superheros

Publié le 2 Septembre 2022

GREEN LANTERN: ION LE PORTE-FLAMME de Ron Marz

Kyle Rayner le Green Lantern est devenu…autre chose. Rebaptisé Ion il est à présent le détenteur d’un pouvoir incommensurable. Après avoir appris à le maitriser, il évolue dans diverses aventures, combat un alien belliqueux dans une arène extraterrestre, affronte le fils de Darkseid avec l’aide de Donna Troy et doit faire face à la mystérieuse maladie de sa mère.

Ce recueil reprend plusieurs aventures de Ion. Les six premiers épisodes constituent l’intégralité de la saga du Porte Flamme dans laquelle Kyle apprend notamment qu’il est devenu une « sauvegarde » vivante pour les Gardiens d’Oa. L’intrigue se situe après INFINITY CRISIS et GREEN LANTERN : RECHARGE. Bref, durant 150 pages ou presque Kyle apprend à maitriser ses nouveaux pouvoirs, se souvient de ses anciennes conquêtes, de ses anciens ennemis, rencontre d’autres Green Lantern (Hal surtout) et même une version « alternative » de Green Lantern venue d’un monde parallèle en compagnie de Atom et Flash (eux-aussi en version modifiée).

Avec ce volume, le lecteur possède l’intégralité des dernières aventures de Kyle en tant qu’Ion. Normalement, cela devrait donc constituer une intrigue complexe auto-suffisante. Mais ce n’est pas vraiment le cas. Une bonne connaissance du monde DC s’avère d’ailleurs nécessaire pour aborder l’intrigue. Mais de cela on a l’habitude. Le pire ? Tout ça semble partir un peu dans tous les sens, passant d’une aventure type « origin story » à un récit de fantasy spatiale pour se terminer façon drame intime avec le décès de la mère de Kyle. Divers combats contre les méchants se succèdent (Nero, Effigie, le fils de Darkseid) sans que l’ensemble ne parvienne à se montrer réellement cohérent. Ou passionnant.

LE PORTE FLAMME constitue donc un arc assez quelconque, qui sert surtout d’introduction pour la suite, ré-établit les bases (Hal en tant que chef de corps, les Gardiens, etc.) et annonce le run de Geoff Johns sur le héros. La dernière planche annonce logiquement la suite, SINESTRO CORPS WAR. Malgré des dessins irréprochables et parfois même somptueux, le tout se lit sans déplaisir mais sans jamais s’élever au-dessus de la moyenne. Bof.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #BD, #Comic Book, #DC Comics, #Green Lantern, #Superhéros

Repost0

Publié le 26 Août 2022

EXCALIBUR: THE SWORD IS DRAWN de Chris Claremont

Voici un spin-off des X-Men lancé en 1987, peu après les événements du MASSACRE MUTANT. Kitty Pride et Kurt Wagner se remettent difficilement des blessures subies tandis qu’en Angleterre le Captain Britain tente de ne pas sombrer dans l’alcoolisme. Ils vont faire équipe pour protéger Rachel Summers et fonder une nouvelle équipe de mutants, Excalibur, amené par la suite à combattre les War Wolves et Arcade.

Vivant des aventures échevelées, très rythmées et distrayantes sur un ton beaucoup plus léger que les X-Men de l’époque, l’équipe fonctionne joyeusement. Les auteurs offrent une caractérisation intéressante des divers protagonistes, plutôt adroitement typés dans les limites d’un comics mainstream. Nous avons donc des héros bien brossés, pour la plupart répondant aux canons de l’époque (mâles virils et demoiselles séduisantes en tenues avantageuses) mais avec des failles évidentes : remord, culpabilité, peur, alcoolisme,…Nous sommes à mi-chemin entre les personnages totalement héroïques et un peu niais des sixties (la première équipe de X-Men par exemple) et le côté anti-héros qui se développera dans les nineties avec la prédominance des Wolverine, Punisher, Deadpool, etc.

