MARVEL EPIC COLLECTION - CAPTAIN AMERICA: THE CAPTAIN de Mark Gruenwald

Publié le 10 Juin 2022

MARVEL EPIC COLLECTION - CAPTAIN AMERICA: THE CAPTAIN de Mark Gruenwald

Encore un épais volume de la « Epic Collection ». Il succède à deux collections sympathiques, SOCIETY OF SERPENTS et JUSTICE IS SERVED, poursuivant l’idée d’un Steve Rogers jetait dehors par le Gouvernement. Du coup Steve poursuit sa croisade mais sous le sobriquet plus sobre de Captain. Pendant ce temps, John Walker, alias Super Patriote, est engagé pour reprendre le flambeau et, surtout, le bouclier.

En 20 épisodes pour 520 pages, THE CAPTAIN développe ce récit et suit, en parallèle, les deux incarnations de la Bannière Etoilée. Steve Rogers se retrouve ainsi entouré du Faucon, de Demolition Man, de Nomade et de la totalement inutile Vagabond. Walker, de son côté, sombre dans la folie furieuse lorsque son identité est dévoilée et ses parents assassinés. La Society Of Serpents revient également sur le devant de la scène avec une Diamondback chaudasse et une multiplication des méchants amusante. Une vingtaine de vilains « reptiliens » se disputent la tête de l’organisation sur laquelle Viper lance une sorte d’OPA. Les membres de la Société sont vraiment divers, ils vont de gugusses costumés sans véritable pouvoir à des super criminels plus dangereux et puissants. Leur réunion fait donc sourire mais retrouve le côté outrancier et divertissant des comics d’antan.

Conspirations, combat de Captain contre Iron Man (en pleine guerre des armures), affrontement avec l’un ou l’autre vilains de seconde zone, passages WTF (Ronald Reagan transformé en serpent monstrueux après avoir été drogué par la Société),…beaucoup de choses se passent et, franchement, la plupart d’entre elles sont fun et énergiques. Bien sûr, on n’échappe pas à quelques passages risibles, à une caractérisation parfois fluctuante ou minimale des personnages (Nomade est pénible, Vagabond devrait recevoir un autocollant « sert à rien » sur le front, Diamondback a des yeux qui crient braguettes à chaque apparition d’un encapé musclé), à des costumes tout en excès, etc. Les bulles de pensées, un peu trop nombreuses, ralentissent souvent l’intrigue et sont redondantes par rapport aux dessins. La qualité est également en dent de scie : si la plupart des épisodes sont réussis d’autres restent anecdotiques. Heureusement, les premiers sont plus nombreux que les seconds.

Bref, si on supporte les bémols habituels des comics des années ’80 (tout en poses iconiques et en dialogues grandiloquents), ces défauts n’en sont, en réalité, pas vraiment.  Ils servent simplement à accroitre le potentiel d’une intrigue dans l’ensemble bien gérée malgré une longueur conséquente (près de deux ans de publication quand même !).

Si le récit ne cherche pas à se montrer plus profond qu’il ne l’est, l’auteur s’attaque assez frontalement aux excès du patriotisme et du vigilantisme. Il pose aussi la question de la problématique des héros costumés et la nécessité de protéger leur identité (anticipant CIVIL WAR). Bref, THE CAPTAIN combine le côté déjanté des comics (costumes folkloriques et plans de domination absurdes) avec leurs aspects plus sérieux. D’ailleurs, pour un comic Marvel mainstream, l’ensemble ne détourne pas les yeux de la violence lorsque le nouveau Cap’ se déchaine et se venge des meurtriers de ses parents.

Visuellement, THE CAPTAIN bénéficie de planches classiques avec des compositions traditionnelles et des dessins efficaces : propres et nets sans être fulgurants, ils servent le récit pour un résultat souvent enthousiasmant. A l’image de cette collection de belle tenue, à conseiller aux amateurs de la Sentinelle de la Liberté.

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