Publié le 10 Décembre 2018

UN COUP SUR LA TABATIERE de John Dickson Carr

Un Carr atypique (pas de détective récurent, pas de chambre close) mais joliment tourné. La situation de départ s’avère classique :  une jeune femme, Eve, s’apprête à convoler. Elle est rejointe dans sa chambre par son ex-mari, Ned, qui se montre entreprenant. Par la fenêtre, le « couple » est témoin du meurtre de Sir Maurice, le père de Toby, le fiancé actuel d’Eve. Au cours du crime, la tabatière de prix du défunt, ayant jadis appartenu à Napoléon, est brisée. Par un incroyable concours de circonstance, Eve se retrouve avec du sang sur son déshabillé et une pièce brisée de la tabatière est découverte chez elle. Bien sûr, cela fait de la jeune femme le principal suspect du meurtre. Ned pourrait l’innocenter mais celui-ci, renversé par une voiture, termine à l’hôpital sans que l’on sache s’il va se réveiller. Comment Eve pourra t’elle se tirer de ce mauvais pas ?

Dans ce whodunit traditionnel écrit en 1942, Carr s’amuse de sa technique – souvent reprochée - consistant à interrompre l’action juste avant une importante révélation puisque le détective affirme « qu’il ne cachera pas la vérité comme dans les romans policiers »…Evidemment c’est pourtant exactement ce que l’enquêteur sera contraint de faire. Classiquement, Carr accumule les indices vers un protagoniste, puis s’intéresse à un autre en présentant de nouvelles « preuves » avant de révéler la réelle identité du coupable dans les dernières pages. Une révélation astucieuse et bien amenée quoique l’écrivain se montre suffisamment honnête pour disséminer de nombreux indices au fil du récit, conduisant normalement le lecteur à comprendre la vérité quelques pages avant la conclusion.

Sans perte de rythme, le roman avance d’un bon pas, aidé par une pagination  adéquate qui permet de maintenir l’attention du lecteur jusqu’aux coups de théâtre finaux. Une belle réussite pour le roi de l’énigme.  

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Golden Age, #Policier, #Whodunit

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Publié le 6 Décembre 2018

SPIDER-MAN INTEGRALE TOME 5 - 1967 de Stan Lee et John Romita

Ce nouveau recueil rassemble les épisodes 44 à 55 de la série, accompagné du quatrième annual. A l’époque, la continuité était plus simple et Peter Parker vieillissait avec ses lecteurs. Ayant débuté comme un lycéen timide le voici à la fac et courtisé par les bombasses Gwen Stacy et Mary Jane Watson. Il emménage également chez son vieux pote Harry Osborne, fils du Bouffon Vert, et voit son ancien ami / ennemi Flash Thompson, plus mâture, partir pour le Viet-Nam. Les dessins de Romita sont très bons, les scénarios de Stan Lee trouvent le juste équilibre entre le côté romance proche du soap-opéra des aventures de Peter Parker et l’action avec une floppée d’ennemis qui s’en prennent à son alter-égo arachnoïde. Les intrigues s’étoffent et prennent généralement deux numéros pour être résolues.

 
SPIDER-MAN INTEGRALE TOME 5 - 1967 de Stan Lee et John Romita

La plupart des « méchants » préférés des fans effectuent une apparition en cette glorieuse année : le Lézard, le Shocker, le Vautour et Kraven (lesquels s’associent dans un numéro anthologique, « From the Depths of Defeat! »). Tout cela conduit Spider-Man vers son cinquantième épisode, le légendaire « Spider Man No More ! » qui voit Parker renoncer (très provisoirement bien sûr) à son identité secrète. Le Caïd effectue également son premier tour de piste dans ce N° dont l’intrigue se poursuit dans les deux épisodes suivants. Difficile de surpasser ce récit ? Lee et Romita prouvent le contraire avec une saga en quatre volets (le quatrième étant dans l’intégrale 1968) au cours de laquelle Octopus s’installe incognito chez Tante May et provoque un affrontement avec le Tisseur qui voit la vieille s’écrouler, victime d’une crise cardiaque. Spider man perd ensuite la mémoire et le vilain tentaculaire parvient à le convaincre qu’ils sont partenaires de crime.

