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Publié le 6 Janvier 2018

BATMAN - LA NUIT DES MONSTRES

Ce premier crossover du batverse de l’ère « rebirth » impacte les trois principales séries consacrées au Chevalier Noir : Batman, Detective Comics et Nightwing.

L’intrigue ne cherche guère la complexité : Hugo Strange infecte quelques cadavres avec le venin de Bane et crée quatre monstres gigantesques qui menacent Gotham alors qu’un ouragan s’annonce. Après la mort supposée de Red Robin (les lecteurs de Detective Comics savent que Tim s’en est sorti) et l’affaire de Gotham (cf. Batman rebirth tome 1), le Caped Crusader refuse de perdre encore une fois ses alliés et adopte une attitude très rigide et protectrice, laissant par exemple Gotham Girl et Duke Thomas de côté alors que les monstres attaquent la ville.

Le scénariste se lâche donc pour proposer des destructions massives en pagaille dans un esprit proche des kaiju-eiga ou, pour les Américains, des plus récents PACIFIC RIM et GODZILLA, une parenté entretenue par un climat déchainé. Les combats se déroulent donc sous une pluie battante et les immeubles sont pulvérisés par les créatures géantes. Tout cela se montre fort plaisant mais également quelque peu répétitif, avec des scènes à grand spectacle, de « nouveaux jouets » dissimulés par Batman (notamment de nouvelles motos), les Tours Wayne qui servent d’ultime ligne de défense en cas d’urgence, etc. Vu la situation on peut s’étonner que la Ligue de Justice n’intervienne pas pour se confronter à une menace aussi démesurée. Evidemment, l’équipe des « batmen » saura défaire les monstres sans l’intervention des héros les plus puissants. Ni Lantern ni Superslip ne seront de la partie. Peu crédible mais sympathique.

BATMAN - LA NUIT DES MONSTRES

Heureusement, pour suppléer à ce côté invraisemblable, les dessins sont plaisants, en particuliers ceux de Riley Rossmo sur Batman dont le style, assez personnel, convient bien au Chevalier Noir. L’artiste livre ici un travail de toute beauté et il suffit pour s’en convaincre d’admirer l’impressionnant monstre gluant qui apparait en pleine page dans Batman N°8.

Bref, ce premier crossover réussit son pari de divertissement à grand spectacle et en donne pour son argent au lecteur friand de monstres géants. Si la caractérisation des protagonistes demeure sommaire on note un progrès pour les héros qui apprennent, peu à peu, à travailler en équipe. Ainsi la pièce rapportée Gueule d’Argile, ex super vilain passé du bon côté de la force, sert d’armure vivante à Batman dans une séquence originale et mémorable.

En résumé, LA NUIT DES MONSTRES constitue un bon petit « blockbuster super héroïque » qui développe les différentes intrigues lancées dans les trois séries principales du Batverse tout en donnant la priorité à une action tonitruante. Un bon moment.

 

 

BATMAN - LA NUIT DES MONSTRES

(contenu : Batman Rebirth #7-8 + Detective Comics #941-942 + Nightwing Rebirth #5-6)

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Comic Book, #DC, #Superhéros, #Batman

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Publié le 28 Décembre 2017

DARK AVENGERS VOLUME 2 de Brian Michael Bendis

Nouvelle livraison de 264 pages pour conclure la saga de Norman Osborne à la tête de ses Vengeurs Noirs. La plupart des récits composant ce recueil sont soigneusement écrits par Brian M. Bendis et illustrés par Mike Deodato qui offre un très bon boulot.

On commence avec un gros affrontement (étalé sur quatre numéros) entre nos Avengers et le tout puissant Homme Molécule, autrement dit ce qu’on fait de plus puissant, ou peu sans faut, dans le domaine du super vilain détraqué. Du coup, Norman a bien du mal à garder la tête froide, d’autant que son « arme secrète », le quasi divin Sentry, est immédiatement abattu par le maitre des manipulations moléculaires. Comme disent les autres Avengers « ce type était plus puissant que nous tous réunis, alors qu’allons-nous pouvoir faire ? ». Débarquent les hommes du Hammer et le combat continue.

Ce récit efficace jongle entre les aspects les plus dramatiques et l’action, avec une bonne caractérisation des protagonistes. Si Norman tente de contrôler Sentry ce-dernier éprouve bien des difficultés à se maitriser lui-même, toujours prêt à laisser exprimer son côté obscur, représenté par Void. Ces démêlées schizophréniques apportent le sel nécessaire à un récit classique mais bien mené et agréable.

