentes possibilités de l’univers DC en balançant dans son intrigue Jonah Hex, Kamandi, la Légion des Super Héros, Oncle Sam, Ra’s Al Ghul et bien d’autres qui interviennent pour modifier le continuum.

Tout cela s’avère plutôt plaisant à lire mais également fort confus et finalement assez prévisible (un comble pour une histoire qui part pourtant dans tous les sens). L’intrigue aurait mérité davantage de développement, notamment dans les conséquences de la prise de pouvoir planétaire par nos deux héros. Ici, le scénario enchaine les retournements de situation mais manque un peu de profondeur, seule la relation entre Batman et Superman, devenu « frères » méritent une réelle attention. Reste un récit qui avance à cent à l’heure (ce qui constitue autant un défaut qu’une qualité) bien illustré par un talentueux Carlos Pacheco. Du blockbuster largement en deçà des possibilités offertes par son pitch de départ mais néanmoins agréable.

SUPERMAN / BATMAN TOME 2 de Jeph Loeb

La suite, « Vengeance », se veut dans la continuité d’EMPEREUR JOKER et fait revenir le fameux Elfe de la Cinquième Dimension au nom imprononçable, Mxyztplk. D’où une intrigue qui s’oriente rapidement vers un foutoir général où interviennent une équipe de super héros rétro, les Maximums, Bat Mite, Captain Atom, Darkseid et Bizarro (accompagné de Batzarro), ces derniers s’exprimant toujours en disant l’inverse de ce qu’ils souhaitent. Tout ça s’avère franchement foutraque, confus et pour tout dire rapidement indigeste, ce qui aurait pu fonctionner sur deux ou trois épisodes maximum étant étiré sur six chapitres bien longuet. Les dessins très cartonnesques d’Ed Mc Guiness n’aident guère eux non plus à apprécier ce récit quoiqu’’ils s’accordent d’une certaine façon au caractère déjanté de l’intrigue.

L’album comprend également un intéressant (et superbement dessiné) épisode centré sur Supergirl dont les conséquences se feront sentir dans INFINITE CRISIS et, pour terminer, un étrange récit composite (une foultitude de dessinateurs et de scénaristes interviennent) pour rendre hommage à Sam, le fils de Jeph Loeb décédé d’un cancer à 17 ans.

En résumé un album en demi-teinte : un premier arc très sympathique en dépit de son côté un peu en deçà des attentes voisine avec un second franchement dispensable et deux récits annexes finalement anecdotiques.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Superhéros, #DC, #Batman, #Justice League, #Green Lantern, #Superman

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Publié le 19 Avril 2018

LA MAISON BISCORNUE d'Agatha Christie
LA MAISON BISCORNUE d'Agatha Christie

Récemment adapté à l’écran (de fort belle manière et avec un très joli casting), LA MAISON BISCORNUE était considéré par Agatha Christie comme un de ses meilleurs romans policiers.

L’intrigue, classique, concerne Charles, le narrateur diplomate, qui a rencontré, au Caire, la jeune Sophia Leonidès durant la Seconde Guerre Mondiale. En 1947, alors qu’ils s’apprêtent à convoler, le patriarche autoritaire, Aristide, décède, empoisonné, à 85 ans. Les soupçons se portent rapidement sur Brenda, la veuve, âgée d’une trentaine d’années, mais Charles décide cependant de mener l’enquête. Son père, membre de Scotland Yard, lui laisse d’ailleurs carte blanche pour découvrir discrètement le coupable. Charles bénéficie également de l’aide d’une jeune enfant Joséphine, laquelle fouine partout et prends diverses notes dans son carnet. En procédant de la sorte la gamine se rapproche de l’assassin mais celui-ci lui tend un piège et elle n’échappe à la mort que par miracle. La course contre la montre s’engage pour stopper le meurtrier avant qu’il ne frappe à nouveau.

Moins porté sur la déduction et moins doué pour l’investigation que Poirot ou Marple, le narrateur écoute les conversations et s’imprègne de l’atmosphère étouffante d’une maison biscornue, pleine de recoins et de ténèbres, tout comme les personnages cachant évidemment de noirs secrets. Chacun possède une bonne raison d’avoir supprimé l’ancêtre : sa jeune épouse tout d’abord, une écervelée un brin volage fricotant avec le précepteur des enfants, un objecteur de conscience falot et transi d’amour. Le couple a-t-il voulu hâter le départ du mari gênant ? Possible. Mais que penser des deux fils d’Aristide, Roger et Philippe, qui semblent tous deux en vouloir à leur paternel ? Et puis Sophia se découvre quasiment unique héritière de l’immense fortune familiale…n’aurait-elle pas, elle aussi, eut intérêt à voir mourir le patriarche afin de vivre confortablement avec son fiancé ?

Tirant son titre, comme souvent, d’une comptine enfantine, voici un « cosy murder » fort bien ficelé, avec une famille bourgeoise en pleine déliquescence perdue dans le monde changeant de l’après-guerre alors que l’argent sort des coffres plus vite qu’il n’y entre mais où il faut encore sauver la face et les conventions. Dès lors chacun dissimule ses sentiments et se déteste copieusement. Les rebondissements sont nombreux et la révélation finale complètement inattendue, tout comme l’épilogue particulièrement sinistre et étonnant, achèvent de faire de ce roman une grande réussite. Conseillé !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Golden Age, #Agatha Christie

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