CONTES POUR PETITES FILLES CRIMINELLES de Nadine Monfils
Publié le 15 Mars 2024
Nadine Monfils propose ici une série de petites histoires, souvent très brèves, qui se rapprochent par leur format court des contes de fées. Mais revisités de manière glauques. Bref, ceux qui attendent des récits policiers à la manière des fameuses anthologies « Alfred Hitchcock présente… » peuvent passer leur chemin. Les récits ne cherchent pas le réalisme mais évoluent, au contraire, dans un onirisme et un surréalisme poético-morbide. Au risque de donner dans le cliché de la « belgitude » cette approche assume ce côté « belge » dans l’étrange et suit l’école Jean Ray, Thomas Owen et autres tenants d’un policier / fantastique décalé. Néanmoins, si les récits se lisent vite et sans déplaisir étant donné leur longueur réduite (le recueil ne fait, au total, que 125 pages) peu se montrent vraiment mémorables ou réussis.
Ecrites dans un style volontairement rétro et argotique, ces petites histoires se dégustent mieux par tranches qu’à la suite, la plupart usant d’un schéma similaire. Le côté glauque et l’opposition attendue entre l’innocence juvénile (plus souvent supposée que réelle) et la monstruosité des actes décrits peut amuser le lecteur mais la lassitude s’installe rapidement. « Les boutons de nacre », « La cage », « Le gang des petites filles » sortent un peu du lot mais, globalement, les intrigues sont faibles. L’auteur joue sur le côté surréaliste avec un mélange d’horreur, un érotisme déviant et un sadisme bon enfant pour accoucher de textes qui, souvent, ne racontent pas grand-chose et ne cherchent pas à être crédibles ou même convaincants.
Si quelques passages se révèlent efficaces et que la brièveté des récits donne envie de leur donner une chance, les déceptions sont plus nombreuses que les réussites. Dans l’ensemble, tout ça reste trop relâché pour convaincre et les chutes fonctionnent rarement. Bref, un grand bof.