DARK AVENGERS VOLUME 2 de Brian Michael Bendis

L’annual consacré à Marvel Boy fait office d’interlude et n’apporte pas grand-chose tandis que les cinq petits épisodes, chacun consacré à un « second couteau » de l’univers Marvel se feuillettent distraitement mais seul celui sur Jack O’ Lantern se montre intéressant. On a aussi droit à quelques pages sur Spymaster qui se laissent lire. Mais dans l’ensemble rien de bien folichon dans cette fournée proche du remplissage.

Les épisodes 13 à 16 de la série signent la fin de la période « Dark reign », laquelle s’étendit quand même sur environ deux ans de publication. Elle impacta plus de vingt-cinq séries régulières, sans compter autant de mini-série ou de one-shots. Cependant, contrairement à la plupart des « events » Marvel, tel le précédent SECRET INVASION auquel il succède, le Dark Reign ne s’appuie pas sur une mini-série, d’où la difficulté à le résumer en volume. Ces quatre derniers épisodes des Dark Avengers s’intègrent ainsi dans la continuité de l’event SIEGE et sont par conséquent assez difficiles à évaluer isolés de ce crossover pas spécialement réputé. 

Bien sûr, Panini n’a - encore une fois ! - pas accompli le moindre effort pour faciliter la lecture aux néophytes. Les histoires s’enchainent sans résumé, sans présentation des personnages ou du contexte, sans même une page de transition entre les différentes intrigues. Le niveau zéro de la politique éditoriale. Le comble intervient entre les épisodes 15 et 16, normalement séparés par l’intrigue de SIEGE. Du coup on passe, d’une page à l’autre, entre un Norman tout puissant accompagné de ses Vengeurs à un Norman emprisonné et désavoué sans qu’il soit possible d’y comprendre quelque chose. Dommage car la période du Dark Reign reste une des plus excitantes et plaisantes dans la chronologie récente de Marvel. Il aurait donc était intéressant d’effectuer une présentation plus cohérente de cette suite d’événements non seulement pour attirer le novice mais aussi afin d’en expliquer les tenants et aboutissants. Peine perdue. Reste un album correct et d’une lecture agréable quoique l’on ait la désagréable impression de lire des fragments épars d’une plus vaste intrigue.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Comic Book, #Superhéros, #Marvel Comics

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Publié le 21 Décembre 2017

GREEN LANTERNS: PLANETE ENRAGEE (Récit complet Justice League 2)

Comme le souligne assez justement les dialogues, on peut se demander la raison du nombre affolant de Green Lantern sur la planète Terre.

Sans compter l’originel Alan Scott, qui n’appartient pas au même corps galactique, nous pouvons ainsi nous enorgueillir du célèbre Hal Jordan, du bagarreur Guy Gardner auxquels se sont ensuite adjoints John Stewart et Kyle Rayner.

Était-il nécessaire de créer encore deux nouveaux personnages, le musulman Simon Baz et la féminine Jessica Cruz. Probablement. L’exploitation de ses principaux héros par DC autorise une multiplication des titres (avec tout le corps des Green Lantern à disposition pourquoi s’en priver) tandis que l’éditeur développe, depuis quelques années, une véritable obsession : vouloir accorder une place dans son univers à la « diversité ». D’où un recours à toutes les minorités et un développement d’une plus juste parité homme / femme. Le problème étant d’intégrer ces nouveaux personnages (à la manière des « Batmen de tous pays » ou de la nouvelle Miss Marvel de la concurrence) au sein d’un univers cohérent. L’éditeur propose donc cette nouvelle série consacrée à deux Green Lantern (quasi) débutants et, en tout cas, inexpérimentés. Or, ceux-ci doivent affronter une menace cosmique, à savoir le retour d’Atrocitus, leader des Red Lanterns aveuglés par la haine.

GREEN LANTERNS: PLANETE ENRAGEE (Récit complet Justice League 2)

Plutôt que de multiplier les combats, les scénaristes mettent l’accent sur les relations entre nos deux protagonistes à la manière des « buddy-movie » des années ’80 : alors que tout les oppose au départ, Simon et Jessica ne tardent pas à devenir copains comme cochons. L’intrigue se base donc sur leurs échanges verbaux et sur les problèmes qu’ils rencontrent dans leur vie quotidienne : Baz se méfie des autorités après avoir été accusé de terrorisme et Cruz souffre d’une agoraphobie maladive qui contrarie forcément ses missions de Lantern. Le tout est saupoudré d’une pointe d’humour qui rend l’ensemble sympathique et agréable à lire.

Cependant, avouons-le, tout cela n’est pas franchement original et la possession de nombreux terriens par la haine des Red Lantern constitue un fil conducteur aussi éprouvé qu’éculé. Les deux protagonistes, voulus « modernes et réalistes » par DC n’en sont pas moins assez caricaturaux et manquent de développement pour devenir attachants, aucun risque qu’ils ne marchent sur les platebandes de Jordan ou Gardner dans le cœur du public.

