ANTi-GLACE de Stephen Baxter

Publié le 23 Novembre 2018

ANTi-GLACE de Stephen Baxter

Roman steampunk et uchronique, ANTI-GLACE débute de belle manière : en pleine guerre de Crimée les Anglais utilisent une nouvelle arme de destruction massive, l’anti-glace, laquelle met un terme brutal au conflit à la manière d’Hiroshima un siècle plus tard. Après cette démonstration dévastatrice, le fabuleux matériau n’a plus connu d’utilisation militaire mais suffit à assurer la suprématie de l’Angleterre sur le reste du monde. Cependant, d’autres conflits ne peuvent être évités. La Prusse s’apprête ainsi à entrer en guerre contre la France. De son côté, Ned Vickars, jeune diplomate anglais, se voit chargé de couvrir l’exposition universelle de Manchester, en 1870. Il y rencontre Françoise, une jeune Française dont il tombe amoureux, puis part pour la Belgique où il fait la connaissance de Sir Traveller, grand spécialiste de l’anti-glace et inventeur de génié. Hélas un attentat mené par un révolutionnaire franc-tireur le précipite aux côtés de l’inventeur, dans un vaisseau spatial, vers la lune et sans espoir de retour.

Délaissant (en partie) la hard-science, Stephen Baxter se lance dans l’aventure uchronique mais sans se départir de tous ses tics. Ainsi, il explique de manière scientifique (ou du moins plausible) une rocambolesque intrigue rendant un hommage appuyé à Jules Verne et H.G. Wells, là où les auteurs précités restaient flous sur les moyens d’atteindre la lune (le célèbre boulet de canon de Verne), Baxter tente de crédibiliser son récit.  Malheureusement, tout cela n’est pas toujours très passionnant : les discussions pseudo savantes alourdissent cet ANTI-GLACE qui eut gagné à verser plus volontiers dans le merveilleux.

L’auteur y ajoute en outre des palabres politiques, notamment des considérations sociales ou des discours sur l’anarchisme, qui paraissent tomber comme des cheveux dans une soupe parfois indigeste. Le rythme reste cependant soutenu (le bouquin fait moins de 300 pages) mais ne parvient pas toujours à maintenir l’intérêt…Paradoxalement, le cœur du livre (le voyage spatial qui en occupe une bonne moitié des pages) s’avère beaucoup moins intéressant que l’introduction et la conclusion, lesquelles possèdent une ampleur plus importante et se montrent plus imaginative dans leur recréation uchronique.

Au final, cette anti-glace s’avère un simple prétexte pour permettre un voyage vers la lune alors qu’on eut aimé voir Baxter développer davantage le côté uchronique et les avancées technologiques rendues possibles par ce nouveau matériau fabuleux.

Un titre relativement divertissant et facile d’accès (loin des gros pavé hard SF ultérieurs de Baxter) mais malheureusement seulement à demi convaincant.

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article