Chris Claremont, de son côté, se pique toujours de « faire de la littérature » en multipliant les dialogues et les commentaires explicatifs (un peu moins qu’au début de son run légendaire sur les X-Men toutefois). Un peu lourd mais typique de l’époque. Alan Davis, lui, offre des dessins agréables et colorés, là encire typiques de leur époque mais qui restent plaisants trois décennies plus tard. Certes, tout cela peut paraitre un brin daté et les scénarios ne volent pas toujours très haut mais dans l’ensemble le lecteur (nostalgique ?) passe un bon moment.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Marvel Comics, #Mutants, #X-Men - Mutants, #X-Men, #Superhéros

Repost0

Publié le 19 Août 2022

HOUSE OF X / POWER OF X de Jonathan Hickman

Après sa prestation sur les Avengers, Jonathan Hickman effectue un break avec Marvel. Lorsqu’il revient, en 2019, il propose de relancer l’univers « Mutants ». Pour ce faire, Hickman imagine deux séries qui se répondent, longues de 6 épisodes chacune : « House of X » et « Power of X ». Les voici rassemblées dans un très épais volume de 450 pages. Hickman se charge de redéfinir les X-men et toutes les séries dérivées (qui seront logiquement supprimées). Une tâche énorme que le scénariste parviendra pourtant à mener à bien.

L’intrigue est vaste : nous voyons Colossus, Tornade, Diablo, etc. sous la guidance de Xavier. Les Mutants disposent à présent d’une ressource incroyable : les fleurs de Krakoa. Celles-ci possèdent des propriétés curatives extraordinaires et prolongent la longévité. Différents ambassadeurs sont accueillis par Magneto, en remplacement de Charles Xavier, qui leur explique les souhaits des Mutants. Le récit se déplace alors de Westchester à Krakoa et nous rencontrons Marvel Girl, Wolverine et bien d’autres héros. Nous visitons également une station spatiale et assistons au combat entre les Fantastiques et les anciens membres de la confrérie, à savoir le Crapaud, Dents de Sabre et Mystique. Très vite, tout se complexifie !

Le scénariste se fait plaisir et lire ce récit d’une traite (ou du moins dans un intervalle de temps restreint) permet de ne pas se sentir (trop) perdu. Car Hickman balance de très nombreux personnages, entremêle les lignes narratives et temporelles, se permet des pages de texte dénuées de dessin qui expliquent les bienfaits des fleurs de Krakoa, le problème de l’augmentation de la population mutante ou la composition de diverses organisations en opposition.

L’intrigue passe vraiment à la vitesse supérieure en imaginant les mutants comme un peuple en construction. Ainsi, ils se détachent peu à peu de la branche homo-sapiens en se créant leur propre alphabet, leur langue, leur nation avec leurs dirigeants et leurs lois. Nous sommes ici très loin des « bêtes » bastons entre gentils mutants et mauvais mutants que proposaient les X Men à leurs débuts, voici six décennies. Le scénariste ne nous offre ainsi pas moins de dix vies possibles, soit autant de futurs envisageables, pour une mutante possédant le pouvoir de se réincarner. Or, dans tous les cas, le rêve de Xavier semble vouer à l’échec.

Servi par des dessins impeccables mis au service de l’intrigue mais capables, également, de planches d’une grande richesse, ces douze épisodes constituent une belle reconstruction de l’univers mutant. Avec une option évidente : privilégier le côté politique et social ainsi que la crédibilité de l’ensemble tout en questionnant le droit à la différence. L’option existe évidemment depuis soixante ans chez les X-men mais a rarement été aussi bien exploitée.

