superheros

Publié le 14 Août 2019

BATMAN REBIRTH TOME 5 : EN AMOUR COMME A LA GUERRE

Contient Batman (2016) #33-38. 

Ce n’est plus un secret : Batman et Catwoman vont bientôt convoler. Un événement accueilli différemment par les alliés et ennemis du Chevalier Noir. Un premier arc en trois parties (« The Rules of engagement ») conduit les amoureux à affronter Talia al Ghul dans son repère. Entre les scènes de combat, assez classiques, Tom King nous offre quelques dialogues savoureux, notamment lorsque Catwoman questionne Batou sur l’identité de son meilleur ami. Nous avons droit aussi à une réunion de la plupart des Robin (et une référence à la mythique Bat Vache) qui se demandent où ce mariage va mener. D’ailleurs lorsque Damian demande à son père s’il est heureux ce dernier répond simplement « j’y travaille ». On ne peut lui en demander davantage.

BATMAN REBIRTH TOME 5 : EN AMOUR COMME A LA GUERRE

Une courte histoire (« double date ») suit et imagine un intermède très amusant dans la vie de Superman et Batman. Parti à une fête costumée en compagnie de Lois et Selina, nos héros intervertissent leur costume respectif. La première partie de l’intrigue est la plus réussie, parvenant à montrer en parallèle Superman et Batman et donc à relever leurs oppositions qui les rendent, finalement, complémentaire. La seconde partie, la soirée costumée en elle-même, est plus anecdotique mais souvent drôle avec les poses très macho des deux héros qui se chamaillent sous les yeux de leurs compagnes.

Enfin, le dernier récit, beaucoup plus sombre, montre « l’origine de Bruce Wayne » en suivant un garçonnet qui connait le même destin que Bruce et perd ses parents dans une agression.

Ce cinquième tome constitue une nouvelle réussite dans ce run de Tom King pour l’instant quasi sans défaut : passant de l’action violente à l’intimiste, du léger au très sombre, EN AMOUR COMME A LA GUERRE s’impose comme un recueil varié et agréable, servi par des dessins irréprochables et des dialogues savoureux. Conseillé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #Comic Book, #DC, #Superhéros

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Publié le 24 Avril 2019

JLA - NOUVEL ORDRE MONDIAL de Grant Morrison

Grant Morrison, dans les années ’90, se voit chargé de relancer la valeur sûre (mais en perte de vitesse) de DC Comics, la célèbre Justice League d’Amérique. Epoque oblige nous sommes en pleine surenchère super-héroïque au niveau de « l’iconisation » des personnages : muscles saillants pour les hommes et poitrine surdimensionnée pour les femmes, en particulier une Wonder Woman dessinée en plongée afin de mettre davantage en valeur ses attributs. Bref, le comics invente pratiquement la 3D sans lunettes.

Et les intrigues ? Ce tome en compte quatre, d’un intérêt variable. La première, la plus réussie, traite d’une bande de super-héros extraterrestres, l’Hyper Clan, décidés à imposer un nouvel ordre mondial en apparence bénéfique. Mais la JLA n’y croit pas. Et le lecteur non plus. Le problème étant la rapidité avec laquelle le doute est expédié et le manque de subtilité de nos aliens soi-disant bien gentils. On aurait pu avoir une vraie réflexion sur l’imposition d’un ordre mondial « pour le plus grand bien », un récit traitant de la dictature du bonheur ou des procédés visant à agir de manière bénéfique en usant de procédés discutables façon SUPREME POWER. On a du paf pouf. Ce n’est pas désagréable mais cela reste frustrant.

La seconde histoire parle du recrutement de Tomorrow Woman et fait figure d’intermède avant une grosse démonstration pyrotechnique au sujet d’une invasion par les troupes du…Paradis. Guerre entre les anges et destructions massives sont au programme d’un récit que l’on qualifiera de blockbuster décérébré et divertissant. Une fois encore le potentiel semblait présent pour introduire davantage de profondeur, voire un soupçon de réflexion, mais le scénariste préfère l’efficacité immédiate et les affrontements dantesques.

Enfin, le dernier récit, plus original, montre le recrutement du nouveau Green Arrow tandis que les membres vétérans de la JLA sont piégés dans des univers oniriques alternatifs.