Bref, du tout bon pour cette INTEGRALE qui nous rappelle à quel point Spider-man pouvait être fun et divertissant à sa grande époque.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Marvel Comics, #Spiderman

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Publié le 4 Décembre 2018

SINGULARITE de Stephen Baxter

Ce roman de Stephen Baxter, écrit en 1992, s’inscrit dans sa vaste histoire du futur, le cycle des Xeelees. Il s’agit d’un neo space opéra mêlant l’aventure spatiale à des considérations philosophiques et scientifiques ardues héritées de la hard science et empruntant également aux interrogations technologiques sur le devenir de l’homme souvent évoqué dans le cyberpunk. On y retrouve donc logiquement la notion de « singularité » théorisée par Vernon Vinge qui veut (en résumé et en gros traits) que l’intelligence artificielle entraine un emballement des progrès techniques et une déshumanisation progressive de l’Homme. L’évolution technique deviendrait si rapique que l’humanité, en très peu de temps, serait incapable de la maitriser voir même de la comprendre.

Dans SINGULARITE, le roman, Baxter imagine des trous noirs envoyé dans l’avenir pour créer des passages temporels mais tombant dans un futur où l’humanité vit sous la coupe des Qax. Un autre vaisseau, celui des Amis de Wigner, plonge dans le passé pour transformer Jupiter et frapper les Qax dans ce passé tandis qu’un Qax venu d’un futur où l’humanité a triomphé de l’envahisseur grâce à un certain Bolder vient compliquer la situation…

Paradoxes temporels, univers potentiels ou alternatifs, singularités diverses,…Pas de doute, Baxter joue dans la cour des férus d’hard-science et ceux qui se sont senti perdus devant des films comme « Looper », « L’armée des 12 singes » ou « Retour vers le futur » risquent de devoir consommer un tube entier d’aspirines pour arriver au terme de ce roman pourtant relativement (relativement est important car la lecture s’avère ici quelque peu ardue sans toutefois être indigeste) court.

Par sa longueur acceptable (300 pages) et son mélange de passages hard-sciences pas toujours aisés d’accès et de science-fiction plus « grand public », SINGULARITE demeure une porte d’entrée conseillée dans l’univers d’un des auteurs majeurs de la SF contemporaine. On peut buter sur des descriptions ou des séquences rébarbatives pour le non scientifique tout en se laissant prendre à la vision véritablement cosmique et grandiose du romancier qui apporte, en dépit de son aspect complexe, un véritable plaisir à l’amateur de science-fiction ambitieuse non dénuée d’un réel « sense of wonder ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Hard Science, #Space Opera, #science-fiction

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Publié le 30 Novembre 2018

AVIS DE TEMPÊTE (LES DOSSIERS DRESDEN TOME 1) de Jim Butcher

Peu de nouveauté pour cette série d’Urban Fantasy assez proche de la Bit-Lit : on y retrouve d’ailleurs bien des tares de ce genre (qui doivent être des qualités pour les afficionados) avec ce cocktail de polar, de fantastique et de romance plutôt convenu et souvent bavard.

Harry Dresden est magicien, comme Potter et Houdini. Et lorsque la police de Chicago se trouve confrontée à un cas qui dépasse ses compétences c’est à lui qu’elle s’en remet pour lutter contre les forces ténébreuses.

Sorte de pendant masculin des héroïnes séduisantes et pleines de ressources de la bit-lit, Harry Dresden mène donc l’enquête au fil des pages mais cet aspect polar s’avère très classique. On retrouve l’habituel mélange de premier et de second degré qui se joue des clichés du détective privé en saupoudrant l’enquête d’un trait d’humour. Malheureusement l’énigme policière en elle-même se révèle très mince et pas vraiment passionnante malgré la présence de tous les éléments traditionnels de la série noire : présence menaçante de la pègre, coups bas et trahisons dans le milieu du crime organisé, sans oublier les relations conflictuelles du héros avec les forces de l’ordre. Classique.

Le côté fantastique convoque, pour sa part, les créatures coutumières de la Urban Fantasy avec des fées, des démons et des magiciens auxquels s’ajoutent des philtres d’amour et des potions diverses. Un bestiaire pas spécialement original.

Enfin, la romance tente d’épaissir la personnalité de Harry Dresden mais reste convenue, on remarque simplement l’inversion des codes habituelles de la bit-lit : ici on dépeint un héros masculin quelque peu loser confronté à plusieurs belles femmes qui viennent troubler son existence routinière. Jim Butcher éviter l’érotisme (pratiquement inexistant pour une fois) mais reste dans les clichés du genre.

