Publié le 2 Novembre 2021

ANATOMIE D'UN COEUR SAUVAGE d'Asia Argento

Avec un bandeau « par celle qui a lancé le mouvement MeToo » qui couvre la moitié de la couverture, le public visé par cette biographie d’Asia Argento est clairement défini. Si les premiers chapitres évoquent son enfance, partagée entre Daria et Dario, la première qui la frappe, le deuxième qui est toujours absent, la suite témoigne surtout de la déglingue de l’actrice.

Ce sera donc sexe, drogue et techno. Au niveau anecdotes croustillantes ou sexuelles, Asia détaille une partie de son interminable liste d’amants (avec quelques filles en prime), quelques célébrités (Carrax), quelques cinéastes qu’elle accuse de l’avoir plus ou moins violée (Radford, Rob Cohen), l’affaire Weinstein évidemment, ses compagnons d’aventures, ceux qu’elle a croisé pour quelques années ou juste un soir. Et puis la drogue, commencée très jeune : alcool, cigarette, joints, ecsta, acide, coke, etc. Et un peu la musique aussi, surtout la techno. D’où ses souvenirs de rave party où elle se défonce sur de la techno et finit entre les bras d’un inconnu.

Bon, ça c’est fait. Et le cinéma donc ? Il sera à peine évoqué. De toutes façons Asia ne tourne tous « ces films de merde » que pour gagner de quoi subsister et élever ses enfants. Rien ne semble l’intéresser dans sa carrière, au point de se couvrir de tatouages pour ne plus avoir à tourner ces « films en costumes casse-couille ». Les anecdotes les plus intéressantes au niveau du Septième Art sont surement celles consacrées à son deuxième film, « Le livre de Jérémie ». Bref rappel des faits : Asia désire porter à l’écran le roman autobiographique de J.T. LeRoy, jeune drogué prostitué en transition pour changer de sexe. Elle rencontre donc J.T. (elle couche même avec il / elle et se rend compte des miracles de la chirurgie). Quelques années plus tard, après la sortie du film, la supercherie éclate : J.T. LeRoy n’existe pas, il a été créé par son « agent », Laura Albert et une actrice, Savannah Knoop, l’a incarné pendant six ans. C’est Savannah qu’Asia va côtoyer durant les deux années de préparation de son adaptation, écoutant la vie larmoyante du faux J.T. et les péripéties qu’il a vécu. Une révélation qui va plonger Asia dans une énorme colère. Disons qu’elle s’est bien fait avoir !

Bref, ANATOMIE D’UN CŒUR SAUVAGE intéressera surtout les fans de l’actrice et ceux intéressé par l’envers du décor du cinéma (le tout rappelle un peu HOLLYWOOD BABYLON avec ces interminables soirées, sa promotion canapé et ses lignes de coke partagées dans des chambres d’hôtel. Bref rien n’a changé). Par contre, le livre laissera sur le carreau ceux qui aurait aimé entendre parler de cinéma. Car pour Asia, lorsqu’elle parle du Septième Art c’est uniquement pour expliquer qu’elle s’est tapé l’acteur principal ou que tel réalisateur a versé du GHB dans son verre. Si certains passages sont réussis le bouquin, dans son ensemble, laisse une impression mitigée, celle de lire un journal intime où l’actrice règle ses comptes à grands coups d’insultes et d’accusations. Alors elle balance, elle balance, elle balance son porc. Mais on espère qu’elle en a fini avec cette phase et que sa prochaine autobiographie évoquera, par exemple, ses tournages avec papa.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Essai, #Autobiographie

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Publié le 25 Octobre 2021

LE CON D'IRENE de Louis Aragon

Publié anonymement par Aragon (qui a toujours nié, malgré l’évidence, en être l’auteur), en 1928, ce court roman (88 pages) constitue un des fragments ayant survécu d’un roman plus vaste mais inachevé. Considéré comme un classique de la littérature érotique, c’est surtout un texte déstabilisant, peu clair et pas toujours évident à comprendre ni à appréhender. En dépit de longues descriptions à la fois crues et poétiques de la fente d’Irène, le tout embrasse surtout le surréalisme et l’expérimentation littéraire, notamment par des passages de plusieurs pages sans ponctuation, avec des mots répétés en litanie qui transforment l’ensemble en une sorte de poésie en prose dans laquelle la manière de scander les termes s’avère plus importante que le récit proprement dit. Il y a donc de belles tournures de phrases, un rythme alerte, des métaphores inédites, une réelle force du mot.