Entre le redémarrage, l’exploitation d’un riche passé (Hickman ne fait pas table rase mais pioche dans ce qui l’intéresse), le soft reboot et, surtout, la préparation du futur placé sous la continuité de ce riche nouveau statu quo, HOUSE OF X / POWER OF X s’impose comme une œuvre majeure de Marvel. Un déjà classique de la BD super-héroïque et un des récits les plus ambitieux de la Maison des Idées.

HOUSE OF X / POWER OF X de Jonathan Hickman

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #BD, #Comic Book, #Marvel Comics, #X-Men - Mutants, #X Men, #Superhéros

Repost0

Publié le 12 Août 2022

CAPTAIN AMERICA : BLOOD AND GLORY

Mark Gruenwald continue son très long run sur Captain America avec les épisodes 398 à 410, rassemblés dans un nouveau épais volume des « Epic collection ». Les premiers épisodes proposés ici sont assez déstabilisants, ils participent au vaste crossover Marvel du début des années ’90, OPERATION GALACTIC STORM. Le lecteur ressent donc clairement les manques puisque les épisodes proposés sautent bien des éléments de l’histoire. En dépit de ce côté fragmenté, l’ensemble donne envie de se plonger davantage dans ce crossover (disponible en Epic, ça tombe bien !).

Comme le Captain est dans l’espace, les « remplaçants » gèrent les problèmes terrestres et US Agent et le Faucon partent délivrer Demolition Man. Pendant ce temps, Crossbones capture la petite amie du Cap’, Diamondback et tente de la retourner, au propre comme au figuré. Crâne Rouge, lui, rassemble toujours sa petite armée de super méchants. Les différentes lignes narratives sont assez éclatées et ne trouvent un aboutissement que dans les derniers chapitres.

Cependant, le gros du volume se consacre à la fameuse intrigue du « Cap Wolf ». En effet, parti à la recherche de John Jameson, la Sentinelle de la Liberté, aidé de Docteur Druid, tombe sur une ville peuplée de lycanthropes. Wolverine, Wolfsbane, Werewolf by Night et quelques autres se retrouvent embarqués dans ce récit qui culmine lorsque Cap’ lui-même devient un loup-garou ne s’exprimant plus que par des grognements bestiaux. Tout ça peut sembler ridicule (ça l’est un peu), quelque peu tiré en longueur (peu aidé par l’habitude de cette époque de répéter, par le texte, ce qu’on voit à l’image) mais l’ensemble reste divertissant et finalement mémorable… bien que pas toujours pour les bonnes raisons. Les intrigues de complément, plus courtes, autour de la relation qui se noue entre Crossbone et Diamondback fonctionnent elles aussi de manière efficace et se montrent plus mâtures et sérieuses. Le tout aurait mérité d’aller plus loin dans le côté violent / syndrome de Stockholm / malsain mais dans le cadre d’une production grand public cela reste crédible et bien mené.

La fin du volume se consacre à un crossover d’environ 160 pages entre Cap et le Punisher, forcément opposés sur la manière de rendre la justice. L’intrigue, assez classique, donne davantage dans le thriller d’espionnage que l’action super héroïque. Au fil du récit, le manichéisme initial s’efface et nous plongeons dans la zone grise de la politique fiction avec ses magouilles et autres combines gouvernementales. En parallèle les deux héros finissent par s’apprécier jusqu’à un final très convaincant dans sa simplicité. Les dessins, également plus sombres et adultes, sont adaptés à cette intrigue de bonne tenue.

BLOOD AND GLORY est donc un Epic en demi-teinte, alourdit par des « morceaux de crossovers » et une narration parfois bien lourde (toutes ces redondances fatiguent !) mais globalement plaisant. La saga du « Cap Wolf » reste fun, les sous-intrigues liées à Crossbones se montrent intéressantes et le crossover final avec Punisher confère au personnage une tonalité plus adulte et violente bienvenue.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 8 Juillet 2022

DAREDEVIL TOME 2: AUCUN DIABLE, JUSTE UN DIEU de Chip Zdarsky

Matt Murdock ne veut plus être Daredevil. Il ne veut même plus être avocat. Le voilà, par conséquent, plongé dans une nouvelle crise de foi. Le Caïd, de son côté, renonce à son empire du crime et redevient Wilson Fisk, décidé à entrer dans la légalité et à s’occuper davantage de ses fonctions de maire de New York. De son côté, Cole, le flic intègre, se frotte à ses collègues, tant ceux qui trouvaient bien pratique de laisser Tête à cornes effectuer l’essentiel du boulot que ceux qui appréciaient les pots de vin.