Mais, dans l’ensemble, on passe un bon moment avec ce duo de Green Lanterns mal assortis. Les dessins sont satisfaisants (sans être extraordinaires, le problème étant – comme souvent – la multiplication des artistes variablement doués et cohérents) et l’intrigue bien construite (sans se montrer transcendante). Bref, cet arc se révèle, au final, une lecture plaisante quoique nous restons loin d’un titre inoubliable. Cette introduction s’avère néanmoins suffisamment intéressante et intrigante pour donner envie de découvrir la suite des aventures de Baz & Cruz qu’Urban publiera dans sa collection « Récit complet Justice League ». Avouons également que le rapport qualité / prix s’avère intéressant, ce qui fait indéniablement pencher la balance pour les amateurs d’anneaux verts.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #science-fiction, #Comic Book, #DC, #Superhéros, #Green Lantern

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Publié le 5 Décembre 2017

THE SIXTH GUN TOME 1: DE MES DOIGTS MORTS de Cullen Bunn et Brian Hurtt
THE SIXTH GUN TOME 1: DE MES DOIGTS MORTS de Cullen Bunn et Brian Hurtt

Récit en 50 épisodes, THE SIXTH GUN se déroule dans un univers « western » fantastique, dans une réalité alternative située peu après la fin de la Guerre de Sécession. Un pistolero, Drake Sinclair, cherche à rassembler six révolvers aux pouvoirs magiques. Ces armes ont existés de tout temps, quoique sous des formes différentes. Elles exercent un attrait irrépressible sur le Général Hume, un militaire zombifié qui a légué quatre des armes à ses « cavaliers de l’apocalypse », et son épouse, laquelle possède l’un des six révolvers, celui qui confère l’immortalité.

Drake porte secours à une jeune femme, Betty Montcrief, en possession de la sixième arme, hérité de son père adoptif, un pasteur récemment abattu par les hommes de Hume. Le révolver de Betty lui permet d’entrevoir l’avenir et la jeune femme décide de se rendre vers un fort mystérieux surnommé le Maw. Accompagnée par Drake et quelques autres, Betty y apprend la véritable nature des six révolvers.

THE SIXTH GUN TOME 1: DE MES DOIGTS MORTS de Cullen Bunn et Brian Hurtt

THE SIXTH GUN constitue une excellente bande dessinée qui mélange adroitement western, fantasy et horreur en assumant complètement ses côtés « pulp ».  Nous sommes dans un univers riche, avec comme fil conducteur la quête de six artefacts maléfiques aux pouvoirs redoutables (ramener les morts à la vie, cracher une maladie mortelle, tirer avec la puissance d’un canon, etc.) et des personnages intéressants. La troupe disparate est menée par Drake Sinclair : ambigu, comme tout bon pistolero de l’Ouest, cet anti-héros en quête d’argent ou de rédemption (la suite nous éclairera sur ses motivations) appartenait jadis à la bande de Hume. Au terme de divers péripéties, le rapport de force s’inverse et Drake entre en possession de quatre des six révolvers bien qu’il n’ait guère envie de s’encombrer d’un tel fardeau. Betty, elle non plus, ne se montre pas enchantée à l’idée de garder son arme. Toutefois, tel Frodon et son Anneau, la jeune femme devra le garder hors de portée des forces ténébreuses qui souhaitent s’en emparer.

THE SIXTH GUN TOME 1: DE MES DOIGTS MORTS de Cullen Bunn et Brian Hurtt

Le récit est alerte, fort rythmé, et ne perd pas de temps en route : plutôt qu’une longue présentation, l’auteur nous plonge directement au cœur de l’action . Il parsème l’intrigue de flashbacks ou d’explications, toujours brèves, qui ne ralentissent pas le déroulement de l’histoire mais approfondissent les relations entre les différents personnages. Quoique de nombreuses questions restent sans réponses, le récit se termine sur une conclusion provisoire mais satisfaisante qui boucle efficacement ce premier arc narratif de qualité.  

Le dessin, pour sa part, se montre classique, efficacement classique même, proche de l’école européenne dans le découpage, assez sobre, et la caractérisation des personnages, bien typés.

Une bande dessinée enthousiasmante qui supporte très bien la relecture. Hautement conseillé !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Aventures, #Comic Book, #Horreur, #Western

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Publié le 24 Novembre 2017

GARTH ENNIS PRESENTE HELLBLAZER TOME 3 de Garth Ennis et Steve Dillon

Pour le dernier tome du run de Garth Ennis sur le sorcier anglais (qui compile les numéros 72 à 83 et 129 à 133 de la série Hellblazer ainsi que les épisodes Hearthland et Vertigo Winter’s Edge 2) direction les Etas-Unis où John tente d’oublier sa récente rupture avec Kit.