JLA - NOUVEL ORDRE MONDIAL de Grant Morrison

Typique de son époque, ce premier tome use d’une narration menée à cent à l’heure qui ne laisse jamais au lecteur le temps de souffler, au risque de provoquer une indigestion devant cette abondance de combats, ces dialogues souvent lourdingues et ces résolutions d’intrigue expédiées en quelques cases. Aucun effort éditorial ne viendra d’ailleurs aider le néophyte qui passe d’un Superman classique (mais affublé d’une coupe mulet d’époque !) à une version bleue et blanche dotée de nouveaux pouvoirs. Il faudra donc que le lecteur accepte cette nouvelle donne sans chercher à l’expliquer ou qu’il se plonge dans les pages de Wikipedia.

Néanmoins, ce NOUVEL ORDRE MONDIAL fonctionne agréablement dans les limites de ses ambitions : l’action est omniprésente, quelques remarques sur le statut de ces héros déifiés s’avèrent pertinente et une certaine dose d’humour, parfois référentiel, fonctionne, en particulier lorsque Grant Morrison se fait ironique, appelant Aquaman « Poisson Man » ou montrant Green Arrow effaré devant les ridicules flèches « gant de boxe » de son paternel tandis qu’un super-héros ringard tente d’intégrer la ligue afin de pouvoir mater Wonder Women avec sa vision à rayon X.

Bref, on passe un bon moment devant ce gros blockbuster très ancré dans son époque mais on n’ira pas faire figurer ces pages dans les incontournables du comics.

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Publié le 11 Avril 2019

UNCANNY X FORCE - LA SOLUTION APOCALYPSE

Premier volume des aventures, sous la direction de Rick Remender, de l’équipe de super héros la plus brutale de la Maison des Idées, la X Force. Composée de héros bien radicaux comme Wolverine, Deadpool, Psylocke, Archangel et le nettement moins connu Fantomex, un personnage récent (créé en 2002) pour rendre hommage aux fumetti comme Diabolik ainsi qu’à Fantômas. Nous sommes à l’époque des événements de SCHISME, donc en pleine divergence d’opinion entre le radical Wolverine et le plus modéré Cyclope pour déterminer la position des X-Men face à une hostilité grandissante à l’égard des mutants (refrain connu).

Les intrigues développées sont plutôt complexes, il est nécessaire de posséder un minimum de background Marvel pour apprécier (Panini oblige aucun effort éditorial n’est entrepris pour offrir au lecteur le fameux « point d’entrée idéal ») et, même ainsi, difficile de ne pas se sentir parfois un peu perdu. Les récits mélangent altération temporelle, mondes parallèles, versions cybernétiques des super héros envoyés combattre la X Force, un gamin Apocalypse, etc. Ce n’est pas toujours d’une grande limpidité mais la narration reste effective, les intrigues bien menées, le rythme efficace et l’alternance des « petites histoires » personnelles et des « grands combats » bien dosée avec une menace pas moins que planétaire à contrer.

UNCANNY X FORCE - LA SOLUTION APOCALYPSE

Tout cela se montre donc très plaisant, avec une bonne gestion des différents personnages qui ont chacun droit à une caractérisation efficace : le hargneux Wolverine est toujours le meilleur dans sa partie, Deadpool fait le pitre mais ne lésine pas sur le carnage, Psylocke et Archangel entretiennent une relation conflictuelle et Fantomex garde sa part de mystère.

Bref, UNCANNY X FORCE s’avère globalement enthousiasmant et en outre bien illustré par des dessinateurs effectuant tous un boulot irréprochable. Un très bon volume qui devrait satisfaire les amateurs des mutants.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Comic Book, #Marvel Comics, #Superhéros, #X-Men - Mutants

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Publié le 19 Février 2019

NIGHTWING REBIRTH TOME 1: PLUS FORT QUE BATMAN

Et voici le retour du « fils gris » de Gotham sous le masque de Nightwing. Supposé mort durant le crossover FOREVER EVIL, Dick Grayson jouait en réalité les agents infiltrés au sein de l’organisation Spyral. Devenu l’Agent 37 il avait effectué de nombreuses missions d’espionnage « bondienne ».