Ce deuxième tome de Daredevil aurait dû s’appeler Matt Murdock puisque lui seul apparait le long de ces 112 pages. Le récit prend son temps, sorte de « Daredevil no more », étalé sur cinq épisodes. Car même si on sait que Daredevil finira par reprendre du service, pour l’instant il reste aux abonnés absents. Comme dans ces vieux kung-fu dans lesquels Bruce Lee ou Wang Yu attendaient la dernière bobine pour rendre coup pour coup, DD apprécie sa retraite. Et, bien évidemment, il part draguer une libraire malheureuse en ménage. Sans savoir qu’elle appartient à un « clan » mafieux.

Ce deuxième tome approfondit la mythologie du principal protagoniste avec une approche adulte et sérieuse. Pas de vilains costumés, pas de grosses bastons d’encapés,…Juste un type qui a décidé de raccrocher le pyjama et se pose des questions sur Dieu, la justice, la place de la police, la manière de résoudre des problèmes par la force ou non, etc.

Dès lors, l’intrigue évolue lentement avec un côté feuilletonesque, voire soap : le flirt de Matt avec Mindy la libraire, la reconversion légale de Fisk, les démêlées de l’intègre Cole avec ses collègues ripoux, etc. Murdock, bien présent mais en quelque sorte un peu en retrait, reste toujours perturbé par ses contradictions. Il continue de professer sa foi catholique tout en reconnaissant l’état déplorable du monde. Un constat à mettre en parallèle avec sa défense du système judiciaire dont il est pourtant forcé de reconnaitre les faiblesses. Et avec sa mission de justicier qui l’oblige à prendre cette même justice en main, devant ainsi recourir à des méthodes qu’il désapprouve.

Venu de l’Inde, Lalit Kumar Shama propose des dessins de bonne facture, certes en deçà de ceux de son prédécesseur mais néanmoins agréablement maitrisés, surtout au niveau des ambiances et des décors, les personnages étant un peu moins bien brossés. Rien de grave, nous sommes loin des horreurs d’un Ramos sur Spiderman ou du photo réalisme mal digéré d’un Larocca sur Star Wars.

Malgré quelques bouffées d’action, l’essentiel de ce tome se consacre donc à cette exploration des sentiments du héros et à ses interrogations théologiques, philosophiques et existentialistes. Daredevil a toujours été un des protagonistes les plus intéressant, attachant et « torturé » de la Maison des Idées. De plus, il a souvent eu la chance de bénéficier de scénaristes talentueux qui ont livrés des prestations remarquées. Dans cette tradition (établie par Frank Miller et sa révision définitive de DD), Chip Zdarsky poursuit un run pour le moment exemplaire. L’auteur démontre, si besoin était, que les comics ont sacrément évolués dans le bon sens depuis les petites histoires emballées en 20 pages où le héros se contentait de savater le « vilain de la semaine ». On attend la suite, annoncée par un cliffhanger en guise de dernière planche, avec impatience.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #BD, #Daredevil, #Marvel Comics, #Superhéros

Repost0

Publié le 1 Juillet 2022

DAREDEVIL: JAUNE de Jeff Loeb et Tim Sale

Au début du XXIème siècle, Jeff Loeb et le récemment décédé Tim Sale décident de revisiter des événements marquants de l’existence des super-héros emblématiques. Aux côtés de leur chef d’œuvre, SPIDERMAN : BLEU, sort donc ce DAREDEVIL : JAUNE. Nous en sommes au tout début de la carrière de Tête à cornes, alors qu’il porte encore son premier costume jaune (d’où le titre).

