bizarre

Publié le 20 Décembre 2022

CONTES POUR PETITES FILLES LIBERTINES de Nadine Monfils

Nadine Monfils, spécialisée dans le polar souvent humoristique, s’est également plusieurs fois essayée à l’érotisme, par exemple avec LE BAL DU DIABLE ou LES SOULIERS DE SATAN.

On lui doit également, sous pseudo, plusieurs aventures de Blade, le héros de science-fantasy sexy publié chez Gérard de Villiers. CONTES POUR PETITES FILLES LIBERTINES date de ses débuts. L’autrice revisite ici les thèmes classiques de l’érotisme, souvent agrémenté de fantastique, voire d’horreur. Les récits sont étranges, délirants, imaginatifs et surréalistes. Avec des emprunts aux contes de fées et un côté décalé, parfois malaisant, qui joue, bien sûr, sur les fantasmes pédophiles en détaillant les rencontres entre des « pervers pépères » et de très jeunes « lolitas ». Parfois, Monfils revisite les contes de fées traditionnels de manière décalée (« Cendrillon 2011 »), parfois elle part dans un peu délire sans queue (enfin on se comprend) ni tête. C’est quelque fois efficace, d’autre fois fatiguant car trop relâché et, surtout, le tout manque franchement de structure. CONTES POUR PETITES FILLES CRIMINELLES démontrait les mêmes qualités et, surtout, défauts. Bref, ça tourne un peu en rond et il vaut mieux picorer dans quelques récits plus intéressants que de lire toutes les nouvelles, surtout d'une traite, sous peine de risquer l'indigestion.

« Un grand père en solde », « la couseuse de colombes », « la passion magique »,….autant d’histoires bizarres réservées aux amateurs de ce genre d’étrangetés littéraires. Ici, le surréalisme domine et voisine avec le sadisme et l’érotisme, le tout dans une certaine idée de la « belgitude ». Monfils s’inspire autant de Jean Ray que du Marquis de Sade. Il doit y avoir un public mais on peut aussi y rester hermétique.

Ceux qui attendent un recueil de récits érotiques « classiques » resteront sans doute sur leur faim avec ces nouvelles plus déconcertantes qu’excitantes. C’est bien écrit, intriguant, suffisamment court pour ne pas lasser (certains textes ne font que deux pages) mais, dans l’ensemble, il est difficile de se passionner pour ces histoires abracadabrantes. Un défaut (que certains peuvent qualifier de qualité, tous les goûts sont permis) que l’on retrouve dans LE BAL DU DIABLE conçu sur un principe similaire. Il vaut donc mieux savoir à quoi s’attendre lorsqu’on ouvre ce livre qui, comme on dit, ne s’adresse pas à tout le monde.

Voir les commentaires

Repost0