Annonciateur de mouvement comme le « nouveau roman », LE CON D’IRENE se débarrasse rapidement de l’intrigue pour privilégier les sensations, les impressions et les évocations en multipliant les points de vue : visite d’une maison close, chronique familiale, transgression des tabous (en particulier l’homosexualité et surtout l’inceste), digressions étranges sur la sexualité des poissons, réflexions sur la littérature et surtout sur son versant érotique (aujourd’hui on qualifierait sans doute ces notes sur l’érotisme dans un texte qui se veut cru de « méta »).

Malgré sa brièveté, le texte passe donc d’un genre à l’autre, d’un narrateur à un autre, alternant les passages consacrés au paralytique voyeur incestueux et ceux consacrés à sa fille qui déteste les hommes avec des dérapages surréalistes tour à tour étranges, déstabilisants ou incongrus.

Plus qu’un véritable roman, le tout se déguste comme une œuvre à part dans laquelle, finalement, et en dépit de nombreux passages « osés », l’érotisme n’a droit qu’à la portion congrue. Le tout s’avère plutôt agréable et, heureusement, sa longueur raisonnable évite que l’exercice ne tourne à vide et ne devienne imbuvable. Une curiosité !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Roman court (novella)

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Publié le 22 Octobre 2021

BATMAN: DEATH METAL TOME 1 de Scott Snyder

Et voilà, après 80 ans, Bruce Wayne s’est mis à écouter Bolt Thrower et s’est découvert une passion pour Carcass…euh en fait pas tout à fait. BATMAN DEATH METAL s’inscrit dans la lignée des précédents événements « metal » initiés par Scott Snyder. Nous sommes donc dans le même univers dans lequel Batman affronte plusieurs versions de lui-même et en particuliers Le Batman Qui Rit, alter-ego d’un monde parallèle devenu seigneur tout-puissant. Bon, pour bien comprendre ce BATMAN DEATH METAL il eut sans doute fallu lire d’abord BATMAN METAL, LE BATMAN QUI RIT, NEW JUSTICE, LES INFECTES et DOOM WAR. Mais ça faisait beaucoup de pages, de temps et d’argent. Pas grave, on comprend l’essentiel : Perpetua, une entité toute puissante, a été libérée suite à la destruction du Mur Source, laissant le Batman Qui Rit détruire le Multivers et devenir maitre du monde avec son armée composée de Chevaliers Noirs maléfiques. Bref, le monde va mal. Superman est prisonnier dans le soleil, Wonder Woman garde les Enfers, Swamp Thing est en pièces détachées et Aquaman règne sur les mers en compagnie d’une sorte de Bat-Cthulhu (si si !). Alors quand tout va mal on appelle qui ? SOS Batman bien sûr ! Le Croisé à la Cape reprend les armes et mène la résistance.

Snyder se lâche assez rapidement, confond souvent vitesse et précipitation ou générosité et trop plein mais il faut avouer qu’on prend un certain plaisir à cette version déjantée de Batman façon fantasy délirante dans laquelle on croise même un euh…bat-dinosaure ? Est-ce bien raisonnable ? Sans doute pas. Mais le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer. Et on passe un bon moment même si des portions du scénario semblent ne pas tenir debout, qu’une poignée de référence restent incompréhensibles à quiconque n’a pas lu toute la continuité DC (Snyder aime son univers, DC et ne se prive pas du private joke et du fan service) et que tout ça, finalement, ne parait destiné qu’à un énième affrontement entre entités surpuissantes. Bref, aussi agréable que soit ce premier tome (et il est indéniablement fun, ce qui, pour un comics mainstream, est déjà beaucoup !), on devine que le final laissera une impression de « tout ça pour ça » qui ne fera jamais de cette saga un classique. Mais qu’importe, prenons le plaisir comme il vient !

