A CHRISTMAS CAROL de Jacques Sadoul

Publié le 22 Décembre 2020

A CHRISTMAS CAROL de Jacques Sadoul

Revoici Carol Evans, ex-agent des services spéciaux, reconvertie, surtout par ennui, détective. Lorsque Dyan Marley est retrouvée étranglée dans sa chambre new-yorkaise, Carol Evans se lance sur la piste du meurtrier, un tueur en série surnommé le Lady Killer. Mais Carol rencontrera sur sa route des flics pas toujours très honnête, des criminels de Harlem, la Mafia et, également, une mannequin noire, Sharon Clarke, qui ne laisse pas indifférente Carol.

Avec la série des « Carol », Jacques Sadoul nous offre un beau personnage de détective bad-ass, sorte de version féminine (et lesbienne) de Mike Hammer. Autrement dit, la demoiselle utilise aussi bien son cerveau que ses poings et, accessoirement, le reste de son corps, d’ailleurs fort attrayant. Raconté à la première personne, le récit ne lésine pas sur un certain humour pas toujours politiquement correct (une autre époque) car Carol n’aime pas grand monde : ni les Noirs, ni les Hispaniques, ni les « gouines non maquillées », ni les communistes. D’ailleurs elle ressasse régulièrement la décadence de l’Amérique, tombée sous l’emprise de l’immonde pensée Rouge et se désole de la nullité de tous ses présidents de gauche, « excepté Reagan qui était correct ».

L’intrigue, pour sa part, se montre bien construite et complexe, à mi-chemin entre le polar hard-boiled et le policier d’énigme plus classique, dans la tradition des grands anciens à la Chandler ou Spillane. Le lecteur peut d’ailleurs se perdre dans un dédale qui mêle trafic de drogue, serial killer, guerre des gangs, etc. Sadoul, grand seigneur, récapitule heureusement les faits à deux reprises pour permettre à chacun d’emboiter les pièces. En parlant d’emboitage, Carol, pourtant ouvertement raciste, tente durant tout le roman de gagner les faveurs d’un mannequin noire au vocabulaire des plus fleuris. Ce qui donne de nombreuses scènes savoureuses entre séduction et disputes façon « comédie de mariage » (ou plutôt de couchage !). L’atmosphère de Noel et les excès de la période sont également bien rendus, ce qui offre une toile de fond plaisante qui justifie le titre en forme de calembour.

Enlevé, divertissant et bien mené, A CHRISTMAS CAROL constitue donc le polar idéal pour accompagner des fêtes de fins d’années confinées. A déguster sans modération.

Rédigé par hellrick

Publié dans #Humour, #Jacques Sadoul, #Polar, #Policier

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