Au final, si les aventures d’Harry Dresden ne sont pas déplaisantes et permettent de passer un relatif bon moment de détente, elles ne s’éloignent guère des schémas établis par les cadors de la fantasy urbaine ou de la romance paranormale. Bref, ce décalque masculin des premiers Anita Blake (avant le grand basculement sexuel) demeure agréable mais peut-être pas suffisamment original ou convaincant pour qu’on ait envie de se plonger dans les tomes suivants.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Polar, #bit-lit, #Urban Fantasy

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Publié le 28 Novembre 2018

L'EXECUTEUR: SANG POUR SANG A SAN SALVADOR de Chuck Rogers

Mack Bolan part pour le San Salvador afin de stopper les agissements d’un redoutable gang mafieux. Mais la situation est encore pire que prévue puisque les criminels se sont associés avec des terroristes arabes d’Al Quaida afin d’infecter les Etats Unis avec le virus de la variole. La course contre la montre débute pour empêcher l’apocalypse bactériologique promise !

Datant de 2006, le roman, comme bien d’autres « EXECUTEUR » de cette époque illustre le changement de paradigme de la série (du moins en ce qui concerne les romans américains et non pas les « adaptations » françaises): Bolan n’est plus seulement le tueur de mafieux des premiers volumes, il est à présent un agent du gouvernement décidé à contribuer à la « guerre contre la terreur » en zigouillant du terroriste arabe à tour de bras.

Toujours emballé en environ deux cents pages, l’ensemble se veut un classique divertissement « pour hommes » focalisé sur une action toujours soutenue et souvent très violente. Le prolifique auteur Chuck Rogers, une fois de plus inspiré, déroule son intrigue à cent à l’heure et multiplie les passages explosifs à la manière d’un blockbuster hollywoodien (le roman donnerait certainement un film super excitant) qui ne laisse aucunement le temps de souffler au lecteur, lequel pardonne ainsi certaines invraisemblances ou passages un peu trop tirés par les cheveux. Mais qu’importe, n’est-ce pas une constance du genre depuis la glorieuse époque de la Cannon, compagnie qui eut surement rêvé de porter à l’écran les aventures de Bolan. Comme dans « Delta Force » ou « Invasion USA », notre invincible héros surgit toujours là où le terrorisme menace le mode de vie américain afin d’en découdre avec tous les ennemis du monde libre.

On note aussi quelques clins d’œil typiquement bis puisque le grand méchant se nomme Jess Franco et qu’il est aidé dans ses œuvres par la séduisante et dangereuse Soledad Miranda Korda. Les connaisseurs apprécieront le clin d’œil. Bref, du divertissement rondement mené et l’assurance d’une lecture tout à fait plaisante pour les fans de l’Exécuteur.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Exécuteur, #Gérard de Villiers, #Polar, #Thriller, #Espionnage

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Publié le 26 Novembre 2018

PERIODE D'ESSAI d'Isaac Asimov
PERIODE D'ESSAI d'Isaac Asimov

Jadis (au milieu des années ’70) découpé en quatre recueils distincts (DANGEREUSE CALLISTO, NOEL SUR GANYMEDE, CHRONO MINETS et LA MERE DES MONDES), ce pavé de près de 1 100 pages (intitulé dans son édition originale « The Early Asimov ») fut finalement traduit et rassemblé en un unique volume en 2016. Il rassemble 27 nouvelles de jeunesses écrites par le Grand Maitre de la science-fiction durant sa troisième décennie. Bien sûr certains textes importants, déjà abondamment publiés (comme « Quand les ténèbres viendront ») n’y figurent pas et le recueil omet logiquement tous les textes relevant des cycles de FONDATION et des ROBOTS. N’empêche, l’amateur du bon docteur y trouvera largement son compte.

Si certains récits paraissent à présent trop classiques, stéréotypés ou manquent tout simplement de maitrise, difficile de faire la fine bouche en se rappelant qu’Asimov les écrivit à 20 ans et qu’elles sont néanmoins, pour la plupart, dans la bonne moyenne de la SF encore tâtonnante de cet âge d’or (l’entre-deux Guerres).