Ce premier arc, « les flammes du châtiment » confronte John Constantine, piégé par le sorcier Midnite, à un Kennedy zombifié se baladant avec la moitié de son crane éclaté. On comprend difficilement où Ennis veut en venir, du moins au point de vue narratif, puisque cette histoire très bizarre semble un prétexte à une critique des Etats-Unis, un mélange d’humour absurde, de contestations, de considérations politiques et d’horreur sanguinolente. Ce n’est pas déplaisant mais, honnêtement, ce n’est pas franchement transcendant non plus.

Le second arc démontre davantage d’attention envers l’intrigue même si l’ensemble (« Gratter aux portes de l’enfer ») reste toujours un brin bordélique. On y retrouve un Constantine essayant d’aider une de ses amies devenue prostituée et droguée, des affrontements divers qui tournent à la guéguerre ethnique entre racailles et flics aux méthodes expéditives sous l’œil de Satan. Encore une fois, le récit se lit sans déplaisir mais manque d’un petit quelque chose pour devenir une vraie réussite. La vision d’Ennis reste assez manichéenne, tant en ce qui concerne la critique sociale que la politique et la religion, peut-être pour rappeler les origines « punk » d’un Constantine quelque peu sous employé.

« Heartland » est un autre récit dans lequel l’intrigue passe au second plan, Ennis se focalisant sur l’existence de Kit à Belfast. On y retrouve les mêmes critiques socio-politiques mais avec cette fois plus de nuances et un côté minimaliste (à savoir que le scénariste s’intéresse à la vie quotidienne de quelques individus « ordinaires ») appréciable. Pas mal.

GARTH ENNIS PRESENTE HELLBLAZER TOME 3 de Garth Ennis et Steve Dillon

Jusque-là, ce troisième recueil s’avérait un peu décevant et, en tout cas, en deçà des deux précédents (où, malgré leur bonne tenue générale on trouvait déjà à boire et à manger) mais, heureusement, « Le fils de l’Homme » remonte grandement le niveau et se révèle un véritable incontournable de Constantine. On y trouve tout ce qui fait le charme du personnage : sa misanthropie (il n’aime pas les hommes et encore moins les bébés), sa causticité, sa manière de se débrouiller pour échapper au pire en recourant aux manigances les plus inconscientes. L’histoire, cette fois, est parfaitement maitrisée et adroitement racontée via des flashbacks qui montrent les liens entre Constantine et un chef mafieux, Harry Cooper, dont il a ramené le fils à la vie…A moins que le corps du gamin ne soit à présent habité par l’antéchrist ?

Un récit efficace, sanglant, délirant (une incantation ratée ramène à la vie un Sid Vicious toujours aussi mauvais bassiste), qui n’hésite pas à verser dans l’outrance avec son démon possédant un zob gigantesque,…bref ce n’est pas toujours très fin ni très intelligent mais « Le fils de l’Homme » combine néanmoins tous les éléments qui font aimer cet escroc de Constantine.

Rien que pour cette troisième histoire ce recueil inégal tant au niveau du scénario que des dessins (mais, sur les 550 pages, le positif l’emporte néanmoins sur le négatif) mérite l’achat.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Comic Book, #Horreur, #DC, #John Constantine Hellblazer

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Publié le 15 Novembre 2017

JUSTICE LEAGUE REBIRTH - TOME 1 de Bryan Hitch, Tony S. Daniel, Jesus Merino

En ce jour où l'attente prend fin pour voir débarquer dans les salles de cinéma la plus célèbre équipe d'encapés de tous les temps penchons nous sur sa version dessinée issue du récent "rebirth" de l'univers DC.

D’emblée, Urban annonce que nous serons « dans la démesure » et « au-delà du spectaculaire » avec cette nouvelle mouture de la célèbre Ligue de Justice. Soit, il faut donc se résigner à ce que le titre « Justice League » ne propose plus que de la destruction massive à répétition. Après tout, si c’est bien fait, pourquoi pas ? Or, ce n’est pas vraiment le cas…

Le problème principal de la série réside dans son aspect réchauffé : une menace extraterrestre monstrueuse, des destructions colossales, les membres de la ligue qui agissent – du mieux qu’ils peuvent – en solo avant de se rassembler pour faire front commun, etc.