Ayant récupéré la tenue sombre de Nightwing, le héros poursuit néanmoins son travail d’agent plus ou moins secret et plus ou moins double. Cette fois, il agit en compagnie d’un nouveau personnage, Raptor que lui colle dans les pattes l’inévitable Cour des Hiboux, décidément mise à toutes les sauces depuis son introduction récente comme pièce essentielle de la mythologie de Gotham. La relation entre Nightwing et Raptor nourrit les différents épisodes : le nouveau ayant une vision plus radicale et extrémiste de la justice, Dick s’interroge sur la manière d’aborder ce partenariat imprévu. Bien évidemment, nous avons droit à des dialogues avec Batman, cette fois dans une optique plus égalitaire et loin des simagrées des débuts de Dick en tant que Robin. En filigrane, Dick renoue aussi avec Barbara « Batgirl » Gordon pour une sorte de romance platonique composée de rendez-vous manqués et de combats en duo.

NIGHTWING REBIRTH TOME 1: PLUS FORT QUE BATMAN

Graphiquement, les épisodes sont agréables, du bon mainstream bien dessinés et précis assurés par Yanick Paquette (le premier épisode) puis Javier Fernande (le reste).

Pour les allergiques au style « James Bond » de la série GRAYSON, ce rebirth sonne le retour aux sources partiels du personnage, à présent positionné entre le super-héros et l’agent secret dans des intrigues plus adultes et sérieuses que précédemment. Un début intéressant en attendant la confirmation (ou non) des qualités annoncées par cette première histoire plutôt convaincante et divertissante servie par des dessins tout à fait corrects. Plaisant et, dans l’ensemble, un rebirth très acceptable pour un Nightwing plus que jamais décidé à voler de ses propres ailes loin de la Chauve Souris.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #Comic Book, #DC, #Superhéros, #Nightwing

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Publié le 4 Février 2019

DETECTIVE COMICS TOME 4: DEUS EX MACHINA

Detective Comics #957 à #962.

Ce quatrième recueil remet en lumière un personnage très intéressant de la mythologie du Chevalier Noir, Jean Paul Valley, alias Azrael, justicier rentre-dedans ayant remplacé Batman après que ce dernier ait été vaincu par Bane (durant la saga KNIGHTFALL). Nous retrouvons donc Valley confronté à un nouveau vilain mandaté par l’Ordre de Saint Dumas et destiné à lui succéder, Ascalon. En parallèle ce tome approfondit la relation entre le Caped Crusader et la magicienne Zatanna, notamment grâce à des flash-backs réussis. Toute cette histoire est efficace, développant les relations entre les différents membres de l’équipe. Si Azrael et Zatanna sont mis en avant, le scénariste approfondit également les relations entre Batman, Batwoman et Luke Fox. Le premier récit, consacré à Spoiler, semble plus anecdotique mais annonce quelques développements ultérieurs et remet en lumière ce personnage amené à prendre de l’importance par la suite.

Ce quatrième tome confirme les qualités de Detective Comics : intrigue bien menée et joliment rythmée, alternance de passages intimistes et de scènes d’action efficaces, approfondissement judicieux de la mythologie du Dark Knight via des flash-backs éclairants, etc. Batman étant à présent entouré d’une équipe, nous faisons, à chaque nouvel arc, un peu plus connaissance avec ces nouveaux alliés, par exemple l’ancien super criminel Gueule d’Argile en quête de rédemption quoique ce soit réellement Jean Paul Valley qui vole ici la vedette à toute l’équipe.

DETECTIVE COMICS TOME 4: DEUS EX MACHINA

Les scénaristes proposent aussi quelques coups de théâtre savamment distillés et le récit se termine logiquement par un cliffhanger de qualité. Le tout étant servi par des dessins de haute volée avec quelques belles planches référentielles, notamment lorsque Azrael retrouve sa glorieuse armure d’antan. Alors évidemment on pardonne une narration classique qui se repose une fois de plus sur des événements oubliés (ici la relation jadis nouée par Batman et Zatanna) et l’énième artifice de la mort supposée de Robin (Tim Drake pour cette fois) pour faire avancer le récit.

Bref, aucune raison de se priver de ce nouveau volet de la grande histoire du Batman.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #Comic Book, #DC, #Superhéros

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Publié le 31 Janvier 2019

BATMAN REBIRTH TOME 4: LA GUERRE DES RIRES ET DES ENIGMES de Tom King

Alors qu’il noue une relation sérieuse avec Catwoman, envisageant même de l’épouser, Batman raconte à la jeune femme un épisode de sa croisade, situé au tout début de sa carrière de justicier. Ayant perdu le sourire, le Joker ne parvient plus à rire en dépit de tous ses efforts, chaque fois contrecarré par Batman. Le Clown du crime se lance donc dans une entreprise meurtrière inédite qui laisse des dizaines de victimes sur le pavé. La police se résout même à demander l’aide de Nigma, alias le Sphynx, mais ce-dernier s’évade de prison et entame une guerre des rires et des énigmes pour déterminer qui peut supprimer le Chevalier Noir.
 