Asimov étant souvent présenté comme vaniteux ou austère, les textes explicatifs très intéressants qui accompagnent chaque récits tempère l’opinion que l’on peut avoir de l’écrivain : il se montre certes confiant dans ses capacités mais fait également preuve de modestie, reconnaissant la faiblesse de certains textes (« Cette histoire n'est pas bonne, je le reconnais, mais non dépourvue d'un certain intérêt. »), admet la supériorité d’autres auteurs (Heinlein notamment) et l’apport déterminant de l’éditeur John W. Campbell (d’Astounding). Ce-dernier, par ses conseils pertinents, s’avère prépondérant dans la construction du style Asimov, permettant une progression indéniable dans la qualité de ses textes, lesquels deviennent plus long et mieux construits, moins schématiques également dans la caractérisation de ses protagonistes, au départ très clichés, Asimov n’ayant pas encore de véritable « expérience de vie », notamment dans ses relations amoureuses lors de l’écriture de ses premiers  récits.

Les lecteurs actuels pourront certes trouver beaucoup de ces nouvelles décevantes ou inabouties (ébauches de thèmes que d’autres – ou Asimov lui-même – développeront bien mieux par la suite) mais, pourtant, leur lecture se révèle agréables.

A quelques exceptions près, la plupart sont intéressantes, proposant d’ailleurs des éléments qui reviendront par la suite dans l’œuvre d’Asimov, comme le concept de psycho-histoire et Trantor qui apparaissent dans « Homo Sol » avant de trouver leur véritable ampleur avec FONDATION.

Bien sûr, la naïveté de certains juvéniles reste évidente (« L’arme trop effroyable pour être utilisée ») mais l’humour fonctionne (par exemple dans « Le Petit Bonhomme du métro » écrit en collaboration avec Frederick Pohl qui questionne le besoin des humains de divinité ou « Super Neutron » qui préfigure les réunions du Club des Veufs Noirs).

Plus axée sur le fantastique « Auteur Auteur » explore le thème (exploité par Stephen King dans LA PART DES TENEBRES) du personnage de roman qui prend vie pour demander des comptes puis menacer son créateur. « Arrêt de mort » traite des fameux robots positroniques tandis que « Aucun rapport » s’inscrit dans la tradition des espèces animales ayant accédés à l’intelligence (dans la lignée de LA PLANETE DES SINGES ou DEMAIN LES CHIENS) avec ses ursidés archéologues accueillant des réfugiés chimpanzés alors que le monde s’approche de la destruction nucléaire.

Forcément inégal, sans doute mineur par rapport aux chefs d’œuvres ultérieurs du Bon Docteur, PERIODE D’ESSAI se lit pourtant avec une facilité et un plaisir incroyable et ces 1 100 pages se dévorent si vite que le lecteur a ensuite pour seule envie de se plonger davantage dans l’œuvre d’Asimov, par exemple en piochant dans ses innombrables nouvelles ou en s’attelant à sa monumentale autobiographie. En résumé : sitôt l’ouvrage refermé on en redemande. Une somme !

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Publié le 23 Novembre 2018

ANTi-GLACE de Stephen Baxter

Roman steampunk et uchronique, ANTI-GLACE débute de belle manière : en pleine guerre de Crimée les Anglais utilisent une nouvelle arme de destruction massive, l’anti-glace, laquelle met un terme brutal au conflit à la manière d’Hiroshima un siècle plus tard. Après cette démonstration dévastatrice, le fabuleux matériau n’a plus connu d’utilisation militaire mais suffit à assurer la suprématie de l’Angleterre sur le reste du monde. Cependant, d’autres conflits ne peuvent être évités. La Prusse s’apprête ainsi à entrer en guerre contre la France. De son côté, Ned Vickars, jeune diplomate anglais, se voit chargé de couvrir l’exposition universelle de Manchester, en 1870. Il y rencontre Françoise, une jeune Française dont il tombe amoureux, puis part pour la Belgique où il fait la connaissance de Sir Traveller, grand spécialiste de l’anti-glace et inventeur de génié. Hélas un attentat mené par un révolutionnaire franc-tireur le précipite aux côtés de l’inventeur, dans un vaisseau spatial, vers la lune et sans espoir de retour.

