Publié le 6 Avril 2020

FLETCH (FLETCH AUX TROUSSES) de Gregory McDonald

Second roman de Gregory McDonald (publié dix ans après son premier, RUNNING SCARED), FLETCH (ou FLETCH AUX TROUSSES) devint aussitôt un succès qui amena l’auteur a lui donner de nombreuses suites et dérivés (SON OF FLETCH et les « Flynn »).

Journaliste iconoclaste et très peace & love, Irwin Maurice Fletcher, dit Fletch, déjà deux fois divorcés à 30 ans, ne porte jamais de chaussures et boit beaucoup lorsqu’il ne fume pas des joints. Il est donc le candidat idéal pour une infiltration dans le milieu des drogués vivotant sur les plages américaines. Plus vrai que nature, Fletch se voit abordé par le millionnaire Alan Stanwyck qui le prend pour un vagabond sans le sou et, se disant atteint d’un cancer incurable, lui offre 50 000 dollars pour l’assassiner, ce qui permettrait à son épouse de toucher la prime d’assurances de trois millions de dollars. Mais Fletch soupçonne le coup fourré et décide d’enquêter sur Stanwyck.

Lauréat du Prix Edgar Poe du meilleur roman (tout comme sa suite), FLETCH AUX TROUSSES s’avère une excellente réussite, offrant un enquêteur particulièrement original évoluant dans un monde bien typé, celui du début des années ’70 aux Etats-Unis. L’auteur alterne donc la description du milieu bohème des drogués et autres prostituées bloqués sur les plages depuis la fin du rêve hippie avec l’exploration du monde des ultra-riches qui passent leur temps en mondanité, cocktails après le tennis et coucheries diverses. Etonnamment, Fletch parvient à se montrer aussi à l’aise dans les deux univers, deux enquêtes apparemment indépendantes (qui fournit la drogue sur la plage ? Que veut vraiment le supposé agonisant millionnaire ?) mais qui, bien sûr, se rejoindront pour une conclusion cynique et amorale typique de l’époque.

Truffé de moments décalés et humoristiques qui en font une plaisante comédie policière, le roman s’appuie cependant sur une énigme fort bien construite, à mi-chemin entre le « policier » classique et le polar « rentre-dedans ». Le meilleur des deux mondes ? Assurément ! Bref, vite…la suite !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Humour, #Polar, #Policier, #Whodunit

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Publié le 3 Avril 2020

LE TUEUR DE DIEUX de Simon R. Green

Troisième tome des aventures de Hawk & Fisher, membres de la garde de Haven, ville imaginaire dans un univers de fantasy médiéval. Nous faisons cette fois davantage connaissance avec la mystérieuse « rue des dieux » où se développent les cultes les plus saugrenus. Sauf que trois Êtres tout puissants (appelons les des dieux pour simplifier) viennent d’être tués. Et voici nos gardes sans peur et sans reproches (et surtout incorruptibles) lancés sur la pistes de cet assassin après avoir été rattachés à la Brigades des Dieux dont la principale mission est d’assurer un status quo entre les différentes croyances afin d’éviter l’apocalypse divine. Hawk & Fisher rejoignent donc les rangs d’un petit groupe composé du sorcier Tombe (!), de la voyante Rowan et du combattant émérite Buchnan. Qui peut être l’assassin ? Avec ce troisième tome Simon Green poursuit dans la veine des deux précédents, entre roman d’énigme façon whodunit, polar plus hard-boiled / noir au cœur des bas-fonds et, bien sûr, Fantasy avec tous les ingrédients attendus, voire détournés (les sorciers légistes remplacent les médecins légistes et les sortilèges sont utilisés pour avancer dans la résolution du mystère bien que celui-ci respectent les règles de l’énigme classique). Simon Green y ajoute une bonne pincée d’humour, de dérision et de critiques acerbes (une fois de plus la Haute Société médiévale en prend pour son grade, tout comme les religions saugrenues) à la manière d’un Pratchett qui revisiterait joyeusement le flegme british à la « Chapeau Melon ». Le cocktail reste donc tout aussi savoureusement réussi et efficace que dans les volumes précédents et le rythme nerveux fonctionne par une pagination restreinte.