Au final, BATMAN DEATH METAL assume justement le côté jusqu’au boutiste du death metal originel : ce n’est pas très fin, ça se partage entre passage contemplatif / apaisé un brin pataud et accélérations fulgurantes qui laissent sur le carreau, les idées vont de l’ultra basique répété en boucle au coup de génie occasionnel mais, dans l’ensemble, pour peu qu’on ait envie d’en prendre « plein la gueule », ça remplit son contrat de défoulement divertissant. En ce sens, oui, on peut dire que Snyder a réussi un comics death metal, pour le meilleur et pour le pire.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #DC, #Justice League, #Superhéros, #science-fiction

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Publié le 21 Octobre 2021

LE MARAIS AUX SCORPIONS (DEFI FANTASTIQUE) de Steve Jackson et Ian Livingstone

Un Défi Fantastique qui ne manque pas de qualité mais souffre également de défauts. Première qualité : l’originalité du postulat permet, en quelque sorte, de vivre trois aventures en une seule puisque le joueur / lecteur a le choix de se placer au service d’un sorcier bénéfique, maléfique ou « neutre ». La mission à accomplir sera différente, tout comme le degré de difficulté.

Dans les trois cas, l’exploration du marais est plaisante et pas trop répétitive bien qu’il s’agisse essentiellement de se déplacer d’une clairière à une autre. L’auteur conseille de dresser une carte et c’est totalement indispensable pour avoir une chance de se retrouver dans ce véritable labyrinthe où les choix des points cardinaux sont innombrables (vous voulez aller au sud, au nord, à l’ouest ou à l’est ?). Les clairières sont également numérotées, ce qui facilitera l’élaboration du plan. Malgré tout il est hautement probable que le lecteur retourne plusieurs fois au même endroit. Là encore l’auteur a prévu la situation : si on a déjà exploré la clairière nous sommes guidés dans une autre direction. Bien pensé !

Le choix des pierres magiques au début de l’aventure est important mais il ne semble pas y avoir d’objet véritablement indispensables pour réussir le périple.

Parmi les défauts, l’un est lié à l’intrigue, l’autre au mécanisme de jeu. En effet, niveau intrigue nous sommes censés explorer un marais mais en réalité tout ça ressemble surtout à une forêt avec ses sentiers, ses clairières, etc. Niveau ambiance, le bouquin propose donc le minimum syndical. Au niveau du mécanisme de jeu le défaut principal reste l’obligation, une fois la mission accomplie, de reparcourir le marais en retraversant beaucoup d’endroits déjà visités et donc vide. De plus, les choix se limitent souvent à se diriger dans une dimension où une autre. Par contre, l’utilisation des pierres à bon escient donne tout son sel à l’aventure.

LE MARAIS AUX SCORPIONS reste un plaisant livre jeu et une mission que l’on peut accomplir avec un enfant assez jeune. Celui-ci sera surement heureux de pouvoir choisir quelle pierre utiliser, quelle direction emprunter, quel sorcier servir, etc. La durée de vie est élevée sans devenir lassante et la difficulté s’avère raisonnable : avec des stats correctes, un peu de chance (toujours importante dans le système Défis fantastiques) et des décisions logiques selon les rencontres l’aventure est réalisable sans devoir la recommencer inlassablement.

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Publié le 18 Octobre 2021

LA CHOSE de John W. Campbell

Ce court roman, devenu un classique de la science-fiction horrifique, inspira « La chose d’un autre monde » (qui, revu aujourd’hui et en dépit de son statut, souffre de nombreux défauts, de l’apparence bien anodine du monstre à la présence aussi inutile que décorative d’une « pin-up » dans l’équipe scientifique) et, surtout, « The Thing » de John Carpenter. Ce dernier s’avère d’ailleurs nettement plus fidèle à son concept et ceux qui l’on visionné se sentiront en terrain de connaissance. Nous sommes en Antarctique et les membres d’un groupe de recherche exhument un être monstrueux, inhumain…une chose emprisonnée dans la glace depuis, sans doute, des milliers d’années. Bien évidemment la créature se réveille et infecte les humains, lesquels tentent alors de déterminer qui peut être la chose métamorphe, qui est infecté et qui ne l’est pas. Ecrit par John W. Campbell sous le pseudonyme de Don A. Stuart, « Who goes there ? » sera publiée en 1938 puis traduite en français en 1955 sous le titre « la bête d’un autre monde » dans le recueil de nouvelles LE CIEL EST MORT. Retraduite, la novella intègre en 2020 la collection « une heure lumière ». Quelques années plus tôt, en 2014, LA CHOSE obtient le Prix (Rétro) Hugo du meilleur roman court.

