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Publié le 15 Septembre 2017

ANNIHILATION CONQUEST (tomes 1 & 2) de Dan Abnett et Andy Lanning

Vu le succès mérité du crossover cosmique ANNIHILATION, Dan Abnett et Andy Lanning proposent une saga similaire, ANNIHILATION CONQUEST, publiée en 2007. Aux côtés de la mini-série principale, Marvel a forcément publié de séries annexes. Les deux tomes français (originellement édités en version « deluxe » puis repris dans le format plus abordable du « select ») comprennent donc (dans le tome 1) « Annihilation Conquest Prologue », les quatre numéros de « Annihilation Conquest : Star Lord », les quatre épisodes de « Annihilation Conquest : Quasar » et les numéros 4 et 5 de « Nova » auxquels s’ajoutent (dans le tome 2) les quatre chapitres consacrés à « Spectre », deux épisodes supplémentaires de « Nova » et la mini-série « Annihilation Conquest » en elle-même (et en six parties). Ouf, un menu copieux pour de longues heures de lecture !

Cette fois, le Phalanx menace la galaxie, aidé par les Chevaliers de l’Espace « convertis » au mal. L’Empire Kree est menacé et différents héros (notamment Quasar, Star Lord et Ronan l’accusateur, à présents bien connus) se liguent pour juguler cette nouvelle invasion.

Au fil des pages, le lecteur découvre des personnages peu connus dont certains sont amenés à un bel avenir, notamment cinématographique, comme l’arbre vivant Groot et le raton laveur mutant Rocket Ragoon, membres fondateurs des nouveaux Gardiens de la Galaxie.

On retrouve également Phila-Vell, fille du décédé Captain Marvel qui a repris le flambeau, le costume et le nom de papa. Elle fait équipe avec sa compagne, Moondragon, laquelle devient finalement un authentique dragon, transformant le récit en une sorte d’heroic-fantasy futuriste pas désagréable auquel s’ajoute une histoire d’amour homosexuelle (encore assez peu courante dans les comics Marvel de l’époque).

ANNIHILATION CONQUEST (tomes 1 & 2) de Dan Abnett et Andy Lanning

Le nouveau venu Spectre, un mutant Kree avide de venger son père, complique la donne et tous les personnages principaux, auxquels s’ajoutent les revenants (Adam Warlock, le Super Skrull, Gamora, Captain Universe, Blaastar, etc.) se rassemblent pour affronter le Phalanx mené par le toujours charismatique et impitoyable Ultron. Les victimes du Phalanx sont, pour leur part, contaminées par une sorte de virus qui les intègre à l’entité collective tout en gardant un minimum de libre-arbitre. Bref, ils sont assimilés par des parasites cosmiques assez proches des célèbres Borg de « Star Trek » (on note les évidentes similitudes entre cette saga Marvel et « Star Trek Premier Contact »).

Dans l’ensemble ANNIHILATION CONQUEST s’avère un honnête divertissement malgré sa longueur (600 pages bien tassées) et ses longueurs. Le grand nombre de protagonistes rend parfois le tout un brin confus et la publication en volume laisse de côté certaines séries annexes, d’où des ellipses agaçantes. Cependant, elles ne sont pas vraiment problématiques, la saga restant, dans ses grandes lignes, globalement accessibles avec un minimum de connaissances de l’univers cosmique de la Maison des Idées. Bien sûr, Panini reste fidèle à ses habitudes en proposant, au niveau éditorial, le strict minimum : aucune contextualisation du récit, aucun texte explicatif et pour une unique bonus quelques couvertures reproduites en fin de volume. N’est pas Urban qui veut.

On peut chipoter en arguant (avec raison) qu’ANNIHILATION CONQUEST constitue, finalement, une simple redite moins inspirée d’ANNIHILATION (aucune des séries n’arrivent à égaler celles de ce titre phare du renouveau Marvel) mais, à tout prendre, on passe malgré tout un agréable moment avec cette vaste épopée alliant space-opéra, fantasy, science-fiction et super héros.