BATMAN REBIRTH TOME 4: LA GUERRE DES RIRES ET DES ENIGMES de Tom King

Un scénario pas toujours très crédible mais qu’importe, le récit donne lieu à d’excellentes scènes, notamment le long « diner français » organisé par Bruce Wayne et servi par Alfred qui permet au Joker et au Sphynx de se jauger. Un personnage très secondaire aura également un rôle important à jouer, le vilain de troisième zone Kite Man et ses cerfs-volants dont l’histoire tragique nous est contée. C’est grâce à lui, et de manière peu chevaleresque, que le Batman prendra finalement l’avantage. Tout ce récit est conté par Bruce pas très fier de ses actes à Selina avant une proposition attendue qui conclut cet arc par un sacré cliffhanger. On excusera la manière dont Batman agit (de manière à la fois trop détachée et trop radicale) par la « jeunesse » du personnage puisque ces événements se sont produits un an après que Bruce ait revêtu la cape. On pardonnera également les blagues et énigmes pas toujours convaincantes en dépit des efforts de la traduction, certaines tombant complètement à plat. Mais après tout le Joker ne rit plus et le Sphynx s’éloigne de son côté « maitre des énigmes ». Car ce tome fait surtout du Sphynx un type vraiment dangereux, moins fou que le Joker mais certainement aussi redoutable, un monstre de logique qui perd son côté bouffon au profit d’une froideur totale, notamment lorsqu’il s’évade de prison.
Quelques défauts donc mais, dans l’ensemble, un arc à la hauteur des attentes suscitées par son pitch et servi par des dessins irréprochables. Un bon moment !

BATMAN REBIRTH TOME 4: LA GUERRE DES RIRES ET DES ENIGMES de Tom King

Contient Batman (2016) #25-32.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #Comic Book, #DC, #Superhéros

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Publié le 28 Janvier 2019

BATMAN REBIRTH TOME 2 : MON NOM EST SUICIDE de Tom King et David Finch

Pour ce deuxième recueil « rebirth » le Caped Crusader rassemble sa propre « Suicide Squad ». Suite aux événements du premier tome, Batman essaie de s’occuper de la justicière Gotham Girl.  Pour cela, il envisage de recruter de force le Psycho Pirate, actuellement détenu sur l’île de Santa Prisca par un Bane depuis peu guéri de sa dépendance au Venin. Pour investir la forteresse de Bane, le Chevalier Noir rassemble une bande de criminels détenus au pénitencier de Belle Reve. Il recrute ainsi le Tigre de Bronze, le Ventriloque et les amoureux Poli et Chinelle (sorte de médiocres imitations du couple Joker / Harley), sans oublier une Catwoman qui ne tarde pas à retourner sa veste.

JE SUIS SUICIDE se lit sans déplaisir mais sans réelle implication. L’auteur choisit de faire de Batman une sorte de bulldozer qui, à l’instar de la version de Snyder dans son ALL STAR BATMAN, encaisse des dizaines de coups mais continue d’avancer l’œil rivé sur son objectif unique, ici récupéré le Pirate. Si on peut comprendre l’implication de Catwoman voire du Ventriloque dans cette affaire, le Tigre de Bronze et le duo Poli / Chinelle ne font guère plus que de la figuration. On peut aussi se demander pourquoi le Caped Crusader n’utilise pas sa propre force spéciale vue dans DETECTIVE COMICS…les joies de la continuité compliquée. Reste une intrigue assez classique mais prenante, quelques coups de théâtre relativement attendus mais bien mené et un réel plaisir de lecture grâce à une partie graphique irréprochable.

BATMAN REBIRTH TOME 2 : MON NOM EST SUICIDE de Tom King et David Finch

Le plus intéressant dans ce récit reste la relation toujours problématique et fortement sexualisée entre Batman et Catwoman. Une romance approfondie dans les deux épisodes annexes, situés « sur les toits », qui sont très bien écrits et confèrent une vraie épaisseur à nos deux acrobates nocturnes. Ces épisodes sont de grands moments de l’histoire du Chevalier Noir (et annoncent les futurs développements de cette relation conflictuelle) et, à eux seuls, justifient la lecture de ce deuxième tome plutôt plaisant.