Le point de vue des scientifiques sur la Chose change de celui habituellement décrit dans ce genre de récit. Il se veut rationnel et, pour eux, la créature est morte et donc sans danger. Sauf que, confrontés à l’inconnu, ils commencent à se demander si cette manière de penser peut vraiment s’appliquer à la Chose. Car, après tout, elle est complètement étrangère, totalement différente. Ils vont donc affronter, tout comme l’équipage du Nostromo (« Alien » peut être considéré comme une sorte de décalque spatial de cette novella), un être résolument « autre » pour lequel, peut-être, les certitudes terrestres ne s’appliquent pas. Plus de 80 ans après sa parution, LA CHOSE reste un classique « moderne » qui a fort bien traversé les époques. Ses interrogations, quasi philosophiques (bien que seulement esquissées et qui, d’ailleurs, se retrouveront dans la version de John Carpenter) sur ce qui permet de qualifier l’Humain et le distinguer restent pertinentes. De plus, son rythme haletant confère à ce huis-clos une belle efficacité et l’ensemble se lit avec plaisir, entre passages énergiques teintées d’épouvante et scènes plus portées sur la science-fiction, parfois quasi hard-science (au sens large) lors des tests élaborés pour détecter la créature. Finalement, le seul défaut dont souffre le texte réside dans les (trop) nombreuses imitations dont il a eu à souffrir au fil des ans, tant en littérature qu’au cinéma, atténuant quelque peu son originalité pourtant bien réelle. Un classique à lire ou à relire !

PS : Depuis, une version étendue de ce texte, intitulée FROZEN HELL, a été découverte, portant l’histoire à la dimension d’un roman. En dépit de critiques souvent mitigées, on reste curieux d’en lire une traduction…

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Publié le 15 Octobre 2021

MORIARTY, TOME 9 de Ryosuke Takeuchi

Et revoilà la famille Moriarty au grand complet, prête pour de nouvelles aventures dans lesquelles, cette fois, n’intervient pas Sherlock. Après s’être occupé de l’affaire Jack l’Eventreur et avoir engagé Irène Adler (rebaptisée pour l’occasion…James Bond !), nos frères organisent un thé, prétexte à un épisode amusant où ils seront courtisés par toutes les célibataires entreprenantes de la région. Un chapitre très léger mais plaisant avant le retour aux affaires sérieuses grâce à Milverton, lequel s’était signalé brièvement à la fin de l’affaire sur Jack. Ici, le voici bien décidé à percer l’énigme du « prince du crime ». Voici le prétexte à une histoire en deux chapitres sur l’enfance des Moriarty. James et William sont à l’orphelinat mais imagine déjà les grandes lignes de leur projet de lutte contre la noblesse pourrie d’Angleterre. Nous aurons droit à un étrange procès basé sur le principe du Marchand de Venice, un récit quelque peu décalé et forcément théâtral avec intervention d’avocat, plaidoiries et objections ! L’intrigue est ingénieuse, les rebondissements nombreux, c’est bien ficelé, référencé sans sombrer (comme cette série le fait parfois un peu trop, surtout dans les derniers volumes) dans le fan-service à base de citations quasi parodiques.

Le dernier épisode annonce la suite en présentant un « chevalier blanc », un député soucieux d’égalité qui va croiser les Moriarty et Milverton. Est-il sincère ? Va-t-il s’en sortir ? Il faudra attendre le tome 10 pour la conclusion de cet arc intéressant.

A la fois respectueux et innovant, n’hésitant pas à opérer un mix de mythologie proche des traditions du steampunk (c’est la bonne époque alors on ne dira rien), MORIARTY constitue jusqu’ici une saga fort appréciable qui a, certes, connu des hauts et des bas mais, demeure, dans l’ensemble divertissante et efficace. Agréable, futé et bien charpenté, ce tome donne encore envie de prolonger l’aventure.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Historique, #Policier, #Sherlock Holmes, #Manga

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Publié le 13 Octobre 2021

ELEMENTAIRE MON CHER CONAN DOYLE

Quatre nouvelles, tirées et traduites d’une imposante anthologie anglo-saxonne consacrée aux pastiches, épigones et autres apocryphes du « canon » (THE BIG BOOK OF SHERLOCK HOLMES STORIES). La première est particulière puisque signée de Conan Doyle en personne. Elle revient sur les capacités de déductions exceptionnelles de Sherlock et la manière dont « Watson comprit le truc », autrement dit comment il tente de singer la fameuse méthode du détective. Une petite récréation, très courte, qui démontre surtout que Conan Doyle avait bien le droit de se moquer gentiment de ses personnages. D’autres le firent de manière moins réussie.