Du déjà lu et relu, tout comme l’intervention du « nouveau » Superman et la méfiance de Batman à son égard. On a l’impression de lire une version remaniée des premières aventures de la renaissance datant d’il y a (seulement !) six ans. Nous avons droit évidement à de nouveaux ennemis, les Semblables, qui dérobent les pouvoirs des héros et provoquent des séismes et autres tsunamis. Tout cela cause vraisemblablement des millions de morts mais, rassurez-vous, à la fin du récit la vie continue comme si de rien n’était.
 

JUSTICE LEAGUE REBIRTH - TOME 1 de Bryan Hitch, Tony S. Daniel, Jesus Merino

Tout cela sent la fainéantise assumée, que ce soit au niveau du scénario (plus convenu tu meurs !), de sa résolution bâclée (parce que les vilains ont beau sembler hyper puissant au sixième épisode ils doivent perdre en deux temps trois mouvements), de ses dialogues bien pauvres, de son humour plaqué de ci de là pour rendre l’ensemble plus digeste.

Est-ce à dire que ce rebirth de la Justice League est totalement mauvais ? Non, pas vraiment. Les dessins se situent dans une bonne moyenne et l’action frénétique rend le tout aussi insignifiant que vaguement divertissement à condition de revoir son ambition à la baisse et de ne rien attendre de plus de cette équipe emblématique qu’une suite de combats dantesques.

Au final, le lecteur se retrouve avec l’équivalent dessiné d’un « Transformers » ou d’une autre super production de ce type : ça se laisse regarder (ou lire), ce n’est pas désagréable sur le moment mais, en y repensant, on se dit que tout cela vole quand même plus bas qu’un Superman fatigué.

Nous sommes donc loin d’un indispensable pour cette livraison aux enjeux inversement proportionnels aux destructions causées par les envahisseurs. A lire et à oublier.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Fantastique, #Comic Book, #DC, #Batman

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Publié le 10 Novembre 2017

DETECTIVE COMICS REBIRTH - LA COLONIE de  James Tynion IV et Eddy Barrows

A l’occasion du rebirth, Detective Comics (qui a retrouvé sa numérotation historique) rassemble une nouvelle équipe de héros patronnés par l’inévitable Batman. Ce-dernier constate que les super-héros sont surveillés et, craignant une attaque à leur encontre, engage sa cousine Katy Kane, alias Batwoman, pour entrainer Red Robin (Tim Drake), Spoiler, Orphan et l’ancien vilain Gueule d’Argile. Le groupe nouvellement formé ne tarde pas à affronter une organisation paramilitaire aux méthodes expéditives inspirées de celles de Batman et dirigée par le propre père de Batwoman (et donc l’oncle de Bruce Wayne).

Ces épisodes introductifs servent surtout à justifier la réunion de personnages disparates sous l’autorité de Batman, figure tutélaire apparemment indispensable aux héros de Gotham. Cependant, officiellement, la direction de l’équipe échoit à Batwoman, personnage intéressant et cousine de Batman virée de l’armée en raison de son homosexualité. Malheureusement, le scénario ne creuse pas vraiment les différents protagonistes qui se voient rapidement plongés dans l’action. Celle-ci s’avère efficace et permet de belles scènes spectaculaires (notamment l’attaque des drones) bien servies par un dessin de qualité. Toutefois, la justification de la présence de Gueule d’Argile s’avère légère et le final, qui joue la carte de l’émotion, fonctionne adroitement…du moins jusqu’au coup de théâtre un peu trop attendu et, surtout, déjà vu et revu dans trop de comics.

DETECTIVE COMICS REBIRTH - LA COLONIE de  James Tynion IV et Eddy Barrows

Si ce climax intervient sans doute trop tôt, alors que l’équipe vient de se former, cela permettra peut-être de resserrer les liens entre les personnages afin de les contraindre à travailler davantage en tant qu’unité. Ici, en effet, ils restent essentiellement une addition de personnalités disparates pas vraiment creusées.

En dépit de ces bémols, ce premier tome se lit avec plaisir : l’intrigue, certes banale et quelque peu prévisible, reste suffisamment intéressante pour maintenir l’attention et les dessins de très bonne qualité rendent l’ensemble fort plaisant. Cela atténue, pour les vieux lecteurs de comics, l’impression d’assister à une énième redite, à savoir le rassemblement pour des raisons un brin vaseuses, de divers personnages  secondaires.

On attend à présent la suite pour se forger une opinion plus précise sur une série que l’on peut qualifier, pour l’instant, de prometteuse.