Ecrivain populaire dans le bon sens du terme, Simon R. Green soigne son récit et réussit à ne jamais ennuyer le lecteur, LE TUEUR DE DIEUX montre, une nouvelle fois, l’étendue de son talent pour une aventure de Fantasy policière aussi distrayante qu’efficace.

 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Policier, #Whodunit

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Publié le 1 Avril 2020

LA MOISSON ROUGE de Dashiell Hammett

Grand classique du roman policier « noir » tendance « gangsters », LA MOISSON ROUGE fait aujourd’hui figure d’incontournable largement apprécié. On peut donc se permettre quelques critiques en guise de bémol. Tout d’abord l’intrigue est fort complexe et tortueuse avec un grand nombre de personnages qui se croisent, se recroisent, s’associent, se trahissent, s’entretuent, etc. Pas évident de s’y retrouver, seul le héros parait capable de suivre les méandres d’une enquête alambiquée à souhait, l’énigme reste d’ailleurs réduite et on devine que Hammett, sans doute en réaction au whodunit alors en vogue dans le policier, ne se soucie guère de préciser « qui a fait quoi » ou même « qui a tué qui ».

Autre bémol, peut-être dû à la traduction : le vocabulaire argotique et les tournures de phrases très « old school » rend la lecture un brin fastidieuse aujourd’hui. Il aurait sans doute fallu opter pour une traduction révisée et moins marquée par les ans, telle celle proposée en 2008…Tant pis, j’ai opté pour la version « historique » du bouquin, certes charmante par ses termes rétro mais cependant fatigante sur la longueur.

Enfin, le roman semble moins intéressant dans son dernier tiers, normalement l’apothéose en policier  / polar avec une multiplication des tueries et autres guerres de gangs un brin lassantes (le héros comptabilise 16 meurtres à quelques chapitres de la fin !) qui finit par diluer la réussite de la première moitié.

Cependant, LA MOISSON ROUGE demeure un roman intéressant et plutôt plaisant par sa simplicité même qui deviendra archétypale dans le polar « hard boiled » : un détective anonyme narrant l’intrigue entre deux rencontres avec une femme fatale et quelques verres d’alcool, un refus du manichéisme (en fait tout le monde est pourri, le héros y compris), une suite d’entourloupes plus ou moins farfelues (le passage où le héros démonte la combine d’un match de boxe truqué s’avère savoureux) et une volonté de notre personnage principal de nettoyer (par le vide et à la sulfateuse) cette petite ville crasseuse et corrompue dans une véritable « moisson de sang ».

Malgré son âge et les bémols précédemment cités, une lecture instructive et quasiment nécessaire pour les amateurs de romans « noirs ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Golden Age, #Polar

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Publié le 30 Mars 2020

L'IMPLACABLE: SAFARI HUMAIN de Richard Sapir & Warren Murphy

Douzième volume de l’interminable saga, SAFARI HUMAIN constitue un titre quelque peu inhabituel. D’abord, le thème général (traite des Blanches) et le ton se veulent plus sérieux que de coutume. Les aspects sadiques, sanglants et sexy sont également plus prononcés que de coutume, plaçant définitivement ce brutal SAFARI HUMAIN à part du reste de la franchise.

On retrouve cependant les interactions habituelles (et quelques peu routinières) entre le Maitre du Sinanju Chiun et son « incapable » élève blanc, Remo. Des saynètes humoristiques toujours efficaces si on apprécie le comique de répétition mais moins convaincantes que dans la plupart des romans de la série, l’humour étant ici placé en retrait. Lorsque le bouquin se focalise moins sur les deux héros pour s’intéresser davantage au plan du grand méchant, Willie Butler, l’intérêt faiblit également, pas mal de passages s’apparentant à du remplissage. L’intrigue n’est également ni la plus passionnante ni la plus claire, proposant beaucoup d’informations qui viennent diluer la mécanique traditionnelle de l’action et de l’humour.

Le roman aborde également (très légèrement) des questions politiques comme le Watergate, alors en cours, qui s’avère une nuisance pour le pauvre Chiun contraint de rater ses feuilletons préférés suite à la diffusion des débats à la télévision.