Le récit, auto-suffisant, s’affranchit de la continuité et déroule une histoire complète qui peut s’apprécier sans connaissance préalable du personnage. A cette époque, Matt Murdock est obsédé par sa nouvelle secrétaire, Karen Page. Dans la « continuité », Karen sera le premier grand amour de Matt, deviendra ensuite son associée puis rompra avec lui lorsque le justicier lui révélera son identité secrète. Par la suit, Karen deviendra actrice porno avant de tomber dans la drogue et de vendre l’identité secrète de Daredevil au Caïd. Atteinte du Sida elle sera tuée par le Tireur. Loeb ne retrace pas l’entièreté du parcours de Karen, préférant permettre à Matt de se souvenir de leurs premières années. Héros accessible, justicier urbain, Daredevil affronte ainsi le Hibou mais l’essentiel du récit reste focalisé sur son alter-ego. L’avocat aveugle tente de se faire un nom avec son associé, Foggy Nelson, lui aussi amoureux de Karen.

Ce ton tragique n’exclut pas quelques passages plus légers et donne un récit solide et bien charpenté auquel on reprochera seulement une fin un peu expédiée. Dommage que le duo n’ait pas bénéficié d’une cinquantaine de pages supplémentaires pour poursuivre leur exploration du personnage de Karen. Toutefois, ce bémol ne ternit guère un ensemble fort réussi avec des personnages attachants et bien brossés. Les dessins de Tim Sale possèdent, eux, un côté un peu « spécial » et s’éloignent avantageusement du tout-venant : parfois déstabilisants, ils sont, en tout cas, très réussis, détaillés et évocateurs.

En 150 pages, DAREDEVIL : JAUNE constitue donc une excellente introduction à l’univers du héros de Hell’s Kitchen : une histoire efficace, un rythme rapide, une narration parfois elliptique mais qui prend cependant le temps de détailler les interactions entre les protagonistes,… Pourquoi se priver ? Un grand classique et une des meilleures façons de découvrir un des super-héros les plus attachants de la maison des Idées.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Daredevil, #Marvel Comics, #Superhéros

Repost0

Publié le 24 Juin 2022

MARVEL EPIC COLLECTION - CAPTAIN AMERICA: THE BLOODSTONE HUNT

Un nouveau épais tome de la collection Epic. Il comprend les épisodes 351 à 371 de la série Captain America, datant de la toute fin des années ’80. Mark Gruenwald poursuit l’écriture de ce très long run qui s’inscrit dans la suite du précédent et réussi THE CAPTAIN.

Où en sommes-nous ? Steve Rogers est redevenu le Captain America, récupérant son bouclier et son costume. John Walker, son remplaçant, accepte de se mettre en retrait. Mais, lors d’une conférence de presse, Walker est abattu par un sniper. Le Captain, Peggy Carter, Nick Fury et Battlestar mènent l’enquêtent. Ils apprennent que Walker est toujours vivant : le gouvernement lui a donné une nouvelle identité secrète, celle de U.S. Agent. Les intrigues suivantes placent Cap’, à la tête des Avengers, face aux Super Soldats Soviétiques. Redevenu enfant à la suite d’un sortilège, Cap’ infiltre une secte menée par Mother Night.

L’arc qui donne son titre à cette anthologie s’étend sur six épisodes : le Baron Zemo recrute Batroc, l’expert français de la savate à l’accent impayable, Machette et Zaran pour reconstituer une pierre magique. Une pièce très plaisante, qui voit Cap’ associé à une Diamondback chaude comme une baraque à frites. La « bloodstone hunt » est très agréable à lire, plein de rebondissements, d’action et d’aventures, avec le toujours fun Batroc au code de l’honneur particulier qui émaille ces combats de « sacrebleu » et autre « m’sieur ».