DETECTIVE COMICS REBIRTH - LA COLONIE de  James Tynion IV et Eddy Barrows

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Comic Book, #DC, #Batman

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Publié le 7 Novembre 2017

LA GUERRE DE DARKSEID de Geoff Johns et Jay Fabok

Régulièrement, les deux éternels concurrents du comic-book américain, à savoir DC Comics et Marvel, se lancent dans d’énormes récits qui impliquent la plupart de leurs personnages et s’étalent sur des dizaines de numéros.  Ces crossovers impactent, forcément, toutes les séries phares de leurs éditeurs respectifs et, malgré des qualités souvent discutables, exercent sur les fans un pouvoir d’attraction non négligeables qui se traduit par conséquent par un accroissement des ventes. La recette fonctionne si bien (du moins commercialement) que Marvel vit à présent en état de crossover quasi permanent, proposant un ou deux « events » chaque année. DC Comics n’est pas en reste, évidemment comme en témoigne ce copieux DARKSEID WAR.

LA GUERRE DE DARKSEID de Geoff Johns et Jay Fabok

Le dernier grand crossover en date (2014), FOREVER EVIL, s’était imposé comme une jolie réussite pour l’éditeur en proposant un concept solide et un récit haletant. Deux ans plus tard, la Ligue de Justice est au cœur d’un nouvel événement d’importance, la « Guerre de Darkseid », divisée en trois chapitres.

Le premier commence en France dans le N°1 du magazine « Justice League Universe » publié chez Urban et concerne la guerre que se livrent Darkseid et le tout puissant Anti Monitor. Ce premier chapitre se conclut par la défaite de Darkseid et l’accession au statut divin de la plupart des membres de la Ligue. Batman devient ainsi le dieu de la connaissance et s’empare du fauteuil de Moebius tandis que Flash, possédé, devient le dieu de la mort.

Un second chapitre présente les conséquences, pour nos héros, de ces nouveaux pouvoirs, ce qu’approfondissent six one shot sur les différents protagonistes déifiés. La fin épique de cette guerre s’étend sur une quarantaine de pages riches en action mais aussi en surprises et en révélations : l’identité du Joker dévoilée à Batman, l’accession au pouvoir de Lex Luthor, un secret lié à Wonder Woman, etc. 

LA GUERRE DE DARKSEID de Geoff Johns et Jay Fabok

Bien des crossovers sont inutilement complexes (pour ne pas dire incompréhensibles aux non-initiés) mais, en dépit de ses nombreux personnages et de sa longueur, DARKSEID WAR reste très digeste et étonnamment fluide. Servi par des dessins d’une constante (grande) qualité de Jay Fabok ce run est déjà un véritable plaisir visuel.

Nous sommes ici, en effet, dans l’aspect le plus destructeur de DC, dans le blockbuster dessiné qui ne recule devant aucune surenchère pour maintenir l’attention : révélations distillées à intervalles réguliers, cliffhangers, action frénétique,…La patte Geoff Johns pour un récit d’ampleur tout simplement gigantesque dans lequel tous les personnages principaux de l’éditeur viennent effectuer un petit tour de piste.

Une belle réussite pour DC Comics et à coup sûr un comic extrêmement bien ficelé et plaisant. Pour ceux qui ont raté sa publication kiosque et sa réédition sous forme de deux tomes cartonnés, Urban Comics ressort une nouvelle fois la bête à l’occasion de ses cinq ans sous la forme d’un omnibus grand format riche en bonus de près de 500 pages. Il vous en coutera 39 euros mais, franchement, ça les vaut !

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Publié le 3 Novembre 2017

SPIDERMAN OMNIBUS de David Michelinie et Todd McFarlane

Panini propose ici un omnibus très épais (850 pages !) qui compile deux années d’Amazing Spiderman, soit 35 épisodes pour la plupart illustrés par Mac Farlane. Evidemment, tout n’est pas du même niveau mais, dans l’ensemble, cette copieuse lecture se révèle de qualité.

On débute avec un arc consacré au Docteur Octopus qui, lassé d’être toujours battu par Spidey, décide de détruire entièrement New York et on enchaine avec un double épisode centré sur un vilain de seconde zone, Chance. Ce-dernier est cependant relativement intéressant puisque ce mercenaire ne travaille pas pour l’argent mais bien par amour du risque. D’abord adversaire de Spidey, il finit par s’allier au monte-en-l’air et se retourne contre ses employeurs qui l’ont trahi. Plutôt agréable.

Vient ensuite le légendaire épisode 300 qui marque les 25 ans de Spiderman et introduit le plus célèbre de ses vilains, le fameux symbiote extra-terrestre Venom. Pas mal, quoiqu’on eût aimé davantage de développement et que la personnalité d’Eddie Brock (le journaliste disgracié porteur du parasite alien) soit plus creusée. Cet épisode permet néanmoins d’inaugurer un nouveau statu quo : le Tisseur récupère son ancien costume rouge et bleu puis déménage pour s’établir avec Mary-Jane dans un appartement huppé de Manhattan, ce qui aura rapidement de dramatiques conséquences.