Avec L’EXECUTEUR, L’IMPLACABLE reste une des sagas les plus divertissantes de la littérature populaire. Ici aussi, les auteurs officiels Sapir & Murphy laissèrent rapidement la place (passé les trente premiers volumes) à de nombreux « ghost writers » variablement doués. SAFARI HUMAIN, quoique sympathique, n’est cependant pas un grand cru et si les inconditionnels de Remo Williams liront cette aventure africaine avec un certain plaisir, le grand public peut s’en dispenser et se tourner vers d’autres romans plus réussis de la série. En résumé, un roman des plus moyens.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Roman de gare, #Implacable

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Publié le 27 Mars 2020

LE MAJOR PARLAIT TROP d'Agatha Christie

Miss Marple, en voyage dans les Caraïbes au milieu d’une bande de vieux vacanciers (« entre 30 et 40 ans » pour la plupart !) écoute les confidences et autres histoires du vieux major Pulgrave. Ce-dernier aurait vécu bien des aventures et aurait même connu un meurtrier. Seulement, chez Agatha Christie, il n’est jamais bon de se montrer trop bavard. Et notre major parle trop, définitivement. Du coup quelqu’un le fait taire, là aussi définitivement. Au départ chacun pense à une mort naturelle, le major ayant des problèmes de tension selon la rumeur. Mais, en réalité, ce n’était que cela : une rumeur, et notre vieux militaire semblait en excellente santé. Pour la vieille détective, il y a là anguille sous roche, ce que confirme l’assassinat d’une femme de chambre…un coup de couteau ne peut décemment passer pour accidentel. Du coup, Miss Marple va devoir empêcher l’hécatombe de se poursuivre…

Changement de décor pour cette aventure, on quitte l’habituel petit village anglais de St Mary Mead pour un hôtel luxueux sous les tropiques (le cadre de ce « Caribbean Mystery » évoque quelque peu la série télévisée « Meurtres au Paradis », l’ile fictive de Saint Honoré de Christie étant proche de la Sainte Marie de la série télévisée). Mais comme le dit la vieille fille, « la nature humaine est partout la même » et Jane Marple a tôt fait de rapprocher les différents vacanciers des habitants de son petit bled. Le couple qui bat de l’aile, la femme fatale sur la pente descendante et tous les autres protagonistes cachant de petits (et plus graves) secrets.

Ce neuvième des douze romans consacrés à Marple (le dernier étant posthume), reprend la recette éprouvée de la galerie de personnages bien typés, des rebondissements nombreux, une pincée d’humour et des crimes multiples qui relancent régulièrement l’action. Comme souvent, Marple tend un piège à l’assassin en s’identifiant au final à la déesse de la vengeance Némésis. Sans être l’énigme la plus complexe de Christie, ce roman (dont la location exotique aurait très bien convenu à Poirot) reste cependant un divertissement policier tout à fait estimable qui se lit d’une traite.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Agatha Christie, #Policier, #Whodunit

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Publié le 25 Mars 2020

LE GRAND DIEU PAN d'Arthur Machen

Arthur Machen n’est pas seulement l’inventeur des fameux « Anges de Mons », c’est aussi un grand spécialiste des croyances et mythes celtiques, très à l’aise avec le « Petit peuple », autrement dit les fées, lutins et autres farfadets… beaucoup plus inquiétants chez lui que dans nos contes de fées actuels.

Classique du fantastique ayant notamment beaucoup influencé Lovecraft, en particulier dans sa manière d’aborder l’horreur à la manière d’une enquête policière aux révélations successives, LE GRAND DIEU PAN est un court roman datant de 1890. A l’époque décrié par la critique (toujours clairvoyante n’est-ce pas), il s’est imposé depuis comme un incontournables de l’épouvante gothique et une date clé du genre à l’instar de DRACULA. Dans ce récit, il est question d’une jeune femme, Mary, devenue folle après avoir vu le dieu Pan, et qui va exercer son influence néfaste, à la manière d’une succube, sur différents gentlemen. N’en disons pas plus, le bouquin est court, se lit en deux heures, et mérite la découverte par le curieux !