La suite implique Crossbones, le retour de Crâne Rouge et un détour par le crossover « Acts of Vengeance » (en 3 parties). C’est également plaisant et une lecture des épisodes enchainés gomment certains défauts (c’est parfois trop lent et quelques histoires sont médiocres). Cela reste typique du comic-book de cette époque, avec souvent une narration un peu pesante ou des pensées redondantes des héros dont on pourrait se passer en regardant simplement les images. Mais, dans l’ensemble, le lecteur passe un bon moment.

Le côté plus politique, violent et mâture de THE CAPTAIN s’efface devant des récits surtout basés sur l’action et les combats classiques contre des super méchants. Parfois longuet (le destin de John Walker se devine en 2 pages mais prend plusieurs épisodes), parfois naïf (la romance reste un brin neuneu et Diamondback se la joue vraiment chaudasse émoustillée par Cap’), tout cela possède le charme du bon comics mainstream d’antan.

De leurs côtés, les dessins sont d’un bon niveau général, pas trop détaillé mais pas bâclés non plus. On retrouve évidemment le mélange habituel de mâles très musclés et de femelles sexy portant des tenues improbables et peu pratiques. Rien de honteux et rien de fantastique, du boulot honnête, illustratif mais dynamique.

En récit annexe, le combat entre Cobra et Mr Hyde poursuit le travail du scénariste sur sa Société du Serpent. Un récit « au long cours » sur les super-vilains ophidiens plutôt sympa. En prime, quelques guest stars apparaissent, comme John Jameson en pilote. La Némésis de toujours, Crâne Rouge, est de la partie mais se voir ravir la vedette par le nouveau venu, le redoutable Crossbones.

Bref, BLOODSTONE HUNT demeure un tome sympathique à conseiller aux fans du personnage.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 17 Juin 2022

DAREDEVIL TOME 1: CONNAITRE LA PEUR de Chip Zdarsky & Marco Checchetto

En 2019, le scénariste canadien Chip Zdarsky se voit confier la reprise de Daredevil, succédant à Charles Soule et à l’événement DEATH OF DAREDEVIL. Dans ce nouveau statu quo, Matt Murdock se remet de l’accident qui a failli le tuer. Il prend des antidouleurs, drague dans les bars et opère toujours sous l’identité du Diable Rouge. Pendant ce temps, Wilson Fisk, le Caïd autoproclamé, devenu maire de New York, a lancé une vaste croisade contre les encapés et, en particulier, Tête à cornes. Les flics, de leur côté, évitent de mentionner les interventions de DD, lesquels entrainent surtout un surplus de paperasse. Pourtant, l’inspecteur Cole, fraichement débarqué en ville, ne l’entend pas ainsi. Il souhaite coffrer Daredevil, qu’il considère comme un justicier. Matt, lui, souffre encore une fois d’une crise de foi. Il discute avec le père Cathal, qui l’avait déjà aidé après l’accident l’ayant rendu aveugle, de péché, de Dieu, etc. Peu après, sous le costume de Daredevil, il empêche un cambriolage mais tue involontairement un des truands. Cela provoque chez Matt une profonde remise en question de sa mission et de ses méthodes.

Pour cette nouvelle série en forme de soft reboot, le scénariste relance le héros mais tient compte des événements antérieurs. Ces cinq épisodes montrent par conséquent un Matt Murdock peu en forme, en quête d’une relation stable, brisé et prenant des antidouleurs. Il est loin d’être performant en tant que superhéros : il manque de tomber en jouant les acrobates et se fait sérieusement malmené par des petits truands. Au point que le reste des encapés urbains lui conseille de raccrocher les gants et le masque.