ANNIHILATION CONQUEST (tomes 1 & 2) de Dan Abnett et Andy Lanning

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Rédigé par hellrick

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Publié le 11 Août 2017

ANNIHILATION (Au commencement + Les Hérauts de Galactus) de Keith Giffen

Grand crossover ayant relancé le versant « cosmique » (bien mal en point) de Marvel au cours de l’année 2006, ANNIHILATION a été (plusieurs fois) republié par Panini en deux gros volumes bien épais. L’événement débute en effet par un prologue centré sur Drax le Destructeur avant de se prolonger par quatre mini-séries de quatre épisodes chacune consacrées aux principaux personnages du récit (Nova, Silver Surfer, Ronan l’accusateur et le Super Skrull). La saga principale, « Annihilation », se découpe ensuite en six épisodes, ce qui nous donne une intrigue épique et riche :

Annihilus envoie, depuis la Zone Négative, une armée de vaisseaux de combats surnommé la Vague d’Annihilation. De nombreuses planètes sont dévastées, notamment Xandar, berceau de la force de maintien de l’ordre galactique du Nova Corps. Ces « flics de l’espace » sont anéantis, laissant pour seuls survivants le terrien Richard Rider accompagné de Drax le Destructeur et la jeune terrienne combative Cammi. Après cette entrée en matière prometteuse, la saga se consacre à ses quatre principaux protagonistes.

Nous commençons avec Nova, alias Richard Rider, dernier survivant du corps spatial Nova Corps, qui reçoit dans son esprit toute la puissance cosmique et les souvenirs des Xandariens avant de devenir Nova Prime. Avec l’aide de Drax et Cammi, Richard parcourt l’espace, bientôt rejoint par Quasar, et défend ceux qui fuient devant la Vague d’Annihilation. Voici une grande aventure épique, un space opera au scénario intéressant et aux dessins très réussis. Bref, du tout bon pour entamer la série.

La suite, consacrée au Silver Surfer, s’avère tout aussi efficace et suit les aventures de notre magnifique héros (graphiquement, le Surfer a toujours été une réussite exceptionnelle d’une grande pureté et il est ici superbement mis en valeur) associés à d’autres anciens hérauts de Galactus comme Firelord. Nous assistons également à la mort d’Air-Walker et à la capture de Terrax et de Morg. Le Surfer va devoir retrouver son ancien statut afin de protéger le Dévoreur de Mondes, remplaçant même Stardust tandis que Firelord mène le combat contre la Vague d’Annhilation. Pendant ce temps Thanos, le Titan fou, s’allie avec Annihilus. Encore une belle réussite pour ce grand affrontement spatial plein d’énergie mais également de passages plus intimistes efficaces. Le tout est servi par un dessin de grande qualité qui rend la lecture de cette mini -série très attrayante.

La suite (qui conclut le premier recueil) présente Ronan l’Accusateur, un personnage assez peu connu (du moins à l’époque puisqu’il fait aujourd’hui partie du Marvel Cinematographic Universe et apparait dans « Les Gardiens de la Galaxie »). Ces quatre épisodes sont en-deçà du reste de la saga, que ce soit au niveau du scénario (un peu confus) et du dessin (avec un rendu pas très plaisant entre le cartoon et le manga). Si ce n’est pas désagréable, on éprouve quelques peines à s’intéresser au sort de Ronan, à son tour accusé à tort et en fuite afin d’échapper aux Krees. Il compte sur Tana Nile pour prouver son innocence mais celle-ci meurt dans un combat contre la Vague d’Annihilation…Ronan doit alors sauver l’empire Kree sans pouvoir prouver son innocence.

 

ANNIHILATION (Au commencement + Les Hérauts de Galactus) de Keith Giffen

Le second recueil s’ouvre sur la mini-série consacrée au Super-Skrull, personnage assez travaillé et joliment caractérisé. Jadis transformé par les savants de l’empire Skrull afin d’acquérir les pouvoirs combinés des Fantastiques, le fameux héros Kl’rt, alias le Super-Skrull, tente de sauver son fils, lequel vit sur une planète menacée par la Vague d’Annihilation. Aidé par un gamin Skrull, R’Kin, le Super-Skrull tente de neutraliser un immense vaisseau capable d’anéantir des planètes entières… Si les dessins, une fois encore d’inspiration cartoons et pas toujours très soignés, gâchent le plaisir de lecture, cette intrigue donnant, pour une fois, la vedette à un super-vilain se révèle bien écrite et riche en rebondissements dont certains franchement inattendus. En plaçant en tête d’affiche du récit un criminel galactique comme le Super-Skrull, la série évite le manichéisme et peut proposer des passages plus violents et cruels que de coutume, notamment lorsque notre « héros », trahi, se venge. De la belle ouvrage avant d’entamer le plat de résistance, à savoir les six chapitres de la mini-série « Annihilation » proprement dite.