D’une lecture aisée en dépit de tournures de phrases quelque peu archaïques, d’une construction typique de son époques et d’un vocabulaire légèrement suranné, LE GRAND DIEU PAN n’effraie plus mais garde intact son pouvoir de fascination. En une centaine de pages, Machen nous permet de découvrir le côté obscur du monde, ces régions où subsistent les pouvoirs antiques et les ancestrales divinités païennes. Ainsi que ces cultes encore rendus par des adeptes fervents à des entités ayant existés bien avant la chrétienté et continuant à exercer leur puissance sur le monde. Les Grands Anciens ne sont pas loin…

Une agréable lecture à découvrir impérativement pour les amateurs de fantastique classique. 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Golden Age, #Horreur, #Lovecraft, #Roman court (novella)

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Publié le 24 Mars 2020

LES ÎLES DE L'ESPACE d'Arthur C. Clarke

Datant du début des années ’50 (et publié une première fois au tout début de la collection « Anticipation » du Fleuve Noir), ce roman de jeunesse (et pour la jeunesse) de Clarke reste assez représentatif de son style, mélange de sense of wonder (tout est vu par les yeux d’un jeune homme ayant gagné, grâce à un concours, le droit de visiter une station spatiale) et de hard-science abordable, l’auteur ayant manifestement envie de partager son savoir scientifique (aujourd’hui en partie dépassé par les innovations récentes) au plus grand nombre sans devenir rébarbatif pour autant. On mesure l’influence énorme que ce genre de romans a pu avoir, par exemple, sur un Stephen Baxter puisqu’ici aussi ILES DE L’ESPACE se montre fort descriptif et plus intéressé par les faits et gestes quotidiens de ses personnages que par leur caractère ou leur pensée. Le bouquin aligne les péripéties mais sans que celles-ci ne versent dans l’excès spectaculaires, Clarke plaisante même sur l’impossibilité de rencontrer des pirates de l’espace (le coût des vaisseaux rendant sans intérêt la pratique de la piraterie) et nous n’aurons pas droit à de grandes catastrophes, plutôt aux nombreux aléas quotidiens que peuvent rencontrer des astronautes.

L’ensemble se lit donc plaisamment, la durée restreinte (environ 200 pages), ne permettant pas au lecteur de s’ennuyer. Il faudra évidemment passer outre les invraisemblances des prémices ou quelques scènes fort peu crédibles comme cette superproduction hollywoodienne tournée dans l’espace sous les yeux du héros.

Premier volume d’une informelle « trilogie de l’espace », LES ILES DE L’ESPACE fonctionne agréablement et élève quelque peu le « sense of wonder » dans ses dernières pages alors que le héros rencontre des colons établis sur Mars. Après le dur retour à la réalité (et à la terre), le roman se conclut par un vibrant ode à l’espace et à « aller bravement là où l’homme n’a jamais mis le pieds » comme dirait l’autre.

Pas un classique (on est loin des grandes réussites ultérieures de Clarke comme les ODYSSEES DE L’ESPACE ou RAMA) mais un « juvénile » satisfaisant qui se lit avec plaisir.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Hard Science, #Jeunesse, #anticipation, #science-fiction

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Publié le 21 Mars 2020

MEG: LA FOSSE (LA TERREUR DES ABYSSES) de Steve Alten

Steve Alten décroche, en 1997, un gros succès avec MEG, consacré à un énorme Mégalodon (un requin préhistorique de 20 mètres) semant la terreur. Il faudra 20 ans pour que le roman, annoncé au cinéma depuis des années, soit finalement porté à l’écran avec Jason Statham pour un résultat certes très grand public mais néanmoins divertissant et fort honorable. Pendant ces deux décennies, Alten exploite le sujet en proposant sept suites dont seule la première a été traduite (« Primal Waters » est cependant annoncée en France pour cette année 2020).