Daredevil est sans doute l’un des personnages les plus intéressants de Marvel : ses pouvoirs sont très limités et son principal, son sens radar, compense « simplement » sa cécité. Il a toujours fait partie des héros urbain et réalistes, aux côtés de Luke Cage, Jessica Jones, Punisher et, dans une certaine mesure, Spidey. Bref, Tête à cornes n’est jamais meilleur que lorsqu’il s’occupe de problèmes modestes, « à hauteur d’hommes », loin des conflits cosmiques et des super vilains tout-puissants. Ici, encore une fois, il se débat avec ses doutes, sa foi, ses interrogations sur la réponse à apporter à la criminalité endémique de son quartier, etc.

Rien qui n’ait été abordé précédemment dans la série mais ce premier tome reste néanmoins une belle réussite, joliment écrit, très crédible et fort bien dessiné. Un très bon départ pour ce renouveau.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #BD, #Comic Book, #Marvel Comics, #Superhéros, #Daredevil

Repost0

Publié le 10 Juin 2022

MARVEL EPIC COLLECTION - CAPTAIN AMERICA: THE CAPTAIN de Mark Gruenwald

Encore un épais volume de la « Epic Collection ». Il succède à deux collections sympathiques, SOCIETY OF SERPENTS et JUSTICE IS SERVED, poursuivant l’idée d’un Steve Rogers jetait dehors par le Gouvernement. Du coup Steve poursuit sa croisade mais sous le sobriquet plus sobre de Captain. Pendant ce temps, John Walker, alias Super Patriote, est engagé pour reprendre le flambeau et, surtout, le bouclier.

En 20 épisodes pour 520 pages, THE CAPTAIN développe ce récit et suit, en parallèle, les deux incarnations de la Bannière Etoilée. Steve Rogers se retrouve ainsi entouré du Faucon, de Demolition Man, de Nomade et de la totalement inutile Vagabond. Walker, de son côté, sombre dans la folie furieuse lorsque son identité est dévoilée et ses parents assassinés. La Society Of Serpents revient également sur le devant de la scène avec une Diamondback chaudasse et une multiplication des méchants amusante. Une vingtaine de vilains « reptiliens » se disputent la tête de l’organisation sur laquelle Viper lance une sorte d’OPA. Les membres de la Société sont vraiment divers, ils vont de gugusses costumés sans véritable pouvoir à des super criminels plus dangereux et puissants. Leur réunion fait donc sourire mais retrouve le côté outrancier et divertissant des comics d’antan.

Conspirations, combat de Captain contre Iron Man (en pleine guerre des armures), affrontement avec l’un ou l’autre vilains de seconde zone, passages WTF (Ronald Reagan transformé en serpent monstrueux après avoir été drogué par la Société),…beaucoup de choses se passent et, franchement, la plupart d’entre elles sont fun et énergiques. Bien sûr, on n’échappe pas à quelques passages risibles, à une caractérisation parfois fluctuante ou minimale des personnages (Nomade est pénible, Vagabond devrait recevoir un autocollant « sert à rien » sur le front, Diamondback a des yeux qui crient braguettes à chaque apparition d’un encapé musclé), à des costumes tout en excès, etc. Les bulles de pensées, un peu trop nombreuses, ralentissent souvent l’intrigue et sont redondantes par rapport aux dessins. La qualité est également en dent de scie : si la plupart des épisodes sont réussis d’autres restent anecdotiques. Heureusement, les premiers sont plus nombreux que les seconds.

Bref, si on supporte les bémols habituels des comics des années ’80 (tout en poses iconiques et en dialogues grandiloquents), ces défauts n’en sont, en réalité, pas vraiment.  Ils servent simplement à accroitre le potentiel d’une intrigue dans l’ensemble bien gérée malgré une longueur conséquente (près de deux ans de publication quand même !).

