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Publié le 10 Décembre 2022

ICE LIMIT de Preston & Child

Le duo Preston & Child est surtout connu pour son long cycle consacré à Pendergast, une série de romans policiers teintés de surnaturel. Ils ont également livré quelques bouquins indépendants dont ce ICE LIMIT qui, après un début prometteur, s'embourbe…

L'intrigue, au départ, s'annonce pourtant intéressante: un collectionneur ultra-riche (ça aide!) décide de récupérer une gigantesque météorite tombée sur une ile au sud du Chili. Mais la masse du corps céleste nécessite une organisation sans faille et une fine équipe se propose d'effectuer le rapatriement contre une énorme somme d'argent. C'est le début d'une aventure maritime d'abord plaisante, dans un mélange d'action et de thriller saupoudré d'une touche de science-fiction et d'extrapolations scientifiques. ICE LIMIT évoque ainsi les premiers livres de Clive Cussler avec un défi apparemment impossible (style RENFLOUEZ LE TITANIC!) et un navire hyper sophistiqué camouflé en vieux raffiot (comme dans la saga de l'Oregon).

Malheureusement, tout ça ne tient pas la distance, d'autant que le duo cède à la mode si actuelle du délayage…500 pages pour une aventure assez simple qui eut été nettement plus palpitante en 300. Le rythme se montre donc défaillant ce qui, dans un bouquin estampillé "thriller d'action", s'avère problématique. Il n'est pas question ici de regretter de privilégier l'ambiance ou un climat posé, simplement de pointer un manque de péripéties rédhibitoire associé à des protagonistes souvent clichés. On n'échappe même pas à la capitaine de navire dont l'alcoolisme a ruiné la carrière mais qui cherche la rédemption. C'est toutefois la protagoniste la plus "humaine", les autres étant trop schématiques même si certains sont sympathiques ou intéressants, notamment le capitaine chilien érigé en grand méchant et qui, finalement, cherche seulement à défendre son pays contre les Américains très envahissants. Les romances inévitables permettent en outre de tirer davantage à la ligne et n'apportent pas grand-chose au récit. Ce-dernier se conclut par une (trop) longue bataille navale façon blockbuster hollywoodien mais sans réussir à maintenir l'intérêt. De plus, les termes maritimes et techniques alourdissent ce bouquin trop partagé entre une volonté "savante" et "instructive", voire didactique, façon techno-thriller et le pur divertissement d'aventures. Là encore, neuf romans sur dix de Clive Cussler (ou ses collaborateurs / nègres) se montrent plus convaincants.

Les dernières pages, elles, tentent d'élever le propos avec un petit côté philosophico-scientifique qui révèle la véritable nature de la météorite. Les auteurs annoncent ainsi la suite, A COMME APOCALYPSE qu'on espère plus palpitant. En résumé voici un roman décevant dont on pourra survoler quelques passages rébarbatifs pour en connaitre l'issue, plus intéressante mais un peu trop "ouverte" pour ne pas laisser, là aussi, une impression mitigée. Dommage car le début laissait espérer un bouquin plus palpitant et intéressant. Un coup dans l'eau.

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Publié le 16 Novembre 2022

LES SAINTES RELIQUES de Steve Berry

Et hop! Du thriller d'aventures historico-politico-ésotérique! Steve Berry est déjà une valeur sûre de la littérature de divertissement depuis une vingtaine d'années avec son personnage de Cotton Malone, sorte de croisement entre James Bond et Indiana Jones qui aurait beaucoup lu Dan Brown et Clive Cussler.

L'intérêt de ce nouveau bouquin? Il débute à Bruges et toute sa première partie prend place en Belgique. Car Malone, en visite pour acheter des livres anciens dans la Venise du Nord, décide d'aller observer le Saint Sang, une des plus précieuses reliques chrétiennes. Depuis le XIIème siècle, Bruges abrite en effet l'ampoule contenant le sang de Jésus, recueilli par Joseph d'Arimathie. Or, la relique est volée par des hommes armés et Malone apprend que d'autres vestiges sacrés ont subi dernièrement le même sort. Quel peut-être le lien entre les "sept armes christiques" et l'agitation politique en cours en Pologne qui vise à exercer un chantage à l'encontre de son président? Malone se retrouve entre différents agents secrets et entame une course contre la montre dont peut dépendre la sécurité mondiale.

Avec LES SAINTES RELIQUES (un titre légèrement trompeur car l'essentiel de l'intrigue tourne surtout autour des tensions grandissantes entre la Pologne, les Etats-Unis et la Russie), Steve Berry concocte un thriller page turner comme les Américains (et quelques Français) en possèdent le secret. Clive Cussler, Dan Brown, Giacometti / Ravenne, James Rollins, Raymond Khoury et quelques autres ont balisé les grandes lignes de ces aventures trépidantes et érudites. L'auteur nous emmène ainsi de Bruges à Cracovie, nous offre de plaisantes leçons d'histoire et mitonne des rebondissements à intervalles réguliers, dans une manière de procéder héritée du serial. Le héros se trouve ainsi régulièrement en mauvaise posture et les cliffhangers de fin de chapitre obligent à poursuivre la lecture. D'autan que le romancier use classiquement d'une narration alternée qui permet de varier les points de vue et entremêle adroitement les différentes sous-intrigues.

Le roman remet également en mémoire toute l’horreur du communisme, l’auteur rappelant la condition des Polonais soumis à l’abjecte peste rouge d’un régime gangréné par la corruption. Toutefois, Steve Berry solde les comptes en campant un président des Etats-Unis complètement stupide, belliqueux et riche, un Warner Fox antipathique à souhait. Toute ressemblance avec un personnage existant serait bien sûr volontaire.