Nous sommes 205 jours après le début des hostilités et Richard Rider mène la résistance contre la Vague d’Annihilation en rassemblant ses forces composées de Peter Quill, l’ancien Star-Lord des Gardiens de la Galaxie, Drax, Ronan et Gamora, aidé par les anciens hérauts de Galactus à savoir Firelord, Red Shift, et Stardust. Annihilus, après avoir capturé Galactus et le Surfer, se lance sur la piste des autres hérauts du Dévoreur de Monde afin de s’emparer du Pouvoir cosmique. Le reste de l’histoire va montrer les différents jeux d’alliances entre les forces en présence et fera intervenir de nombreux personnages comme Moondragon et Phyla-Vell. Une belle mini-série, au souffle épique indéniable, que retranscrit un découpage très cinématographique et en version scope puisque les planches sont souvent constituées de cinq cases horizontales, lesquelles donnent l’ampleur nécessaire à un récit entrecoupé de pleines pages effectives, notamment lors des nombreuses mises à mort.

Pour conclure cet important event, le second volume se termine avec la mini-série Les Hérauts de Galactus, intéressante pour connaitre la destinée de ces personnages mais dans l’ensemble assez anecdotique.

ANNIHILATION (Au commencement + Les Hérauts de Galactus) de Keith Giffen

Pour les amateurs de grande saga cosmique avec des super-héros aux pouvoirs incommensurables dont les actes entrainent, forcément, des destructions gigantesques (on parle ici de systèmes planétaires entiers anéantis), ANNIHILATION demeure, dix ans après sa sortie, la manière idéale d’aborder le versant spatial de l’univers Marvel. La réussite, commerciale et critique, de la série entraina une séquelle (ANNIHILATION CONQUEST), une nouvelle saga consacrée à Nova et une incarnation modernisée des Gardiens de la Galaxie sur laquelle se base les long-métrages cinéma.

Une belle réussite en dépit de ses scories (des intrigues secondaires évidemment inégales, un dessin pas toujours approprié et, fatalement, quelques longueurs puisque le récit approche, dans sa globalité, les 600 pages).

ANNIHILATION (Au commencement + Les Hérauts de Galactus) de Keith Giffen

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Rédigé par hellrick

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Publié le 18 Juillet 2017

TITAN HUNT de Dan Abnett. Paulo Siqueira, Sandra Hope, Brett Booth et Norm Rapmund.

Nouvel événement DC Comics annonçant le prochain reboot (dénommé rebirth) de cet univers, TITAN HUNT est une mini-série de 8 épisodes (ce qui nous donne donc environ 200 pages de lecture) consacrée à la populaire équipe des Teen Titans. Or, ces derniers ont, semble-t-il, oublié qu’ils furent jadis des héros. Le premier numéro (publié dans Justice League Universe 10) introduit donc l’intrigue et se centre sur le jeune Speedy, devenu un alcoolique (et ancien toxicomane) qui tente de se souvenir de son existence super-héroïque et se voit hanté par différentes visions du passé. Par la suite, au fil des numéros, on découvre les autres ex Titans eux aussi obsédés par des images en provenance d’une vie commune lointaine. Dick Grayson va donc redevenir Nightwing (pour des raisons assez floues), retrouver Aqualad et Wonder Girl et tout ce petit monde va se rassembler pour combattre Mr Twister, leur plus vieil adversaire (apparu lors de leur première aventure dans  les années ’60). Lilith aurait jadis effacé la mémoire des Titans afin de les protéger (de quoi ?  pourquoi ? rien n’est très clair) et de contrecarrer les plans de ce Mr Twister. Mais tout ça ne fait guère sens.