Si le récit ne cherche pas à se montrer plus profond qu’il ne l’est, l’auteur s’attaque assez frontalement aux excès du patriotisme et du vigilantisme. Il pose aussi la question de la problématique des héros costumés et la nécessité de protéger leur identité (anticipant CIVIL WAR). Bref, THE CAPTAIN combine le côté déjanté des comics (costumes folkloriques et plans de domination absurdes) avec leurs aspects plus sérieux. D’ailleurs, pour un comic Marvel mainstream, l’ensemble ne détourne pas les yeux de la violence lorsque le nouveau Cap’ se déchaine et se venge des meurtriers de ses parents.

Visuellement, THE CAPTAIN bénéficie de planches classiques avec des compositions traditionnelles et des dessins efficaces : propres et nets sans être fulgurants, ils servent le récit pour un résultat souvent enthousiasmant. A l’image de cette collection de belle tenue, à conseiller aux amateurs de la Sentinelle de la Liberté.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 3 Juin 2022

SUPERMAN: RED SON

Publié dans la gamme « elsewhere », donc hors continuité, cette aventure propose une cauchemardesque dystopie uchronique (sauf pour les électeurs décérébrés de la Rance Insoumise). Jugez plutôt : Superman n’atterrit pas au pays de la liberté mais bien en enfer, autrement dit dans un kolkhoze de l’autre côté du rideau de fer. Là ses parents adoptifs lui inculquent les « valeurs » abjectes du communisme et Super Coco devient le fervent zélote de la puante idéologie de Stalline.

Bien des années plus tard, Superman, aussi sûr de son bon droit qu’un Jean-Cul Mélanchon en campagne, devient le serviteur du peuple et surtout de son petit Père. Car notre arme de propagande extra-terrestre se transforme en bras droit tout-puissant du camarade Stalline. A la mort de celui-ci, notre Super Rouge prend carrément sa place et devient chef de l’URSS puis, avec l’aide de la convertie Wonder Woman, de pratiquement tous les pays du monde. Seuls les fiers Etats-Unis résistent encore, cernés de toute part par la peste rouge. La dernière terre de liberté dans un monde pourri par le socialisme triomphant.

Car imaginez si vous le pouvez l’horreur d’un monde où le Soviet Suprême est un extraterrestre quasiment immortel au cerveau empoisonné par le communisme. Ce  n’est plus un reich de mille ans c’est un gauchisme éternel, Fabien Roussel en serait tout émoustillé s’il lisait des comics.

Même le chef du KGB trouve qu’il y a quelque chose de pourri au royaume de Russie. Seul adversaire sur son terrain : un gamin dont les parents ont été abattus par la police soviétique et qui, vingt ans plus tard, combat dans l’ombre sous l’identité du Batman. Pendant ce temps, aux USA, le Daily Planet met la clé sous la porte (les gens ne lisent sans doute plus que l’Huma). Lois, elle, a épousé l’homme le plus intelligent du monde, Lex Luthor, accessoirement candidat à la succession de JFK et probablement le seul type au monde a pouvoir lutter efficacement contre Super Coco.  Luthor multiplie les inventions et créations (Bizarro and co) pour purger le monde du mal et trouve même le valeureux Hal Jordan pour lui confier un anneau étrange afin de l’aider dans sa croisade.

Un grand récit épique, qui montre à quel point l’univers DC a échappé au pire et comment, le cerveau bousillé par une idéologie infecte, Superman passe à l’Ennemi. Heureusement, Luthor finira par triompher dans un happy-end tempéré par un excellent retournement de situation à base de paradoxe temporel. Une bonne histoire, quelques notes d’humour, des clins d’œil et références à l’univers DC bien intégrés et des dessins de qualité pour une très belle réussite.

Un excellent comics et une belle dénonciation d’un régime politique immonde, à conseiller à tous, même aux électeurs de Poutou qui, peut-être ouvrirons les yeux sur leur conception du monde.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #DC, #DC Comics, #Comic Book, #Superhéros, #Superman, #Uchronie

Repost0