Délaissant (en partie) la hard-science, Stephen Baxter se lance dans l’aventure uchronique mais sans se départir de tous ses tics. Ainsi, il explique de manière scientifique (ou du moins plausible) une rocambolesque intrigue rendant un hommage appuyé à Jules Verne et H.G. Wells, là où les auteurs précités restaient flous sur les moyens d’atteindre la lune (le célèbre boulet de canon de Verne), Baxter tente de crédibiliser son récit.  Malheureusement, tout cela n’est pas toujours très passionnant : les discussions pseudo savantes alourdissent cet ANTI-GLACE qui eut gagné à verser plus volontiers dans le merveilleux.

L’auteur y ajoute en outre des palabres politiques, notamment des considérations sociales ou des discours sur l’anarchisme, qui paraissent tomber comme des cheveux dans une soupe parfois indigeste. Le rythme reste cependant soutenu (le bouquin fait moins de 300 pages) mais ne parvient pas toujours à maintenir l’intérêt…Paradoxalement, le cœur du livre (le voyage spatial qui en occupe une bonne moitié des pages) s’avère beaucoup moins intéressant que l’introduction et la conclusion, lesquelles possèdent une ampleur plus importante et se montrent plus imaginative dans leur recréation uchronique.

Au final, cette anti-glace s’avère un simple prétexte pour permettre un voyage vers la lune alors qu’on eut aimé voir Baxter développer davantage le côté uchronique et les avancées technologiques rendues possibles par ce nouveau matériau fabuleux.

Un titre relativement divertissant et facile d’accès (loin des gros pavé hard SF ultérieurs de Baxter) mais malheureusement seulement à demi convaincant.

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Publié le 22 Novembre 2018

STAR WARS - LA CITADELLE HURLANTE

Second cross over dans l’univers STAR WARS, cette fois entre la série mère et la petite nouvelle, DOCTOR APHRA. Pour ceux qui ne suivent pas cette dernière, Aphra est un peu l’équivalent d’Indiana Jones version féminine (et lesbienne) accompagnée de deux droïdes psychopathes (décalques évidents de C3PO et R2D2), Triple 0 et BT. Un peu à l’image de Han Solo, Aphra est une racaille sympa : elle trahit tout le monde, s’attire toujours les pires ennuis mais, finalement, on l’aime bien quand même. Même Luke l’apprécie et pourtant elle l’expédie toutes les vingt pages dans les griffes d’une reine complètement cinglée. Le fermier s’en offusque t’il ? A peine puisqu’il insiste « c’est mon amie ». Avec des amis comme ça…

Bref, Aphra possède un cristal dans lequel est enfermé « l’âme » d’un Jedi et Luke, toujours aussi naïf, accepte de l’aider en se rendant sur une planète perdue où vit la reine Ktath’atn, laquelle offre une forte récompense, chaque année, à qui lui apportera une « curiosité ». Bien sûr, un fermier pouvant manipuler la force se révèle un bon candidat.

A partir de ces prémices déjà zarbies, l’intrigue part dans tous les sens : des symbiotes extraterrestres vaguement inspirés d’Alien prennent possession d’Han et de Luke pour les transformer en zombies agressifs, un wookie retourné à l’état bestial dévaste une citadelle (hurlante donc) et une méchante reine fume du Jedi (si, si ! prends c’est de la bonne !) pour aspirer la force vitale de Luke à la manière d’un vampire, le récit n’étant pas avare de références au cinéma d’épouvante gothique rétro.

STAR WARS - LA CITADELLE HURLANTE

Ni très cohérent ni très vraisemblable (les réactions des personnages paraissent souvent forcées ou peu crédibles mais nécessaires à l’avancée d’une histoire bien… fumeuse), LA CITADELLE HURLANTE multiplie les coups tordus, les rebondissements incroyables de fin de chapitres et les trahisons. Quelques bons passages, des scènes « WTF » rigolotes et les considérations humoristiques (qui n’évoluent guère mais restent amusante) de nos droïdes meurtriers occupent ces 120 pages d’un intérêt discutable mais globalement divertissantes.

Au niveau des dessins, l’album se montre, là aussi, fort inégal : on apprécie le très beau travail de Marco Checchetto qui propose une ambiance futuriste pluvieuse avant d’alterner entre le photo réalisme de Salvador Larocca (avec ces visages douteux) et le trait beaucoup moins précis, proche du cartoon, d’Andréa Broccardo. 