SPIDERMAN OMNIBUS de David Michelinie et Todd McFarlane

L’arc suivant montre Spidey s’allier avec Silver Sable et l’Homme Sable (beaucoup de sable donc !) afin de dérouiller quelques nazillons. Rien de bien original pour ces trois épisodes qui traitent des hésitations de Peter Parker à déménager au Kansas (où on lui offre un nouveau job). Notre héros se demande en outre comment va réagir une Mary-Jane toujours présentée comme particulièrement futile et uniquement préoccupée par sa carrière de mannequin. Heureusement, lorsque la tension monte, MJ sait comment détendre son mari. Bref, ces épisodes ne sont pas exceptionnels et ont même pris un coup de vieux (le dessin accuse lui aussi le poids des ans) mais se révèlent parfois amusants avec quelques touches d’humour bienvenues.

Pour la suite, Spidey s’associe encore avec un autre personnage borderline, le Rodeur, afin de récupérer un précieux calice dans lequel un puissant homme d’affaires à dissimuler des informations compromettantes. Le cambrioleur grabataire Black Fox complique la donne mais tout rentre dans l’ordre au final. Pendant ce temps, un riche nouveau venu, Jonathan Caesar, propriétaire de l’appart où logent Peter et sa copine, se montre entreprenant envers MJ. Le scénariste, par petite touche, annonce la suite de son intrigue tandis que Peter affronte le ringard Hanneton Brutal dans un épisode humoristique de transition qui annonce le retour de l’autrement plus redoutable Caméléon.

Une longue intrigue va, par la suite, occuper de manière plus personnelle Peter Parker puisque Mary-Jane est kidnappée par un admirateur détraqué, le précité Jonathan Caesar. Peter, qui pense tout d’abord qu’un de ses ennemis a découvert son identité secrète, mène l’enquête. Il croise quelques vilains de seconde zone, retrouve finalement son jackpot de rouquine et arrête Caesar ce qui conduit, directement, à l’expulsion du couple de leur appartement. Les voici donc de retour chez tante May. Entre temps, Spidey a été pris dans le crossover « Inferno » dont nous ne connaitrons que des épisodes épars. Cela n’aide guère à la compréhension de cet événement qui impacta les trois séries « Spiderman » à la fin des années ’80. Un peu plus tard on croise Mysterio avant un combat entre le Super Bouffon et un Harry Osborn assumant l’identité du Bouffon Vert.

La suite traite des difficultés du couple Peter – MJ, leur recherche d’un appartement abordable à New York, les problèmes de MJ (depuis sa prison Caesar cherche à ruiner sa carrière), le peu de temps dont dispose Peter pour combiner ses études, son job de photographe et sa vie super-héroïque, etc. On retrouve quelques vilains biens connus comme le Lézard, Venom, Scorpion, Rhino, Backlash, etc. Certaines intrigues, malheureusement, se poursuivent hors des pages d’Amazing Spiderman, ce qui nous prive des conclusions de certains arcs, en particulier celui qui voit le Caméléon remplacer Jonah. Pour une fois ne blâmons pas trop Panini : inclure les développements et conclusions de toutes les sous-intrigues auraient doubler l’épaisseur de ce déjà très imposant recueil.

L’histoire la plus longue (en six épisodes) expédie Spidey en Symkarie où il aide Silver Sable à déjouer un « grand complot ». Si le contexte géopolitique se montre restreint et guère crédible, l’intrigue fonctionne agréablement et Spidey croise le Paladin, le radical Solo et même Captain America afin de déjouer les plans de Crane Rouge.

SPIDERMAN OMNIBUS de David Michelinie et Todd McFarlane

Moins convaincant, les derniers récits appartiennent au cross-over ACTS OF VENGEANCE durant lequel les héros combattent des vilains qu’ils n’ont jamais eu l’occasion de rencontrer. Spidey affronte ainsi Graviton, Magneto et une Tri-Sentinelle, obtenant au passage les immenses pouvoirs de Captain Universe. Malgré les fréquentes notes de bas de page de Panini nous invitant à acheter le cross-over en question (dont les critiques disponibles n’incitent guère à cette couteuse acquisition) tout cela ne semble guère passionnant et lire ces épisodes, souvent amputés de leur début et de leur fin, demeure frustrant. Le tout, assez simpliste, reste cependant compréhensible et distrayant mais ces histoires ne vont jamais au-delà de leur très basique et très geek idée de base : et si on confrontait Spidey à des vilains qu’il n’a jamais combattus, comme ça, sans vraie justification, juste pour voir.