Contient Batman (2016) #9-15.

 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #Comic Book, #DC, #Superhéros

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Publié le 21 Janvier 2019

LA LIGUE DES HEROS de Xavier Mauméjean

En 1969 un vieil homme amnésique est ramené chez lui. Des souvenirs lui reviennent peu à peu, l’amenant à penser qu’il fut peut-être, au début du siècle, Lord Kraven, défenseur de l’empire britannique en bute aux créatures du Pays de Nulle Part menées par Peter Pan.

Mauméjean propose ici un roman extrêmement touffu qui devrait enchanter ceux qui se sont délectés des « délires » de Philip José Farmer (un des inventeurs du crossover littéraire avec ses nouvelles aventures de Tarzan, Doc Savage, etc.), du superbe cycle uchronique de Kim Newman (ANNO DRACULA) ou, plus récemment, des œuvres d’Alan Moore puisque le Français accomplit une sorte d’hommage destructeur aux super-héros à la manière des Watchmen ou de La ligue des Gentlemen Extraordinaires. On passe ainsi de Burrought (Tarzan) à Stan Lee et aux Marvel Comics en effectuant quelques détours par le Sherlock de Conan Doyle revisité par la science-fiction « new wave » à la Michael Moorcock sous le patronage de Jules Verne. C’est donc la foire d’empoigne de la pop culture, l’orgie pulp et les références en pagaille. Oui mais, là où Mauméjean n’aurait pu livrer qu’un simple divertissement truffé de clin d’œil, LA LIGUE DES HEROS démontre son ambition par son style prenant et déstabilisant. Car l’auteur use de chapitres courts, passent d’une période à une autre, ne laisse guère le temps au lecteur de souffler et parcourt plusieurs décennies à grande vitesse, le roman s’apparentant à une suite de vignettes intimistes ou spectaculaires qui racontent, en laissant en creux bien des périodes, une série d’événements survenus à Londres et dont furent témoins ces super-héros oubliés. Lord Kraven est ainsi entouré de Lord Africa (un Tarzan mâtiné d’Allan Quatermain), English Bob (le side kick inévitable), Le Maître des Détectives (un émule de Sherlock en provenance de Neverland),…Leurs ennemis se nomment Dr Fatal, Spada mais aussi Peter Pan. Le temps passe, la première guerre mondiale arrive et balaie une partie de la Ligue, ensuite reformée par ses survivants tandis que la monarchie anglaise est renversée.

LA LIGUE DES HEROS constitue donc une uchronie steampunk teintée d’urban fantasy, de science-fiction, d’action « pulpe », de fantastique et d’aventures rétro. Une œuvre foisonnante, parfois à la limite du digeste de par sa construction narrative éclatée et bordélique, mais indéniablement originale et ambitieuse. En décloisonnant les genres, Mauméjean s’imposait déjà comme une des nouvelles plumes les plus intéressantes de l’imaginaire français.

Le lecteur peut se sentir parfois perdu ou se demandait où l’auteur veut en venir (c’est le cas, probablement volontairement), mais, qu’on se rassure, le final retombe sur ses pattes et le dernier chapitre offre une conclusion satisfaisante et plus cartésienne à l’apparent délire des deux cents premières pages.

S’il n’est pas exempt de défaut, LA LIGUE DES HEROS se révèle une lecture au final plaisante et intelligente doublée d’un pastiche savoureux d’un siècle de « para culture » littéraire, cinématographique et dessinée.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantastique, #Fantasy, #Superhéros, #Uchronie, #science-fiction

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Publié le 3 Juillet 2018

CAPITAINE FUTUR: L'EMPEREUR DE L'ESPACE d'Edmond Hamilton

Père fondateur du space opéra, Edmond Hamilton (1904 - 1977) s’est fait connaitre avec diverses sagas cosmiques comme LES LOUPS DES ETOILES ou LES ROIS DES ETOILES. Il travailla également pour DC Comics, écrivant pour Superman, ce qui se ressent dans sa création la plus fameuse, le Capitaine Future, lequel s’inspire à la fois de l’Homme d’Acier (et de Batman) et des héros pulp comme Doc Savage.