Ce crossover s’est attiré bien des critiques pour son intrigue déjantée qui s’éloignerait trop du « canon » STAR WAR. Personnellement je trouve qu’il s’agit plutôt d’une qualité avec son mélange d’aventures pulp, de science-fiction déjantée et de passages horrifiques. Quoique le récit n’aura aucune véritable conséquence (à la manière des vieux STAR WARS CLASSICS jadis publiés dans Titan) sur l’intrigue globale développée par ce nouvel univers étendu il n’est pas déplaisant pour autant avec ses références diverses (ALIEN, DRACULA,…), ses dialogues souvent amusant et son rythme soutenu. On a lu bien pire dans les comics récents (LA GUERRE SECRETE DE YODA par exemple) et l’ensemble, certes vite lu et vite oublié, reste donc distrayant et plaisant en dépit de ses défauts. Pas si mal !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Space Opera, #Star Wars, #science-fiction, #Comic Book

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Publié le 19 Novembre 2018

LA VAPEUR DU PASSE d'Henri Vernes

Pour sa soixante-deuxième aventure, publiée au début des 60’s, Bob Morane se retrouve, cette fois, en Sibérie, en reportage en compagnie de l’inévitable Bill Ballantine. Leur avion passe au travers d’une étrange brume verdâtre et une créature volante le percute, ce qui provoque son écrasement et la mort du pilote. Devenus piétons par la force des choses, les deux amis finissent par rejoindre une équipe d’archéologues, menés par une charmante Russe, qui explorent une antique cité. Peu après une mystérieuse « vapeur du passé », probablement d’origine extra-terrestre, ramène à la vie une poignée de dinosaures…Et voilà la petite bande menée par Bob contraint d’affronter ces créatures venues de la nuit des temps.

Voici un roman tout à fait plaisant et réussi, dans la grande tradition de Bob Morane, à savoir qu’il comprend tous les éléments nécessaires à une bonne aventure : de l’action, du fantastique / science-fiction, un bon rythme, des innovations (ici une brume bizarre qui ramène des dinosaures à la vie) et de bonnes valeurs positives. Bien sûr, on y retrouve aussi un côté gentiment naïf et suranné loin des standards actuels de la littérature jeunesse (qui n’hésite plus à parler de sexe ou de violences) mais qui rend, finalement, le tout attachant.

Pas la peine d’en dire davantage, les amateurs de l’aventurier trouveront largement leur compte avec cette VAPEUR DU PASSE : un roman très divertissant d’ailleurs fréquemment cité lorsqu’il s’agit de lister les meilleurs « Bob Morane ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantastique, #Jeunesse, #science-fiction, #Bob Morane

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Publié le 14 Novembre 2018

DERNIER HOLOCAUSTE de Sapir & Murphy

Le meurtre de deux Israéliens, dont les corps découpés ont été assemblés pour former un swastika, attire l’attention de l’organisation Cure. Remo et Chiun (très excité à l’idée de fouler un sol que nul maître de Sinanju n’a parcouru depuis l’époque d’Hérode le calomnié) débarquent en Israël et tentent d’empêcher un groupe d’ancien Nazi d’atomiser le pays.

Moins délirant que de coutume, ce volume de L’IMPLACABLE propose quelques commentaires politiques étonnants pour une série ayant toujours privilégié l’humour et l’aventure, loin des considérations à la SAS. Cependant, l’essentiel reste ici l’action avec le schéma classique de la menace atomique, la poursuite des criminels nazis et la résurgence d’un hypothétique quatrième Reich.

L’humour reste donc bien présent, parfois grinçant (« on a balancé son corps au-delà des lignes ennemies ce qui n’est pas difficile puisqu’Israël est entourée d’ennemis »), parfois déjanté, avec les habituelles réparties entre Chiun et Remo. Le vieux maître se désole une nouvelle fois de rater les derniers épisodes de son interminables soap de fin d’après-midi (« Quand tournent les planètes »). Il rappelle aussi que « le petit Allemand moustachu » a mal fini parce qu’il a oublié de régler le maitre de Sinanju (du coup, mort de trouille il s’est suicidé avec sa compagne !) et, bien sûr, ne perd pas une occasion de railler le mode de vie occidental et le manque de concentration de son « stupide disciple » avant, au final, de se trouver des affinités avec les Juifs.

Bref, DERNIER HOLOCAUSTE constitue un divertissement très plaisant pour les inconditionnels de cette interminable saga d’aventures.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Gérard de Villiers, #Roman de gare, #Implacable

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