L’intrigue, erratique, avance souvent de manière elliptique et les scénaristes complexifient à outrance une trame pourtant basique et éculée : les Titans ont perdu la mémoire, se sont séparés et doivent à présent se réunir et apprendre à agir de concert pour combattre un ancien ennemi. A partir de là, des développements inattendus se succèdent de manière assez confuse : Lilith, par exemple, convie une organisation pour aider les Titans mais les assassins convoqués se retournent contre les héros. Pourquoi ? Encore une fois la question ne se pose pas (il y a bien une explication mais elle laisse assez perplexe à l’image du scénario dans son ensemble), le récit sacrifiant toute cohérence pour proposer une réunion de personnages emblématiques et de grosses bastons. Enfin, emblématiques c’est vite dit car mis à part Dick Grayson et, dans une moindre mesure, Donna Troy, les différents protagonistes (Speedy, Aqualad, Heraut, Colombe et Faucon, etc.) ne sont pas franchement les plus connus de l’univers DC.

TITAN HUNT se révèle en outre linéaire et répétitif. Lu d’une traite (aidé par une version française qui rassemble les cinq derniers volets dans le N° 13 de Justice League Universe) on mesure davantage les redites d’une intrigue qui bassine à longueur de pages la perte de mémoire des héros et la nécessité pour eux de se réunir. En gros, l’histoire se construit lentement dans le seul but d’aboutir à un final sympathique sous forme de « Titans, rassemblement ! ».

Bien sûr, les scénaristes ne peuvent se dépatouiller des habituels problèmes de continuité plombant la narration « comic book » depuis une trentaine d’années : la première aventure de nos jeunes Titans s’est déroulée en 1964 mais elle est repositionnée opportunément « voici cinq ans ». Donna Troy y a d’ailleurs participé alors que la nouvelle continuité DC en fait une création récente, lorsque Wonder Woman avait accédé à la divinité guerrière. Quant aux raisons de la reprise du costume de Nightwing par un Dick Grayson (« je suis passé par la batcave, je l’ai pris, ça peut servir » déclare-t’il simplement) supposé décédé elles sont aussi abracadabrantes que la mini-série dans son entièreté.

Dans l’ensemble, TITAN HUNT déçoit et apparait comme une production très moyenne à tous les niveaux (dessins, caractérisation des protagonistes, scénario, conclusion) dont la principale motivation est de conduire les protagonistes à remarquer l’absence d’un des membres de l’équipe (Wally West, alias Kid Flash) réintroduit dans la continuité à l’occasion de TITAN REBIRTH.  Un nouvel arc (publié sous la forme d’un « récit complet de la justice league » par Urban) apportant quelques éclaircissements sur la saga TITAN HUNT mais également beaucoup  de nouvelles questions sans réponses.

Plus proche du prologue potable que d’un véritable récit se suffisant à lui-même, TITAN HUNT reste divertissant pour les plus indulgents, aidé par son rythme soutenu et des dessins très corrects. Mais il n’y avait vraiment pas de quoi en faire tout un plat ni se passionner pour le retour inespéré d’une des plus célèbre équipe super-héroïque de la Distinguée Concurrence.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC, #Superhéros

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Publié le 3 Juillet 2017

UNIVERSE X d'Alex Ross, Jim Krueger et Doug Braithwaite.

Après le succès de l’excellent KINGDOM COME pour DC Comics, Alex Ross imagine, en 1997, le futur forcément dystopique de l’univers Marvel, un monde dans lequel tous les individus, affectés par les brumes terratogènes libérées par Flèche Noire et les Inhumains, ont acquis des super pouvoirs. Pour réaliser cela, Flèche Noir a rendu aveugle Uatu, le Gardien de la Terre, et ce-dernier se voit forcé de choisir comme remplacement le robot vivant X 51, alias Machine Man.

Que deviennent les autres personnages bien connus ? Captain America quitte les Avengers, Spiderman prend sa retraite, Namor tue la Torche, Susan Richards meurt en compagnie du Dr Fatalis. Reed, pour sa part, s’exile en Latverie où il prend la place laissée vacante par son ennemi.

L’Homme Absorbant, le plus dangereux super vilain de cet univers, est détruit par la Vision tandis que Galactus arrive sur Terre pour dévorer un œuf implanté par les Célestes au cœur de la planète. Il est finalement révélé que Galactus n’est autre que Franklin Richards…

L’intrigue d’UNIVERSE X peut débuter, alors que des perturbations climatiques sans précédents ont tués des millions de personnes. Une secte d’adeptes fanatiques de l’Homme Absorbant rassemble également les membres épars du criminel décédé afin de le ramener à la vie et de détruire les torches créées par Richards afin de débarrasser l’atmosphère des brumes terratogènes et rendre leur humanité aux peuples de la Terre. Mais le veulent-ils ? Pendant ce temps Mar-Vell (autrement dit Captain Marvel) se réincarne sous la forme d’un enfant sur lequel veille un Captain America désabusé.