Leslie S. Kinger (un spécialiste de Sherlock) propose ensuite une bizarre « affaire de la caisse en bois » au sujet d’un bras tranché retrouvé… dans une caisse de bois (d’où le titre !). Holmes résoudra évidemment cette énigme surprenante sur fond de cannibalisme. Bien emballé et dans l’ensemble efficace et prenant, quoique le lecteur devine assez rapidement où l’auteur veut en venir.

Avec Barry Day et son « affaire du curieux canari », nous suivons le détective dans ses déductions afin de résoudre un étrange meurtre en chambre close assez joliment orchestré. L’auteur a écrit cinq autres romans pastiches dédiés à Holmes. L’histoire est habile, bien charpentée, la résolution quelque peu attendue (l’auteur ne triche pas avec le lecteur) et en dépit d’explications un rien bavarde bien menée. Cela se suit donc avec plaisir.

La dernière nouvelle (« L’énigme de la main invisible ») se montre la plus originale, la plus documentée et sans doute la plus passionnante, elle capture excellement l’ambiance des récits de Conan Doyle en confrontant Sherlock à Bertillon. Français pionnier de la police scientifique et de la rigueur dans les enquêtes, Bertillon s’oppose néanmoins à Sherlock au sujet des empreintes digitales, qu’il juge inutile pour découvrir un coupable. Le récit s’épanouit sur plusieurs années et permet au détective consultant d’œuvrer à l’innocence de Dreyfuss et même à résoudre l’énigme de l’assassinat du président français Félix Faure. Une longue nouvelle qui justifie à elle-seule la lecture de ce recueil de qualité. Une lecture rapide, fun et érudite qui plaira aux amateurs du détective.

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Publié le 11 Octobre 2021

LES CONTES INTERDITS: LE PETIT CHAPERON ROUGE de Sonia Alain

Encore une relecture « interdite » du conte du Petit Chaperon Rouge et une intrigue très classique pour une ré-imagination qui, finalement, en manque pas mal (d’imagination !). Nous sommes dans un bouquin classique de la collection, avec ses passages obligés finalement très répétitifs, à savoir des scènes de cul à intervalles réguliers et des moments gore tout aussi systématiques.

Notre Petit chaperon rouge vengeresse se transforme donc en louve pour traquer ceux qui lui ont causé du tort dans sa jeunesse. Elle peut compter sur la magie de sa mère-grand tzigane pour l’aider dans sa mission qui consiste à détruire de l’intérieur, et en usant de sa séduction (ah ! on y vient !) l’organisation criminelle du très méchant Arnaud St-Cyr. Parallèlement, un flic bien sous tous les rapports, l’honnête et obstiné Olivier, tente également de faire tomber St-Cyr. Et c’est parti pour des chapitres courts qui s’enchainent rapidement et de manière linéaire. Le petit plus, cette fois, c’est l’importance (relative) accordée à la magie tzigane et au surnaturel avec présence de fantômes et autres événements paranormaux.

Niveau horreur et sexe, on reste dans la norme de la collection mais sans aller très loin finalement. Du malsain « grand public » pourrait-on dire (LA PETITE SIRENE est plus glauque par exemple), à l’image du VILAIN PETIT CANARD qui cherche à choquer mais sans repousser le lecteur (ou la lectrice ? car on dirait que la collection attire davantage un public féminin). Bref, du frisson un peu frelaté, du dégout un poil calibré.

Ceux (et surtout celles) qui ont connu les grandes heures de la bit-lit (souvenez-vous d’ANITA BLAKE « deuxième époque », de PLEINE LUNE ou de SUCCUBUS BLUES) voici une dizaine d’années seront d’ailleurs en terrain connu avec ce mélange de fantasy urbaine, de lycanthropie, de magie, de (beaucoup) de sexe et de (pas mal) de sang. Dire que c’est complètement mauvais serait injuste mais affirmer que ce petit bouquin vite écrit (en deux mois prévient l’autrice) et vite lu (une grosse soirée mais on peut survoler certains passages sans perdre le fil) est réussi serait foncièrement mensonger. De la littérature pseudo offensante bien banale, qui peut éventuellement détendre le lecteur mais qui ne restera surement pas dans les mémoires. D’ailleurs après un mois j’en ai déjà quasi tout oublié.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Fantastique, #Horreur, #Gore