Le style est simple, sans prétention, mais efficace et soignée, du travail propre qui ne cherche pas à épater le lecteur, simplement à le plonger dans l'action à la manière des romans de gare de jadis mais en plus travaillé. Ainsi, les dernières pages reviennent sur les évènements du livre et décortiquent la réalité de la fiction avec honnêteté.

Passons au négatif! La construction de l'ouvrage, un peu étrange, laisse parfois penser à deux intrigues différentes qui ne s'accordent pas tout à fait, comme si l'auteur avait voulu écrire un roman sur les reliques chrétiennes pour comprendre, à mi-parcours, qu'il ne possédait pas la matière nécessaire à tenir 500 pages. Ainsi, malgré le rythme, Berry semble parfois délayer quelque peu un récit qui aurait pu être raccourci d'une centaine de pages pour devenir encore plus tendu. Mais qu'importe ces bémols car le lecteur passe un bon moment et les chapitres courts (encore une caractéristique du genre) s'enchainent à vivre allure pour relancer la machine à chaque baisse de régime.

Un bon thriller politique, historique et (un peu) ésotérique avec toute la science d’un auteur de page-turner qui brocarde également, à mot couvert, à la fois la présidence américaine et la pourriture communiste. Ce qui ne fait jamais de mal à une époque où la bête immonde de l’extrême-gauche relève sa tête infâme.

 

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Publié le 9 Août 2022

PIRATES de Michael Crichton

1665, la Jamaïque. A Port Royal les pirates règnent en maitres. Lorsqu’arrive la rumeur de la présence, dans une île toute proche, d’un bateau aux cales remplies d’or, le capitaine Hunter rassemble les frères de la côte pour une petite razzia dans la tradition.

Dès la fin des 70’s, Crichton mentionne travailler sur un roman consacré aux Pirates des Caraïbes. A sa mort, en 2008, le « manuscrit » est découvert dans son ordinateur. PIRATES est un livre complet mais le romancier aurait probablement souhaité le retravailler et l’étoffer. Qu’importe ! En l’état il fonctionne très bien comme un pur récit d’aventures sur une trame de « film de commando », les pirates remplaçant ici les soldats.

Crichton livre une description haute en couleur de Port Royal, sans doute plus conforme à la réalité que celle, beaucoup plus enjouée, des « pirates des caraïbes » de Disney. Traitrises, violences, esclavages,…la vie ne vaut pas cher sous le soleil des tropiques. Bref, le romancier nous refait « Les canons de Navarone » version « Mission Impossible » ou « Ocean’s 11 » sur le mode classique de la poignée de baroudeurs possédant tous un « talent » particulier. L‘expert en explosifs, le froid tueur français, le spécialiste de la navigation,…

PIRATES c’est du divertissement estival en mode page-turner. De l’action, de l’action et encore de l’action. Crichton égrène tous les clichés attendus : abordages, batailles navales, duels à l’épée, opération suicide, etc. Les héros sont gentils, les filles sexy, les méchants sont d’ignobles crapules et, forcément, il y a un traitre dans l’équipe.

En dépit du réalisme et du contexte historique qui a nécessité pas mal de recherches, l’auteur ne peut s’empêcher de caser un petit kraken bien monstrueux pour donner dans la surenchère et saupoudrer le tout d’une touche fantastique.

Classique, linéaire, quelque peu prévisible (avec des rebondissements nombreux mais téléphonés), PIRATES reste un plaisant divertissement d’aventures exotiques même si le dernier tiers accuse un coup de mou quelque peu préjudiciable.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Action, #Aventures, #Historique

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Publié le 11 Octobre 2018

L'EXECUTEUR TOME 2: MASSACRE A BEVERLY HILLS de Don Pendleton

Dans ce deuxième tome de la saga, l’Exécuteur décide de s’adjoindre une équipe composée d’anciens du Viet-Nam tous doués de capacités particulières : spécialiste en armes lourdes, en explosifs, en gadgets électroniques, etc. Nos dix guerriers, sous la direction de Mack Bolan, vont aller « blitzer » les mafieux corrompus de Beverly Hills protégés par des flics forcément ripoux.

Sorti en 1969 (eh oui !) ce roman (au titre original plus approprié de Death Squad) diffère des habituels titres de la période « guerre à la Mafia » en plaçant Bolan en retrait et en offrant un temps de présence relativement important à chacun des membres de l’équipe. C’est peut-être le regret que peut avoir le lecteur : les protagonistes sont intéressants et bien définis, leurs relations ne manquent pas de piquant (avec quelques réparties amusantes) mais, au final, peu survivront à la mission. Il est regrettable que le roman se termine par un tel jeu de massacre : l’auteur aurait pu épargner davantage de personnages pour qu’ils puissent revenir dans les bouquins ultérieurs. Publié ultérieurement, nul doute que le romancier aurait pris plusieurs volumes afin d’agrandir progressivement son équipe, ici la présentation des dix héros reste trop rapide pour convaincre pleinement. De même voir une telle bande de guerriers d’élite exterminée en une vingtaine de pages parait improbable.

Quoiqu’il en soit, ce MASSACRE A BEVERLY HILLS s’apparente à une sorte de western urbain (entre LA HORDE SAUVAGE et LES 7 MERCENAIRES) revisitant les opérations commando à la 12 SALOPARDS. Par son originalité relative comparé aux autres bouquins de la « guerre à la mafia » et son côté parfois outré (un certain parfum entre la bande dessinée et le cinéma d’exploitation se fait sentir, préfigurant un film comme VIGILANTE), MASSACRE A BEVERLY HILLS demeure une lecture franchement plaisante dans laquelle on ne s’ennuie pas une seconde.

L'EXECUTEUR TOME 2: MASSACRE A BEVERLY HILLS de Don Pendleton

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