Bien que la trilogie EARTH X / UNIVERSE X / PARADISE X ait été, au départ, envisagé comme le futur « officiel » de l’univers Marvel, les révélations successives sur la destinée des principaux personnages ont conduit à ce qu’elle soit rétroactivement retirée de la continuité. La saga doit donc s’envisager comme une histoire alternative, un présent possible mais différent, similaire aux Elsewhere de la Distinguée Concurrence.

UNIVERSE X s’étend donc sur plus de 700 pages bien tassées, assez pauvres en action puisque largement consacrées aux dialogues entre le Gardien et Machine Man, ce qui donne un récit très bavard voulu philosophique, adulte et intelligent. Malheureusement, l’impression dominante reste souvent l’ennui devant ces dizaines de pages de développement parfois abscons agrémentés d’appendices littéraires (deux ou trois pages de textes concluent chaque chapitres, censés clarifier le récit, elles le rendent en réalité encore moins compréhensible). L’intrigue reste nébuleuse, confuse, brouillonne. Elle se veut ambitieuse, brasse des dizaines de héros (certains connus d’autres complètement obscurs), les réinvente dans des versions altérées (Thor est devenu une femme suite aux manipulations de Loki, Hulk et Bruce Banner sont dissociés, la fille de Peter Parker a fusionné avec Venom), se déplace de notre monde à un au-delà très guerrier où s’affrontent héros et vilains, imagine des réalités alternatives dans lesquelles Franklin Richards est Galactus et où Mephisto (le Diable ?) a transformé Kurt Wagner en Belasco.

Tout cela démontre un réel foisonnement imaginatif, parfois mégalomane dans sa volonté d’offrir une vision définitive de l’univers Marvel futur, mais n’évite pas un côté hautement rébarbatif pour ne pas dire indigeste sur la longueur. Il est difficile de se passionner pour cette intrigue trop vaste et trop embrouillée pour ne pas en décrocher lorsqu’on se rend compte que les auteurs ne vont nulle part. A moins d’avoir une connaissance encyclopédique de l’univers Marvel cette suite de vignettes d’un intérêt très variable semblera donc peu engageante quoique certaines surnagent, notamment celle consacré à un Magneto privé de ses pouvoirs et asservi par le Crapaud. Les dessins (sans égaler ceux d’Alex Ross qui se charge uniquement des couvertures, de quelques illustrations et de l’idée de base) s’avèrent très corrects et évitent le rejet total de cette vaste épopée plus prometteuse sur le papier que concluante dans sa réalisation.

Que l’on aime ou pas UNIVERSE X nous sommes forcé d’admettre que la série, par sa démesure, son ambition et son écriture très littéraire, tranche avec le tout venant du comic super héroïque et s’impose comme une date importante de la bande dessinée américaine. Les enthousiastes parleront sans doute d’une œuvre foisonnante, les déçus d’un gros foutoir et d’une accumulation de bonnes idées mal exploitées. Décevant mais pas inintéressant, au final, même si, pour être honnête, se taper les 700 pages quasi d’une traite n’est sans doute pas une bonne idée, le tout étant, il faut l’avouer, assez imbuvable.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Uchronie, #Alex Ross, #Marvel Comics

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Publié le 29 Mai 2017

ROBIN WAR de divers auteurs

Ce crossover au postulat intéressant se déroule dans un Gotham ayant connu bien des changements : Batman a disparu, remplacé par le commissaire Gordon aux commandes d’une armure et Damian Wayne, alias Robin, revenu à la vie après diverses péripéties, parcourt le monde en quête de rédemption (à lire dans « Robin, Son of Batman »).