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Publié le 9 Octobre 2021

BATMAN DETECTIVE TOME 2: MEDIEVAL de Peter Tomasi

Avec ce deuxième tome, Peter Tomasi amène dans le comic un vilain emblématique du jeu vidéo Batman Arkham. Le Chevalier d’Arkham débarque donc dans le petit univers du Chevalier Noir, jugé trop modéré et ne pouvant plus rendre la justice comme il se doit. Bref, notre méchant / justicier / vigilant / cinglé (rayer les mentions inutiles) s’apparente à une sorte de déclinaison plus hargneuse et brutale du Batman, un nouvel adversaire qui, une fois de plus, voudrait bien être calife à la place du calife ou plutôt défenseur de Gotham à la place du Croisé à la Cape.

Origines convenues, motivations banales…rien de vraiment novateur ou innovant pour un simili Punisher (oups, ça c’est chez la concurrence) assez ridicule dans sa tenue médiévale. Présence en guest-star de la Man-Bat féminine et (dans la seconde histoire) du Spectre mais tout ça ne parvient pas à convaincre. Nous sommes dans le niveau le plus basique des histoires super-héroïques, tellement cliché que ça se voudrait archétypal mais, en réalité, ça n’est qu’ennuyeux.

Si la mort des chauve-souris et le semblant d’énigme qui en découle laisse espérer un récit potable, la suite se conforme simplement à une tradition dépassée : présentation du méchant, pseudo-enquête, dévoilement des origines et intentions du Chevalier, bastons, bastons et encore bastons.

Nous avons la désagréable impression de retourner aux sources du comics, à l’époque du « méchant du mois » qui venait commettre quelques délits avant d’être assommé par le héros. Sauf que ce qui prenait jadis une vingtaine de pages en prend à présent 160…

Bref, difficile de se passionner pour cette histoire ultra convenue qui se lit sans déplaisir (c’est rythmé, il y a du fan service, pas mal d’action et les dessins, quoiqu’un peu trop cartoonesque, restent corrects) mais ne provoque absolument aucune palpitation et s’oublie aussitôt le volume refermé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #DC, #Comic Book

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Publié le 9 Octobre 2021

INFIRMIERES DE NUIT d'Alain Grimm

Collection phare de la littérature osée, « Les interdits », rassemble des textes présentés par Esparbec qui suivent ses préceptes concernant le sexe. Considéré comme le « dernier et le plus grand des pornocrates », Esparbec (décédé en 2020) refusait le terme érotique et assumer totalement celui de pornographique. Il se battait pour l’existence d’un porno de qualité mais également contre les tentations des auteurs de « faire joli », de « bien écrire », de privilégier les métaphores ou un vocabulaire recherché. Il ne voulait ni de la préciosité littéraire typique des 70’s ni du blabla « mummy porn » aujourd’hui en vogue.

Alain Grimm, auteur de porno chez Media 1000 se conforme donc à l’éthique du maître : une intrigue réduite au minimum qui aurait sans problème pu servir de scénario à un film X de Marc Dorcel et une suite de passages hard quasi non-stop. Femme frustrée délaissée par son mari, médecin débordé et épuisé, Carole décide de reprendre un boulot d’infirmière de nuit. A l’hôpital, Carole tombe sous la coupe d’Anita la dominatrice. En 126 pages, Alain Grimm déballe tout l’attirail fantasmatique lié au monde médical. Les infirmières baisent donc non-stop : entre elles, avec les docteurs, les internes et même les patients. Loin du roman sexy grand public qui inonde actuellement le marché, Grimm se lâche avec masturbations féminines, domination, triolisme, scènes saphiques, sadisme, masochisme, etc.  Il n’y a pas de véritable progression ni de réelle résolution au semblant d’intrigue : comme dans un film X, le bouquin s’achève après le gros climax final. On pourrait dire que tout ça n’a ni queue ni tête mais pour la première affirmation ce serait un peu mensonger.

Typique des « productions » Esparbec, cette INFIRMIERE DE NUIT constitue une lecture facile pour le curieux qui souhaite explorer la face rose de la littérature de gare. Du porno rentre-dedans (oups !) sans ambition littéraire ou artistique mais efficacement écrit.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Roman de gare, #Roman court (novella)

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