Nous sommes dans un lointain avenir (1990 !) et un couple de scientifiques, les Newton, s’établit sur la lune pour éviter que leurs inventions ne tombent entre de mauvaises mains. Malheureusement, les savants sont assassinés par un politicien corrompu. Leur unique enfant, Curt Newton, sera élevé sur la lune par le robot Grag, l’androïde Otho et le Cerveau vivant Simon Wright. Développant ses capacités, le jeune homme décide de lutter contre le crime et prend le pseudonyme de Capitaine Future. Chez nous il sera davantage connu sous le sobriquet de Capitaine Flam popularisé par les dessins animés des années ’70.

 « Tous les habitants du système solaire connaissaient le nom du Capitaine Futur, l’ennemi déclaré du mal et des malfaiteurs ».

Voici un justicier inflexible et incorruptible typique du pulp, avec toutes les qualités requises pour protéger la terre de ses ennemis. En effet, le dernier souhait de sa mère était qu’il « combatte ceux qui utilisent les pouvoirs de la science à des fins maléfiques ». Cependant, Capitaine Future garde le choix : « défendre l’humanité contre les exploiteurs ou chercher le bonheur au gré d’une vie paisible ». Bien évidemment Curt Newton choisit « d’écraser les criminels et de préserver la civilisation des neuf mondes ».

Se voulant « scientifiquement crédible » à l’époque, CAPITAINE FUTUR fera aujourd’hui sourire avec ses dispositifs anti gravité, ses rayons fulgurants, ses gadgets qui rendent invisibles ou immatériels, sans oublier ses descriptions très fantaisistes des neuf planètes du système solaire. Pourtant, tout cela reste très plaisant et divertissant. C’est écrit de manière simple mais cela fonctionne à la manière d’un serial, avec une action échevelée qui ne s’embarrasse pas de subtilité ou de descriptions laborieuses : priorité à l’aventure et au merveilleux.

En dépit de son incroyable naïveté, de son manichéisme suranné (le héros n’a pas le moindre défaut, ses ennemis doivent être anéanti sans la moindre hésitation), ce premier volume (une quinzaine suivront) procure beaucoup de plaisir aux nostalgiques. Du space opéra divertissant, sans le côté parfois pesant des grandes sagas actuelles (qui, en dépit de leurs qualités littéraires plus évidentes et de leurs personnages plus travaillés reposent sur des schémas narratifs similaires). Bref, un bon moment.

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Publié le 26 Juin 2018

NIGHTWING REBIRTH 3: NIGHTWING DOIT MOURIR

Alors qu’il file le parfait amour avec l’ancienne super vilaine Vandale, Dick Grayson voit sa vie bouleversée par le kidnapping de la jeune femme. Parcourant le monde pour tenter de la retrouver, Dick fait équipe avec Damian Wayne, le nouveau Robin. Ce-dernier est convaincu d’être le véritable héritier du Chevalier Noir et le seul capable de porter la cape lorsque papa prendra sa retraite. D’où une certaine tension entre les deux héros.

L’intérêt principal de ce tome réside dans cette relation ambivalente, faite d’amitié et d’un mélange de confiance et de méfiance, entre Dick et Damian. Cela donne lieu à quelques scènes savoureuses et à des dialogues bien sentis qui ajoutent un peu d’humour en dépit de la tension permanente. Le nouveau « dynamique duo » affronte, en outre, un des vilains les plus détraqués du bestiaire, le maniaque Professeur Pyg, toujours aussi dégénéré. Les héros croisent ainsi la route des « poupées » malfaisantes de Pyg dont des versions monstrueuses d’eux-mêmes. Néanmoins, Nightwing finit par retrouver sa copine Shawn. Après avoir réendossé son costume de Vandale, la jeune femme aide l’enfant de la nuit à vaincre le big boss de l’intrigue, Simon Hurt.

 

NIGHTWING REBIRTH 3: NIGHTWING DOIT MOURIR

Servi par des dessins de qualité, ce troisième tome constitue une lecture plaisante quoique moins originale que le précédent recueil. Nous sommes ici dans une histoire classique et une dynamique certes bien traitée mais pas franchement neuve puisqu’elle a déjà été exploitée par Grant Morrison à la différence qu’ici le « mentor » de Robin n’est pas le Caped Crusader mais Nightwing. Le tout demeure plaisant et, si nous sommes loin d’un incontournable, nous passons malgré tout un bon moment.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Superhéros, #DC, #Batman

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