Inspirés par le partenaire du Chevalier Noir, différents personnages, pour la plupart jeunes et sans expériences, vont, tels les « real life super heroes » apparus dans diverses métropoles américaines, s’affubler d’un costume jaune, rouge et vert pour lutter contre la criminalité. Se surnommant les Robin, ils jouent aux justiciers plein de bonne volonté et d’enthousiasme mais leur manque d’entrainement se fait rapidement sentir. Ainsi, l’arc narratif débute par la mort accidentelle, lors d’un braquage, d’un flic venu en intervention. Le mouvement « We are Robin » se voit dès lors immédiatement déclaré hors la loi et des lois répressives sont édictées afin d’arrêter tous les jeunes en collant tentés par le « vigilantisme ». Le contexte nécessite le retour à Gothma des différents Robin originels qui, tous, prennent une position contrastée par rapport à ce mouvement populaire qu’ils ont, indirectement, initiés. Red Robin, Red Hood, Grayson et Damain Wayne, l’actuel tenant du titre, convergent ainsi vers Gotham où ils vont devoir lutter contre les redoutables Ergots, des tueurs déshumanisés au service de la Cour des Hiboux, véritable société secrète régnant, dans l’ombre, sur la cité.

Le crossover va se déployer dans diverses publications, débutant par « Robin War 1 » pour continuer dans « Grayson 15 » puis « Detective Comics 47 » et « We Are Robin 7 » avant « Robin, Son of Batman 7 » et, enfin, « Robin War 2 » qui conclut l’intrigue. Les francophones pourront, eux, avantageusement se procurer les numéro 7, 8 et 9 du mensuel BATMAN UNIVERS chez Urban comics pour disposer de l’entièreté de l’événement.

L’intrigue est originale, crédible (quoique l’on eut aimé davantage de développement sur la manière dont ce groupe de Robin s’est constitué et organisé) et avance sur un rythme soutenu, avec de bons passages, notamment l’introduction de « Robin War 1 » (la scène de braquage et le gamin qui répète « je suis Robin ») et les scènes d’entrainement des futures recrues dans « Grayson 15 » qui bénéficie de dessins travaillés de toute beauté. Malheureusement, la suite ne sera aucunement à la hauteur. L’épisode de « Detective Comics » convie le bat-robot-lapin du commissaire Gordon à se rallier, après des atermoiements très conventionnels, aux Robin enfermés dans des cages suite à la promulgation de lois liberticides qui ne semblent pas gêner grand monde. L’épisode de « We Are Robin » est correct, tant au niveau de l’intrigue (un peu statique malgré les nombreuses bastons) que du dessin : le découpage des planches et la manière de représenter les personnages ne plairont pas à tout le monde mais, au moins, on découvre en Carmine Di Giandomenico un artiste avec un trait personnel qui change de la routine super-héroïque habituelle. La suite, dans « Robin, Son of Batman », ne se montre pas vraiment à la hauteur des attentes. Tout l’épisode ressemble à une longue transition amenant à un cliffhanger attendu. Du remplissage à base de batailles diverses entre les Robin et la Cour des Hiboux, le tout souffrant en outre de dessins approximatifs. On termine cet arc par un épisode double qui multiplie les lignes narratives et les dessinateurs au point d’apparaitre confus et peu passionnant. Les enjeux restent obscurs, les retournements de veste de Damian interviennent simplement pour faire progresser une intrigue enlisée et la conclusion, dans son ensemble, manque de puissance et d’originalité.

L’idée de départ de ce ROBIN WAR promettait beaucoup et laisser espérer une histoire assez mâture et dramatique, basée sur le groupe de jeunes recrues rêvant d’incarner Robin, avec les notions de manque d’entrainement et les risques qui en découlent. Les deux premiers épisodes, de haute volée, annonçaient une belle réussite mais, hélas, tout ce dégonfle comme une baudruche percée en privilégiant les « vrais Robin » aux détriments de leurs épigones réduits à l’état de silhouettes interchangeables et sacrifiables.

Les scénaristes paraissent dès lors s’être vautrés dans la facilité d’une énième confrontation avec la Cour des Hiboux (décidément mise à toutes les sauces depuis sa création !) qui ne débouche sur rien, excepté l’annonce d’un futur retour de Nightwing. Et ce ne sont pas les dessins, très inégaux, qui rattraperont un crossover aussi prometteur dans sa conception que globalement raté dans sa réalisation. Dommage.