Malgré ses bémols, cet Omnibus s’avère de bonne facture. Au fil des pages MacFarlane prend plus d’aisance avec le personnage et immortalise Spidey dans des poses acrobatiques improbables qui soulignent ses muscles (bon travail d’encrage aussi) et sa toile souvent entortillée de manière très organique. Les histoires combinent, souvent adroitement, la vie quotidienne de Peter et ses soucis journaliers avec son existence super-héroïque, ce qui rend le personnage fort attachant. On a donc les touches d’émotion avec la maladie de Nathan (le protégé de tante May), l’envie de Peter de voler de ses propres ailes tout en restant proche de tantine, les disputes et réconciliations du couple Peter – MJ. Bref, cela se conforme totalement à la volonté de Stan Lee de présenter des personnages extraordinaires dans des situations ordinaires.

Certes, l’omnibus se montre forcément inégal mais, dans l’ensemble, ces quelques 800 pages, agrémentées de bonus un peu chiches, montrent un très bon rapport qualité / prix…à condition de pouvoir aujourd’hui le trouver à un prix décent car la spéculation a fait son oeuvre.

SPIDERMAN OMNIBUS de David Michelinie et Todd McFarlane

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Comic Book, #Superhéros, #Marvel Comics, #Spiderman

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Publié le 31 Octobre 2017

BATMAN REBIRTH - MON NOM EST GOTHAM de Tom King, Scott Snyder & David Finch

Quoiqu’appartenant au grand coup artistique et (surtout ?) marketing « Rebirth », cette nouvelle livraison de Batman s’appuie sur ses acquis et sur le très long run de Scott Snyder (52 épisodes !) au cours duquel nous vîmes, entre autre, Gordon revêtir l’armure d’un nouveau Batman pour suppléer à l’absence d’un Bruce Wayne amnésique.

A présent, Bruce a récupéré la cape et forme un nouvel allié, Duke Thomas. Toutefois, lorsque des terroristes abattent un avion en plein vol, Batman doit se résoudre à se sacrifier pour sauver les passagers. Le Chevalier Noir aurait péri sans l’intervention de deux nouveaux venus aux immenses pouvoirs, Gotham et sa sœur, Gotham Girl.

Les sept épisodes proposés vont donc tourner autour des relations entre le Caped Crusader et ses nouveaux alliés à qui il inspire une admiration sans borne. Bien sûr, tout cela va mal finir mais le scénariste se montre adroit dans la construction de son récit et rend le tout efficace et crédible. Les interventions, en filigrane, d’Amanda Waller et de deux méchants (le Psychopirate et Hugo Strange) sont par contre anecdotiques et peu convaincantes. A vrai dire, il eut été judicieux de s’en passer pour accentuer encore la relation particulière que noue Batman et son nouveau disciple, Gotham. L’histoire personnelle de ce-dernier, similaire à celle du petit Bruce, en fait une sorte de version 2.0. du Chevalier Noir…en gros un « super Batman » ayant des pouvoirs équivalents à ceux de Superman.

BATMAN REBIRTH - MON NOM EST GOTHAM de Tom King, Scott Snyder & David Finch

 

De son côté, Batman envisage de plus en plus sereinement sa fin prochaine, inéluctable (en réalité hautement improbable à moins d’un effondrement généralisé des ventes…mais passons) : n’ayant pas de pouvoirs surhumains il finira, fatalement, par tomber sur un adversaire dont il ne pourra venir à bout. D’où son envie de former des successeurs afin de passer le flambeau, que ce soit à Dick Grayson ou à d’autres, comme ce nouveau venu Duke.

Tout cela n’est pas follement original mais le récit se montre bien construit, sans « trous narratifs », sans cinquante références obscures (Grant Morrison, c’est de toi que je parle), sans un excès de violence ou un ton ultra sombre (Scott Snyder, c’est de toi que je parle) tout en restant adulte et intéressant. L’intrigue offre en outre une bonne caractérisation d’un Batman redevenu, enfin, à la fois détective, playboy, héros et formateur de ses jeunes associés. Et, sans être exceptionnel, le dessin est d’un bon niveau, ce qui permet quelques planches iconiques comme cette arrivée surprise de la League, menée par Superman, pour stopper Gotham.

Un bon début pour ce rebirth de Batman, en espérant que la suite soit à la hauteur…

BATMAN REBIRTH - MON NOM EST GOTHAM de Tom King, Scott Snyder & David Finch

L'intrigue est disponible intégralement dans les numéros 1, 2 et 3 du kiosque "Batman Rebirth" ou en recueil, toujours chez Urban Comics.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC, #Batman

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