Dans LA TERREUR DES ABYSSES (rebaptisé ensuite MEG : LA FOSSE), nous retrouvons le « découvreur » du Mégalodon, toujours rongé par la culpabilité, Jonas Taylor, tandis que le requin préhistorique femelle capturé, Ange, s’échappe du lagon où elle était confinée en guise d’attraction aquatique. La suite du récit s’oriente vers l’espionnage (avec une organisation terroriste cherchant à doter Oussama Ben Ladden d’une bombe sale – nous étions alors en 1999 !), l’aventure maritime avec exploration de la fosse des Marianne, la science-fiction et l’horreur mâtiné de considérations scientifiques et paléontologiques. Cette fois, le Meg va même croiser un adversaire à sa mesure avec des Kronosaures, une espèce de dinosaures supposée éteinte habitant également dans la « Fosse ». Cela permettra un final typique de la « sharksploitation » outrancière au cœur des Mariannes.

Jonas, de son côté, doit lutter avec la trop séduisante pour être honnête et bien nommée Céleste alors que son épouse, Terry, assiste, elle, aux machinations du mégalomane milliardaire Benedict Singer tout droit échappé d’un James Bond.

Si MEG constituait la réponse de Steve Alten au roman et au film des DENTS DE LA MER, cette séquelle prend la voie du « bigger » établie ensuite par les « Dents de la mer 2ème Partie » et « Les Dents de la mer 3D », sans oublier les plus récents et improbables films de requins géants, de « Mega Shark » à « Shark Attack 3 : Megalodon » et on en passe, des pires (surtout) et des meilleurs. Autrement dit, le romancier multiplie les attaques (relativement peu nombreuses dans MEG elles rythment ici cette suite en intervenant à intervalles réguliers et sont nettement plus sanglantes et graphiques), multiplie les monstres (avec des dinosaures aquatiques tout aussi redoutables que le squale), multiplie les intrigues (on suit en parallèle les aventures de Jonas et de son épouse Terry),…On pense un peu aux romans d’horreur catastrophistes de James Herbert par la manière d’Alten de rapidement brosser quelques personnages bien typés ensuite englouti par le Léviathan affamé

Si les tentatives de séductions de la trop sexy Céleste occupent une place trop importante (à la longue son manège fatigue) et que le bouquin aurait sans doute gagné à être resserré, cette TERREUR DES ABYSSES se montre cependant fort efficace et divertissante. Plus convaincante que le finalement moyen MEG, cette séquelle constitue donc un roman de plage idéal pour les amateurs de « sharkploitation ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Cinéma, #Horreur, #Thriller

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Publié le 20 Mars 2020

LA FLECHE DE POSEIDON de Clive et Dirk Cussler

Dirk Pitt a fait du chemin depuis ses débuts dans MAYDAY publié voici près d’un demi-siècle. Le héros a vieilli (pas au rythme des publications mais il a pris de l’âge, environ une vingtaine d’années), s’est trouvé une famille mais continue de résoudre des mystères maritimes. Nous restons dans une tradition allant de James Bond à Indiana Jones en passant par les techno thrillers à la Tom Clancy. D’ailleurs, en dépit du décès récent de Clive Cussler, il est probable que tout comme Clancy son nom continue pour un bon moment d’orner les couvertures de floppée de thrillers maritimes depuis longtemps co-écrits par des auteurs nettement moins mis en avant. Parmi ceux-ci, on note d’ailleurs Dirk Cussler lui-même, fils de l’auteur étant, depuis une demi-douzaine de titres, convoqués sur la série phare de Cussler, celle consacrée à Dirk Pitt.

L’intrigue de LA FLECHE DE POSEIDON, quoique typique des auteurs, reste cependant nettement plus simple que la majorité des « Pitt » : au lieu des habituelles deux ou trois histoires croisées, le lecteur doit se contenter d’un récit fort linéaire et assez proche d’un James Bond (et plutôt de son versant cinématographique d’ailleurs). Notre héros parcourt le monde et interfère avec les plans d’un criminel mégalomane et échappe à de (trop) nombreuses reprises à la mort en compagnie d’une jeune fille immédiatement tombée sous son charme d’homme mûr. La question des métaux rares, nécessaires aux nouvelles technologies, se voit abordée de manière assez expéditive, laissant place aux manigances de notre criminel revanchard désireux de provoquer une pénurie afin de mettre à mal les Etats-Unis. Un nouveau « super sous-marin » utilisant un système de propulsion révolutionnaire lui permettant d’atteindre des vitesses très élevées, le Sea Arrow, entre également dans le récit. Bref, du classique, pas désagréable et rondement mené à la mode du page turner à l’américaine (plus de 80 chapitres, la plupart forts courts, se terminant la plupart du temps en cliffhanger et, au total, 500 pages d’aventures parfois un peu longuettes mais globalement efficaces), sauf que le roman peine à convaincre et donne l’impression de tourner en rond.