 

Ordre de lecture:

  • Robin War #1
  • Grayson #15
  • Detective Comics #47
  • We Are Robin #7
  • Robin: Son of Batman #7
  • Robin War #2

 

ROBIN WAR de divers auteurs

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC, #Batman

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Publié le 13 Mai 2017

BATMAN: POIDS LOURD  de Scott Snyder & Greg Capullo

Dernier grand arc narratif avant le Rebirth de l’univers DC, POIDS LOURD (« Superheavy » en VO) s’est étalé sur près d’un an de publication, soit dix épisodes et plus de 300 pages de bandes dessinées. Alors, vaste épopée réussie ou coup publicitaire raté ? Un peu des deux…

Suite à « Endgame », le précédent arc narratif de la série scénarisée par Scott Snyder, Batman est apparemment mort lors d’un ultime combat contre le Joker. Cependant, Gotham doit toujours être protégé par un Batman et la société Powers réfléchit au problème en construisant une impressionnante bat-armure destinée à être pilotée par un homme d’élite. C’est le commissaire Gordon qui est finalement choisi pour endosser le costume et assurer la difficile succession du Caped Crusader face à un nouvel ennemi, Mr Bloom.

Ce n’est pas la première fois que Batman, supposé mort ou disparu, doit être remplacé par un successeur comme en témoigne le fameux « Knightfall ». Plus récemment (en 2009), la mort supposée de Bruce Wayne des mains de Darkseid (lors de « Final Crisis ») avait entrainé une véritable guerre de succession développée dans la série limitée « Battle for the cowl ». Après diverses péripéties et une quarantaine de numéro de la revue régulière « Batman », DC Comics relance l’idée d’un nouveau héros sous le costume de la Chauve-Souris. Incroyablement, le quadragénaire moustachu James Gordon, ancien Marines mais également flic (ancien) fumeur fort peu athlétique, est choisi pour reprendre le rôle du Chevalier Noir. Cela surprend mais, en dépit d’un soupçon de second degré (le costume cybernétique se voit régulièrement raillé pour son aspect plus proche d’un lapin que d’un chiroptère), cela reste peu crédible. Passe encore lorsque le vieux flic pilote l’armure mais que dire lorsqu’il intervient, simplement vêtu d’une combinaison moulante, et accomplit des exploits physiques totalement aberrants ?

Comme toujours avec Snyder, l’arc traite essentiellement de Gotham, cette ville tentaculaire et empoisonnée qui corrompt ses habitants. Un nouvel ennemi, Mister Bloom, se charge de la menacer et Gordon doit le combattre tandis qu’un Bruce Wayne amnésique coule des jours heureux en compagnie d’une jeune demoiselle, Julie Madison. Une sous-intrigue assez anecdotique vient compliquer cette romance improbable : le père de Julie, Mallory Madison, risque d’obtenir sa libération conditionnelle. Il serait l’homme qui vendit jadis le révolver avec lequel Joe Chill tua les parents de Bruce. Beaucoup de digressions pour aboutir, au final, à pas grand-chose, tout comme les discussions, sur le banc d’un parc, entre Bruce et un étrange Joker.

De son côté, Mister Bloom n’est pas le super-vilain le plus réussi de l’histoire : cet antagoniste vaguement végétal, sorte de pendant monstrueusement mutant de Poison Ivy, ne convainc pas et ses desseins dominateurs restent aussi sommaires que brumeux pour le lecteur. L’arc se dirige néanmoins vers un combat final attendu mais explosif entre Gordon et un Bloom gigantesque, sorte d’hommage à toute la tradition nippone du super sentaï. L’affrontement est sympathique, visuellement réussi mais quand même assez inopportun dans une série se voulant sérieuse et dramatique. Passons.

Pendant ce temps Bruce Wayne recouvre la mémoire, se souvient qu’il est le Batman et demande à Alfred de le conduire à la batcave où il veut utiliser sa machine à clonage pour se reprogrammer lui-même. Au terme de dix épisodes et de près de 300 pages, les choses rentrent dans l’ordre et retournent au statu quo. Autrement dit Bruce redevient Batman et Gordon range le robot…ne parlons pas de spoiler puisque chacun savait, dès le départ, qu’il ne pouvait y avoir d’autre conclusion à cette histoire, d’où un « tout ça pour ça » compréhensible.

Avec cette longue saga, sommes clairement dans la continuité thématique du long (et controversé) run de Snyder sur le personnage : le souci d’introduire de nouveaux concepts et de lier différentes sous-intrigues en une ambitieuse toile labyrinthique (avec la mystérieuse Cour des Hiboux œuvrant dans l’ombre) mais, également, des conclusions narratives souvent décevantes, des facilités parfois fatigantes et des digressions inabouties. Au final, l’impression dominante est que tout cela ne reste qu’une parenthèse susceptible de créer le buzz (Batman est mort ! Gordon est Batman !) mais vite refermée (après quatre années de publication mensuelle !) lors d’un épilogue qui remet à plat la mythologie (Bruce Wayne renait vierge de toutes cicatrices et même l’infirme Alfred récupère son bras manquant) avant le prochain « rebirth » du personnage.

Si on demeure sur une impression mitigée, ce « Poids lourd » (édité chez Urban Comics dans les mensuels BATMAN UNIVERS 1 à 11 ou en deux recueils sous le titre LA RELEVE, 1ère et 2ème PARTIE) s’avère une lecture globalement satisfaisante et aux dessins (de Greg Capullo) de grande qualité. Un arc qu’il vaut mieux aborder d’une traite et qui constitue, avec ses hauts et ses bas, une conclusion acceptable à cette longue page de l’histoire du Chevalier Noir.

BATMAN: POIDS LOURD  de Scott Snyder & Greg Capullo

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC, #Superhéros, #Batman

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Publié le 7 Mai 2017

SAGA OF THE SWAMP THING - BOOK 3 d'Alan Moore

Créé par Lein Wein et le récemment disparu Bernard Albert Wrightson, Swamp Thing (ou la créature du marais pour les francophones) est d’abord apparu dans un récit isolé en juillet 1971 avant d’intégrer la continuité de l’univers DC. Sorte de monstre mi-homme mi-plante, Swamp Thing défend les marécages et, plus généralement, l’environnement, faisant de lui un des premiers « super héros » écolo. La créature, inspiré d’un ancien héros (The Heap) entretient d’évidentes similitudes avec Man Thing que venait de concevoir Marvel Comics.

La sortie du décevant long-métrage de Wes Craven, LA CREATURE DU MARAIS, amène en 1982 l’éditeur DC Comics à relancer une série régulière intitulée SAGA OF THE SWAMP THING notable pour être le premier titre grand public à se passer de l’approbation du Comic Code.

Ses origines seront quelques peu modifiées à l’arrivée d’Alan Moore qui va transformer Swamp Thing en une sorte d’entité élémentaire ayant absorbé une partie de la personnalité d’un scientifique décédé, Alec Holland.

Ce troisième recueil comprend les épisodes 35 à 42 de la série et revisite quelques monstres classiques du répertoire fantastique. A l’exception de l’épisode 40, les autres constituent des histoires en deux ou trois parties (nous sommes loin des scénarios actuels de comics pouvant s’étaler sur des dizaines d’épisodes !).

Les 35 et 36 se consacrent aux dangers du nucléaire avec l’apparition d’un antagoniste irradié, NukeFace, dans un récit plus proche de l’horreur que des conventions habituelles du comic super héroïque.

La suite (épisodes 37 à 39) introduit un personnage qui deviendra central dans l’univers « magique » de DC et qui connaitre par la suite une immense popularité : il s’agit du mystérieux mage (ou escroc) John Constantine. Swamp Thing, pour sa part, gagne la ville inondée de Rosewood où il se confronte à d’originaux vampires aquatiques.

Pour l’épisode 40, c’est un autre monstre traditionnel qui est convié, mais de manière intelligemment détournée puisque nous voyons apparaitre un lycanthrope femelle et que les auteurs lient menstruation et malédiction lunaire de manière novatrice.

Le recueil se conclut sur une intrigue encore une fois intéressante dans sa manière de recycler les conventions de l’épouvante : le tournage d’une série télévisée sur l’esclavage est perturbé par l’apparition d’anciens esclaves zombifiés.

En reprenant des motifs connus mais en les détournant avec intelligence, SAGA OF THE SWAMP THING BOOK 3 se révèle très réussi et satisfaisant, combinant des thématiques horrifiques traditionnels avec un commentaire socio-politique pertinent. Les dessins sont dans l’ensemble excellents avec un sens de l’encrage et des ombrages évidents quoique l’on puisse trouver les couleurs excessives et à présent un peu datées. Un modeste bémol pour ce recueil de grande qualité qui s’impose comme un incontournable du run d’Alan Moore sur le personnage.

SAGA OF THE SWAMP THING - BOOK 3 d'Alan Moore

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Fantastique, #Superhéros, #DC, #Comic Book

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