Pitt, d’ailleurs, n’accuse plus guère son âge : si les précédents tomes insistaient sur cette composante en évoquant sa vie familiale, LA FLECHE DE POSEIDON en fait un personnage ayant quasiment évacué le poids des ans, retrouvant la fougue de sa jeunesse et bien sûr toujours séducteur. A mi-parcours, le lecteur refait connaissance avec les jusque-là absents (et quasiment ignorés) Summer et Dirk Jr, lesquels enquêtent eux-aussi sur des magouilles liées aux métaux rares. Bien évidemment, ces deux sous-intrigues vont finir par se rejoindre dans un final très bondien situé sur le canal de Panama. Et, comme toujours, les héros recevront un petit coup de pouce de Clive Cussler lui-même.

Si le tout se laisse lire, LA FLECHE DE POSEIDON s’avère cependant trop schématique et routinier pour emporter l’adhésion des lecteurs s’étant enthousiasmé devant les excellents SAHARA, CYCLOPE ou ATLANTIDE. Bref, un thriller maritime qui manque d’ampleur et d’originalité et sans doute un des « Cussler » les plus faibles. Un coup manqué en attendant la parution en français du prochain volume.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Thriller, #Cussler

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Publié le 19 Mars 2020

STAR TREK: LE RETOUR de William Shatner et Judith et Garfield Reeves-Stevens

Attribué à William Shatner mais sans aucun doute écrit par ses « collaborateurs » Judith et Garfield Reeves-Stevens (prolifiques auteurs de la franchise ayant notamment offert l’excellent PRIME DIRECTIVE), LE RETOUR constitue un excellent roman « Star Trek », les auteurs effectuant le lien entre les différentes séries, que ce soit « Star Trek The Original Serie », « Star Trek The Next Generation » et « Deep Space Nine ». L’intrigue se veut la suite du film « Star Trek Generations » qui confrontait déjà la vieille garde (Kirk) à la nouvelle génération (Picard). Ici, l’histoire, certes alambiquée, n’en est pas moins très efficace puisqu’elle implique une nouvelle résurrection de Kirk par l’improbable alliance des Romuliens et des Borgs en vue d’assassiner Picard, bien proche pour sa part de retrouver son côté obscur et de redevenir Locutus.

Juste après « Star Trek Generation », en 1994, Shatner envisage une nouvelle aventure de Kirk sur les grands écrans, intitulées « Fires of Olympus ». La Paramount se montre intéressée, notamment par l’utilisation des Borgs, mais estime qu’il est temps de passer le relai à la Nouvelle Génération. Shatner publie finalement le roman qui crée une « timeline » alternative à la saga cinématographique (dénommée affectueusement « Shatnerverse »).

Le roman aurait certainement donné un excellent film (bon, on a eut à la place « Star Trek First Contact » qui reste le meilleur long-métrage de la saga donc ça passe), il permet de retrouver tous les personnages préférés des fans : Kirk (le livre est, on s’en doute, entièrement construit à sa gloire), Spock, McCoy, Picard, Riker, Beverly Crusher, Deanna Troy, Julian Bashir, Worf, Data, les Borg et même V’Ger, sans oublier un nouvel et improbable Enterprise.

Est-ce de la grande littérature ? Non ! Est-ce de la grande science-fiction spéculative ? Non plus ! Est-ce de la sci-fi pure et dure, pleine d’action, de rebondissements, de combats spatiaux, de voyages temporels, de personnages iconiques et d’aventures échevelées ? Oui ! 100 fois oui ! STAR TREK LE RETOUR est simplement de l’excellent divertissement et de l’excellent « Star Trek ». Parfois, on n’en demande pas plus. Sauf de poursuivre la lecture du « Shatnerverse » avec les cinq autres volumes disponibles en français (sur les neuf édités en anglais).

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Space Opera, #science-fiction, #Star Trek

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